AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Stéphane Courtois (45)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le sang de l'étranger

L'ancêtre de la MOI ( main-d'oeuvre immigrée) qui s'appelait MOE ( main- d'oeuvre étrangère), est apparu au début des années 1920. Cette organisation syndicale "chapotée voire récupérée" par le PCF, regroupait des travailleurs de toutes nationalités. Elle prit le nom de MOI au début des années 30, suite à la crise économique et à la xénophobie que celle-ci entraina, le mot "étranger" cristallisant ( déjà ) toutes les haines.



La MOI était composée d'italiens antifascistes ( les plus nombreux) qui avaient fui l'Italie de Mussolini, d'espagnols, de polonais mais surtout de juifs ayant fui les pays de l'Est tels que la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie et évidement l'Allemagne. La plupart de ces hommes et femmes ne sont pas communistes mais trouvent un accueil et des aides au sein de cette organisation à leur arrivée en France et certains finalement après avoir adhérer au PCF, combattrons au sein des FTP-MOI.



Nous suivrons leur combat clandestin, leur traque par les brigades spéciales créées par le gouvernement de Vichy et malheureusement souvent leur arrestation suivie de la torture, leur déportation ou encore leur exécution.



Le parcours de ces homme et ces femmes, est souvent le même et c'est ce qui impressionne le plus dans cet ouvrage. En effet, la plupart ont fui leur pays souvent après avoir été internés, martyrisés pour leurs idées ou bien parce qu'ils étaient juifs. Beaucoup d'entre eux participeront à la Guerre d'Espagne, seront internés ensuite dans des camps français et malgré cela combattrons en France au sein de la Résistance.



Ils le feront le plus souvent pour ne pas trahir leurs idéaux de justice , de liberté et pour combattre le fascisme dans le Monde.



Beaucoup d'entre eux ne reviendront pas des camps mais pour les survivants, il n'y aura pas de gloire. Ceux qui retourneront dans leur pays notamment à l'Est, subiront les purges staliniennes, quant à ceux qui choisirent de rester en France, on leur imposa le silence car il est bien connu que la France s'est libérée toute seule et que tous les français étaient résistants.









Commenter  J’apprécie          4911
Le livre noir de Vladimir Poutine

L'État russe nazifié qui a envahi l'Ukraine le 24 février dernier, commettant des exactions qu'on n'avait pas revues en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a à sa tête une bande de criminels mafieux, émanant pour la plupart d'entre eux des agences de renseignements ( KGB, FSB, GRU etc ) ou de la pègre.

Depuis l'accession de l'un d'entre eux à la tête du Kremlin... " un homme ordinaire avec des pouvoirs extraordinaires ", cette truanderie étatisée a mis au point, comme le régime stalinien avant elle ou celui hitlérien antérieurement, un système de lavage de cerveaux tel qu'elle est parvenue en réécrivant l'histoire et en martelant sans arrêt un narratif de "citadelle assiégée" à zombifier quelque 140 millions de Russes, faisant d'eux un peuple "d'esclaves" au service d'une clique de gangsters.

Le tout en l'espace d'une génération.

Ces presque 25 ans au cours desquels "la bête immonde poutinienne" a inexorablement tissé sa toile belliciste sur la Fédération de Russie, Galia Ackerman et Stéphane Courtois, l'une et l'autre historiens, nous les passent au crible de thèses, d'analyses, toutes étayées par des faits avérés, prouvés, démontrés, irréfutables, brillamment explicités.

Et pour que leur démonstration soit la plus honnête et la plus exhaustive possible, ils se sont entouré des meilleurs spécialistes contemporains du monde russe ; chacun apportant dans l'écriture d'un ou plusieurs chapitres, sa pierre à l'édifice d'un livre collectif référence.

Parmi ces éminents spécialistes, il y a :

-Antoine Arjakovsky, historien français d'origine ukrainienne.

-Iryna Dmytrychyn, historienne spécialiste de l'Ukraine.

Thorniké Gordadzé, Géorgien diplômé de l'IEP ( Institut d'études politiques de Bordeaux ), chercheur associé au Centre d'études des relations internationales de Sciences-Po."En 2010, il est nommé par le nouveau président géorgien, Mikheil Saakachvili, vice-ministre des Affaires étrangères chargé des relations avec l'UE, puis en 2012 ministre d'État chargé de l'intégration européenne et euro-atlantique,"

- Yves Hamant, agrégé de russe et docteur en sciences politiques.

- Andreï Kozovoï, maître de conférence en langue et littérature russe, habilité à diriger les recherches à l'université de Lille.

- Mykola Riabtchouk,, politologue.

- Nicolas Tenzer, ex-enseignant à Sciences-Po, il est le président fondateur du CERAP ( Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique ).

- Françoise Thom, historienne française, agrégée de russe, spécialiste de la Russie et de l'URSS, maître de conférences titulaire d'une habilitation à diriger les recherches en histoire contemporaine à l'université Paris-Sorbonne.

- Cécile Vaissié, historienne agrégée de russe et spécialiste de l'URSS.

- Maïrbek Vatchagaev, né en Tchétchénie, il est historien et journaliste.

Que du "très beau monde" ( excusez mon prosaïsme ), des experts dans leurs domaines de compétence(s), Des experts triés sur le volet pour nous raconter, nous expliquer – Le livre noir de Vladimir Poutine -



Cet essai de 403 pages est structuré par 22 "chapitres", le premier ouvrant le livre s'intitule " Chronique d'une dictature annoncée - Vladimir Poutine, un Homo sovieticus-". Les intervenants nous montrent comment un concours de circonstances historique a porté au pouvoir ce "petit homme" drainant dans son sillage le KGB et un milieu pour le moins interlope, Comment ce qu'ils qualifient de "fuite vers le passé" a posé les fondements du "poutinisme", créant "l'Homo post-sovieticus" grâce à ce qu'ils appellent "l'ingénierie des âmes".

