Si je m'étais délibérément dérobée à la couverture médiatique de la tragédie, pour écrire aux familles, j'avais besoin d'en savoir plus sur les disparus. Je me suis donc obligée à lire les journaux afin de savoir qui étaient le professeur et chacun des enfants morts. Je ne voulais surtout pas déshumaniser les personnes qui avaient été tuées ou blessées en pensant à elles comme à un collectif : les « victimes ». Dans chaque cas, j'avais besoin d'apprendre quel trésor particulier, unique, avait été perdu.