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Critiques de Stéphane Grangier (11)
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La vengeance du dindon farci et autres nouv..



Ce recueil de nouvelles est réjouissant. Que les amateurs de textes "gnan gnan" passent leur chemin sous peine de crise cardiaque se profilant à l'horizon ! Tout y passe ici : l'alcool, le sexe, les armes... mais aussi la science-fiction avec les robots ou le franchissement des limites spatio-temporelles. Quelques nouvelles "sages" font un parfait équilibre avec d'autres moins raisonnables, conférant ainsi à ce recueil dont le titre évocateur donne déjà le ton, un rôle majeur qui est celui de divertir le lecteur. Le plaisir est présent sous toutes ses formes, tant dans les écrits que dans la jouissance du lecteur. On sourit car on peut reconnaître, comme base de certains textes, quelques situations vécues ou approchées ou quelques fantasmes enfouis. Que le premier qui n'a pas reconnu un repas de famille où l'un des membres (et à plus forte raison un jeune que l'on ne surveille pas) boit plus que de coutume et veut faire son intéressant lève le doigt ! Que celui qui n'a pas rêvé un jour de se téléporter me jette la première pierre... Quant aux fantasmes... eh bien, comme leurs noms l'indiquent, ils resteront secrets, chacun se fera son propre jugement...

On finit avec un univers féerique laissant des étoiles dans les yeux et un petit goût de revenez-y bien agréable.



Ces textes permettent également, à travers un genre ô combien difficile, de découvrir leurs auteurs et leurs plumes. Le lecteur va ainsi pouvoir trouver son bonheur dans ces quatre écritures si imagées et pourtant si différentes. On passe ainsi d'un ton sec à un ton plus cru, un autre plus en retenue pour finir avec une prose poétique.



Un grand bravo à Cyrille Cléran, Stéphane Grangier, Nicole Madec et Nicolas Maier pour leurs styles inimitables et pour ces huit nouvelles hors normes.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Rennes ici Rennes

Le samedi 13 avril à Pont-Péan, j’ai été confronté à une affaire bien étrange. Dix auteurs parlant d’affaires se passant à Rennes, tous commençant à la gare. Allais-je aimer ? Détester ? Avoir peur de sortir à Rennes après la lecture ? L’affaire ne s’annonçait pas aisée.



Premier élément de l’enquête, le message au dos au livre :



« Dix auteurs. Dix nouvelles. Un seul départ. Quelles seront les arrivées ?



Découvrez l’univers de dix auteurs de talent : Claude Bathany, Hervé Commère, Frank Darcel, Stéphane Grangier, David S. Khara, Valérie Lys, Frédéric Paulin, Yves Tanguy, Léonard Taokao, Erik Wietzel »



Rapport préliminaire :



Un recueil dont toutes les nouvelles commencent par la phrase » Rennes, ici Rennes », une annonce qui est bien familière aux habitués de la gare. Avec cet unique point de départ, les auteurs nous présentent leur vision de Rennes, le personnage principal de ce recueil. Un personnage familier et amical pour certains, désagréable pour d’autres. C’est avec de tels livres que l’on se rend compte qu’une ville a une âme, un comportement qui lui est propre, et les familiers de la ville la reconnaîtront sans problèmes. Dix histoires très différentes mais qui s’enchaînent très bien les unes aux autres, à peine le temps de reprendre son souffle après en avoir terminé une que l’on est déjà plongé dans la suivante. Dernière remarque générale, on s’attache souvent aux narrateurs, aussi étranges, brisés et dangereux qu’ils puissent être. Inutile de dire que l’on s’attache aussi à Rennes, même si la gare vous semblera soudainement emplie de gens peu fréquentables. Pour moi une seule conclusion s’impose, il faut que je lise davantage de roman noir.



Les témoignages des dix suspects :



David S. Khara, Nuit de Braise : une femme de retour à Rennes, une histoire de vengeance explosive, un policier marqué par une ancienne affaire. Une bien sombre histoire qui nous montre que la ville a des choses à cacher et que les drames ne nous quittent jamais.



Frank Darcel, Rive droite : un autre retour à Rennes, une histoire de famille, des usurpations d’identité. On quitte un peu la ville mais son ombre est toujours là en particulier celles de la Rue Saint-Michel et du Boulevard de Sévigné.



Valérie Lys, Des Cendres à Montfort : des vols d’urnes funéraires, un asile psychiatrique, un engrais secret. La fin est un peu abrupte à mon goût, mais l’intrigue nous amène dans des ressorts assez inattendus.