Un mélange décomplexé de réécriture de l'histoire, de culte du chef, de l'homme fort utilisant un langage viril, en l'occurrence l'argot, "marqueur d'un code de vie", pratiquant une politique de déstabilisation et d'agression à l'étranger : Tchétchénie, Géorgie...entre autres, avec pour conséquences une "militarisation des consciences et une préparation à la guerre.

Nous sont expliqués les trois piliers de la politique étrangère russe :

-le recrutement.

-le racket.

- le chantage.

Quels sont "les réseaux de Vladimir Poutine en Occident et quelles sont leurs méthodes.

Un chapitre important est consacré aux "voies et aux moyens de la toute- puissance russe... l'assassinat des peuples".

Sur le plan domestique sont analysés et détaillés " l'écrasement des médias, des ONG et des opposants" ainsi que la "réécriture Orwellienne de l'histoire" par le régime.

Tout cela ayant pour conséquence une société où la verticalité du pouvoir est assurée par un petit tsar chef des oligarques avec comme arme politique la religion orthodoxe, le tout aboutissant à "une société pseudo-conservatrice qui marche à reculons".

Dans ce contexte, le livre se clot sur un chapitre posant la question "où va la Russie ?"



Pour susciter l'intérêt légitime qu'il faudrait porter à ce formidable travail collégial, je vais vous citer trois petits passages très éloquents de ce que cet essai porte à notre connaissance... de façon tout à fait surprenante.



J'ai fait mention précédemment du support indispensable de la religion comme pilier du régime poutinien. Voici un exemple étonnant :

"Pour le soixante-quinzième anniversaire de la Grande Victoire, en 2020, la principale église des Forces armées russe, dotée d'une coupole atteignant cent mètres de hauteur, y fut construite. Ce temple est décrit comme " le symbole spirituel de la Russie qui glorifie la plus grande victoire de la vie sur la mort". Pratique totalement païenne, toutes ses mensurations sont symboliques et font référence aux chiffres les plus importants liés à l'histoire de la "Grande Guerre patriotique": le diamètre du tambour du dôme est de 19,45 mètres – 1945, fin victorieuse de la "Grande Guerre patriotique" ; le diamètre du dôme est de 22 mètres et 43 centimètres, car le 8 mai 1945, à 22h43, l'Allemagne signa l'acte de sa capitulation sans condition ; la hauteur du clocher est de 75 mètres, car l'année 2020 marquait le 75e anniversaire de la fin de la "Grande Guerre patriotique" ; la hauteur du petit dôme est de 14,18 mètres, car la guerre a duré 1418 jours et nuits de combat. Une promenade baptisée "chemin de la Victoire", fait, elle aussi 1418 pas autour de l'église, et les visiteurs peuvent y admirer des "reliques" dont le véritable costume et le couvre-chef de Hitler...



Dans l'endoctrinement des 140 millions "d'esclaves russes" figure en bonne place "le Régiment Immortel".

"Cependant, le plus grand évènement rassembleur de la nation, fêté par les petits et les grands, est la procession du Régiment Immortel. Cette manifestation lancée par trois journalistes de Tomsk, en 2012, avait au début un objectif noble : "Préserver au sein de chaque famille, la mémoire de la génération qui a vécu la "Grande Guerre patriotique". Les habitants de Tomsk furent donc invités à défiler, le jour de la Victoire fêté le 9 mai, avec des photos de leurs ancêtres ayant participé à la guerre. C'est le nom de la manifestation qui marqua la différence avec d'autres initiatives : les ancêtres acquéraient tous, ainsi, le statut d'immortels, d'où l'enthousiasme des médias, régionaux et nationaux, qui rendit ce mouvement immédiatement populaire. Rapidement, le Kremlin et ses affidés s'approprièrent ce défilé à la fois solennel et festif. Outre des raisons idéologiques, il s'agissait d'une manne monétaire dont le Kremlin arrosait une multitude d'associations patriotiques ainsi que les autorités locales et régionales. En 2015, le Régiment Immortel fut inclus dans le programme panrusse des célébrations du soixante-dixième anniversaire de la Victoire et défila donc, pour la première fois dans les rues de Moscou et sur la place Rouge, après le défilé militaire. Près d'un demi-million de personnes y participèrent, avec Vladimir Poutine en tête, qui brandissait le portrait de son père."



Enfin, je ne saurais terminer la présentation de ce livre sans évoquer les enfants et la jeunesse russe embrigadée dans le tourbillon de la propagande poutinienne.

J'ai le triste souvenir de ma petite-nièce moscovite m'ayant envoyé fièrement un bout de la vidéo dans laquelle elle arbore uniforme et autres colifichets de la propagande et heureuse de chanter à la gloire de l'"Oncle Vova"...

"Jusqu'à quand le peuple russe vivra-t-il dans ce palais de glaces déformantes ? En 2017, une chanson chantée par une chorale d'enfants devant Mamaïev Kourgan, le plus grand mémorial de la Deuxième Guerre mondiale au monde, qui se trouve au centre de Volgograd (l'ex-Stalingrad) a remporté un triomphe sur l'Internet russe et continue d'y circuler. Son titre ?"Oncle Vova". C'est ainsi que les enfants russes appellent les aînés du cercle familial ou amical : "oncle" ou "tante", plus le diminutif du prénom. Vova est le diminutif de Vladimir. Les enfants et les ados, garçons et filles, affublés d'uniformes militaires, portent en quelque sorte le serment de fidélité à l'"Oncle Vova" pour lequel ils sont prêts à mourir.



"Depuis les mers nordiques jusqu'aux limites méridionales,

Depuis les îles Kouriles jusqu'aux côtes baltiques, tout est à nous.

On aimerait que ces terres soient en paix, mais si le commandant en chef

Nous appelle au dernier combat, oncle Vova, nous sommes avec toi !"



Impressionnant, terrifiant, consternant !



Un ouvrage qui montre l'envers du décor de cette Russie Potemkine et ses 140 millions d'esclaves marchant au pas derrière un Docteur Folamour et sa garde prétorienne de voyous corrompus jusqu'à la moelle.



Qui veut comprendre la Russie de Poutine ne peut pas ne pas lire ce travail fantastique de Galia Ackerman, Stéphane Courtois et leurs collaborateurs.



