AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Stéphane Melin (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
L’appel des éléments,  tome 3 : Le déferlement

Là où dix ans s’étaient écoulés entre L’Appel et Le Soulèvement, Le Déferlement reprend pile où le tome précédent s’était arrêté. Les tomes 2 et 3 forment donc un diptyque d’un seul gros bloc au sein de la trilogie.

On retrouve les personnages là où on les avait laissés, pataugeant dans les difficultés, plus les doutes qui vont avec. Ils reprendront du poil de la bête par la suite pour boucler l’histoire, suivant ainsi un schéma narratif classique ascension/chute/renaissance, dont la trilogie du Dark Knight de Nolan constitue un exemple canonique qui parlera au plus grand nombre.

Au menu, de la péripétie en-veux en voilà, pour un récit punchy et dynamique, en un mot épique (et colégram).

Sur à peu près tous les plans, Le Déferlement est dans la lignée des deux opus précédents. Je soulignerai une fois encore la qualité professionnelle de l’objet-livre, qui a bénéficié de finitions soignées à tous les niveaux (correction, mise en page, couverture, reliure) pour un résultat qui se situe au-dessus de ce que proposent les trois quarts de l’auto-édition ET les trois quarts des éditeurs. Pour le reste, je vous renvoie à mes chroniques sur le sujet pour éviter la répétition. J’ai horreur de la redite. J’ai horreur de la redite.

Une différence majeure tout de même, celle propre à un tome de clôture. Dans beaucoup de trilogies, tu trouves un, deux, voire les trois volumes négligés. On ne compte plus les premiers tomes qui se limitent à une longue exposition où il ne se passe rien de plus que du world building soporifique. Pas plus que les bons premiers tomes où l’auteur claque tout ce qu’il a et enchaîne sur un second qui fait office de ventre mou avant de redresser la barre pour le final. On ne compte pas non plus les derniers tomes qui font pshit à te proposer une fin qui ne résoud rien, laisse les trois quarts des questions en suspens ou accouche d’un dénouement tout nase, le fameux “tout ça pour ça”. Rien de tous ces défauts dans L’Appel des Éléments où chaque volume est bien fourni en contenu et remplit son rôle de début-milieu-fin. Dans le cas de ce Déferlement, on a de quoi se mettre sous la dent, les réponses attendues, le bouclage du destin de chaque personnages. L’arc narratif “dix ans après” commencé avec Le Soulèvement et l’histoire globale de la trilogie trouvent leur conclusion. Et une bonne conclusion.





Prise dans sa globalité, la trilogie propose un cycle d’heroic fantasy dans la veine du classicisme, très Warhammer dans l’esprit, avec tous les éléments traditionnels (univers imaginaire plein de magie et de monstres, quête, parcours initiatique, combats titanesques…), respectueux des codes du genre (un peu trop pour moi qui aime voir les codes détournés, mais là c’est affaire de goût de lecteur, pas un défaut en soi). L’Appel des Éléments ne révolutionne pas le genre mais fonctionne très bien dans sa catégorie.

Après, on accroche plus ou moins selon vers quel type de fantasy on est porté. Moi qui ai déjà pas mal bourlingué dans le domaine et suis plutôt attiré aujourd’hui par la “fantasy critique” à la Pratchett ou à la Bouhélier, il en faut plus pour m’emporter qu’une aventure bien racontée, j’ai besoin d’un regard réflexif sur le monde, de remise en question des codes du genre. Si mes appétits de lecteur n’ont pas été rassasiés sur ce plan, L’Appel des Éléments aura tout de même été une lecture agréable pour le parfum de nostalgie, le renvoi au temps jadis où je découvrais le genre et le lancer de boules de feu dans ta face.

