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Citations de Stefan Platteau (76)


Pour la première fois, j'ai vraiment l'impression que le Roi-diseur est à notre portée. Le sentiment aussi, de faire partie d'une vaste communauté tissée à travers le temps, unie par un lien fort : celle des milliers de pèlerins partis un jour à la recherche d'une destinée, de leurs obsessions, ou peut-être simplement d'eux-mêmes.
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Entre l'enfant des fées et nous, une sorte de pacte aurait pu naître : provisoire, peut-être, mais sincère, comme le sont tous ceux qui sont perdus ensemble sur le seuil d'un monde terrifiant.
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« J'ai besoin d'un bon billot d'épicéa, débité en quartiers. Est-ce que tu comprends "épicéa" ?
- Volilosou comprend les noms de trois fois trente arbres, dans trente-trois langues. Mais pour beaucoup d'entre eux je n'ai jamais touché leur écorce. Epicéa, je connais. Pas loin d'ici, ptl, ptl !
[...]
- Comment connaîtrais-tu autant de parlers ? m'insurgé-je. Je croyais que les Teules ne frayent pas les autres peuples !
- Volilo voyage beaucoup. Volilo manges des langues... »
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« Vis ta vie ! Crée ! Façonne et fabrique ! Aime ! Lutte ! Triomphe ! Pleure ! Ris ! Conquiers ! Et reproduis-toi ! »
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Qu'elle est splendide, la forêt ! Qu'elle est délectable avec ses branches graciles surlignées de traits blancs, ses troncs mouchetés de poudreuse légère ! S'il fallait trépasser, ce ne serait ni un vilain jour ni un mauvais lieu. J'accepte l'idée de ma mort, et je reprends peu à peu le contrôle de mon corps.
(Shakti)
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Elle lui adresse un de ses regards évanescents, l'ironie aux commissures des lèvres.
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"Oh grands cieux ! " murmure Cwail.
Des oiseaux. Toutes sortes d'oiseaux collés aux troncs, englués dans la sève, de toutes leurs plumes. Occupés à crever. Qui descendent avec lenteur, entraînés par leur propre poids, vers l'eau noire croupie entre les racines. Les plus gros sont les plus rapides à sombrer : des canards sauvages, des grèbes, dont la lente glissade est perceptible à l’œil nu ; et même une grande bernache dont les ailes se débattent lentement, épuisées par l'effort. Et puis les petits, les légers : grives, bruants, moucherolles et gros-becs, suspendus, presque immobiles, dans leur épaisse goûte d'ambre. Ceux-là mettront des heures pour atteindre les racines. Les mammifères ne sont pas en reste : figés en larmes de résine, des chauve-souris, un lérot, et même deux écureuils roux.
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Ainsi débute mon chant : par l'éveil du fleuve à la fissure de l'hiver.
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"Voilà. Toute sa vie durant, on se berce, on rêve de côtoyer les antiques. Mais à peine est-on en présence du moindre de leur fantôme, que la peur vous prend aux tripes, et que l'on mesure l'étrangeté terrifiante qui fait de nous deux catégories d'êtres distinctes à jamais."
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Ils se remettent tous les deux sur leurs pieds. Blaireau et héron face à face. Peuplier flexible et saule épais. Le saule agite sa ramure, puis dévore d'un seul coup la distance qui le sépare du peuplier. De ses grandes branches épaisses, il le fouette pour le briser en deux, le cogne de son bulbe noueux. Mais le peuplier s'est plié bien à temps; il a déjà glissé loin de lui. En un clin d’œil, les arbres sont redevenus deux garçons aux bras souples, qui bataillent et se disputent l'amour d'un père.
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Leur lumière douce et feutrée chatoie sur le monde de Manesh comme une offrande des dieux, une bénédiction des Astres-rois; minuscules éclats de grâce qui caressent de leur vol le bois jeune, se glissent entre les jointures et explorent de leur lueur les moindres recoins du logis. Le garçon sourit malgré lui. Il ne se sent pas du tout fatigué.
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Je vois bien qu'il nous observe à sa manière, tous ses sens en éveil. Derrière l'écorce charnelle de mes camarades, je me demande ce que voient ses yeux verts. Devine-t-il des peurs tapies au fond de leur âme ? Des failles et des doutes ? Voit-il l'enfant enfermé dans la carcasse polie de l'adulte - armure, battu avec le fer, brûlé au noir, la frimousse couverte de scories ? Les yeux perdus, levés vers d'impossibles murs ? Les chaines et les poids que chacun s'impose, et les rêves secrets, qui nous poussent à croître, fines tiges d'espoir tendues vers le ciel ?
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Stefan Platteau
Plus fondamentalement, si j’écris quelque chose qui n’est pas manichéen et où l’on suit des héros multiples qui ont leurs failles, leurs moments de lumière et d’ombre, je le dois avant tout au corpus mythologique, ou plus précisément, aux grandes épopées. L’Iliade, la Razzia des vaches de Cooley, le Mahabharata hindou, sont des oeuvre qui m’ont beaucoup formé. Il y a de grandes guerres, des bons et des salauds dans les deux camps, des héros qui s’écroulent et deviennent fous par orgueil, divers aspects de la nature humaine qui surgissent. Cette façon de raconter qu’on avait dans l’Antiquité est infiniment plus riche que celle qu’on a actuellement à Hollywood et qu’on a sans doute depuis l’avènement du monothéisme. Pourquoi ? Parce que ce qui permet d’avoir des bons dans les deux camps, c’est qu’il y a des dieux dans les deux camps, et que ces dieux et déesses sont les pères et mères de héros. Ce n’est plus possible avec le monothéisme où Dieu est dans un seul camp et où les autres sont forcément des mécréants qui doivent être détruits.