Erik Wietzel, Le Complot : une femme traumatisée, à bout de nerfs, complot ou paranoïa. Je vous ai récemment parlé de cet auteur lors de l’affaire « La porte des limbes« . Ici, point de Nephilim ou de symbolistes, mais l’auteur sait définitivement travailler le flou et l’ambigu.



Yves Tanguy, Les Errements d’Hippocrate : un arrêt imprévu à Rennes, une jeune médecin, un policier en fin de vie. De très bons rebondissements qui m’ont fait penser à une autre célèbre affaire bretonne. Cumparsita est le personnage de policier que j’ai préféré dans le recueil. Par contre, on prend le métro pour aller de la gare à Pontchaillou, pas le bus



Hervé Commère, Savoir et Savoir : un ancien détenu, une offre alléchante, un voisin qui hurle. Une histoire qui montre bien que l’on ne peut pas tout prévoir, même si l’on essaie.



Léonard Taokao, Ad Rennes Aline : un vol, des punks à chiens, un enchaînement de problèmes. Où l’art de se mettre dans des embrouilles sans avoir une chance de s’en tirer. A ce stade, cela touche à l’exercice de style et j’ai presque rit des misères de cet homme.



Stéphane Grangier, Rennes, Gueule ouverte : une autre histoire de retour, un homme brisé, le passé qui refait surface. Un homme qui veut s’en sortir, mais peut-on se fuir soi-même ?



Frédéric Paulin, Chasse au vieux : un homme politique déchu, des jeunes, des parcs. Une nouvelle étrange qui nous narre comment un homme peut être rapidement exclu de sa vie, mais aussi comment les problèmes entre générations peuvent prendre un tour plus radical.



Claude Bathany, Autofiction : un écrivain en panne d’inspiration, une jeune femme, des poèmes. Ravie de constater que je peux aimer l’autofiction quand elle est de qualité avec une nouvelle qui conclue particulièrement bien ce recueil.



Conclusion de l’enquête : Calibre 35 est coupable, et j’espère bien les voir récidiver. Rennes appréciera l’hommage.
Lien : http://arieste.wordpress.com..
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Rennes ici Rennes

Je repends ce qui est écrit sur leur site à savoir : Calibre 35 est un collectif d’auteurs Rennais de romans noirs, dans toutes les acceptions du terme, du thriller au polar en passant par le roman d’aventure. Onze écrivains, onze styles, onze univers, mais des envies communes : partager une passion avec les lecteurs, accompagner et révéler de jeunes auteurs. Avec la certitude que la différence et la diversité font progresser.



Les auteurs du calibres 35 sont : Erik Wietzel, Claude Bathany, Valérie Lys, Frank Darcel, Yves Tanguy, Frédéric Paulin,David S. Khara, Stéphane Grangier, Léonard Taokao, Hervé Commère et Isabelle Amonou



Si vous souhaitez plus d'info sur ce groupe pas très fréquentable je vous invite à visiter leur site : ICI



« Rennes, ici Rennes » est donc un recueil de polar/thriller, une nouvelle par auteur, il manque juste au recueil la présence de Isabelle Amonou. Faute d'avoir pu rendre sa copie à temps, je lui ai bien demandé de me faire une impro sur les pages blanches du livre, bien que l'idée fut intéressante, elle n'a pas osé.



Et oui parce que ces onze auteurs je les ai rencontré, à l'occasion du festival Mine de Polar à Pont Péan !! Un lieu mythique ! Enfin surtout pour moi ^^ Chacun m'y a laissé une gentille dédicace, mais il est certain que se faire dédicacer un livre avant lecture ne permet pas forcement beaucoup d'échange, mise à part avec David S. Khara que je voyais pour la énième fois.



Justement, je me suis éclatée à lire ce bouquin , d'une parce que j'ai habité 10 ans à rennes, pour ne rien caché boulevard de la T.A. puis avenue gros Malhon. J'ai pris énormément de plaisir à retrouver des quartiers que j'ai fréquenté, Maurepas, Ste Thérèse, la gare, Avenue Janvier (forcement j'étais collégienne/lycéenne à Émile Zola), Rue hoche (et oui, je connais Critic depuis son ouverture ...), tout le centre ville rive nord comme rive Sud. Je crois qu'il n'y a pas une seule nouvelle dans ce bouquin qui ne parle pas d'une rue où je n'ai pas traîné mes savates !!









Chaque nouvelle débute à la gare de Rennes, d'où le nom « Rennes, ici Rennes »





On débute ce recueil par « Braise » la nouvelle de David S.Khara, une femme assez mystérieuse, revient 25 ans après à Rennes et sème le trouble dans la ville, pourquoi ? Une nouvelle, bien mené, toujours avec autant de punch de la part de David S. Khara.