Un livre référence. Un livre indispensable !
Commenter  J’apprécie          355
De la cruauté en politique

Stéphane Courtois présente un recueil d'articles savants consacrés à l'usage politique de la cruauté. Une série de cinq essais portent sur l'histoire antique et médiévale, des gladiateurs romains au Djihad tel qu'il fut et qu'il est encore pratiqué. Une seconde partie regroupe neuf autres essais où est étudié le lien entre cruauté et idéologie : la section s'ouvre sur une analyse lumineuse du Neuf Thermidor 1794 en France, à savoir la fin de Robespierre (Patrice Gueniffey) et se termine par plusieurs analyses du goulag et du lien entre marxisme et cruauté (Stéphane Courtois, dont c'est la spécialité, écrit "Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao !" : lutte des classes, guerre civile et cruauté totalitaire"). On trouvera dans cette section de bons textes sur Katyn, la profession de bourreau à l'époque soviétique, le Goulag et enfin un article sur les dystopies et eutopies inspirées de l'expérience historique du XX°s. Une troisième partie met en scène le "cruel apogée" de 1914 à 1949, aussi bien pendant les deux guerres mondiales qu'en France occupée et épurée, ou dans la Grèce de la guerre civile. Enfin, quatre articles finaux explorent la cruauté contemporaine (Chine, Cambodge, Algérie), la cruauté musulmane ayant été déjà évoquée dans le chapitre sur le Djihad d'hier et d'aujourd'hui. Le texte final évoque le concept de cruauté tel que le formula le grand philosophe Clément Rosset.



Cet ouvrage n'a rien d'un musée des horreurs, puisque la dimension réaliste de la chose est évitée, et que l'accent est mis sur le sens que donnent les contemporains, et ensuite les historiens, aux actes cruels, qu'ils soient mis en scène ou bien secrets. Dans cette variété infinie de cas et de situations politiques, peuvent se dégager quelques invariants : l'être humain est dépourvu de valeur propre dans la grande machine étatique et idéologique. C'est le sens de l'action politique, qui se donne pour but d'incarner dans le réel des idées et des projets, idoles que l'on honore par des sacrifices humains de masse. Un des talents que le citoyen d'un état moderne doit développer pour survivre, c'est de passer inaperçu et de ne pas tomber dans une rafle.
Commenter  J’apprécie          183
Le livre noir du communisme

"Le livre noir du communisme" rentre dans les préjugés et les peurs sur le communisme entretenu depuis le XIX jusqu'à aujourd'hui.



Stéphane Courtois, Nicolas Werth et cie n'ont rien compris à l'histoire et à la méthodologie scientifique.



Ces auteurs usent de faits réels mais les généralisent sans cadre théorique et donc sans jugements logiques.



"Le livre noir du communisme" est un simple roman de gare.



En effet, d'un point de vue épistémologique, des faits ne font pas des faits scientifiques (premier principe d'épistémologie).



Mais ce que montre en définitif ce livre ouvertement anti-communiste est que ce ne sont pas les mouvements communistes d'une point de vue historique (défense et résistance) et sociologique (société communautaire moderne) qui sont criminels mais les crises historique du XX (1914-945; 1952-1984).



Ce que montre aussi ce livre anti-communiste est aussi la volonté d'hégémonie de la civilisation (du moins la volonté des colonisateurs, capitalistes, impérialistes). Elle va à l'encontre des sociétés types communautaires dont les populations ne font que se défendre.



Sinon, afin de comprendre, la vie quotidienne des pays communistes du XX, Alexandre Zinoviev est le seul spécialiste sur le sujet. Il use de la "méthode du passage de l'abstrait au concret" (matérialisme, dialectique, abstraction) que Marx a utilisé sur sa société du XIX.



Ainsi, on remarque de suite que l'origine du communisme des pays communiste du XX (sphère communautaire) n'a rien à voir avec l'origine du communisme de Marx (sphère professionnelle émancipée par l'abolition du privé (sphère communautaire de pouvoir) de la propriété des moyens de production).



Les bases des supra-sociétés type communautaires en sont un état fort, une religion/idéologie puissante, une collectivité ancestrale.



Il y eu une transformation homologique entre la société communautaire féodale du XIX et la société communautaire moderne du XX.



Les crises historiques ont exacerbé les phénomènes communautaires. Un simple signalement sans conséquence dans une période stable devient une délation avec des conséquence énormes et absurdes dans une période en crise. Ce ne sont pas les individus les plus sages et gentils qui profitent des crises.



D'autre part, la pression historique a conduit à une industrialisation à outrance dans les années 30. Ce qui a conduit à un exode rural rapide : manque de place dans les villes, désertification des campagnes et donc baisse de production agricole et famines (un classique comme dans les année 1890 lors de la première industrialisation) accentuée par une petit période glacière.



La pression historique du XX n'est pas à oublier sur la vie quotidienne : guerre civile européenne de 1914-1945 et 1952-1984 qui ont exacerbé à l'extrême les phénomènes communautaires des pays communistes du XX et des annexes (pays de l'Est en Europe).



Ces exacerbation ont donné sociologiquement le stalinisme. Mais, Staline ne s'occupait que de la guerre c'est à dire de la défense du méga-territoire et non de la vie sociale qui restait en auto-régulation.



Pour concrétiser vite fait, la théorie sociologique sur les sociétés type communautaire d'Alexandre Zinoviev, la lettre de Pierre TKATCHEV à ENGELS (1874) montre que l'Empire Tsar était déjà une société type communautaire dans la lignée des rêves communistes des anarchistes et des utopistes.



De la même manière, "Le Visiteur du Sud" de Oh Yeong Jin met en avant les phénomènes communautaires de la Corée du Nord (temps arrêté dans les années 70 summum de la guerre froide) dans la vie de tous les jours (sans oublier non plus les pressions extérieures par le Sud, le Japon et les USA).