Si tu ne sais pas par quoi commencer pour te lancer dans l’heroic fantasy, si tu aimes la fantasy classique, si tu adores Donjons & Dragons, World of Warcraft, Magic: The Gathering et Warhammer (figurines, jeu de rôle ou Total War), si tu veux de l’aventure, de l’évasion et du souffle épique, tu trouveras ton bonheur dans cette saga !
Lien : https://unkapart.fr/appel-el..
Commenter  J’apprécie          70
L'appel des éléments, tome 1 : L'appel

L’accroche de Miss Aline

Après un rêve étrange, Abel découvre à son réveil un tatouage sur sa poitrine. Le doyen d’Adonia lui révèle qu’il est l’Elu de la Prophétie de l’Appel des éléments. Il doit donc parcourir la Province à la recherche des autres Elus et affronter l’envoyé du Chaos pour lui reprendre le Souffle de la Terre, une relique assurant la paix du monde.

Aidé par ses amis, Abel parcourra la région pour découvrir les secrets de la Prophétie et repousser la menace qui pèse sur la Province.

Bien évidemment, leur adversaire dressera de terribles obstacles sur la route des jeunes héros.

Abel devra se surpasser pour vaincre cet ennemi.

Non je ne me suis pas égarée dans mon choix. J’aime aussi la fantasy. Bien sûr j’ai lu » le trône de fer » mais ma préférence va à Robin Hobb pour l’assassin royal.

Bref, parlons plutôt du Livre qui nous occupe actuellement.

L’élément majeur dans la fantasy c’est la quête. Il y en a une ici.

En général tu trouves le bien contre le mal. Il faut des personnages emplis de bons sentiments, des idéaux, de l’amitié, de l’amour (ben oui il en faut toujours un soupçon !), du sacrifice (voire plusieurs). Il faut des épreuves, des combats, des animaux qui n’existent plus ( je devrais dire « pas » mais j’aime bien l’idée qu’ils puissent être vrais dans une certaine mesure). Le tout dans un monde qui n’est pas celui d’aujourd’hui.

Il y a tout ça dans le roman de Monsieur Melin. Pas de lourdeur dans l’écriture, le rythme est tout de suite marqué comme vif et tu ne peux/veux que le suivre.

Les personnages sont attachants. Mon préféré c’est Kroll. Vous me direz quel est le votre quand vous aurez terminé votre lecture. Ah, parce que je recommande ce livre ? Ben oui que le le recommande. Allez lancez vous ! Pour les novices dans le genre fantasy c’est un très bon début.

Hâte de lire le tome suivant…. Merci Monsieur Melin pour ce bon moment de lecture et d’évasion.
Lien : https://collectifpolar.com/2..
Commenter  J’apprécie          10
L'appel des éléments, tome 2 : Le soulèvement

Je remercie chaleureusement Stéphane Melin pour l’envoi de son roman. Je suis toujours très heureuse quand les auteurs reviennent vers moi pour un tome 2. C’est encore mieux quand l’histoire est de qualité ! Ici, je n’ai pas été déçue, bien au contraire.



Ma lecture du premier tome date de Septembre 2017… pouaaah, la claque ! Pourtant, je garde des souvenirs des personnages, surtout Abel. Ça veut dire que c’est bon ça ? Non ? Mais carrément ! Stéphane a de l’or dans les mains : autant dans la construction de ses personnages que dans celle de son univers. On replonge avec tellement de facilité dans cet univers, même deux ans après, c’est déconcertant.



Ce que j’aime beaucoup, c’est le fait que même si c’est un tome deux, l’auteur la joue intelligemment puisqu’il peut se lire sans avoir lu le premier tome. Bien évidemment, lire le premier tome est quand même un atout majeur (puis, il faut le lire, c’est impératif ! Quand on a une si bonne saga entre les mains, on fonce, on ne commence pas par le tome 2 !).



