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3.55/5 (sur 40 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Journaliste (Figaro magazine), romancier, Stéphane Guibourgé a publié deux recueils de nouvelles et sept romans dont, chez Flammarion, Le train-fantôme (2001) et Une vie ailleurs (2003).
Il fait également des photographies.


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Stéphane Guibourgé - Les fils de rien, les princes, les humiliés .
Stéphane Guibourgé vous présente son ouvrage "Les fils de rien, les princes, les humiliés". Parution le 1er septembre 2014 aux éditions Fayard. Rentrée littéraire 2014. http://www.mollat.com/livres/guibourge-stephane-les-fils-rien-les-princes-les-humilies-9782213680804.html Notes de Musique : Jahzzar/Crime Scene/03 Battle. Free Music Archive.

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
[années 80]
Nous avons seize ans, nous avons vingt ans.
Nous venons des mêmes banlieues. L'autre côté du périphérique. Des mères enfermées, femmes de ménage, caissières, ce genre de vie. Les horizons limités. Nos pères sont chômeurs. Le gouvernement évoque des demandeurs d'emploi. Ils n'ont jamais su demander quoi que ce soit, ne savent pas appeler à l'aide. Travailler, ils connaissent. Trimer. Des ouvriers, rien de plus. Les voilà contraints aux suppliques. A présent ils baissent les yeux devant leurs femmes, ils baissent les yeux devant leurs fils. Troisième dévaluation. Leurs camarades aussi sont à genoux. Rigueur. Nos pères ne comprennent pas. Ce pouvoir a des mots exsangues. Le vocabulaire est altéré. La réalité devra suivre bientôt. Elle change déjà.
La lutte des classes, ce n'est plus grand chose. C''est mon père qui a perdu son boulot. De nouvelles chaînes de télévision. Les variétés, le sport, la pornographie. Un gouvernement qui détourne l'attention du peuple en organisant la mise en scène de son action. Sac de riz sur l'épaule du ministre étranger, chute dans le spectacle, fête de la Musique.
(p. 14)
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Jim redevenait une proie facile. Il suffit d'une mélodie, et le passé s'engouffre, le laisse à la merci d'un visage. Pete, les frères Garrett, les plaines du Nebraska à la tombée du soir, les champs de maïs qui s'étendent à l'infini, si haut qu'ils bouchent l'horizon et envahissent le ciel au moment où le soleil se noie parmi les épis lumineux...
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Jacques voudrait que je l'accompagne en ville. Une manifestation est prévue pour bientôt devant la préfecture. Il dit à quel point son métier [garde forestier] a changé ces dernières années. Les suicides de ses compagnons à travers le pays. Vingt-cinq en sept ans. Quatre depuis le dernier printemps.
- A mes débuts, j'étais chargé d'un territoire de huit cents hectares, maintenant c'est mille cinq cents hectares que j'ai en charge. Je connaissais chacun de mes arbres, ce n'est plus le cas à présent. S'il y a une invasion de chenilles sur une parcelle, je passerai probablement à côté. Je n'aurai pas le temps d'y aller... [...]
Mon temps, je le fous en l'air avec la "démarche qualité" de la direction. Toutes nos tâches ont été répertoriées, standardisées, il faut en plus décrire ce que l'on fait et le transmettre aux types du ministère. Eux, ils font des tableaux avec nos "données". Ensuite, ils nous fixent des "objectifs"... (p. 52-53)
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Tu oublieras le passé,Alain.tu pardonneras.
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Parfois, je voudrais que les lumières s'éteignent, et repousser le monde autour de moi comme le ferait la nuit.
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Je gagne peu à peu la liberté. Mieux encore : l'indépendance. Je cherche à prolonger l'aube, à retenir la montée du soir. Quand les herbes se teintent d'Opale. Lorsque l'odeur de la tourbe me rattache à la vie. J'ai l'impression, pour une seconde, de naître au monde l'âme en jachère. Fragment de roc accroché aux collines. Simple écume au ressac. Feuille de sureau mâchée par l'animal. Seul sur cette terre et, cependant, sans souffrir de cette solitude.
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Lorsque tout le monde est parti, je me lève, rejoins la salle de bains. Je crains encore l'endroit. J'y suis seul, ne m'y habitue pas. Aucun homme à mes côtés. Nulle menace. J'ignore comment ne pas rester sur mes gardes. Peu à peu j'apprends. Se détendre, respirer. Désormais je reste longtemps sous la douche. Jusqu'à la brûlure d'abord. Puis l'eau glacée. Je voudrais que le jet pénètre jusqu'à la moelle. Qu'il récure, qu'il efface. La fosse, les combats, les bras tendus. Le sang, le corps, le coeur qui s'emballent, la Meute. Le meurtre. Et puis l'enfance.
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Un récit…qui voyage dans le temps et dans l’espace.
La vie d’un homme, ses triomphes, ses faiblesses, ses émotions, ses bleus au coeur et le chemin sur lequel il se cherche et sur lequel il cherche l’amour.

J’ai aimé le style, la sensibilité de l’auteur.

J’ai moins aimé l’impression d’être parfois un peu perdue, sans repères dans le récit.

J’ai vibré cependant. Qu’il est beau cet homme qui se conte à celle qu’il aime, qu’il est beau cet homme qui, confronté à une ultime perte , tente de tisser les liens entre épisodes épars de sa vie.
Celui qui cherche à combler une fêlure dans une course éperdue autour du monde, dans les paysages contemplés, le corps caressés et les ivresses recherchées.

Je chercherai le nom de l’auteur dans les rayons des bibliothèques et des librairies car il est de ceux dont les mots éveillent un écho.

Merci à la masse critique Babelio d'avoir permis cette découverte.

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C'est triste quand il fait beau et que quelqu'un s'en va.
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« J’ai 48 ans, j’ai 49 ans, j’ai laissé une existence derrière moi, une vie passée à séduire, à briser, à délaisser. B. fut ma première victime. L’amour, l’engagement,
la famille, cette imposture. Mon cœur est trop petit – c’est ce que je crois. La douceur, la lumière, le bonheur, cela aussi ce n’est pas pour moi. Une vie pareille à la peau d’un lézard, d’un serpent, qu’on abandonne asséchée au bout d’un chemin. Une lettre que l’on tire de l’enveloppe et qu’on lira peut-être au soir.
Aujourd’hui, mon rêve a passé. La liberté n’a pas tant de sens – hors limite, elle est l’autre nom de la mélancolie. Alors je me penche un instant sur cet été-là, août 1989, comme si, en revenant au point de départ, là où j’ai dérapé pour la première fois, je pourrais reprendre le contrôle, garder le cap, tenir ma ligne. C’est aussi la seule manière de demander pardon. » (p. 26)
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