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Le coeur converti de Stefan Hertmans
Sous le régime féodal, le fossé entre pauvres et riches s'est creusé ; les frustrations du peuple et la rancune contre les nantis ... se sont accumulées.
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Le coeur converti de Stefan Hertmans
Sous le régime féodal, le fossé entre pauvres et riches s'est creusé ; les frustrations du peuple et la rancune contre les nantis ... se sont accumulées.
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Guerre et Térébenthine de Stefan Hertmans
Les lieux ne sont pas qu'un espace, ils sont aussi associés à une époque. Je regarde la ville différemment depuis que je porte en moi ses souvenirs. Mes pensées ne cessent de vagabonder autour de la place d'Armes, que je connais moi aussi depuis mon enfance comme un lieu festif, un lieu lié aux dimanches matin, à l'odeur des fleurs coupées qu'achetaient mes parents, à la fanfare désuète dans le kiosque à musique parfaitement restauré. Mais à présent, je cherche dans le langage fermé des façades l'endroit où a dû se dresser l'immeuble dans lequel mon grand-père a passé quelques mois à travailler comme apprenti [...].
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Le coeur converti de Stefan Hertmans
Cette cathédrale a tant fasciné Claude Monet qu'il l'a peinte près d'une trentaine de fois, à chaque reprise dans de nouvelles teintes, selon la lumière passagère qu'il cherchait à saisir - une passion touchante, car la lumière sur les vieux monuments n'est pas stable un seul instant. Pas plus que notre regard sur le passé.
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Guerre et Térébenthine de Stefan Hertmans
[...] il m'arrive plus d'une fois de me demander quelle est la nature de ce lien ambivalent qui nous lie à nos grands-parents. Est-ce l'absence de ce conflit générationnel que nous avons avec nos parents? Dans le fossé béant entre eux et nous réside la lutte pour affirmer ce que nous imaginons être notre individualité, et la distance qui nous sépare dans le temps nous donne l'illusion qu'il se cache là une vérité plus profonde que dans ce que nous savons de nos propres parents. C'est une grande, une extraordinaire naïveté qui nous incite à vouloir savoir.
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Guerre et Térébenthine de Stefan Hertmans
[Mon grand-père] avait consigné ses souvenirs ; il me les a donnés quelques mois avant sa mort en 1981. Il avait alors quatre-vingt-dix ans. Il était né en 1891, sa vie semblait se résumer à l'inversion de ces deux chiffres dans une date. Entre ces deux dates étaient survenues deux guerres, de lamentables massacres à grande échelle, le siècle le plus impitoyable de toute l'histoire de l'humanité, la naissance et le déclin de l'art moderne, l'expansion mondiale de l'industrie automobile, la guerre froide, l'apparition et la chute des grandes idéologies, la découverte de la bakélite, du téléphone et du saxophone, l'industrialisation, l'industrie cinématographique, le plastique, le jazz, l'industrie aéronautique, l'atterrissage sur la Lune, l'extinction d'innombrables espèces animales, les premières grandes catastrophes écologiques, le développement de la pénicilline et des antibiotiques, Mai 68, le premier rapport du Club de Rome, la musique pop, la découverte de la pilule, l'émancipation des femmes, l'avènement de la télévision, des premiers ordinateurs - et s'était écoulée sa longue vie de héros oublié de la guerre. C'est sa vie qu'il me demandait de décrire en me confiant ces cahiers. Une vie se déroulant sur près d'un siècle et commençant dans un autre monde.
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Le coeur converti de Stefan Hertmans
Le pape Urbain pouvait difficilement prévoir la déchéance morale, les atrocités et l'endurcissement général que son appel enthousiaste à la croisade allait déclencher.
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Une ascension de Stefan Hertmans
(…) il est souvent irascible, fulmine contre la politique belge et le laxisme des traîtres flamands à la bonne cause, appelle Bruxelles un cancer, le drapeau belge un torchon et sa patrie l’homme malade de l'Europe, il déclare d’un ton pontifiant qu'ils auraient dû agir plus radicalement pendant la guerre, que les Allemands auraient fait place nette en éliminant ces fransquillons bruxellois arrogants, qu'ils feraient mieux d'être rattachés aux Pays-Bas, mais là-bas aussi tout va de travers, à Amsterdam des bolcheviques aux cheveux longs quasi sauvages circulent dans les rues, ils fument de la drogue et baisent tous entre eux, l'Europe tout entière est un grand matelas, ose écrire un de ces beatniks d'Amsterdam, où va le monde.
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Le coeur converti de Stefan Hertmans
Elle va prier le matin dans la petite chapelle et demande au dieu des Chrétiens de lui pardonner d'appartenir à présent au dieu juif. Mais elle sait qu'elle implore toujours le même dieu: cette voix désespérée, secrète, au plus profond d'elle- même.
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Une ascension de Stefan Hertmans
La rancune enfle ; la société se déchire en deux partis irréconciliables. Les collaborateurs adoptent ces années-là une attitude qui perdure aujourd'hui encore chez certains de leurs enfants et petits-enfants : les coupables, ce n'étaient pas les traîtres à leur pays, selon eux, mais les patriotes belges restés fidèles à leur pays. Ils estiment en effet que c'est justement la patrie qui est responsable de tous les maux. Dans ces cercles, on pointe du doigt les membres de la résistance et les patriotes comme autant de vipères, de gens de la populace, de racailles étrangères au vrai peuple... on y qualifie donc le drapeau belge de « torchon »... les collaborateurs, les gardiens de camp et les SS se posent en victimes, eux qui fuient à toutes jambes en direction de l'Allemagne promise et doivent quitter au plus vite la Belgique détestée – en laissant derrière eux tout ce qui leur a été cher.
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Le coeur converti de Stefan Hertmans
"Le Nil est une fleur de lotus , disaient les anciens; la vallée au sud est sa tige, le delta au nord sa fleur galbée, et la plaine de Fayoum est comme un bouton de fleur fermé sur la grande tige. Hérodote considérait l'Egypte comme rien de moins qu'un cadeau du Nil. :mais ce lotus géant , qui avait insufflé la vie à L'Egypte, était aussi un organisme violent, mortel ....." |
Serge Gainsbourg ? Indice, trous.