J’ai pris grand plaisir à retrouver Abel et ses amis. On les retrouve dix ans après le premier tome. Leurs vies semblent calmes et paisibles… Jusqu’au jour où… deux sœurs déesses tombent littéralement du ciel. Trahies par d’autres divinités, elles ont perdu leurs pouvoirs… La seule manière pour elles de sauver cette situation et potentiellement le monde d’un grave danger est d’embarquer Abel et ses amis pour une nouvelle quête…



J’ai beaucoup apprécié cette idée de déesse qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui relance l’histoire. L’intrigue est simple, linéaire et sans aucun souci de compréhension. Parfois, la simplicité a du bon. Loin de moi l’idée de vouloir descendre le travail de Stéphane Melin. Mais il faut le dire : la construction de l’intrigue est simple. Dans la fantasy, c’est ce qu’il me faut. Personnellement, je fais une overdose des romans compliqués, des aventures qui partent dans tous les sens, de cette volonté de compliquer les choses pour surprendre le lecteur. Avec toute ma franchise : des fois, c’est trop compliqué pour moi. Je perds rapidement le fil rouge de l’histoire et me perds, j’arrête ma lecture.



Stéphane Melin et ses romans sont parfaits pour les lecteurs comme moi. De la simplicité, de l’efficacité et un beau moment de lecture ! L’auteur nous propose un deuxième tome qui se lit bien, qui tient en haleine. Il ne souffre pas de longueur. Les personnages sont colorés, tous différents mais qui apportent tous une touche particulière à cette nouvelle quête.



J’avoue que j’ai eu une petite préférence pour Abel et Aona. Ce sont deux personnages que j’ai énormément appréciés pour les qualités qu’ils dégagent. Si Abel est réfléchi, calme et plutôt posé, Aona est son contraire : pétillante, expressive, exubérante. Cela crée un réel contraste qui est très appréciable et qui ajoute une petite touche de piment à l’intrigue.



Il me reste à vous parler de la plume. Saisissante, extrêmement précise et très agréable. Stéphane Melin a de l’or au bout des doigts. Je suis certaine que cette histoire trouvera un éditeur qui sublimera ce travail. L’auteur prend le temps et cela se voit. Chaque mot est pesé, pensé, précis. Je suis très heureuse et honorée d’avoir la chance de pouvoir avoir ce genre de romans entre les mains. Je remercie Stéphane pour sa confiance.
Lien : https://satinesbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00
L'appel des éléments, tome 2 : Le soulèvement

Je vous présente mon avis sur le roman « L’appel des éléments, tome 2 : le soulèvement » écrit par Stéphane Melin et autoédité. Je remercie l’auteur de me l’avoir envoyé en SP. Ce fut un véritable plaisir pour moi de replonger dans cet univers de fantasy !



Dans cette seconde partie, le lecteur retrouve les personnages du premier tome, mais ces derniers ont changé. Le Mal qu’ils ont vaincu dans la première partie de l’histoire est désormais derrière eux. Ils ont donc fondé une famille et coulent des jours heureux entre amis. Cependant, le destin a décidé de venir une nouvelle fois bouleverser leur existence, les obligeant à reprendre la route et à combattre des forces démoniaques pour sauver leur monde.



J’ai adoré retrouver ces personnages aux caractères variés et complémentaires. Aussi soudés que par le passé, leur dévouement et leur complicité au cœur du chaos rendent l’histoire plus douce. J’ai trouvé que la psychologie des personnages était plus développée et que les réactions des héros étaient plus mesurées, plus touchantes. Si j’ai apprécié tous les protagonistes à leur juste valeur, ce fut la surprenante Aona qui a attiré toute mon attention ! En effet, la jeune femme fait preuve d’une douceur et d’une impétuosité saisissante qui la rendent plus controversée, plus difficile à cerner. Elle pimente le récit par ses réactions inattendues, surtout vers la fin de ce deuxième tome.



