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Critiques de Stéphane Bouquet (14)
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Vie commune

C'est un exercice bien délicat auquel je m'adonne aujourd'hui car je m'en viens vous parler d'un livre pour lequel je n'ai développé aucune empathie ni aucun intérêt d'aucune sorte.



Oeuvre composite, constituée de trois sections couvrant 145 pages et qui vivent communément (respectivement dans cet ordre) : trois poèmes modernes, une pièce de théâtre centrée sur un groupe de onze personnages et enfin trois nouvelles focalisées sur des femmes.



Tout ce que je pourrais en dire ne serait que négatif, car par trop éloigné de ce que j'attends d'une oeuvre littéraire ou dramatique, donc je préfère m'abstenir et vous laisser vous en faire votre propre opinion par vous-même en n'oubliant surtout pas de préciser que ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Gus van Sant

Ce livre retrace la carrière de Gus Van Sant de son premier long métrage "Mala Noche" (1985) à "Harvey Milk" (2008). Si Gus Van Sant a obtenu de grands succès à Hollywood, c'est dans le cinéma indépendant qu'il a réalisé ses meilleurs films. "Mala Noche", qu'il avait lui même financé, a été tourné en 16 mm et en noir et blanc, dans un quartier à la périphérie de Portland. Un trentenaire homosexuel qui est aussi un beat poet s'éprend d'un jeune homme clandestin. Dans "Drugstore Cowboy" et "My Own Private Idaho" Gus Van Sant continue d'explorer les marges d'une Amérique en perte de repères. Les images sont de plus en plus oniriques. Au cinéma "My Own Private Idaho" est d'une beauté formelle assez stupéfiante. Beauté qu'on retrouve plus tard, après un passage couronné de succès à Hollywood, dans "Gerry", "Elephant", "Last Days" et "Paranoid Park". Bref ce livre offre des perspectives intéressantes sur une oeuvre fascinante.
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Sergeï Eisenstein

"Le cuirassé Potemkine" aux premières heures du cinéma (1925) puis "Alexandre Nevski" sont les oeuvres emblématiques de ce cinéaste qui aura tourné après la révolution de 1917 en plein communisme. Cet ouvrage nous replonge dans cette époque là.
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Vie commune

« Le bavardage à bâtons rompus et son laisser-aller si dédaigné sont justement le côté infiniment sérieux de la langue ». (Novalis)





Trois poèmes« Fraternellement » viennent ouvrir le recueil auxquels s’adjoignent une pièce de théâtre intitulée « Monstres » ainsi que trois brèves nouvelles, « Les Trois sœurs ».

« Qu’est-ce qu’une vie commune ? Commune aux deux sens du terme : une vie à la fois ensemble et quelconque…. j’ai préféré choisir de poser les trois types de textes les uns à côté des autres, en construisant des échos entre eux, parce qu’au fond ça me semblait plus fidèle à ce que sont nos vies : nous sommes les voisins les uns des autres, nos vies sont des solitudes ».

Et qu’il « Il est infiniment sérieux de papoter, c’est-à-dire d’inventer dans le « laisser-aller » des zones impromptues du partage. »

Malgré l’empathie qui prend les traits d’une communauté sans frontières dans la pièce de théâtre qui figure au cœur du livre, où il y est question d’un squat où onze personnages viennent s’établir, inventant des règles de vie nouvelles avec l’idée de contribuer à « une bonification du monde ».

Malgré le désir d’exister selon l’attrait des circonstances :



" Un jour

les méduses à leur tour ont trouvé que leur forme

convenait aux circonstances

et en sont restées là. C’est cela l’essentiel : se vautrer dans la forme.



Malgré ce que l’on peut sauver du monde actuel : La peau, la chaleur, la proximité des corps.

Beaucoup de solitude dans ces textes.

« Je déclare la solitude ouverte. C’est la vraie inauguration du moindre

monde. […] »

Ce livre me rappelle la chanson de Brigitte Fontaine « Lettre à Monsieur le chef de gare de La Tour de Carole » (fin des années soixante)chanson sur la solitude, l’incommunicabilité et sa cruauté.

Qui se termine par

« Je voulais vous dire

Merci pour le gilet »

Ici ‘nul merci pour le Gilet’, ou du moins je ne l’ai pas perçu.



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Sergeï Eisenstein

Des photos expressives et vivantes, un noir et blanc où l’effet dramatique et le soin pour le cadrage est omniprésent. La créativité, la vision, l’intérêt marqué pour le montage, le choix imposé de privilégier la foule au détriment de destins individuels, le goût pour l’écriture, c’est-à-dire la théorie du cinéma. Tout cela et encore d’autres aspects sont très bien détaillés. Cependant, il y a quelque chose qui me chiffonne : l’essayiste mentionne de manière répétée des symboles sexuels en suggérant qu’un certain nombre d’images sont des allusions plus ou moins explicites.



