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Citations de Sue Limb (32)


Il ne restait presque plus personne. Jess commença à paniquer. C'était tellement gênant d'être la dernière ! Et puis, du coup, personne ne pourrait voir le bel Édouard. Un garçon tout petit, dépenaillé et ringard avec des lunettes apparut à la porte. Une version française de Harry Potter, le charme en moins. "ça doit être le fils du chauffeur de bus ou quelque chose comme ça", pensa Jess avec un sourire narquois.
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- Bon écoute, Fred, reprit Jess. Il faut qu'on passe devant les Francais en se tenant la main. Ou,au minimum, en se dévorant des yeux.
- Oh non... fit Fred. Je préférerais manger un porc-épic cru.
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"Il ne restait plus qu'une solution à Jess. Elle bondit hors de son lit, poussa sa mère au passage et se précipita dans la salle de bains. Elle s'y enferma puis ouvrit tous les robinets, remplit un verre d'eau et imita une série de haut-le-coeur. Ensuite, elle vida le verre d'eau dans les toilettes pour imiter un vomissement. Etait-elle assez convaincante ?
Sa mère l'appela d'un air inquiet en frappant à la porte de la salle de bains. Jess se souvint que les sonorités de la langue française n'étaient pas très lointaines d'un vomissement. Elle se rappelait fort heureusement des prénoms du dialogue qu'ils avaient étudié la veille en français : Edouard et Gérard.

- Edouard ! cria-t-elle. Gérard ! Edouard !

- Ma chérie ! appela sa mère depuis le palier. Tu es malade ?"
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"Cher Fred, pensa Jess, ma mère pète les plombs, elle nous a amenées voir un porno datant de l'âge du bronze, puis elle a dragué un serveur assez jeune pour être son fils et, comme bouquet final, elle m'a humilié devant tout le monde. Ces vacances sont décidément merveilleuses."
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"- Il y a un garçon que j'aime beaucoup et qui m'aime beaucoup.

- Frank ? fit mamy.

Elle se trompait toujours sur les prénoms.

- Fred, oui.

- Il me plaît bien. Il a de beaux yeux expressifs, ma chérie. On dirait une otarie."
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Cher Edouard,
Est-ce que je peux t'appeler Ed ? Edouard c'est un peu...
Oh non ! Voilà qu'elle l'insultait déjà ! Elle se moquait de son nom ! Jess froissa sa feuille et la jeta dans la corbeille. Qu'elle rata.

Cher Edouard,
Tu es mon correspondant français...
Il le sait déjà, grosse nouille ! Jess froissa sa feuille et la jeta dans la corbeille. Qu'elle rata.

Cher Edouard,
Salut ! Je m'appelle Jess Jordan et il faut croire qu'on est correspondants...
Il faut croire ? Comme si ça venait de tomber sur la tête de Jess ? Comme si elle avait préféré faire un échange avec un chimpanzé ?
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Jess fit semblant d'être heureuse et changea de sujet. Mais elle vivait presque une expérience de sortie de corps : elle s'entendait parler alors qu'elle était ailleurs.
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Dans la mesure où la plupart des garçons parlent comme des robots, un mec qui s'exprime comme dans un roman de Jane Austen devrait recevoir une médaille, pas se faire traiter de debile!
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Ils arrivèrent chez Flora, qui habitait dans une grande et élégante bâtisse blanche au perron entouré de buis bien taillés dans leurs magnifiques pots. Par mystère, les oiseaux ne faisaient jamais leurs besoins chez elle. Encore un signe que les Barclay appartenaient à la caste des élus. A deux rues de là, chez Jess, c'était très différent. Les chiens errants faisaient la queue pour venir se soulager dans son jardin.
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Elle entendit Édouard descendre l'escalier. Mais tout à coup, il y eut un bruit étrange, un cri en français, un choc sourd: le son inimitable d'un Français qui tombe dans l'escalier. Oh non ! Cette fois, il était peut-être vraiment mort.

[...]

Il y eut un bruit dans l'entrée. Il n'était donc ni mort ni sans connaissance. Jess sortit prudemment de la cuisine. Édouard était en train de se relever. Il lui tournait le dos. Au secours, son pantalon était déchiré à l'arrière ! Un instant, Jess entrevit son caleçon couvert de nounours rouges.