Concernant le scénario, l’auteur a réussi à créer une histoire structurée, pleine de rebondissements et de mystères. L’action ne se fait pas attendre et le lecteur ne sait jamais à quoi s’attendre lors des combats. Tout est bien décrit. Stéphane Melin n’a pas froid aux yeux et fait couler le sang, n’hésitant pas à laisser en chemin des personnages importants, bouleversant le court de son histoire et laissant le lecteur pantelant.



Pour terminer, je vais aborder la plume de l’auteur. J’ai trouvé qu’il y avait une véritable évolution entre le premier tome et le deuxième. Non pas que le premier tome soit moins bien écrit, mais la plume me semblait plus hésitante. Dans cette seconde partie, il n’en est rien. Les tournures de phrases sont fluides, rendant la lecture agréable. Le vocabulaire est recherché, tout en restant accessible pour les lecteurs. Un vrai régal !



Quant à la fin de l’histoire… WAW *-*



En résumé, je n’ai qu’une chose à dire : A quand la suite ?



Un grand merci à l’auteur pour sa confiance !



Bravo à l'artiste pour cette sublime couverture!
Lien : http://rectoversooo.weebly.c..
Commenter  J’apprécie          00
L'appel des éléments, tome 1 : L'appel

Je partage avec vous mon avis sur le livre « L’appel des éléments » écrit par Stéphane Melin. Malgré moi, j’ai mis énormément de temps à lire cet ouvrage, à cause d’un horaire chargé. J’ai néanmoins passé de sympathiques moments aux côtés de personnages à la simplicité attachante.



Au début de l’ouvrage, je suis restée un peu sceptique. En effet, les personnages se retrouvent face à une situation qui en aurait dû en ébranler plus d’un, mais pas eux. Leur vie se retrouve chamboulée. Pourtant, ils se font tous confiance et les relations se tissent avec une facilité déconcertante. Une certaine familiarité s’opère de suite entre les différents protagonistes et laisse le lecteur perplexe. Dans un monde où le Mal prospère, comment peut-on savoir d’emblée à qui accorder sa confiance ? Les personnes ne se posent pas de question et foncent vers le danger.



Toutefois, cette sensation se dissipe bien vite pour que le lecteur profite pleinement de l’histoire. La situation des personnages se corse et l’auteur n’a pas peur de faire couler le sang pour en mettre plein les yeux de ses lecteurs. Les pertes sont nombreuses et le danger règne en maître, faisant perdurer l’action et le mystère. Le scénario est donc bien construit et les aventures s’enchaînent de sorte à ne pas laisser de répits au témoin silencieux. Impossible de s’ennuyer en lisant cet ouvrage ! Stéphane Melin n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à ôter la vie à ses héros pour marquer les esprits. J’ai été agréablement surprise par cet univers qui se déroule dans des temps anciens. Le fonctionnement de ce monde est bien expliqué et ne contient aucune fausse note. Il est donc aisé pour le lecteur d’entrer dans cet univers qui lui ouvre les bras.



Ensuite, je tiens à parler des personnages. Leur psychologie est simple. Ils sont faciles à cerner et le lecteur peut faire leur connaissance sans prise de tête. Leur dévouement pour faire le Bien, leur droiture et leur bonté font d’eux des héros attachants. A travers ces derniers, l’auteur montre la vraie valeur de l’amitié et fait passer énormément de messages qui prennent aux tripes. Dans ces pages, Abel et ses amis prouvent qu’ensemble, on peut tout surmonter et affronter. Une véritable leçon de courage et de justice. Pour ma part, j’ai préféré le personnage d'Aona. La jeune femme est dotée d’un caractère tempétueux et n’a pas sa langue dans sa poche. Ses répliques apportent du dynamisme en plus à l’histoire.



Enfin, je vais mettre la plume de l’auteur en avant. Il s’agit du premier ouvrage de Stéphane Melin, mais une plume douce et entraînante se fait ressentir. Les mots sont doux, le vocabulaire est simple et accessible à tout le monde. A certains moments, des expressions plus anciennes se démarquent sans pour autant jurer avec le reste du texte. L’histoire est écrite avec une certaine harmonie.