« Rive droite » de Franck Darcel. Hervé Tassel revient mettre les pieds sur Rennes après une longue absence, et décide de se pointer chez sa mère et sa sœur mais là rien de se passe comme il pensait. Une nouvelle pleine de rebondissement, surprenante, où j'ai apprécié de découvrir une nouvelle plume.

« Des cendres à Montfort » de Valérie Lys, des cendres funéraires disparaissent du crématorium. Une enquête très bien ficelée, une conclusion très intéressante malgrè que j'avoue ne pas avoir été autant emballé que la précédente nouvelle.

« Le complot » Erik Wietzel : une plume que je ne découvrais pas ayant déjà lu « Ne Cherche pas à savoir». Je vais pas garder le suspens plus longtemps, c'est ma préférée du recueil. Une jeune femme, Sophie, a été victime d'un accident de moto, un sabotage peut être. Depuis, elle fait des cauchemars où elle présent qu'elle est victime d'un complot de grande ampleur. Elle tient un blog dans lequel elle parle de ce complot à vaste échelle et fait la connaissance de Marion. Sophie se rend à Rennes afin rencontrer Marion qui détient une preuve de ce complot. Un Nouvelle extrêmement bien menée où je ne peux en dire plus ^^

« Les Errements d'Hippocrate » d'Yves Tanguy : une jeune femme s'embrouille avec son petit copain du moment lors d'un trajet en train. Elle décide de le planter lors d'un arret sur Rennes et profite de ne pas avoir d'attache ailleurs pour se trouver un emploi au C.H.U, puisqu'elle est pneumologue et vient de finir de soutenir sa thèse. Sitôt ses fonctions commencées, des morts étranges et fulgurantes parmi les membres du personnel hospitalier commencent. Encore une nouvelle bien sympa, j'ai beaucoup aimé l'intégrité jusqu'au boutiste du flic retraité !

« Savoir et Savoir » de Hervé Commère : Un mec se fait embaucher, par 3 types, sitôt sa sortie de prison afin d'intimidé un voisin qui empêche par des beuglements la vente et la re-location des logements mitoyens. Une nouvelle bien sympa où je me suis sentie aussi imbibée que le l’ex-taulard !

« Ad Rennes Aline » de Léonard taokao : Un type se rend à Rennes pour faire des travaux au black, arrivé sur place rien ne se passe comme il veut. Il se fout dans des situations rocambolesques. Une plume percutante, bien cinglante !! une nouvelle haletante que j'ai vraiment kiffé !

Je vous offre une petite citation : « Il faudra noter que, déjà dénué d'intelligence, le Punk n'a aucun humour. Ce qui fait beaucoup pour un mouvement qui se prétend révolutionnaire. L'imagination au pouvoir se limite aux mille et une façons d'attacher son chien à un poteau urbain »

« Rennes, gueule ouverte » de Stéphane Grangier : Cette nouvelle m'a fait penser à Fight Club. Mais même si j'ai vite percuté ce qui se tramait dans la vie du protagoniste j'ai beaucoup aimé cette nouvelle.

« Chasse aux vieux » Frédéric Paulin : Et bien tout est dans le titre !! Un vieux, la cinquantaine à peine, se fait buter à Rennes et un de ces potes Robert Saggin est appelé par la femme de la victime, pour elle il se trame quelque chose de louche dans la mort de son mari. Des rumeurs laissent entendre que les jeunes ont établi un couvre feu pour les vieux … Un récit percutant, gare au jeunes !

« Autofiction » Claude Bathany : Un écrivain de thriller, jamais publié, en manque d'inspiration à l'idée de se rendre à la gare de Rennes afin de rechercher une femme qui ressemblerait globalement à la description de la nouvelle héroïne de son roman afin de retrouver l'inspiration et que s'il la trouve, il la filerai, mais tout se déroule au delà de ses espérances … Du vécu Monsieur Bathany ?! Encore une nouvelle réussi pour ce recueil !!



Le pari est réussi pour ce recueil thriller/polar de ces écrivains Rennais ! J'ai découvert de nouvelles plumes qui ont fait mouche ! C'est sans surprise que je peux vous dire que je vais donc me procurer « Mauvaise herbe » de Leonard Taokao et je succomberais sans doute pour d'autres auteurs (enfin leurs livres hein …)

Ce recueil ravira plus d'un Rennais, mais reste très accessible à qui ne connaîtrait pas la ville, mais qui ne connaît pas Rennes ?
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Rennes ici Rennes

Dix auteurs , dix nouvelles du collectif rennais Calibre 35 regroupant des auteurs de roman noir.