Pour revenir aux choses sérieuses : la vie et l’œuvre d’Eisenstein me semblent passionnantes. Il s’agit de la conjonction entre un génie créateur et les lourdes contraintes du régime stalinien – surtout sur la deuxième partie de sa filmographie.



Extrait d’un compte rendu qu’Eisenstein fait de de sa rencontre avec Staline et ses deux acolytes, Molotov et Jdanov, suite au tournage de la deuxième partie d’Ivan le Terrible, en 1946.

« Staline : Avez-vous étudié l'histoire ?

Eisenstein : Plus ou moins.

Staline : Plus ou moins? J'ai moi aussi quelques connaissances historiques. Votre peinture de I'opritchnina est fausse. L'opritchnina était une armée royale. [ ] Vous la faites ressembler au Ku-Klux-Klan.

Eisenstein : Ils portent des capuches blanches, les nôtres sont noires.

Molotov : Ca ne fait pas une différence fondamentale.

Staline : Votre tsar s'avère indécis, comme Hamlet. Chacun lui dit ce qu’il doit faire, il ne prend pas de décision seul. Le tsar Ivan était un grand dirigeant avisé [ ]. La sagesse d'Ivan le Terrible repose sur sa perspective nationale et sur son refus de permettre la présence d'étrangers sur son sol. En montrant Ivan le Terrible de la façon dont vous l'avez fait, nombre d'aberrations et d'erreurs se sont glissées. [ ]

Jdanov : Ivan le Terrible selon Eisenstein ressemble à un neurasthénique.

Molotov : Le film a une façon de s’appuyer sur le psychologisme ; une emphase extraordinaire sur les contradictions psychologiques intimes et les expériences personnelles.

Staline : Ivan le Terrible était très cruel. Vous pouvez le décrire comme un homme cruel mais vous devez montrer pourquoi il devait être cruel. Une des erreurs d’Ivan le Terrible fut de s’arrêter juste avant de décapiter les cinq clans féodaux essentiels. L’aurait-il fait, il n’y aurait pas eu de temps des Troubles. [ ]

Staline laisse à Eisenstein une seconde chance, il pourra retourner les séquences déviantes selon les justes directives du chef. Bien content d’échapper au goulag, ou au pire, Eisenstein se met immédiatement à la tâche mais mourra au travail. »

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Sergeï Eisenstein

Aux alentours de mes 18 ans les films d’Eisenstein vinrent plaquer des images sur mes rêveries révolutionnaires et même si j’ai pris du recul avec les unes et les autres , je reste marqué par ces images inoubliables et ces montages savants. La monographie que lui consacre Stéphane Bouquet permet de mesurer les ambiguités du créateur mais aussi son génie. Elle porte sur toute son œuvre dans l’ordre chronologique et propose de très belles illustrations . Seule remarque négative un abus du jargon psychanalytique .
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La baie des cendres

Doux rêveurs, passez votre chemin…



Lecteur, il faudra sérieusement fouiner pour trouver le lien qui relie ces clichés aseptisés à ces narrations floutées, et t'accrocher pour trouver de la conviction dans cette démarche qui paraissait, à l'origine, si séduisante.



Déception, quand tu nous tiens !
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Sergeï Eisenstein

Excellent ouvrage de synthèse qui présente chronologiquement la biographie et les films réalisés par Eisenstein.

Les années de formation présentent, après le couple parental, le dandy polyglotte, puis les deux chocs fondateurs (la lecture de Freud et la rencontre du metteur en scène Meyerhold). L'implication du futur réalisateur dans le mouvement créatif du Proletkult, d'abord en tant que décorateur de théâtre puis de metteur en scène. L'intérêt porté au cinéma de Dziga Vertov, même si le goût pour l'énergie vitale d'Eisenstein ne se satisfait pas entièrement du goût de Vertov pour la machine et la géométrie dynamique.

Les trois films (La Grève, Le Cuirassé Potemkine et Octobre) au milieu des années 20 pour dire la Révolution, éduquer le peuple communiste par sa propre représentation, exaltée par une science du montage totalement neuve. Et les collaborateurs de toute une vie (Édouard Tissé à la caméra par exemple). Les films sont présentés dans leur genèse, leurs conditions de tournage et leur rapport au pouvoir.

L'évolution filmique et politique avec les deux films, La Ligne générale, œuvre de commande comme Octobre mais décalée le temps par rapport à la ligne politique du pouvoir, et le projet inabouti Que viva Mexico ! Les voyages à l'étranger et l'accueil de l'équipe de tournage dans les différents européens puis aux États-Unis. Les personnalités des arts, de la littérature accueillant ou recevant Eisenstein.

Les trois derniers opus (Le Pré de Bejine, non seulement inabouti mais détruit pour des raisons politiques, Alexandre Nevski et Ivan Le Terrible) montrent l'évolution du sens esthétique et une dimension presque picturale des images, tout en conservant et en amplifiant parfois les effets des choix de montage (oppositions, chocs des formes des couleurs, tensions...) Apparition de la musique de Prokofiev.