Je ne peux bien entendu pas terminer ma chronique sans parler de la fin du livre. Une scène très théâtrale qui met du baume au cœur et promet encore une bonne dose de sensibilité. J’ai hâte de découvrir la suite de cette aventure !



En résumé, il s’agit d’un roman de fantasy que je conseille aux amateurs de magie et d’aventure ! Une couverture à couper le souffle, pour un roman entraînant !
Lien : http://rectoversooo.weebly.c..
Commenter  J’apprécie          00
L'appel des éléments, tome 2 : Le soulèvement

Dix ans ont passé depuis la fin de L’Appel. La paix est revenue et avec elle la reconstruction de tout ce qui avait été berzillé dans le tome 1. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où… Big badaboum ! Deux déesses dégringolent en petite tenue, éjectées du panthéon suite à un putsch céleste. Fin des vacances pour Abel et ses amis, il va falloir repartir à l’aventure.





Dans les grandes lignes, la chronique du tome 2 sera identique à celle du volume précédent (et paf, je viens de m’auto-spoiler !).





Au rang des bons points, la qualité éditoriale de l’ouvrage.

L’auto-édition souffre souvent d’amateurisme, entre couvertures coloriées par des gosses de trois ans, mise en page réalisée par Pew l’aveugle et correction confiée à des analphabètes. Après, quand je vois de quoi est capable l’édition traditionnelle, qui se lâche de plus en plus sur les festivals de coquilles et les couvrantes à base de photos génériques ou de dessins minimalistes torchés sur un coin de table par des types encore moins doués en dessin que moi, je me dis que les bras cassés ne sont pas l’apanage de l’auto-édition. ‘Fin bref.

On croise aussi des Gaulois réfractaires au poil dans la main et aux économies de bouts de chandelle. Stéphane Melin est de ceux-là. Il a compris qu’un bouquin, ce n’est pas que du texte mais aussi tout ce qui va autour : la couv’, la mise en page, la typo, la correction, l’impression, la reliure… La passion, l’enthousiasme et la bonne volonté ne remplacent pas la compétence. Pour aboutir à un résultat correct, pas de secret, il faut faire appel à des professionnels. Ici, tu le vois d’emblée avec la couverture signée Ptitvinc. Quand tu ouvres le livre, même topo : mise en page aérée et carrée, zigouigouis décoratifs discrets sur les numéros de pages et de chapitres, texte propre qui ne fera pas danser la samba à Bescherelle dans sa tombe. Du travail nickel qui donne envie de lire et rend la lecture agréable.





En dedans, de la fantasy classique à la Donjons & Dragons. Une bande de héros, une quête, une grande vadrouille dans un univers imaginaire, de la magie élémentaire, de la castagne à la dague, tout y est.

L’histoire est linéaire mais menée avec le sens du rythme et de la péripétie. La balance entre descriptions, dialogues, action et construction de l’univers évite les longueurs. Selon l’expression consacrée, “ça se lit bien”, sans ennui.

Les seuls défauts viennent d’une surcharge de verbes introducteurs et d’une tendance à l’emphase (majuscules à foison, personnages qui prennent des poses théâtrales et balancent des phrases ronflantes sorties tout droit d’un roman de chevalerie).





Comme je l’avais expliqué dans ma chronique précédente, ce n’est plus le style de fantasy qui m’emporte. J’attends du genre qu’il sorte de ses codes, qu’il propose des personnages gris plutôt que noirs ou blancs, et que l’auteur ne raconte pas seulement une aventure mais ajoute un propos par-dessus.

