Dans cet épisode de L'Intention, Stéphanie Polack, éditrice et écrivaine, nous parle de son 3e roman "Les Corps hostiles" publié chez Grasset. Dans ce livre, elle nous fait entendre la voix intérieure puissante de Maude, une jeune femme libre, imprévisible, fatiguée d'exister parfois, elle se trouve en lutte contre les normes et les stéréotypes de son époque, incarnant à la fois la force et la fragilité. En tant que parolière reconnue, elle collabore avec Loïc Quemener, une figure atypique, ancien délinquant fiscal reconverti dans la musique pop-rock et le développement personnel. Ensemble, ils trouvent dans leur collaboration artistique une nouvelle forme d'expression et de combat. le récit interroge le couple, le désir et la quête d'identité, offrant une réflexion sur la puissance du féminin. L'écrivaine partage, dans cet épisode, ses intentions d'écrire pour explorer les conflits intérieurs et formuler l'indicible du désir. Elle nous confie comment l'écriture a amplifié son sentiment d'apaisement et de force personnelle.
Concept éditorial: Hachette Digital en collaboration avec Lauren Malka
Voix et interview: Laetitia Joubert et Shannon Humbert
Écriture: Lauren Malka
Montage, musique originale: Maképrod
Conception graphique: Lola Taunay
Photo auteur: © Dumas
Extrait musical : There is No Time, de Lou Reed (chanteur et compositeur), New York Album, janvier 1989.
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Pour savoir si je pouvais travailler, voire m'entendre avec quelqu'un, c'était très simple, je lui demandais de me citer une chanson de Julien Clerc. Ça ne loupait jamais, ça ne pouvait pas tromper. On ne s'en rend pas volontiers compte mais il y a deux familles dans les chansons de Julien Clerc, et contrairement à ce qu'on pourrait penser, elles ne sont pas conciliables : il y a les Roda-Gil et il y a les Dabadie.
Il voulait prendre la mer. Je la contemple: enveloppante et menacée, tout en contrastes fluides, matrice profonde et tiède d'un monde à part entière, elle est le centre des tempêtes. Le calme à peine revenu, elle devient d'huile. La mer sidère.
Pour Antigone, l’existence n’est abordable, ne peut être vécue et réfléchie, que de cette limite où, déjà, elle a perdu la vie qui aurait pu être la sienne, où, déjà, elle est ailleurs, en deçà ou au-delà, mais de là, elle peut la voir cette vie, et la vivre – malgré tout -, sous la forme de quelque chose qu’elle aurait déjà perdu. Peut-être est-ce d’ailleurs l’illusion, le sanctuaire halluciné dans lequel n’importe qui campe lorsqu’il lit ou travaille, lorsqu’il écrit, les enjeux sont ceux-là, peut-être : renoncer, violer, franchir les limites, se recueillir, dire non, exhumer des hantises et enterrer des morts, et le faire, si possible, dans une liturgie païenne et froide qui n’appartient qu’à soi.
On a beau s’éloigner de certains quartiers comme de nos pères, il est des provinces intérieures dont on ne sort pas.
Je pense à Fesch, à la mère de mon père. Ils me sont inconnus mais me hantent, se rejoignent, palpitent et se serrent l’un près de l’autre en moi comme un organe malade. Je ne comprends pas pourquoi. J’avance pas à pas, page après page.
Et tu veux quoi, toi, Maude ? Tu cherches quoi, toi, en amour ?
Si on me posait la question aujourd'hui, je dirais : une relation constante et stable avec un mec qui peut partir en vrille, devenir violent, à tout moment, mais qui ne le fait jamais.