Stanislas-André Steeman l'autre Simenon du polar belge.
Tout homme a connu des moments où il s’est imaginé de bonne foi, toucher le fond du désespoir ou du découragement.
N'oubliez pas que vous vous adressez à une honnête femme !
Las ! C'était plus que n'en pouvait endurer le major Fairchild.
- J'ai connu quelques honnêtes femmes ! déclara-t-il en reposant brusquement sa tasse. Aucune ne passait une heure dans sa salle de bain !
-- Je ne sais comment t'expliquer ! préluda-t-elle. Je... Je suis affreusement malheureuse !
Félix lui jeta un regard de biais :
-- Pas possible ? Plus malheureuse que tu ne l'étais avec moi ? questionna-t-il, prenant un virage à la corde.
-- Non, naturellement, mais...
-- Ce "naturellement" me flatte, dit Félix. J'aime dominer en toutes catégories.
-- Je dois t'avoir parlé d'Estelle la dernière fois qu'on s'est vus, non ?
-- Vaguement.
-- Ma vieille, précisa Félix. Une jument de brasseur. J'avais peur qu'elle me quitte, si tu t'en souviens... Ben, c'est fait.
Christiane ne savait trop quoi dire.
-- Ah ! Elle a suivi qui ?
-- Personne. C'est moi qui l'ai suivie. Jusqu'au cimetière.
— Night and Day, j’écoute.
— Passez-moi le secrétaire de rédaction... Mr Miller à l’appareil.
— Un moment, je vous prie.
— Allô !
— Le secrétaire de rédaction ?
— Le voici... Pour vous, Percy !
— God damm and... Allô ! Qui est là ?...
— Mr Smith ! S-m-i-t-h, Smith ! Je tiens à vous prévenir que je viens de commettre un crime - mon huitième - à la Pension Victoria, 21, Russel Square.
— God damm... Ne quittez pas ! Vous avez bien dit : Pension Victoria , 21, Russel Square ?
— Oui, j’y habite d’ailleurs.
— Vous... Quoi ?
— j’y habite. Un mot encore. Consacrez-moi la première page de votre journal et je vous enverrai peut-être, un jour, mes mémoires.
AU LECTEUR
qui ne connait pas encore le coupable.
(...)
Vous voici en possession de tous les élèments nécessaires à la découverte de la vérité.
" Mieux ! Celle-ci figure en toutes lettres en divers endroits de ce roman.
" Etes -vous bon détective ?...
" A vous d'en décider!"
L'Auteur
(page 159 )
- Vous ne vous séparez donc jamais ?
- Si. J'estime qu'un homme marié doit conserver l'illusion de la liberté.
- Comment espérez-vous l'attraper?
- Avez-vous jamais chassé le grand fauve?
- Non.
- Moi non plus. Mais mon grand-père paternel, à une époque où l'on ne songeait qu'à danser, tua, dans le Colorado, plus de lions que vous ne prononcerez de jurons dans votre vie.
- Objection Ginger! Il n'y a pas de lions au Colorado!
- Justement. Il n'y en a plus!
C'est alors qu'elle découvrit Versailles.
Son ciel pastel. Ses fumées rabattues par un vent complice. Ses boutiques à l'éclairage intermittent. Sa contagieuse tristesse.
Plus qu'elle n'en pouvait supporter.
Il est vrai qu'on s'accoutume à tout, même à être pendu, à condition de le rester assez longtemps.