C’est un genre que je connais assez mal et des 10 noms sur la couverture je ne connaissais que celui de Frank Darcel, célébrité rennaise en tant que guitariste et compositeur du groupe Marquis de Sade et guitariste et producteur d’Etienne Daho. Bref, ce ne sont pas les auteurs qui m’ont attiré l’œil à la bibliothèque mais le propos : dix nouvelles ayant forcément pour point de départ la fameuse phrase du contrôleur annonçant l’arrivée du train dans la capitale bretonne, «  Rennes, ici Rennes »…

De quelles horreurs la ville allait-elle être le terrain ?



Comme toujours dans les recueils de nouvelles, il y en a des meilleures que d’autres mais dans l’ensemble j’ai passé un bon moment à arpenter des rues et des quartiers que je connais bien et à suivre des personnages bien campés , qu’ils reviennent en vengeurs masqués ou sur le lieu de leurs crimes, encombrés de bons ou mauvais souvenirs. Des styles très différents mais toujours un suspense bien maîtrisé qui nous pousse d’une enquête à l’autre sans faillir.

Espérons juste que certaines nouvelles ne soient pas prémonitoires, celle de Frédéric Paulin , « Chasse aux Vieux » notamment !

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Rennes No Futur

Catastrophe écologique, toute-puissance des GAFA, télé-réalité mortelle, gouvernements autocratiques, police partout, justice nulle part, ce Rennes du futur proche est hanté par les mêmes spectres morbides qui nous trottent en tête depuis un paquet de temps.



Isabelle Amonou ouvre le bal avec Reconstruire, où, dans une ville ravagée par des ouragans, deux anciens amants se retrouvent sur les rives de la Vilaine. Mention spéciale pour l’ambiance carrément palpable, à base de quartiers immergés et de gangs de gamins bien menaçants.



Utopie vaudoue de Claude Bathany est probablement la nouvelle la plus pointue du recueil. Direction les pôles de recherche high-tech et scientifique de la ville que les rennais.es reconnaitront sans mal, où une petite bande de foufous part un peu loin dans l’exploration des possibilités de l’intelligence artificielle. Haletant comme il faut.



Dans Prédiction, Thierry Bourcy nous dépeint une vision un poil cauchemardesque de la société et des relations entre individus où robots sexuels et prédiction des crimes (sans Tom Cruise qui brasse des écrans virtuels) font bon ménage. Une nouvelle efficace qui nous emporte jusqu’aux étangs d’Apigné (encore une fois, les localisations parleront surtout aux rennais.es et breton.nes) mais une chouille trop malegaze à mon goût.



Je suis malheureusement restée un peu au bord de la route avec la nouvelle qui suit, And who hears animals cry ? de Nathalie Burel. Elle imagine une ville où l’écologie fait loi, renversant une idéologie traditionnellement d’extrême-droite du côté green de la vie. Alors c’est très Rennes comme thème. On y suit surtout un quinqua cismec blanc qui passe sa vie à « ouinouin c’était mieux avant et on peut plus rien dire et rien faire », où être réac c’est résister. Je n’ai peut-être juste pas compris du tout, y a surement une critique là-dessous, mais je… je… déconnexion des synapses.



Danü Danquigny nous propose dans Track une chasse à l’homme façon télé-réalité qui colle bien les miquettes et qui n’est pas si difficile à imaginer quand on se pose deux secondes face aux dérives des concepts à succès.



Je me souviens avoir été carrément bluffée par l’ambiance cyberpunk et juste complètement tarée de Germaine Petrograd de Benjamin Dierstein qui fait de Rennes une ville vendue à une fausse écologie capitaliste, retournée par les chefs de gangs, les animaux qui se comportent comme des humains, les drones d’Amazon et les combines des uns et des autres… Un joli petit exemple de ce que la nouvelle peut faire, un univers en soi dans un tout petit format.



J’ai beaucoup aimé RoazhonCop où Thomas Geha imagine une nouvelle escouade de robots CRS armés jusqu’aux dents pour faire régner l’ordre dans la ville. Au-delà du net clin d’oeil aux violences policières qu’on connait un chouïa historiquement par ici, on ne perd jamais le divertissement de vue dans cette nouvelle et c’est la raison numero uno pour laquelle j’aime cet auteur, et accessoirement la SFFF en général.