Le filmage d'Ivan Le Terrible en deux parties entrecoupées des critiques de Staline et des autocritiques du réalisateur, refaisant les plans critiqués jusqu'à s'épuiser au travail et décéder d'une crise cardiaque une nuit de février 1948.



Suivent une biographie par dates et une filmographie détaillée ainsi qu'une bibliographie sélective.

Un ouvrage à la fois synthétique et très riche, bien illustré, très agréable à lire.
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Nos Amériques

Recueil très interessant avec la découverte de nouveaux procédés d’écriture. Auteur de grande sagesse d’esprit et d’une belle vision de la société. Un style d’écriture hors du commun. Je conseille vivement !!!



Super découverte pétard de pétard

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Gus van Sant

Le livre reprend le mème format (classique) de celui de De Baecque sur Burton: A chaque film, un chapitre avec une brève présentation contextuelle puis une analyse en profondeur des thématiques qu' il contient (avec des extraits d' itw du réalisateur) et illustré avec des diverses photos des films ou des tournages.

Les deux auteurs s'attachent à mettre en avant des fils rouges dans la filmo Van Santienne mais aussi à mettre en avant les influences cinémat' : par exemple , le "Falstaff" d' Orson Welles pour "My Own Private Idaho", la séquence finale de "Sunset Boulevard" de Wilder en partie reprise dans "Prète à tout" (quand le personnage de Kidman, après la mort de son mari sort de sa maison, avance face aux caméras).

La partie sur "Psycho" m' a bien plus, notamment de par la démarche de remettre ce remake dans le contexte des relectures Hitchcockiennes dans l'art contemporain des années 90 (référence à "24 Hours Psycho" de Douglas Gordon et "Remake" par Pierre Hyughes)

Si on n'est pas trop familier au style des Cahiers, les chapitres sur la trilogie "Gerry-Elephant-Last Days" peuvent rebuter . Après, cela dépend bien évidemment aussi de l'opinion/ressenti/intérêt que l'on a de ces films.

Le livre date de début 2010 donc l'analyse s'arrête à "Harvey Milk" pour précision.
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Un Peuple

quatrième de couverture : "Un homme marche dans les allées d'un cimetière : Walt Whitman, Jonh Keats, Ovide, Virginia Woolf, entre autres tombes. Il se demande ce qu'est la poésie. Il se sert dans les morts pour élaborer des réponses. D'une certaine manière, il essaie de se glisser dans leur brouhaha, il répète ce qu'il comprend : par ex/ rendre la vie vivante, telle est la tâche que la poésie s'assigne parfois. Ou bien : trouver des égalités et des ressemblances dans le monde genre x roses = une certaine somme d'argent. Ou bien, parfois, la poésie attend comme une dingue un Tu et encore plus un vous qui lui laisse ouvrir entièrement les draps du poème".



Ma lecture : le cimetière, ni les tombes ne figurent dans le texte, mais une circulation de poètes en poètes en petits blocs de textes qui réagissent les uns sur les autres, ou s'enchaînent, un poète (et cela commence par un Whitmann "viel homme barbu, assis devant le fleuve.." assez formidable), en appelant un autre, et parlant de cet autre le promeneur bifurque, prend un autre chemin, suit un autre thème qui amène de nouveaux poètes, ou souvent les précédents en une autre facette, et outre les thèmes cités par l'éditeur on trouve la traduction, la langue qui devient inutile à la poésie, le rôle ou non du poète en politique, etc... et le texte est toujours texte de poète, incluant aussi de courts poèmes de Bouquet lui-même. Un cheminement dense et facile, progressant au long de 95 courtes pages
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Neige écran

J’ai lu, le cœur joyeux, comme on discute à bâtons rompus avec un.e inconnu.e qui deviendra bientôt, peut-être, un.e ami.e ; comme on remonte une manif pour observer la foule, heureux d’être ensemble et nombreux. J’ai lu, le cœur battant, comme on lit un polar, sans pouvoir m’arrêter, comme on arpente les sentiers d’un paysage qui se découvre un peu plus, à chaque détour. J’ai lu en souriant, en riant, en courant de joie le long des phrases, de citations en hypothèses.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Clint Fucking Eastwood

Stéphane Bouquet dresse un portrait non consensuel de celui que l’on considère souvent comme le dernier cinéaste classique d’Hollywood.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Les oiseaux favorables

Les Oiseaux favorables, les bons augures, ceux qu’attend la personne qui est « elle » dans ce livre. Elle, sa solitude interminable, la fuite des désirs, les histoires imaginaires ou virtuelles, l’écoulement naturel et inexorable de la vie, voilà ce que Stéphane Bouquet déploie dans sa prose très pure, qui rejoint la recherche d’apaisement de son personnage.



Amaury da Cunha offre à cet univers ses photographies allusives et intimes, tout en nuances et clairs-obscurs, comme autant d’énigmatiques espaces en suspens. Les images, parfois en diptyques, sont des constructions lacunaires qui invitent le lecteur à imaginer l’instant d’après.
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