Sinon, il y a le wikiquote d'Alexandre Zinoviev que j'ai créé et remplis. Il existe aussi zinoviev.fr créé par Fabrice Fabio, logicien et spécialiste d'AZ.
Commenter  J’apprécie          176
Lénine, l'inventeur du totalitarisme

Ce livre m’a donné un sacré coup de poing ! J’avais déjà lu une biographie du leader communiste – celle d’Hélène Carrère d’Encausse – mais je ne me souvenais pas de tant de sang et de massacres …

Au début, on pense que l’auteur se dédouane – ou se venge – d’avoir cédé dans sa jeunesse soixante-huitarde à la tentation de l’extrême gauche jusqu’en 1971. Mais il s’agit ici d’un ouvrage d’historien, spécialiste reconnu – même s'il fut controversé lors de la parution en 1997 du fameux « Livre Noir du Communisme » - un travail particulièrement documenté. Car le livre est truffé de citations et de références éclairantes, recueillies au cours de plusieurs séjours dans les archives des partis soviétique et européens (toutes centralisées à Moscou !) entre 1992 et 1994.

Stéphane Courtois commence par un tableau apocalyptique de la Russie prérévolutionnaire : les oppositions farouches entre slavisants et occidentalistes, anarchistes et marxistes, ultraconservateurs, réformateurs libéraux, révolutionnaires, démocrates favorables à une république constitutionnelle, socialistes réformistes, anarchistes et communistes. Avec toute une intelligentsia mal nourrie au lait universitaire permis par les réformes libérales du tsar Alexandre II. Un pays immense en plein démarrage industriel, une classe ouvrière embryonnaire, un antagonisme grave entre paysannerie et directives venues des villes.

Dès 1878, une vague d’attentats terroristes secoue le pays, avec l’objectif de faire tomber le gouvernement, de tuer le tsar, qui sera atteint en 1881 avec l’attentat-suicide contre Alexandre II.

Vladimir Illitch Oulianov est né en 1870 dans une famille d’intellectuels aisée. Son père, fonctionnaire, a été anobli par le tsar. Il connaît une enfance dorée dans le respect de la religion et du régime tsariste. Mais son adolescence va subir un double traumatisme : la mort prématurée de son père et la pendaison de son frère aîné condamné pour activisme. Pour Vladimir, à travers la lecture des livres de son frère, la violence est justifiée par la cruauté généralisée de la société. Tout au long de sa vie, il considèrera que la grandeur de la fin justifie l’horreur des moyens.

Deux traits sautent aux yeux : d’abord, l’étendue des querelles byzantines entre les différentes écoles de pensées révolutionnaires et les interprétations de la philosophie marxiste. Vladimir – qui prend bientôt le pseudo de Lénine – est influencé – entre autres - par Plékhanov, Netchaïev, Bernstein, Kautsky qui tordent allégrement les réalités pour étayer leurs théories. Lénine, lui, est le roi de l’interprétation des statistiques … Ensuite, la référence permanente à la Révolution française : Robespierre, les Jacobins, les Girondins, la Terreur, les Vendéens …

Lénine prône la primauté d’un parti ultracentralisé contre l’autonomie des cercles révolutionnaires. Il impose aux ouvriers l’idéologie des intellectuels révolutionnaires, asservit la théorie marxiste à sa volonté de toute puissance. La lutte des classes dont ainsi être étendue à la dictature du prolétariat. Il réalise la destruction par le bas de l’ordre ancien en livrant le pouvoir aux instances locales qui anéantissent tout sur leur passage, y compris les bases d’une société démocratique.

Maître absolu du Parti-Etat, il fonde le modèle du totalitarisme qui sera adopté plus tard par le nazisme, avec le monopole de la disposition des moyens de production et de distribution des biens matériels, jouant à plein le chantage à la famine qui causera des millions de morts, la déportation en interne, la création des camps de concentration pour ceux qui ne sont pas d’accord, les purges, les meurtres de masse des opposants et des intellectuels.

Ce livre donne les clés pour comprendre aussi l’immense imposture que fut le communisme au XXème siècle, et en particulier démystifie la fiction diffusée en 1956 par le Rapport Khroutchtchev qui accable Staline pour mieux préserver le fondateur embaumé sous les murs du Kremlin. Car sans Lénine, il n'y aurait pas eu Staline qui n'en fut que le "génial" continuateur.

Stupéfiant, éclairant !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          150
Le livre noir du communisme

"Notre idéologie est la seule correcte, car c'est la seule généreuse. Nous tuons par amour de notre prochain. Confiez-nous le gouvernement et vous serez tous égaux... puisque vous serez tous morts!" Voici cinquante ans que la pavlovisation des masses par le politiquement correct, c'est-à-dire le marxisme culturel bas de gamme (formatage par la télévision) et haut de gamme (formatage par l'"instruction" obligatoire et l'enseignement "supérieur") a conditionné les Français à un certain nombre de choses bien pratiques pour ceux qui les gouvernent. Rien de tel qu'une masse qui hurle "fasciste!" "préjugés!" "nauséabond!" - bref tous les mots-gâchettes qu'on lui inculque pour la faire saliver au déclic, à chaque fois qu'on s'oppose à la volonté de la haute finance (ah, j'oubliais! Il manquait: "Conspirationniste"!) La vanité est un puissant ressort de ce mécanisme, car c'est une des rares occasions où l'imbécile peut se persuader qu'il est "culturé": sous ce régime béni, crier au fascisme dispense d'administrer quelque autre preuve de son "intelligence".



