STEFANO MANCUSO - SENSIBILIDAD E INTELIGENCIA EN EL MUNDO VEGETAL
Le calme qui nous envahit en leur compagnie (végétaux) est peut-être l'écho d'une conscience ancestrale que la verdure renferme tout ce dont nous avons besoin et toutes nos possibilités de survie. Aujourd'hui comme hier.

(A propos de Jean-Jacques Rousseau)
fuyant ses détracteurs, surtout Voltaire qui repose aujourd'hui à quelques mètres de lui, il s'était réfugié, pendant les dernières années de sa vie, dans l'étude et la contemplation de la nature. L'observation des plantes était devenue une occupation qui le consolait de sa condition d'ermite. Au milieu des plantes, plongé dans ses pensées et ses sentiments, il réussissait à trouver quelque sérénité. Sa description de leur pouvoir apaisant semble anticiper sur les conceptions moderne de la jardinothérapie.
Il a pour les plantes une véritable affection, comme on peut en avoir pour des amis. Il réprouve ceux qui s'intéressent aux plantes pour en tirer profit en rdehors de l'alimentation. Il critique aussi bien les pharmaciens qui regardent les plantes comme des réservoirs de principes pharmacologiques, que les professeurs de botanique qui étudient les plantes afin de se rendre illustres mais sans être capables, après une vie passée à les étudier, de les apprécier pour leurs extraordinaires pouvoirs. Autant d'hommes, selon lui, qui n'aiment pas les plantes.
Le règne végétal tout entier est ainsi sous-évalué, alors que notre survie et notre avenir en dépendent.
Observer avec respect, J'oserais dire avec amour, chercher et comprendre, c'est ce que tout bon naturaliste devrait apprendre à faire, avec ténacité et détermination.
Lorsque Dieu a créé l’arachide, il ne nous a pas présenté la facture. Pourquoi devrais-je gagner de l’argent avec ses dérivés ?
Vavilov conserve les graines de toutes les plantes recueillies. Il sait qu'une graine est une sorte de robuste capsule de survie contenant non seulement l'embryon de la plante mais aussi sa nourriture. Une graine est l'instrument le plus raffiné qui se puisse imaginer pour conserver un patrimoine génétique.
En 2050, il y aura sur Terre dix milliards d'êtres humains et demi de plus qu'aujourd'hui. Beaucoup de gens s'inquiètent de cette croissance vertigineuse de la population, car ils estiment que nous ne disposerons alors plus de ressources suffisantes. Je ne partage pas leur pessimisme. Si on n'entrave en aucune façon leur liberté de créer, trois milliards et demi de têtes pensantes ne sont pas un coût mais une formidable ressource. Si on leur laisse toute latitude pour réfléchir et innover, elles seront en mesure de résoudre n'importe quel problème. Et même si cela peut sembler paradoxal, dans un avenir proche nous serons contraints de nous inspirer des plantes pour recommencer à bouger.
Les plantes sont elles des êtres intelligents? Peuvent elles résoudre des problèmes. Communiquent elles avec leur milieu environnant, avec les insectes et les animaux supérieurs? Ou bien sont elles au contraire des organismes passifs, privés de sensibilité et de tout comportement individuel et social?.......
Bref, la bureaucratie est l'une des pires conséquences des organisations animales, c'est-à-dire centralisées, pyramidales et avec une chaîne de commandement. En fin de compte, écrit Max Weber, toute bureaucratie cesse de servir la société qui l'a créée, devenant une fin en soi, grandissant comme un corps étranger, prenant des mesures pour la protéger et imposant des règles non fonctionnelles qui servent exclusivement à justifier sa taille.
La Nation des Plantes, n'utilisant que des modèles organisés répandus, décentralisés et répétés, s'est toujours affranchie des problèmes de fragilité, de bureaucratie, d'éloignement, de sclérose, d'inefficacité, typiques d'une organisation hiérarchique ou centralisée à caractère animal.