Très accurate : Stephane Grangier cause dérives de l’urbanisme rennais dans Bêtes devis eyes, une histoire qui commence par une découverte faite au hasard de la truelle. Amis promoteurs, vous vous reconnaitrez.



Qui dit Rennes dit aussi musique, aussi Arnaud Ladagnous imagine dans Deux mille Trans un festival sur lequel s’apprête à déferler une vague toute particulière, à base de drogue de synthèse jamais vue auparavant. Joli souvenir aussi.



Ambiance zone indus grise grise grise et bâtiment désaffecté avec Rose rouge où Stéphane Miller imagine le calvaire de deux prostituées venues de l’est avec leur mère maquerelle. Dans le genre sombre, on se pose là aussi.



Frédéric Paulin imagine Rennes sous l’égide du végétarisme obligatoire avec une brigade chargée d’enquêter sur un barbecue clandestin qui part en vrille. La caution un brin sanglante de ce recueil.



La nouvelle suivante est très 2020, très confinement, très Netflix and not chill puisqu’Elodie Roux-Guyomard nous invite à partager la quotidien claustro de son héroïne qui ne quitte plus son appartement après plusieurs épidémies, jusqu’au jour où un fantôme du passé vient frapper à la porte.



On ne fait pas plus rennais non plus que dans la nouvelle de Christophe Sémont, Ravages, en évoquant la balafre du métro. En plein cœur de la ville, un mal étrange et mortel émerge des profondeurs, menaçant de s’étendre rapidement. Quartier après quartier, tout est bouclé, et les pauvres âmes restées emprisonnées n’espèrent plus rien de l’avenir lorsqu’elles lèvent la tête… C’est parfaitement calibré et ça se termine comme j’aime que ça se termine.



Enfin, le recueil s’achève avec une nouvelle que j’ai beaucoup aimée, Au-dehors. Alors que le danger vient traditionnellement de l’extérieur dans les histoires qui font peeeeur, Erik Wietzel imagine que les habitations sont devenues des lieux mortels et tous.tes sont contraint.es de vivre dehors. Ca donne un récit très intéressant qui clôt à merveille le schmilblick.
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Fioul

Fioul (le fioul, mazout ou fuel est un combustible dérivé du pétrole. Classé dans les ressources énergétiques fossiles, il est impliqué dans la pollution de l'air) débute par une marée noire (le fioul est donc aussi impliqué dans la pollution de l'eau). Et la noirceur, c'est bien ce qui caractérise ce roman de la collection « Goater noir ». le noir suinte, le noir dégouline partout, il émane autant des personnages que des situations.

Il est assez intéressant de constater que tous les personnages sont des anti-héros par excellence, tous dans leur genre. L'écrivain Marc Riplé, un des personnages principaux, se décrit lui-même comme un looser, un homme sans ambition, oisif, sans vraiment de valeurs, alcoolique. Il rencontre Gladys, « entraîneuse » (mais en réalité prostituée prisonnière, esclave sexuelle droguée jusqu'au trognon). Arrivent ensuite les « bandits » qui prostituent Gladys et qui ont tué son amie Sandrine. Une fois encore ce sont des hommes sans rien de valeureux, en plus d'être des trafiquants et des proxénètes, des loosers eux aussi, sans intelligence particulière.

Il y a aussi les policiers et le détective privé. Ouvertement ripoux ou juste très insatisfaits de leur travail et leur condition, faisant leur boulot parce qu'il faut le faire (on est loin des « flics » traditionnels des romans policiers, inspirés, animés par la vocation, tenaces, guidés par une forte intuition). Ici les flics sont, au choix : alcooliques, cyclothymiques, bipolaires, stupides ou dépressifs.

Enfin, ce récit fait intervenir un grand chef d'entreprise (pétrolière, forcément l'entreprise) et ses collaborateurs, ainsi qu'un génie de la finance (parallèle, forcément la finance). Bien que très intelligents, ceux-ci n'ont aucune valeur humaine, aucun aspect attachant. Eux aussi sont profondément malheureux : bien que manipulant avec virtuosité les hommes comme des marionnettes et sans la moindre considération, pour le seul Dieu profit, les hommes d'affaires ne semblent en tirer aucune satisfaction ni aucun bonheur.