Oui, comme Noam Chomsky l'a brillamment montré dès les années 1970, marxisme culturel et mondialisation financière sont les deux faces de la même monnaie unique. C'est ce qui explique que les régimes les plus criminels de l'histoire, les régimes communistes, responsables d'un nombre incalculable d'atrocités inhumaines (Holodomor, Grande Terreur, Katyn, procès staliniens, Khmers rouges, Révolution culturelle... mais stop! ce serait in-ter-mi-nable!) - c'est ce qui explique, disais-je, que ces régimes soient absous de tout a priori. Oui, oui, je sais: "Fasciste"!! "Préjugés"!!! "Nauséabond"!! "Conspirationniste"!! C'est bien, tu l'auras, ta carotte. En fait, même pas, mouton de la farce. C'est fini, les allocs. Tes maîtres t'ont trahi. A moins que tu ne sois un bobo-coco? Oui, le communisme pratiqué en imagination du fond d'un pouf sous les lambris Louis-XV d'un appartement dans un arrondissement à un chiffre, c'est plus confortable pour effacer qu'on vient de faire dégager le sdf qui crevait de froid devant la porte. Ce que je reproche à ce livre? D'être incomplet.
Commenter  J’apprécie          150
Communisme et totalitarisme

Le communisme ? Une bonne idée qui aurait mal tourné ? Un bel idéal dévoyé par Staline and co ? La lecture de ce bouquin achève de me convaincre que ce n'est pas ça, que le communisme, c'est une mauvaise idée qui ne pouvait que mal tourner. L'idée d'ennemi de classe contient les génocides dont seront coupables les régimes communistes dès leur installation au pouvoir. Lénine (le gentil Lénine qui trouvait Staline trop brutal mais qui en avait quand même fait son bras droit) invente le totalitarisme, le goulag, le génocide de classe. Les autres suivent, en masse, avec une efficacité redoutable, un fanatisme effrayant, une bonne conscience effarante, certains, parce que l'idée communistes est belle, qu'elle justifie l'assassinat par la faim du peuple ukrainien, l'élimination pure et simple des koulaks et des Tchétchènes, l'épuration paranoïaque des ennemis du peuple cachés partout. La liste des crimes du communisme fait froid dans le dos. Les comparer avec ceux du nazisme ? Courtois lève le tabou. La comparaison est justifiée, car le fonctionnement criminel est très ressemblant, que l'horreur des camps nazis ne peut pas couvrir celle du goulag, que la volonté, au nom d'une idéologie jusqu'au-boutiste, de supprimer tout ce qui pourrait lui nuire, est la même, que les méthode sont proches. Pourquoi aujourd'hui encore, ignore-t-on largement ces ignomies ? Pourquoi les rayons des librairies regorgent-ils d'ouvrages sur le nazisme alors que presque rien ne se vend sur le communisme ? Pourquoi ne regarde-t-on pas comme une insulte au sentiment d'humanité les représentations hagiographiques de Che Gevara qui fleurissent partout ? Le travail de l'historien, parce qu'il n'est pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, est, dans ce livre-là d'une immense utilité : il démontre que les idées reçues sont tenaces et qu'il faut les démonter sans relâche pour que la vérité triomphe.

Commenter  J’apprécie          110
Le livre noir du communisme

On se demande comment la mauvaise foi des communistes historiques devient possible face à la présentation de ce qui serait difficilement contestable par un esprit raisonnable. Peut-être la peur de faire face à l'histoire, sans doute... Car à part de piteuses injures, on voit mal quels sont généralement les arguments adverses (en dehors de la méthodologie statistique qui n'est pas de nature à changer le fond).
Commenter  J’apprécie          8-9
Le livre noir du communisme

"Le livre noir du communisme" ENFIN, une vérité sur ce qu'est le communisme dans sa plus grande folie de l'homme : un régime de terreur politique, philosophique, éducative, militaire, culturelle...dire que des hommes comme MELANCHON, SARTRE, MONTAND, ...ont osé ou osent encore se dire inspiré par cette idéologie bien plus terrible que le nazisme.

Outre les massacres des "russes blancs", des opposants, des rivaux, des militaires, ...il y a eu les massacres liés au déplacement de population, il y a eu le massacre en autre de tous les ukrainiens à cause de l'instauration de la famine politique...

Ces auteurs mettent en avant la réalité du léninisme, communisme, du stalinisme,...le pire régime de répression au monde. Ce n'est pas sans raison que tous les pays "communistes" ont foutu en l'air ce système...
Commenter  J’apprécie          81
Le livre noir du communisme



j'ai lu ce livre et franchement on nous cache beaucoup de choses sur l'URSS et ses révolutions, les famines des années 20 et 31, les tortures, les déportations, ce livre est sans conteste NOIR
Commenter  J’apprécie          80
Le livre noir du communisme

L'historienne rouge Annie Lacroix-Riz déteste ce monument salutaire. Dans une entrevue accordée à son parti le Pôle de Renaissance Communiste en France, d'obédience marxiste-léniniste "canal historique", je l'ai entendue nier l'intentionnalité de l'Holodomor dont elle qualifie le nom d'escroquerie intellectuelle. Stéphane Courtois a aussi publié le livre noir de Poutine où il accuse une continuité entre la praxis du régime de celui-ci et celle du système soviétique qui l'a formé.



En Occident, avec le wokisme, avec les tenants de l'influence délétère gauchiste, avec les enfants de l'école de Francfort et de la théorie critique, il est plus que d'actualité de dénoncer cette idéologie aux innombrables fruits pourris : la pathologie est loin d'avoir disparu en 2024.



Une dernière remarque pour la route.



Il est absurde de qualifier - comme j'ai pu le lire sur la Toile - la décommunisation de l'espace public opérée par les Polonais, les Baltes et les Ukrainiens, défendue fut un temps par Vladimir Poutine lui-même et par une certaine droite russe, comme relevant dudit wokisme, c'est justement le passé qui se venge et c'est l'Europe millénaire qui fait justice en mettant à bas cet idéal qui consiste à "faire du passé table rase" ; on aurait bien tort d'en nier l'unité sémiotique comme certains entendent le faire par intérêt de sauvetage idéologique ou du moins par déni coupable.



Je suis en faveur de l'interdiction pure et dure du communisme pour ma part.



On a pu en avoir un avant-goût chinois avec le passe sanitaire durant la crise covidodémente.



Pour aller plus loin, puisque l'on passe trop le chaînon explicatif entre bolchevisme et éthos judaïque sous silence, ce qui est un affront à l'intégrité morale de l'analyste :



https://youtu.be/ihqXV3kJiWs?si=aRWtqmVqVXAuJxwQ
Commenter  J’apprécie          71
Le livre noir du communisme

Cet immense ouvrage collectif agrège les travaux de différents historiens, spécialistes dans le domaine qui leur a été octroyé dans le cadre de ce travail, n'évitant toutefois pas les écueils du parti-pris et qui ce faisant, tombe parfois dans les pièges de l'amalgame ou du manque de recul.

