
Le prince marchand caressa une antenne :
— La créature est impropre à la consommation ?
Le reptilien le confirma :
— Le virus imprègne les tissus humains au point qu’il devient impossible de les traiter en vue de la commercialisation.
— Combien d’unités sont-elles avariées ?
Naakrit se détourna de l’affichage flottant. La vérité s’imposait. Dissimuler une information vitale au Combinat constituait un moyen certain de finir son existence dans d’affreuses conditions.
— Sept milliards et demi.
Le prince absorba l’annonce sans se démonter.
— Vous ne pouvez pas les vendre comme esclaves.
— Hélas non. Ils n’obéissent qu’à un unique stimulus.
Sa griffe toucha une bulle commande. Une ouverture se dessina et un quadrupède à fourrure s’aventura à l’intérieur. Avant la fermeture de la trappe, l’humain se précipita et Naakrit coupa le son au moment où la chèvre se mit à bêler. L’envoyé spécial observa le spectacle sans réagir. Lorsque l’animal cessa de tressaillir, il déclara en avoir assez vu.
Ils quittèrent la cale et sur la plate-forme, il inclina l’une de ses antennes :
— Il reste des produits sains, n’est-ce pas ? stridula-t-il.
— Quelques millions, leur nombre tend à diminuer. Ils se dispersent ce qui complique leur localisation. En conséquence, le taux de capture s’effondre ce qui explique au final, la chute des quotas de livraison…
— Comment s’appelle cette fameuse troisième planète ?
— Elle ne porte pas de nom. Nous l’avons référencée sous un matricule, mais les locaux utilisent le vocable de Terre.