Cela dit, la fantasy classique reste le meilleur moyen d’aborder le genre par son versant le plus accessible. Passage indispensable pour en appréhender les codes et le langage. Sur ce plan, L’Appel et Le Soulèvement représentent une somme et constituent autant une bonne porte d’entrée pour les néophytes qu’une lecture intéressante pour les amateurs.
Lien : https://unkapart.fr/appel-el..
Commenter  J’apprécie          70
L'appel des éléments, tome 1 : L'appel

Melun, j'en avais causé à propos du bouquin de Nicolas Duplessier et de son été pourri. Aujourd'hui il sera question de fantasy et d'un homonyme (comme le café, sauf que ça s'écrit pas pareil), Stéphane Melin l'Enchanteur.





La couv' signée Miesis en jette, parce que Miesis (cherche pas la fin de la phrase, ce nom se suffit à lui-même). La présentation intérieure du bouquin a de la gueule avec ses glyphes qui ornementent les numéros de pages et les têtes de chapitre. Mise en page aérée et agréable, l'auteur n'a pas essayé de rogner comme un malade sur le papier en réduisant les marges à des dimensions rikiki et étouffantes.

De la belle ouvrage pour un bel ouvrage, ou quand l'auto-édition se hisse à une qualité supérieure au standard professionnel.

Ces dernières semaines, j'ai eu l'immense déplaisir de lire des festivals de coquilles (i.e. La Nuit des Cannibales et Dusk). Depuis, je bouquine branché à une perf' pour compenser les hémorragies oculaires et mes voisins m'appellent "le vampire". Avant ils me surnommaient Super-Relou, donc j'y gagne, mais quand même… Là encore, L'Appel fait mieux que les pros (enfin, des pros, hum, c'est pas l'impression que j'ai eue…) avec un texte propre. Mes yeux et ma patience te remercient, mec.

Comme quoi, un amateur ne verse pas forcément dans l'amateurisme et auto-édition ne rime pas toujours avec torchon. Je serais Melin, j'organiserais des séminaires pour expliquer aux “vrais” (sic/lol/mdr) éditeurs comment bien faire leur travail.





Le contenage se rapporte-t-il au plumage ? demandait La Fontaine dans sa fable "La poule de luxe et le maquereau". Là c'est plus compliqué : le roman est plus que correct… mais je n'ai pas accroché. L'Appel n'est plus de mon âge. Enfin, c'est pas tant une question d'âge (même si…) que de parcours en fantasy.

Le roman n'avait rien à me raconter que je n'aie déjà lu, vu ou vécu (par vécu, je parle de mon passé de rôliste ; en vrai, j'ai jamais tué de dragon ni lancé d'éclairs sur des hordes de gobelins).

Un jeunot sans histoire, genre de Bilbo Skywalker, s'hybride de Neo matrixien, parce qu'il est un des Elus. Tel un héros de World of Warcraft ou Noob, il va voir un gus auquel ne manque que le point d'exclamation au-dessus de la tête et reçoit le package complet : la prophétie, la quête, le groupe de raid à monter. Notre Harry-Bruce Willis Potter doit sauver le monde, rien de moins. Bastons, embûches, sacrifice de Boromir, amitié, amour, duels de magie élémentaire à la Magic The Gathering, sur fond d'affrontement manichéen contre un Chaos échappé de Warhammer (perso je préfère la vision moorcockienne d'un Chaos plus anarchiste que maléfique).

Bon, je caricature, mais dans les grandes lignes, c'est de l'heroic-fantasy tolkienienne ultra-classique. Pas que ce soit un défaut en soi… Encore qu'on puisse se demander s'il est pertinent d'explorer encore et encore des sentiers déjà cartographiés au millimètre depuis des décennies.

Tel Alexandre avec la poire gordienne, coupons en deux et tranchons à un demi-défaut. Parce que si on n'est pas soufflé par l'originalité du récit, icelui reste bien fichu dans sa catégorie.