Stéphane COURTOIS, maitre-d'oeuvre ici, est connu pour sa volonté de placer le Communisme sur le même « piédestal » que le Nazisme (en tant qu’ideologie meurtrière) et pour ce faire focalise sur les chiffres, faisant parler les morts, manquant la profondeur nécessaire à l'analyse d'une pensée qui aura conquis et perduré à travers les époques et les territoires.



Pour avoir fait un tour par la biographie des différents auteurs, il est mentionné qu'au moins deux d'entre-eux prennent leur distances avec la thèse globale soutenue par l'ouvrage, ainsi que sur la validité des chiffres avancés.



Pourquoi lire ce livre dans ce cas?



Il regorge de documents d’époque, permet de se plonger dans la réalité de l'horreur de la répression totalitaire des différents régimes; bien que son ampleur est à nuancer à cause d’un traitement critiqué pour son manque d'objectivité.



J'aimerai donc ici, à défaut d'une revue détaillée, partager quelques articles qui s'attardent à commenter ce livre en pointant ses problèmes.



https://www.monde-diplomatique.fr/1997/12/PERRAULT/5097



https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/231017/communisme-contre-stalinisme-reponse-au-livre-noir-du-communisme-par-d-bensaid



https://www.monde-diplomatique.fr/1997/12/HALIMI/5101



Livre à explorer, donc, pour les faits qu'il expose, sans toutefois laisser en veille son esprit critique.
Commenter  J’apprécie          60
Le livre noir du communisme

C'est un bien bon livre historique à lire mais il est assez lourd et contient quelques petite lacunes. Un des exemples est la partie sur l'URSS. La moitié du livre est sur le léninisme et le stalinisme mais ne contient absolument rien sur la période après la mort de Staline. C'est à mon avis le gros point négatif du livre. La partie sur l'Asie est très intéressante et dans mon cas, elle est tombée à point car je l'ai lu en même temps que les jeux olympiques en Chine. Ce livre m'a donné le goût d'en découvrir plus sur la Russie pré-communiste.
Commenter  J’apprécie          60
Communisme et totalitarisme

A la fin des années 1990, le communisme mondial s’est écroulé, effondré, permettant pour un temps l’ouverture des archives d’Etat. Ouverture qui permis de confirmé beaucoup de dérives du communisme et de pousser la condamnation encore plus loin, c’est du moins l’avis de l’auteur qui nous livre un livre très poussé, bien documenté et fort bien argumenté. Toutefois, l’étude de ces différentes archives est encore incomplète et il y une guerre des chiffres et de leurs interprétations entre plusieurs auteurs, certain ayant même collaboré au même livre « le livre noir du communisme », comme Nicolas Werth. Pour se faire donc une bonne idée de la recherche actuelle, il faut lire plusieurs ouvrages et tenter de garder assez d’esprit critique. Malgré les critiques, sa comparaison entre nazisme et communisme en tant qu’état totalitaire semble fondé, tant par les méthodes que les buts. Je soutiendrais aussi sa vision de génocide de classe.

Il est indéniable, par contre que l’auteur, a du mal à sortir de sa « détestation » du communisme. On sent une retenue toujours prête à exploser. Ce qui pourrait être repris par un autre extrême.

Commenter  J’apprécie          60
Le livre noir du communisme

Cette œuvre essentielle parue en 1997, détaille les horreurs du Totalitarisme Communiste au 20ème siècle (environ 100.000.000 de morts civils innocents) :

Crimes contre l’Humanité, génocides, guerres civiles, terreurs de masse, famines gigantesques, déportations en camps de concentration, etc., commis par :

– Lénine, Trotski, Staline (U.R.S.S. : 20 millions de morts) ;

– Europe de l’Est : 1 million de morts ;

– Mao Zedong (Chine : 65 millions de morts) ;

– Hô Chi Minh (Vietnam : 1 million de morts) ;

– Pol Pot (Cambodge : 2 millions de morts) ;

– Kim Il-Sung (Corée du Nord : 2 millions de morts) ;

– Amérique latine : 150 000 morts dont Castro (Cuba : 15 000 morts) ;

– Afrique : 1,7 million de morts ;

– Etc., sous l’idéologie communiste.

Cette dernière relève de l’Inhumanité la plus totale !



La dénonciation, au monde entier, de ces atrocités : rafles, arrestations arbitraires, tortures à mort, exécutions sommaires, fusillades, noyades collectives, pendaisons, embrigadement de la jeunesse, systèmes de fichage, de surveillance, perquisitions et interrogatoires jours et nuits sur dénonciations, endoctrinement idéologique de toute la population, mensonges et propagandes, etc., est fondamentale pour l’Humanité, elle permettra peut-être de préserver les démocraties…



Un grand merci aux auteurs, car ce livre contribue à perpétuer la Mémoire des DIZAINES de MILLIONS d’innocents (enfants, femmes, vieillards, koulaks, paysans, ouvriers, prêtres, professeurs et instituteurs, médecins, intellectuels, officiers, etc.), exterminés, au nom de l’Utopie Communiste.



Que certains individus et Partis politiques Français : le Parti Communiste Français (P.C.F.), le Parti de Gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste (N.P.A.), Lutte Ouvrière (L.O.)…, et des régimes politiques dans le monde : Chine, Cuba, Corée du Nord, Vietnam…, en ce début de 21ème siècle, se revendiquent encore de l’idéologie Totalitaire Communiste, cela dépasse l’entendement !



Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème, sous la direction de Stéphane Courtois :

– Dictionnaire du Communisme ;

– Communisme et totalitarisme ;

– Du passé faisons table rase ! Histoire et mémoire du communisme en Europe.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
Commenter  J’apprécie          55
De la cruauté en politique

Un ouvrage qui tient du musée des horreurs, de l'encyclopédie de la perversité et du panorama de toutes les exactions perpétrées par les hommes contre leurs semblables à travers les siècles.



