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3.88/5 (sur 8 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) à : Łojewo, Pologne , le 7/5/1868
Mort(e) à : Jarontach , le 23/11/1927
Biographie :

Stanislas Przybyszewski est un des écrivains les plus représentatifs de la Pologne nouvelle. Il appartient à la pléiade de ces artistes qui ont préparé, au déclin du XIXe et à l’aube du XXe siècle, les bases spirituelles de l’indépendance polonaise que les légions de Pilsudzki conquirent militairement pendant la guerre. De ce mouvement artistique appelé sur les bords de la Vistule La Jeune Pologne, Przybyszewski fut le chef.
Né en 1868 dans la province de Kujawy, à cette époque sous la domination allemande d’une famille d’instituteurs, Stanislas Przybyszewski se trouva dès son enfance en contact avec la culture allemande. Il en profita ainsi que de ses études aux lycées de Tarun et de Wagrowiec. À l’Ecole Polytechnique de Charlottenburg il étudia l’architecture et les arts plastiques. Sa mère lui avait transmis sa passion pour la musique. Il devint un des meilleurs exécutants de Chopin et de Schumann. Il fit ses études médicales à l’Université de Berlin. Sa thèse de doctorat sur la "structure microscopique de la moelle épinière et de l’écorce cérébrale" témoigne de connaissances psychologiques approfondies et d’une sûreté d’investigation scientifique étonnante. Toutes ces études ne furent pourtant pour ce chercheur infatigable qu’une initiation préliminaire. Les recherches métaphysiques et sociales le passionnaient tout particulièrement. Il participa au mouvement social de l’époque (vers 1891). Il fut rédacteur de la Gazette ouvrière de Berlin et même milita parmi les ouvriers dans les mines de Haute-Silésie.
Cette multiple activité fait de ce jeune homme de vingt-quatre ans en 1892 le point de mire de tout le mouvement spirituel de l’époque. Przybyszewski est l’ami de Schlaf, de Munch, de Holger, de Drachmann, de Strindberg.
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Il rentrait à grands pas, brisé, anéanti. Malgré la chaleur accablante, il frissonnait. La douleur tordait chacune de ses fibres. Une sueur froide couvrit son front, un serpent de feu sillonna son corps, et sa gorge fut traversée d’aiguilles brûlantes.
Plus de doute. La maladie le guette. Et quelle chose pénible dans une ville inconnue ! Saisi de peur, il se mit à courir.
Sitôt arrivé il se jeta sur son lit. Son cœur battait violemment. Il sentait palpiter ses veines les plus ténues, il entendait le sang les emplir et les dilater. N’allaient-elles pas éclater sous cette poussée folle ?
Il se redressa lentement et détira ses membres. Ayant jeté les oreillers contre le mur, il s’étendit dessus, appuya sa tempe contre la paroi froide. Puis il écouta bouillonner sa fièvre.
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Peu à peu le calme se rétablit. Le sang reprit son cours normal. Il put tousser sans souffrir. La crise va-t-elle se répéter ? Non, le cœur bat tranquillement ; seules les mains restent brûlantes et humides. Oh ! ces mains, ces mains !
N’est-il pas bizarre qu’il ne puisse s’éloigner de sa femme sans que les mêmes symptômes se reproduisent ?
Oh ! si elle pouvait être auprès de lui en ce moment ! Rien qu’à tenir ses mains, dans les siennes, tout passerait. Il s’endormirait, sûrement il s’endormirait.
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À cette pensée, le torrent l’envahit à nouveau. Tout son corps tremblait, quelque chose l’étreignait à la gorge, ses poings se crispaient fébrilement. Oh ! comme il aurait voulu les serrer, les mains de sa femme, presser son corps contre le sien, enfoncer sa tête dans sa poitrine ! Il sentait sa main glisser le long de son corps avec un frisson muet. Cette impression atteignait une précision si extraordinaire que le toucher semblait former un sens à part, doué d’une mémoire propre. Les sentiments éprouvés pendant le contact réel lui revenaient avec leurs plus délicates nuances.
Et le désir croissait, s’épanouissait, s’épandait en efflorescences sauvages. L’ardeur convulsait ses doigts, déchirait ses nerfs. Il se recroquevilla comme pour rentrer en lui-même. Son cœur frémissait comme un oiseau effarouché, et la terreur montait en vagues écumantes.

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De la même façon que, dans ma série d’écrits "De la psychologie de l’individu", mon projet n’était pas la critique, mais uniquement de tenter une étude de la phase actuelle de l’évolution du cerveau humain, de décrire ses fibres constitutives, fines parmi les plus fines, d’analyser leur composition, de donner une image globale de ce qui, pour échapper encore à la clarté, à la précision de nos vues, ne s’en manifeste pas moins énergiquement dans toutes les expressions de la vie contemporaine, de la même façon je poursuivrai ce propos dans le présent récit.
Les seules traces qu’il nous ait été donné de suivre, jusqu’à présent, sont le plus souvent infimes, ce ne sont pour la plupart que quelques stries de l’ombre projetée sur l’avenir par une monomanie, par une psychose ; mais tels des rameaux brisés au plus ténébreux d’une forêt vierge, ces indices suffisent, dans un premier temps, à fournir quelques repères provisoires.
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La névrose ne doit pas effrayer, car au bout du compte, elle désigne la voie dans laquelle semble devoir s’engager l’esprit humain au cours de son évolution, dans son progrès. Il y a longtemps qu’on a cessé, en médecine, de considérer par exemple la neurasthénie comme une maladie ; elle semble être au contraire la phase évolutive la plus récente, phase absolument nécessaire, dans laquelle le cerveau devient bien plus performant, largement plus productif, grâce à des facultés sensitives fortement accrues.
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Et même si la névrose, pour le moment, nuit gravement à l’organisme, il n’y a pas de quoi s’alarmer. En effet, si, par rapport au cerveau, l’évolution du reste de l’organisme a pris du retard, ce n’est pas pour longtemps : le corps va s’adapter, la merveilleuse loi de l’autorégulation entrera en fonction, et ce qui porte aujourd’hui le nom de neurasthénie désignera demain l’état de santé le plus florissant.
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J’évoquerai ici l’un de ces “quidams”, de ces inconnus vivant dans l’ombre et l’oubli.
Il s’agit de l’un de ces êtres allant par les chemins d’un pas cassé, comme des fleurs malades, d’un individu parmi ceux de la race aristocratique de l’esprit nouveau qui se meurent d’un excès de raffinement et d’un trop luxuriant développement cérébral.
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