Ce roman peut se diviser en trois parties qui s'entremêlent : les soucis de Riplé et sa fuite en avant (qui s'apparente à un road movie désespéré, dans lequel il semble essayer de se fuir lui-même) pour échapper aux malfaiteurs, l'histoire du point de vue des bandits, qui se retrouvent ensuite embauchés par les patrons et enfin la partie dévolue à ces derniers patrons qui tirent les ficelles. Ce n'est pas toujours aisé à comprendre, et le rythme m'a paru assez inégal, souffrant de quelques longueurs. Il est évident que l'auteur connaît très bien les rouages du blanchiment industriel de capitaux et les thématiques relatives aux paradis fiscaux mais pour le lecteur qui n'y connaitrait rien, il faudra un peu de ténacité pour suivre.

Je regrette un peu, mais après tout c'est un parti pris de l'auteur, que toutes les femmes soient appréhendées d'un point de vue sexuel. Sandrine et Gladys sont des prostituées esclaves que rien ne prédestinait à cela et n'ont pas vraiment d'autre intérêt dans l'histoire. Ensuite il y a Séverine, qui emmène Marc à Aurillac, pour assister à une sorte de rave. Alors même qu'il vient d'assister à un meurtre et qu'il est en fuite, tout ce qui l'intéresse, c'est de se la faire (pardon, je n'ai pas trouvé d'autre expression plus jolie). L'objectif sera atteint, d'ailleurs, et son intérêt s'envolera ensuite rapidement. Marine, l'ex de Marest (le grand patron), est utilisée par ce dernier, qui lui joue la comédie de l'amour et lui fait l'amour pour obtenir des renseignements. Même la mère de Serge Mancin (l'un des bandits), une vieille dame fan de téléachat, pourtant évoquée très brièvement, fantasme de façon très incongrue sur un jeune associé de son fils. Amina Soukouré, la « bonne » de Gobard (encore un bandit) est, youpi, « juste » une esclave domestique mais manque de chance on apprend un peu plus tard ses fonctions orales. le détective Vautier est sado-maso et aime que les femmes le fassent souffrir (ce qui nous offre une scène peu ragoûtante). Je pensais que Samira, la jeune femme heureuse qui prend Riplé en stop, allait m'offrir une lueur d'espoir mais non, elle a un problème avec les hommes et manque de se faire violer (par un policier en plus).

Le style de l'auteur, très direct, avec des passages très « parlés » qui peuvent déconcerter un peu, est raccord avec le récit. M. Grangier réussit avec brio à combiner vulgarité et lexique de haut vol et il en ressort un style vivant et assez agréable à lire. J'ai remarqué quand même quelques coquilles et mots manquants dans le texte, c'est dommage.

Fioul est donc plutôt, à mon avis, à réserver aux aficionados du genre, à un public averti et surtout qui ne souffre pas de dépression car c'est une plongée dans la noirceur qui ne laisse pas indemne. Personnellement j'ai été friande de ce genre de romans quand j'étais plus jeune (et à ce propos Fioul m'a fait penser aux ouvrages de Ravalec que j'ai adorés à cette époque, pour le style, les personnages torturés et l'absence d'optimisme) mais j'en suis un peu revenue et du coup j'avoue que je suis restée « spectatrice », je ne suis pas vraiment entrée dans le roman. Je pense toutefois que d'autres peuvent vraiment l'adorer.

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Fioul

Fioul de Stéphane Grangier, livre reçu pour la masse critique Babelio le mois dernier, est un pavé de plus de cinq cent pages, un roman policier à l'architecture bien complexe, où s'entremêle avec beaucoup d'incertitude une trame tentaculaire vous happant l'esprit comme un vampire vous pompant votre sang. Je suis un lecteur riche de ses émotions, un dévoreur compulsif de roman de toute sorte, j'avais beaucoup aimé lire Maxime Chattam avec ses deux trilogies, La trilogie du mal et le Cycle de l'homme et de la vérité, Fioul se rapproche de ce dernier cycle, une vérité de vie sous fond sociétale réel, mais approche aussi le vol des cigognes de Jean-Christophe Grangé, outre ces deux références , Fioul s'évapore aussi dans les méandres La griffe du chien de Don Winslow, Fioul creuse sa forme dans la conception à tiroir de son intrigue, une sorte de poupée russe.

Stéphane Grangier est d'origine Bretonne, de Quimper, Fioul est son quatrième roman, où son intrique débute à Rennes, plus particulièrement par une marée noire, comme une tache sombre de cette Bretagne meurtrie par cette pollution, Stéphane Grangier ouvre la porte à sa région par ce fléau, une résonance Horrible, stigmate indélébile de l'homme dans l'appât du gain, d'une nature esclave de la folie humaine.