Vingt-quatre contributions réparties en quatre parties, depuis les racines historiques de la cruauté, la violence et la terreur comme mode de gouvernement, les cruautés des temps de guerre, de guerre civile, les systèmes totalitaires … la cruauté appartient à tous les temps.



La cruauté, dans son sens étymologique, vient du latin crudelitas qui évoque une chair sanguinolente. Et, des persécutions romaines à l'Inquisition catholique, du djihad à la Saint-Barthélemy, puis la référence aux régimes totalitaires, le tableau est saisissant.



Gilles de Rais, Vlad l'empaleur, Staline, Katyn, le Goulag, la barbarie nazie, l'épuration après la Libération, la guerre civile grecque, les massacres à la chinoise, la guerre d'Algérie, le régime des Khmers rouges … un festival.



Je fais à travers cet ouvrage de nombreuses découvertes : l'essence du sadisme et la philosophie totalement aberrante de l'écrivain, la sacralisation de la violence conquérante du djihad avant même toute prédication, les spécificités de la guerre civile. Aussi les caractéristiques du totalitarisme marxiste : l'absence totale de limite à la volonté de toute puissance du leader révolutionnaire face à la résistance de la société dans toute sa diversité …



La cruauté "légitime" dans la punition des criminels : le souci de faire expier le crime par le coupable (réel ou supposé) aboutit à un raffinement des supplices dans l'intention de terroriser les témoins.



Et surtout, la référence constante à la terreur révolutionnaire (triste évocation, pour nous Français !) qui a largement inspiré la cruauté moderne : là se situe le droit de tuer, y compris avec cruauté, mais au nom du progrès de l'humanité. Lire l'extrait du discours de Barère le 23 août 1793 (p. 259) : mobilisation de toutes les classes d'âge, en permanence sous le regard les unes des autres dans une lourde surveillance qui débouche sur la délation, leur spécialisation en fonction du rapport plus ou moins direct à la guerre et au combat. Ce même Barère qui préconisa d'utiliser un gaz pour éliminer les Vendéens … cher au coeur du coordinateur de ce livre Stéphane Courtois.



Car cet éminent spécialiste du communisme dans tous ses aspects, s'il ressemble, avec sa barbe drue et ses yeux bleus, à un patriarche amish, a connu un parcours idéologique particulièrement remarquable.



Il suffit de consulter sa fiche biographique dans Wikipedia pour appréhender son cheminement philosophique et le sérieux de ses recherches universitaires.



En tous cas, un ouvrage parfois difficile, qui démontre que les horreurs dont nous sommes témoins parfois en direct ne sont pas des novations dans la nature humaine. Trois fois hélas.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          30
Le livre noir de Vladimir Poutine

Il suffit d'un regard sur l'actualité pour comprendre que Poutine est un être amoral pour qui la brutalité est le seul moyen d'expression valable. le livre noir va plus loin, il nous montre comment cet obscur colonel du KGB devenu président du plus vaste pays du monde, s'y est pris pour arriver au pouvoir et comment son programme d'agression et de répression était écrit à l'avance. Car Poutine n'est pas un imbécile, tout son programme était calculé dès le début. Les discours haineux proférés à l'égard de ses ennemis réels ou supposés préparent l'opinion russe aux actions violentes qui vont suivre.

Comme beaucoup de Russes, Poutine est un "homo sovieticus", nostalgique de l'époque où l'URSS était une superpuissance, alors que la Russie d'aujourd'hui n'est qu'un pays dont l'importance tient d'abord à sa capacité de nuisance (qu'il ne faut pas sous-estimer). Son ambition est clairement de reconstruire une sphère d'influence soviétique autour de la Russie, l'Ukraine en est l'élément le plus visible mais ce n'est pas le seul.

Si on parle de l'Ukraine aujourd'hui, il ne faut pas oublier que c'est la 4ème fois que Poutine engage son pays dans la guerre. A chaque fois il invente une "provocation" pour justifier ses actions. Il y a eu d'abord la Tchétchénie, immédiatement à son arrivée au pouvoir, où il est allé rétablir l'ordre suite à quelques actions téléguidées par ses amis du KGB. La bataille de 80.000 soldats russes contre 4.000 combattants tchétchènes a tourné au massacre et personne n'a jamais su le bilan humain de ce conflit.

En 2008 il y a eu la Géorgie, où le KGB a semé la zizanie dans deux provinces séparatistes jusqu'à ce que les forces géorgiennes interviennent, et là les chars russes ont traversé la frontière "pour protéger les russophones" bien sûr. Les 2 provinces en question vivent sous administration russe depuis ce jour.

Ensuite ce fût la Syrie, où Poutine est allé aider son ami Bachar El-Assad, grand humaniste lui aussi, menacé de tous côtés par Daech, les Kurdes et quelques démocrates. Cette fois-ci la Russie n'intervenait pas pour des raisons territoriales, une des raisons clairement revendiquée était de tester son armée (et son arsenal) en conditions réelles. Et tant pis pour les Syriens.

Puis l'Ukraine bien sûr. D'abord un conflit larvé dans le Dombass depuis 2014, avec interdiction aux rebelles de remporter une victoire décisive puisque le but était de montrer que l'Ukraine était un gigantesque bazar depuis que les pro-démocratie étaient au pouvoir (lire "Le Mage du Kremlin"). Et puis l'invasion en 2022 avec la suite que l'on connait, et un conflit qui risque de durer sans que l'on ait la moindre idée de la manière de l'arrêter car Poutine ne reconnaitra jamais qu'il a eu tort.

Pour être complet on pourrait ajouter la Moldavie, dont la partie est (Transnistrie) est occupée par les Russes. Au moins ça s'est fait sans combat, mais c'est un pion de plus poussé par Poutine dans un pays étranger.



