Stefano Zuffi

Matthias Grünewald (1512-1516). Polyptyque d'Issenheim

Conservé au Musée d'Unterlinden de Colmar, l'ensemble de tableaux constituait le maître-autel du couvent des Antonins à Issenheim. Il est considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre les plus dramatiques de la Renaissance européenne et , en même temps, un des scandales de l'art allemand : référence de l'expressionnisme du XXème siècle, il a été réfuté comme appartenant à l'"art dégénéré" par le nazisme.

Invité au Salon des Indépendants de 1884, Signac devient rapidement l'un des personnages les plus en vue de la nouvelle génération. A partir de 1886, il adopte les méthodes du pointillisme de Seurat et réalise des études sur la division de la couleur dans ses écrits théoriques. Cette analyse se traduit par un style pictural qui voit le "point" de Seurat se transformer en une petite tache ou en une touche de couleur.

"A chaque époque, son art, à chaque art sa liberté".
Tel est l'épigraphe gravée sur le fronton du palais de la sécession, à Vienne... La "Sécession" viennoise est la plus célèbre de toutes celles apparues à la fin du XIXe siècle, en Europe centrale. Ces associations libres d'artistes s'opposent aux organisations académiques officielles et révèlent la crise irréversible qui affecte l'art "d’État", l'image rassurante chère au positivisme bourgeois de l'Europe centrale...

Au cours de la dernière décennie du XIXe, Klimt devient le principal promoteur de la sécession. C'est une peinture resplendissante et hautement décorative, mêlée d'or et de réminiscences classiques et byzantines, de références au graphisme japonais et de linéarités "modernes" et symboliques, toujours soutenue par un style graphique très élégant, où apparaissent des personnages féminins au charme mystérieux.

Les travaux archéologiques ont confirmé une macabre pratique du Moyen-Age européen : en France tout particulièrement, on a eu l'habitude, pendant des siècles, d'emmurer un chat (noir) vivant dans les fondations des cathédrales et des grands édifices publics.

Dürer, Le Rhinocéros, 1515.
En 1513, des marchands portugais avaient rapporté à Lisbonne le premier rhinocéros et le premier éléphant indien jamais vus en Europe. L'intérêt de Dürer pour ces animaux exotiques fut immense : il collectionna estampes et dessins pour en tirer les éléments de cette célèbre gravure.

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Il fut un temps (mythologie grecque) où les créatures semi-divines comme les nymphes et les satyres vivaient dans la compagnie des hommes.
La cohabitation cessa le jour où un satyre vit avec effroi un homme souffler d'abord dans ses mains pour les réchauffer, puis sur une cuillerée de potage pour la refroidir : il en déduisit aussitôt la "duplicité" de ce qui sort de la bouche des hommes.

En travaillant dans la chapelle des Scrovegni, Giotto entre dans la phase la plus classique et la plus mure de sa carrière: à travers les histoires divines, l'artiste peint le destin et la vie quotidienne de l'homme, en atteignant un parfait équilibre entre la réalité et le sens mystique de l'existence.

La page la plus glorieuse de l'iconographie féline est assurément celle qui s'ouvre vers 1000 av. J.C., dans l'Egypte ancienne. La propagation du culte de la déesse zoomorphe Bastet, représentée avec une tête de chat, rencontre un vaste succès populaire. Dans une époque où la mortalité infantile faisait des ravages, Bastet était invoquée pour obtenir un accouchement sans problèmes et une petite enfance sans risque. L'identification de la déesse protectrice des parturientes avec une chatte est naturellement liée à l'observation des soins affectueux qu'elle prodigue à ses petits, jusqu'à leur sevrage. Les statuettes de bronze qui représentent une chatte étendue allaitant ses petits sont particulièrement explicites et touchantes.

Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison.
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
(Apollinaire)

Dès le début du XVIe siècle, Florence, la fière cité de Dante et de Giotto, avait ouvert la voie et indiqué à l'homme le nouveau rôle qu'il avait à jouer dans le monde.
Dans La Divine Comédie, Ulysse proclame la devise des temps nouveaux : "Vous ne fûtes pas faits pour vivre comme des bêtes / mais pour suivre vertu et connaissance."
Le mouvement humaniste, bien amorcé au début du XVe siècle, prend une ampleur et une diffusion exceptionnelles, et culmine avec la génération inégalée des grands maîtres nés entre le milieu et la fin de ce même siècle. La culture italienne de l'humanisme et de la Renaissance semble jeter les bases de notre façon actuelle d'être au monde, en interaction avec l'histoire et avec notre destinée ; le présent est vécu comme un trait d'union entre un passé étudié avec passion et un avenir envisagé sereinement.