La position moniste de Steven Laureys.
En tant que neurologue, j'essaie évidemment avec mon équipe de faire progresser notre conception scientifique de l'esprit et du cerveau, mais nous ne devons pas être trop prétentieux. En tant que neuroscientifiques, mieux vaut nous dire que nous ne comprenons absolument pas comment quelque chose de matériel (notre cerveau) peut produire des émotions, des sentiments et des sensations immatérielles (bref, notre conscience). C'est l'un des plus grands mystères, et nous ne pouvons écarter aucune hypothèse.
[…] les chiffres sont impressionnants : notre cerveau en contient environ 86 milliards. […]. N’allez cependant pas croire que l’homme est un champion dans ce domaine. L’éléphant possède en effet près de trois fois plus de neurones !
Pourquoi le temps passe-t-il si vite à l'âge adulte ? Je suis sûr que vous vous êtes déjà posé cette question. Quand on est enfant, les heures passent beaucoup moins vite. Le temps semble infini, un peu comme ces prairies qui s'ouvraient à perte de vue dans les histoires de cow-boys que nous racontaient nos parents.
Trente, quarante ans plus tard, les heures passent à la vitesse du sable fin qui nous file entre les doigts. Comment cela est-il possible ?
La réponse est en fait très simple. Tout est question d'état d'esprit, de manière de penser. Tout petit, vous ne viviez que l'instant présent. Ce qui était arrivé la veille n'avait pas vraiment d'importance, et l'avenir ne représentait rien de tangible.
Mathieu Ricard m'a également conseillé ce qui suit, dès que j'ai tendance à trop ressasser certains problèmes : "S'il y a une solution, il ne faut pas s'inquiéter, et, s'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de raison de s'inquiéter non plus."
Trop souvent, nous faisons une division entre ce que nous voulons faire et ce que nous faisons réellement...
Mais lorsque nous éliminons l'écart entre nos attentes et nos actions, notre énergie se concentre sur ce que nous faisons en ce moment. Ne gaspillons pas notre énergie dans ce que nous pensons que nous devrions faire... Le secret est de faire un chose à la fois. Faisons ce que nous faisons quand nous le faisons.
"Quand tu marches, tu marches". C'est aussi simple et puissant.
Quoi qu'il en soit, la mélatonine est un des rares somnifères que je prescris sans avoir mauvaise conscience. Mais, à nouveau, le meilleur somnifère qui soit, c'est le changement de vos habitudes de vie et de sommeil.
Rêver permet à chacun de nous d'être fou tranquillement et en toute sécurité chaque nuit de notre vie.
de William Dement, chercheur sur le sommeil.
Mais la grande différence entre les pieuvres et les autres êtres vivants est que le système nerveux central ne contient que 10 % des neurones. 30 % se trouvent dans les globes oculaires, les 60 % restants sont répartis dans les huit tentacules. Celle-ci se comportent ainsi en utilisant leur propre « cerveau », chacune pouvant « penser » indépendamment.
Pour être conscient, il faut d’abord être éveillé. Ensuite, le contenu de la conscience renvoie à deux dimensions : la conscience de soi ou de notre monde intérieur d’une part, et la conscience sensorielle ou perceptive du monde extérieur d’autre part. Tout ce que l’on voit, tout ce que l’on entend, tout ce que l’on ressent, le goût et l’odorat, toutes les perceptions des choses qui nous entourent relèvent de la conscience du monde extérieur. Notre conscience du monde intérieur concerne le reste, c’est-à-dire toutes les pensées qui ne dépendent pas de stimuli extérieurs, notre imagerie mentale, de même que cette petite voix intérieure qui nous parle. Si vous fermez les yeux et que personne ne vient vous déranger, et si vous parvenez à vous concentrer ou à laisser vos pensées s’égarer, alors vous prendrez conscience de votre monde intérieur.
Notre conscience est multidimensionnelle. Tout comme la vie, il est difficile de la réduire à tel ou tel aspect. Il s’agit là d’une des grandes questions auxquelles tous les chercheurs à travers le monde cherchent une réponse. Certains pensent que si nous ne parvenons pas à définir la conscience, alors il ne faut pas l’étudier. Certes, décrire les problèmes est une bonne chose, mais il est encore plus intéressant de trouver des solutions, notamment pour les patients comateux et pour ceux qui sortent du coma.
A cet égard, j’adopte volontiers une attitude pragmatique. Définir ce qu’est la conscience et comment elle émerge reste difficile, mais il ne s’agit certainement pas d’un problème scientifique insoluble.