L'Appel n'apportera rien aux briscards de la fantasy qui ont fait le tour des classiques et attendent autre chose du genre, à savoir qu'il s'affranchisse de ses propres codes, les casse et/ou les renouvelle (cf. Wastburg, Pratchett, La Compagnie Noire, Jaworski…). C'est mon cas. Ce roman m'aurait emballé dans mes jeunes années, sauf qu'après WoW, Tolkien, Howard, Leiber, Moorcock, Les Chroniques de la Lune Noire, Warhammer, AD&D et j'en oublie, aujourd'hui, il est incapable de me parler. Ses prédécesseurs m'ont déjà tout raconté : je sais que le coupable est l'archimage Moutarde avec la boule de feu dans la grotte du dragon.

Pour les mêmes raisons, L'Appel plaira à une autre catégorie d'amateurs de fantasy : les nostalgiques des récits old school et de l'ambiance SdA/AD&D. Bon moyen aussi de découvrir l'heroic-fantasy traditionnelle pour ceux qui ne savent pas trop par quoi commencer et ont la trouille de démarrer cash sur les “institutions” (Tolkien pour ne pas le citer).





Sur la forme, L'Appel s'oriente vers un style littéraire classique. On notera une recherche de vocabulaire qui change en bien des auteurs limités à être/avoir/aller/faire/mettre (et suscitent en moi une envie irrépressible de les battre avec leurs propres armes en leur disant d'aller se faire mettre). Pas de révolution ni de flamboyance stylistique au programme, mais une prose correcte qui assure le taf, avec une balance équilibrée action/description/dialogues.

Un défaut formel à signaler, récurrent dans la fantasy contemporaine, la majusculite aiguë. A croire que tous les auteurs sont d'anciens germanistes traumatisés au collège… Gens de plume, en vérité je vous le dis, il faut arrêter de coller des majuscules partout. A force d'en croiser tous les dix mots, l'effet de grandeur recherché disparaît derrière ce que j'appelle “les 3 P” (pompeux, pompier, pompant).

Le seul défaut d'écriture notable se situe dans les dialogues, truffés de verbes introducteurs et trop littéraires. Vu la moyenne d'âge des protagonistes et leur niveau d'éducation, d'où ils parlent comme Sévigné ? Même si on admet au plan diégétique que le passé simple soit un temps courant d'expression orale, faut pas oublier que le lecteur, lui, vit au XXIe siècle, pas dans le monde d'Abel (et la Bête). Quand un personnage ouvre la bouche, on dirait qu'il lit un bouquin : les propos manquent de naturel, de spontanéité, de justesse. Là-dessus, je renvoie à Concerto pour 4 mains de Colize, qui économise les verbes introducteurs grâce aux inserts narratifs et où les gens parlent comme des gens.

Pas les défauts les plus difficiles à corriger et pour un premier roman, L'Appel est très honorable. J'ai lu pire, vous avez pas idée, des trucs si mal écrits que tes dents tombent toutes seules pendant que ta tête tournicote en mode L'Exorciste. Là, pas de rendez-vous prévu chez le dentiste ni le kiné, donc ça va.





L'Appel pas de Cthulhu, une belle gueule, quelques défauts de jeunesse mais une bonne tenue d'ensemble. Un bouquin pas pour moi, les goûts, les couleurs et cætera tralala, mais d'autres y trouveront leur compte. Je le recommanderais plutôt à un jeune public (tranche Bilbo le Hobbit, Harry Potter), soit néophyte en médiéval-fantastique, soit amateur d'heroic-fantasy classique. Je conseille aussi aux candidats à l'auto-édition de jeter un oeil à l'objet-livre pour voir à quoi ils doivent tendre.

Melin doit encore couper le cordon avec ses maîtres et ses influences, voler de ses propres ailes (…) (…) (…) (672 métaphores redondantes plus tard) se montrer plus aventureux, mais il y a du potentiel dans ce bonhomme.
Lien : https://unkapart.fr/l-appel-..
Commenter  J’apprécie          90


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Stéphane Melin (6)Voir plus

Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1287 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur cet auteur

{* *}