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3.5/5 (sur 12 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Chicago , 1942
Biographie :

Stuart Dybek est né en 1942 à Chicago dans une famille d’origine polonaise. Il publie peu, surtout des poèmes et des nouvelles, mais chaque livre est un événement et lui vaut de prestigieuses récompenses. Ainsi, Les Quais de Chicago est dans la sélection des Notable Books du New York Times et lui a permis d’obtenir entre autres le Prix O’Henry qui avait distingué avant lui Truman Capote, Joyce Carol Oates ou Raymond Carver. Il a également obtenu en 2007 deux des plus importants prix littéraires consacrés à la nouvelle aux États-Unis : le prix de la Fondation Mac Arthur et le Rae Award for the Short Story.

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Bibliographie de Stuart Dybek   (5)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Autobiographie

7

Quand on grandit dans la rébellion,
les morts s'évanouissent lentement.
Peut-être réapparaissent-ils plus tard.
Il m'arrive encore de percevoir des bribes de souvenirs
de cette paroisse de fantômes
aux frontières de l'enfance - des esprits
enfermés dans une mazurka avec un crucifix,
des rumeurs échappées d'un confessionnal,
des pas dans l'eau d'un caniveau sous l'éclairage des rues
comme si, au lieu des saletés du dégel d'avril, du sang
tourbillonnait autour des galoches noires.
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Anti-mémoire

9

Un agenda de somnambule, prière
qui précède le temps enregistré, la tradition orale
présumée des quartiers illettrés
où les noms riment
et où le confessionnal t'appelle
sur le dernier téléphone public en service. Réponds,
et une voix étrangère te révélera des secrets
qui ont manqué à ton identité,
ton histoire achevé racontée
en une prose de liste d'épicier -
l'oublié, l'irrachetable,
l'ordinaire, ni vrai, ni faux,
qu'on ne peut pas plus comptabiliser que l'amour.
Par-dessus la lumière vacillante au coin de la rue
flamboie le symbole d'un hibou
dans un silence impossible à écrire.
Seul, le long d'une rue qui ressemble
soudain à toute autre, tu es béni
afin de simplement poursuivre
une autre marche de nuit vers chez toi.
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Sous une lune en plein jour, la clocharde
Que les enfants appelaient Harpie
farfouillait, pliée en deux sous la bosse
qu'elle traînait partout.

Eût-elle été la Déesse de la Chasse,
éternellement jeune, souple comme un arc, à demi-nue,
la cascade dorée de son chignon défait
aurait masqué son humble nudité.

Au lieu de cela, un torrent gris de cheveux emmêlés
(le grotesque peut-être l'œuvre de toute une vie)
balayait le trottoir précédent chacun de ses pas.

Une meute de chiens courait, l'aidant à frayer son passage.
Son porte-monnaie cabossé en paille se balançait fièrement,
pendu à la gueule d'un basset blanc, crasseux et bâtard.
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Le courant

Le troisième rail du métro
Et la chaise électrique

Sont chargés du même courant
Qui se soir embrase

La lampe de chevet
Qui illumine ton corps.

P.44
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J’écrivais de nouveaux mots, des mots que je n’avais jamais entendus auparavant, et pourtant, aussitôt que je les avais écrits, leur sens devenait clair, comme s’ils appartenaient à un autre langage dans lequel les mots étaient compris grâce à leur son, comme la musique. Quand la lumière revint, je ne me rappelais plus leur signification et j’ai jeté la feuille.
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Jouer champ intérieur exige de la communication, des échanges incessants entre les membres de l’équipe qui se réconfortent mutuellement. Mais il se trouvait à l’écart, clairement un joueur de champ extérieur (on serait tenté de dire un outsider. Le champ intérieur est un lieu pour les grandes gueules, les coléreux, les mâcheurs de chewing-gum ; l’extérieur c’est pour les solitaires, les contemplatifs, les rêveurs, ceux qui passeraient volontiers leur temps à chercher des trèfles à quatre feuilles et à chasser les moucherons plutôt qu’à brailler des encouragements à leurs partenaires. Les gens pourraient très bien être divisés en deux catégories : les joueurs de champ intérieur et ceux de l’extérieur.
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Peu importe qui avait pressé la détente, il semblait en tout cas plus plausible que la mort ait été provoquée par un coup de feu que par une cause naturelle, une crise cardiaque par exemple. Mourir à cet âge n’est jamais naturel ; c’est toujours violent. Non que les jeunes gens ne puissent mourir d’une crise cardiaque, mais lui, ce n’était pas son genre. D’accord, il avait l’air tranquille, mais pas comme s’il avait été continuellement à l’écoute de son pouls, comme le lui avait recommandé sa famille depuis qu’il avait l’âge de jouer. Ce ne pouvait non plus être une leucémie. Il n’était pas un athlète suffisamment talentueux pour mourir de ça.
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Mes tantes et mes oncles parlaient de la « faiblesse » de Dzia-Dzia. Ce mot me rendait toujours nerveux. Moi aussi j’étais faible – faible en orthographe, en anglais, en histoire, en géographie, presque en tout sauf en arithmétique, et cela uniquement parce qu’on y utilise les chiffres au lieu des lettres. Car le point le plus faible était mon écriture. Les sœurs se plaignaient qu’elle fût totalement illisible et que mon orthographe ressemblât à celle d’un réfugié ; elles menaçaient de me faire rétrograder si je ne parvenais pas à faire des progrès.
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Maman avait toujours insisté pour que l’on parle un langage poli à la maison. Quiconque oubliait de dire « s’il vous plaît » ou « merci » offensait autant ses oreilles que s’il avait proféré une malédiction.
« Il faut dire “oui” et pas “ouais” », corrigeait-elle. Ou bien : « si tu dis encore “hé !”, tu iras loger dans une étable. » Elle considérait que les abréviations usuelles étaient des signes de paresse, comme ne pas ramasser ses chaussettes sales.
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Tu commences par les haïr comme un peuple et veux tous les punir – civils, femmes, enfants, vieillards – cela ne fait pas de différence, ils sont tous les mêmes, aucun n’est innocent et, pour un temps, la haine et la colère t’empêchent de devenir fou de peur. Mais si tu te laisses aller à la haine et à croire en elle, alors, quoi qu’il arrive, tu as perdu.
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