https://www.lagardedenuit.com/entretien-avec-stefan-platteau/
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Les premiers temps de l'absence sont plus faciles à supporter qu'elle l'aurait cru. On s'habitue, sans doute, à l'intermittence du bonheur, comme on s'habitue à la succession des saisons.
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Voilà pourquoi notre humeur est vulnérable à la lueur des astres : parce qu'en descendant sur nous, les esprits astraux stimulent les antiques éclats fichés dans nos cœurs, et que chacun de ces éclats tend à nous faire agir d'une façon qui dépasse notre vouloir et notre raison. Ils sont les forces primitives tapies dans l’âme humaine ; et si ceux des astres fastes nous poussent à aimer, rêver ou créer, ceux des astres néfastes allument en nous rancœur, colère et angoisse.
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Homme sagace, tu as deviné. La mer est notre salut ! Mais pas pour en boire le sel, non ! Par-delà la barrière de feu, les vagues bercent une île. Une terre encore presque vierge, qui n'attend que nos chants. On l'appelle Evassë, l'île aux fumées. Je l'ai vue maintes fois en songe ; c'est là que les Astres me commandent de mener notre peuple.
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De tous nos combats dans le Vyanthryr, celui de Varagwynn contre le brochet est l'un de ceux qui marquera le plus nettement ma mémoire. Sans doute à cause de ses résonances mythiques, ou de ma position de spectateur impuissant. A cause de la perfection du geste, aussi : il en faut, pour forcer au corps un prédateur aussi vif.

p. 386
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Il se palpe tout à loisir ; il fait le tour de sa blessure. Puis il pousse un soupir et ferme les yeux, le temps d'accepter son état.
Je n'ai pas les tripes de l'achever. C'est Perdouan qui se charge du boulot, d'un bon coup du manchon de sa hache, asséné dans l'orbite gauche.
J'expire longuement, pour évacuer la tension qui me noue le ventre. Cette nausée, est-ce encore la peur, ou est-ce simplement la guerre ? Moi qui ai connu plusieurs batailles, est-ce que j'éprouve encore le dégoût du sang et des corps brisés ? Je me fais vieux, foutrebouc ! J'aspire à la paix !
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Finalement, je me dis qu’à tout prendre, un bon marché aide à instaurer la confiance.
« Très bien. Au conteur de mener le chant. Livre ton récit sans crainte : je suis l’oreille courtoise, la réponse silencieuse, l’âme et le cœur qui écoutent…
- Et la mémoire plus durable que le chêne » ajouta-t-il, montrant ainsi sa connaissance des rituels élémentaires de l’art bardique – et ce disant, un sourire subtil vient étirer les commissures de ses lèvres. « Tu es donc barde. Quel honneur d’avoir l’oreille d’un homme du Vrai-dire ! Me croiras-tu en tous points, si je te raconte des choses, disons, hors du commun ?
- Je saurai reconnaître les accents de la vérité.
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- Pour faire bombansse à la fin, il faut naître dodu au début. Voilà toute la vérité de la chhhose...
(Ogh le Teule)
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