La richesse de ce moment est la multitude de personnages, un centrale, fil conducteur du roman, un quadragénaire, au chômage, écrivain débutant, toujours au prémisse de son premier roman, une écriture lente, un livre sans vie, juste un prétexte à l'oisiveté de sa lâcheté, buvant, fumant et aimant les jeunes femmes dérive dans la roman comme une épave sur une mer agitée , toujours à la limite de la surface, respirant juste pour survivre comme un prisonnier enfermé dans les quatre murs de sa cellule. Un coup de fil va rompre sa banalité de vie sans air, pour un road movie pas banal, à la limite une danse féminine, trois femmes accompagnant sa fuite, une prostituée Gladys, tuée d'un balle dans la tête, une jeune étudiante Séverine à la sensualité débordante et Samira, étudiante aussi, en architecture, férue de randonnée, animeront cette cavale.

D'autres personnages présent, cristallise encore plus cette histoire à plusieurs enjeux, Marest le haut de la pyramide de cette aventure inextricable, homme d'affaire puissant faisant parti d'un groupe puissant aux ramifications nombreuses, avec d'innombrables actionnaires, la manne financière de ce groupe s'impose comme un état, imposant sa loi comme despote sur ses sujets, Marest est froid, sadique, psychopathe et sans émotion, il est l'humain moderne ne chercher que le pouvoir. Un être sans âme, un parfait robot sans émotion, les hommes sont pour lui de la chair comestible à abattre.

Puis Polignac jeune arriviste, ici d'une famille aisée, grande école et grand travailleur aussi, ouvrant sa propre boite de finance et une autre en parallèle aimant vivre sa vie à la vitesse super-Sonic, puis le temps ronge les envies, les désirs, tout se fane et l'émulation de cette double vie professionnelle. Polignac siège au conseil d'administration de l'entreprise de Marest, celui-ci lui demandera une faveur au conséquence assassine.

Puis deux policiers différents, l'un alcoolique, pervers, en chute libre, en échec familial, en séparation, puis un autre plus avenant, sérieux ambitieux, jeune papa au cours de l'intrigue vont à leur manière rendre l'intrique plus savoureuse et étoffée ce roman épais.

Il y a dans cette écriture, une forme de proximité, ce style direct, de se mettre à la place du personnage, ce je s'infuse dans le lecteur comme s'il était acteur de son propre rôle, celui du personne qu'il lit, puis cette forme de narration est plus simple dans l'impact de l'histoire, cette narration plus fluide anime parfaitement le rouage bien huilé de l'intrigue.

Entre marée noire, drogue, prostitution, blanchiment d'argent, manoeuvre politique et sexe, Stéphane Grangier nous interpelle par la proximité des personnages mais aussi par la réalité des évènements, une firme aux tentacules sans fin, des élus FN se querellant, le pétrole, les énergie nouvelles puis ce rouage sans fin du roi fric et de ces hommes de l'ombre ayant la main mise sur le pouvoir.

Je n'en dirais pas plus, juste la scène de sexe entre Séverine et Riplé reste une vraie réussite, et le final comme la cascade des situations explosent dans un feu d'artifice.

Bonne lecture , car je n'ai pas tout dis sur ce roman pyramidale.

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Fioul

Lot de la dernière #massecritique de @babelio que je remercie ainsi que la maison d’edition Goater - #fioul de Stéphane Grangier est refermée et iras rejoindre les autres livres de ma bibliothèque.



Marc RIPLE écrivain au chômage, eu un appel en pleine nuit, « c.est Sandrine qui m’as donner votre numéro ils l’ont tuée... »

Oui Sandrine il l’avait rencontré dans un bar, comme on dit c’était une entraîneuse, il avais sympathisé ni + ni moins. Et il tissa une relation amicale, ou un homme et une femme parlait rigolait simplement ensemble.



Gladys c’est elle qui était au téléphone complètement paniquée, la copine de Sandrine, deux entraîneuses complètement camées.



Devant son dessarroi Marc rejoins Gladys pour l’aider et essayer de comprendre dans les emmerdes qu’il étaient en train de se mettre, mais ça il le savait pas encore...



Il hébergea Gladys qui lui plaisait bien, autant lier la générosité et le plaisir, mais il découvrez dans son sac : de la drogue et beaucoup d’argent.



A son réveil Gladys expliqua qu’elle et Sandrine était sous la coupe de mafiosos qui les frappaient et les prostitutiaient, et quand Sandrine s’est fait tuer, elle as voler la drogue et l’argent.



Marc avec Gladys vont organiser une cavale pour échapper aux voyous et à la police, qui va les mener un peu partout en France arriveront ils à s’en sortir ? Seront ils heureux et amoureux. Après ces aventures ?