Comment en est-on arrivé là ? D'abord en réécrivant l'histoire. Dans Régiment Immortel, l'auteur écrit : "Le génie de Poutine a été d'utiliser la victoire contre le nazisme pour rendre aux Russes la fierté de leur passé soviétique, en occultant ses côtés sombres." A bien regarder, la victoire lors de la 2nde guerre mondiale est (avec le vol de Gagarine dans l'espace), le seul succès de l'URSS qui par ailleurs, a surtout connu des humiliations. Et alors que l'Allemagne a dû reconnaître les horreurs du nazisme suite à sa défaite, l'URSS n'a jamais eu à répondre des massacres commis tout au long de l'époque communiste. Une bonne refonte des manuels scolaires pour cacher les vérités qui dérangent, une militarisation à outrance de la société (La population de la Russie en 2022 est la moitié de ce qu'était la population soviétique en 1991, mais le nombre d'hommes sous les drapeaux est le même). Ajoutez à ceci un système mafieux qui a rendu milliardaires les oligarques amis du pouvoir, la suppression de toute presse libre, des ONG, des méthodes mafieuses, et la population russe n'a plus qu'à suivre. Au fur et à mesure des pages on note combien d'amis, politiques ou oligarches, ont été victimes d'accidents de toute sorte, d'empoisonnements, voire même d'assassinats purement et simplement. Il n'est pas conseillé de se fâcher avec le maitre du Kremlin. (Pour Prigojine c'est différent, il jouait avec une grenade dans son avion).



Tout le discours sur les "nazis ukrainiens" tend à rappeler à l'opinion publique russe la "Grande guerre patriotique" conclue par une victoire en 1945. Parce que s'il fallait chercher le pire nazi du 21ème siècle, comment ne pas penser à celui qui règne à Moscou et porte le nom de l'infâme plat national québécois.



Au passif de ce livre, quelques redites dues au fait que les multiples auteurs abordent parfois des sujets proches. A noter également que le livre est parfois assez ardu, et cite beaucoup de noms connus des seuls spécialistes de la Russie. C'est le revers de la médaille pour un ouvrage extrêmement complet et précis.
Commenter  J’apprécie          22
Le livre noir de Vladimir Poutine

L'histoire de la Russie des 30 dernières années, mise en perspective après la chute de l'URSS au passé non liquidé, dont les fantômes hantent le présent. Comment un tchékiste s'est transformé en nationaliste crispé, régressif nostalgique d'empire, son aversion pour l'Occident, sa révision de l'histoire, sa médiocrité et sa brutalité communes à tous les autocrates.

Vladimir Poutine et son régime : militarisation et corruption morale de la société russe, guerre asymétrique, haine et tentatives de déstabilisation des démocraties, glorification du passé mythifié et fantasmé, mensonges éhontés. De malfrat pétersbourgeois liquidant les premiers oligarques rivaux, à Parrain de la Russie, l'irrésistible ascension de Vladimir Poutine et de son système kleptocrate entropique. Ouvrage collectif écrit par des historiens ou politologues, russes dissidents, ukrainiens, tchéchènes. Passionnant de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          20
Eugene Fried - Le grand secret du PCF

Livre riche et dense. Les auteurs retracent la prise en main du PCF par Staline et les potentats communistes soviétiques. On y constate, ce n’est pas un scoop, que le dirigeants français en particuliers et européens en général, n’étaient que des marionnettes au service de l’URSS et de ses tentatives de conquérir le monde au nom de leur idéologie. On y voit se dérouler la mise en œuvre de la politique criminelle de l’IC : aide à la prise du pouvoir d’Hitler (idéologie du social-fascisme), virement à 180° avec les fronts populaires, nouveau revirement avec le pacte Hitler-Staline, nouveau tête à queue après l’invasion de l’URSS… Et toutes les crapules qui dirigeaient le PCF prenaient tous les virages, expliquant la juste ligne du parti… La pratique de dénonciation de ses “camarades" valait bien celle de leurs compères et collègues soviétiques. Heureusement pour les déchus, ils ne recevaient pas une balle dans la nuque dans les caves de la Loubianka par le NKVD, au regret de certains. Des milliers d’ouvriers grugés et, pire, des intellectuels lobotomisés se sont mis au service de l’idéologie. Leçon à méditer par les temps qui courent !
Commenter  J’apprécie          20
Mémento Goulag. Mémoire et jugement du communisme

Ce livre se veut être un hymne à la commémoration des 100 MILLIONS de morts civils innocents, exterminés par le régime Totalitaire Communiste.



Malheureusement le Communisme n’a jamais été condamné par la Justice, contrairement au Nazisme qui l’a été dans le cadre du Tribunal de Nuremberg en 1945.

Il est parfaitement légitime de commémorer la Shoah, le 27 janvier (jour de la libération du camp de concentration et d’extermination Nazi d’Auschwitz) ; il est tout aussi légitime de vouloir commémorer la journée du « Mémento Goulag », le 7 novembre (jour du coup d’Etat bolchevique de 1917 à Petrograd en Russie), en la Mémoire des DIZAINES de MILLIONS de victimes déportées en camps de concentration (Goulag), et/ou exterminées dans l’oubli le plus total.



Les pays démocratiques ne doivent avoir de cesse de dénoncer le Communisme, car, n’oublions pas que de nos jours encore, des pays comme : la Chine, Cuba, la Corée du Nord, et le Vietnam, se revendiquent toujours de ce système Totalitaire.



D’où l’importance de savoir reconnaître les signes communs à tous les Totalitarismes, afin d’empêcher leurs retours et peut-être d’éviter la prolifération du 3ème Totalitarisme du 21ème siècle : celui de l’Islamisme intégriste !



P.S. : Confer également, d’autres ouvrages tous aussi passionnants sur le même thème de :

– Nicolas Werth (CD sur : Le Goulag) ;

– Anne Applebaum (Goulag, une histoire) ;

– Raymond Duguet (Un bagne en Russie rouge) ;

– Francine-Dominique Liechtenhan (Le laboratoire du Goulag) ;

– Joël Kotek et Pierre Rigoulot (Le siècle des camps).
Lien : https://totalitarismes.wordp..
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Stéphane Courtois (378)Voir plus


{* *}