Citations de Stéphane Desienne (65)
— Y’avait pas des lois, s’interrogea Sandra. Des lois de la robotique, genre : tu ne tueras pas un être humain.
— Ça n’existe que dans les bouquins de science-fiction pour des gamins comme André, ça. Dans la vie réelle, ces trucs peuvent te buter n’importe où. Même au pieu.
Pour Dieu, la prescription n’existe pas
N’espérez aucune aide des cieux, il semble que Dieu ait pris un congé longue durée.
Les parents ne se remettaient jamais vraiment de la perte de l’innocence de leurs enfants.
Vous découvrirez rapidement que l’information est le bien ayant le plus de valeur. Celui qui la maîtrise, qui peut la protéger, l’encoder, ou garantir son exclusivité et son intégrité se place dans la meilleure des positions dans le cadre des relations commerciales complexes
La grande bleue se comportait comme une amante, tantôt vorace, tantôt généreuse, toujours tentatrice.
Personne ne pouvait lutter contre la mécanisation du plaisir et du culte de la prouesse sexuelle.
En mer, l’imprudence ou l’arrogance ne pardonnaient pas et ceux qui en abusaient finissaient par nourrir les crabes.
Je ne porte pas de traceur. Privilège du rang.
On ne marque que le bétail, songea Nikki.
D'une certaine façon, il n'était pas envisageable d'embrasser le métier des armes sans accorder un crédit au moins spirituel à la croyance
Nous sommes condamnés à courir jusqu’à ce que les aliens nous capturent ou que l’on devienne à notre tour des contaminés, pas vrai ?
Une simple morsure suffisait à expédier n’importe quel individu au purgatoire de la faim éternelle
— Comment vous sentez-vous ?
Comme quelqu’un qui vient d’être recalé au test d’admission du paradis
Ce genre de décision se prenait seule. Face à sa conscience. Yuri le méritait, personne ne pouvait prétendre le contraire. Pas même Dieu, si tant est qu’il existât. Il méritait d’y passer ainsi, dans son viseur, de son doigt appuyé sur la détente, et peut-être que sans elle, il finirait par succomber sous les balles d’un gang, éliminé par un concurrent envieux ou bien un conjoint, une épouse en colère. Elle serra le poing. Comme elles l’étaient toutes les cinq.
Un échec pouvait donc donner naissance à la beauté.
Le mécanisme du mensonge reposait sur une base simple : il suffisait… d’y croire.
Durant une décennie, les ouvrages imprimés avaient à nouveau fleuri les bibliothèques de nombreux foyers. Les gens avaient plébiscité un retour au concret, au palpable. Des écrits qui ne s’effaçaient pas à la moindre attaque par impulsion EM ou par un virus informatique. Puis, la logique avait repris son cours : le format électronique se transportait bien plus facilement sur de très longues distances par les vaisseaux courrier et à un prix défiant toute concurrence.

Le prince marchand caressa une antenne :
— La créature est impropre à la consommation ?
Le reptilien le confirma :
— Le virus imprègne les tissus humains au point qu’il devient impossible de les traiter en vue de la commercialisation.
— Combien d’unités sont-elles avariées ?
Naakrit se détourna de l’affichage flottant. La vérité s’imposait. Dissimuler une information vitale au Combinat constituait un moyen certain de finir son existence dans d’affreuses conditions.
— Sept milliards et demi.
Le prince absorba l’annonce sans se démonter.
— Vous ne pouvez pas les vendre comme esclaves.
— Hélas non. Ils n’obéissent qu’à un unique stimulus.
Sa griffe toucha une bulle commande. Une ouverture se dessina et un quadrupède à fourrure s’aventura à l’intérieur. Avant la fermeture de la trappe, l’humain se précipita et Naakrit coupa le son au moment où la chèvre se mit à bêler. L’envoyé spécial observa le spectacle sans réagir. Lorsque l’animal cessa de tressaillir, il déclara en avoir assez vu.
Ils quittèrent la cale et sur la plate-forme, il inclina l’une de ses antennes :
— Il reste des produits sains, n’est-ce pas ? stridula-t-il.
— Quelques millions, leur nombre tend à diminuer. Ils se dispersent ce qui complique leur localisation. En conséquence, le taux de capture s’effondre ce qui explique au final, la chute des quotas de livraison…
— Comment s’appelle cette fameuse troisième planète ?
— Elle ne porte pas de nom. Nous l’avons référencée sous un matricule, mais les locaux utilisent le vocable de Terre.
Je donne vie à des choses qui n'en ont pas, tisse des histoires dans le néant et en fais ressortir du positif. Je vois dans cet acte quelque chose de sacré. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour éviter de sombrer dans la folie. Le chaos du quotidien m'assomme et l'écriture est le seul remède au mal qui sommeille en moi.
Le plus étrange, songea-t-elle à cet instant, c’était le silence, l’absence du ronronnement de la ventilation, des voix, des bruits mécaniques, de celui des moteurs provenant de dehors, comme si l’épidémie avait étouffé la civilisation.