Beaucoup de personnages dans ce roman, que parfois eu du mal à comprendre les ramufications, il faut dire qu’il en as énormément entre un commanditaire qui tire les ficelles, les voyous, et les policiers.



Parfois quelques longueurs mais j’ai passer un bon moment à lire ce livre, beaucoup de suspens, une écriture parfois très sauvage même hot, mais on es pris dans les diverses péripéties de Marc et on se prends au jeu, j’ai adorer la persistance des policiers digne de ce nom au fil de l’enquete, et aussi l’histoire du commanditaire mets du mystère et donne au récit plus encore de suspens.



Après ça se lit bien c’est agréable à lire, j’ai aimer, mais c’est pas un coup de ❤️

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Rennes ici Rennes

10 nouvelles d'auteurs rennais. Elles sont bien écrites et très agréables à lire avec bien entendu du suspense ....
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Fioul

Si je chronique quand même ce roman, c’est parce qu’il peut intéresser de nombreux lecteurs, plus conciliants et peut-être plus jeunes que moi, et qui n’ont pas la même vision de l’aspect rédactionnel et des comportements de certains des protagonistes.



A côté de pages frôlant presque la perfection, s’immiscent des passages franchement lourds, indigestes. Pourtant au début, je me sentis attiré par un épisode maritime qui n’est pas sans en rappeler d’autres. Un cargo pétrolier qui part de Dunkerque vers la Sicile avec à bord 30 000 tonnes de pétrole. Du côté de Saint-Nazaire, la houle de plus en plus forte casse le rafiot en deux, et c’est l’inévitable marée noire. Près de Donges. Cela nous ramène à des épisodes précédents de sinistre mémoire.



Ecrivain, pas vraiment raté mais qui cherche à s’imposer, Marc Riplé galère. Il a fait la connaissance de Sandrine, hôtesse d’accueil dans un bar, terme pudique pour qualifier son état de prostituée, mais celle-ci est abattue par des malfrats. Gladys, sa copine, téléphone à Marc, lui demandant asile. Il accepte et tandis qu’elle dort, il ouvre, sans être gêné le moins du monde, son sac à main. Un contenu féminin normal ou presque, puisqu’à l’intérieur il répertorie des liasses de billets de cinq cents Euros ainsi que deux pochons de farine. Ou du sucre en poudre. Ou de la came. Il y en a près d’un kilo et demi, que Sandrine aurait barboté à ses tourmenteurs.



Le parcours de Gladys, tout comme celui de Sandrine est celui d’une jeune fille appâtée par de belles paroles mais qui tournent en eau de boudin. Elle était promise à ce que l’on appelait l’abattage après avoir servi d’exutoire sexuel consentant. Marc décide alors de quitter Rennes et de s’envoler ver l’Afrique du Sud ou vit sa sœur. Mais, après avoir procédé aux démarches nécessaires, alors qu’il est sur le point de prendre le train en gare de Rennes direction Paris en compagnie de Gladys, ils se font repérer par l’un des malfrats. Gladys est tuée et Marc parvient à s’échapper in extremis du piège tendu et c’est le début d’une cavale en compagnie d’une auto-stoppeuse. Avec absorption de nombreux produits illicites, de joints et d’alcools.



D’autres personnages en col blanc évoluent dans ce roman, dont Karl de Polignac, qui a réussi à s’imposer dans la finance, devenant un acteur incontournable dans le blanchiment d’argent et les pratiques bancaires douteuses. Autre col blanc qui a pignon sur rue, Marest, le président directeur général de la société pétrolière Optal, mais dont les agissements, les comportements ne sont pas toujours conformes à un statut d’homme intègre en vue. Enfin Serge Mancin et ses deux sbires, qui avaient sous leur coupe Sandrine et Gladys.



Naturellement le meurtre de Gladys sur le quai de la gare de Rennes ne laisse pas indifférent le commissaire Lalanne qui charge l’inspecteur Rouvière de l’enquête. Normalement Rouvière devait partir en vacances et sa femme est sur le point d’accoucher. Tant pis pour lui, il peut faire un trait sur son départ et surtout sa présence réconfortante à la maternité.



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Fioul

Un polar épais d'apparence mais qui se dévore à la vitesse d'un film de Quentin Tarantino. Le réel économique se mêle à la fiction pure qui entraine le non-héros écrivain dans une série d'aventures explosives. Des flingues, des flics, des poursuites, une intrigue à tiroirs qui tient en haleine, des amours mortes, une marrée rouge sang et noire sentiments. Un excellent roman à dévorer sans attendre !!!
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