Édouard se retourna. Au ralenti, presque comme dans un film. Il plaça ses mains sur ses fesse. Jess comprit qu'il voulait cacher son pantalon. Leurs regards se croisèrent. Impossible de sourire. A cet instant, c'était inenvisageable.
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Vos chaussures vont faire un bruit de pet, et tout le monde croira que c'est vous.
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J'ai rendez-vous au snack avec Flora. Tu sais ce qu'on dit : malheureuse en amour, heureuse en cellulite...
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Une fois dans la voiture, Jess eut aussitôt un nouveau problème. Quelque chose sentait très mauvais.

- N'evoque pas l'odeur, dit sa mère en mettant le contact.

- Ne parle pas comme ça devant lui ! protesta Jess d'un ton gêné.

- Ne te fais pas de moutron. Sa maîtrise de notre langue est si médiocre qu'elle frise l'abstinence.

- Pourquoi tu parles comme ça ? On se croirait au théâtre.

- Essentiellement, pour nous préserver d'une éventuelle compréhension de notr hôte quand à certain substantifs.

- D'accord mais utilise au moins un langage que je puisse comprendre ! grogna Jess.
(..)
- Tu as raison, fit sa mère. Parlons ourdou alors.

- Quoi ?

- Ourdou, un dialecte indien.
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L'heure de colle se passa plutôt bien. Jess réussit à remplir cinq pages en écrivant gros. Miss Dingle semblait préoccupée. Elle tentait visiblement de rédiger quelque chose, et elle n'arrêtait pas de froisser sa feuille. Peut-être qu'elle voulait passer une petite annonce de rencontre ...

Prof d'histoire, 38 ans mais en parrraissant 57, cheveux grrras, genoux cagneux, roule les R, cherrrche homme pourrr badminton et bagatelle.

Cela dit, si Jess avait dû rédiger une petite annonce, le résultat n'aurait pas été vraiment mieux.

Quinze ans, charmante mais cinglée, gros cul, oreilles en chou-fleur, cherche ... Cherche ... euh ... Ben Jones et sinon, une burqa pour cacher ses difformités.
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Quand Jess rendit son devoir, miss Jingle lui fit longuement la morale en disant qu'elle était intelligente, qu'elle pourrait bien faire si seulement elle voulait, qu'elle ne se donnait pas les moyens de réussir et que tous ses profs en étaient très tristes. Jess imagina réunis dans leur salle pour pleurer sur son sort. A croire Jingle, personne n'avait jamais à ce point compromis son avenir. En soi, c'était presque un exploit. "Dommage qu'il n'y ait pas de médaille pour résultats décevants, pensa Jess. Parce qu'elle serait pour moi".

-Sachez,Jess, continuait Jingle en fronçant les sourcils, que sous vos insolences, je ne doute pas qu'il y ait une élève sérrrieuse qui tente de bien fairrre. Pensez à combien vos parrrents serrraient fierrrs si vous rrréalisiez votrrre potentiel. Alors filez, mais attention, je vais attendre des signes de prrrogrès.

Jess acquiesça en essayant de prendre un air consterné et coupable, et quitta la salle.

Tout à coup, elle eut envie de voir son père. Si au moins il habitait dans la même ville ! Mais trois cents kilomètres, ça faisait loin pour passer dire bonjour après le lycée. Certes, il lui envoyait chaque jour un "horreurscope" délirant, il n'empêche qu'elle ne l'avait pas vu depuis des mois.

Les parents de Jess s'étaient séparés peu après sa naissance, sans doute à cause du choc dû à son apparition. D'après les photos, elle était aussi appétissante qu'un pudding de Noel moisi. Peut-être qu'ils se l'étaient mutuellement jetée à la figure ... En tout cas, peu de temps après son père était parti vivre en Cornouailles : le plus près possible de la mer sans avoir carrément les pieds dedans.

Fred Parsons était assis sur le muret devant le lycée, sa capuche sur la tête. Avec ses grands yeux, on aurait dit un hibou. Jess lui retira sa capuche. Ses longs cheveux emmêlés lui tombaient dans le cou. Quand on a les cheveux fins, il vaut mieux les avoir courts, mais Fred aimait cette allure de poète victorien, trouvant ça lui donnait l'air d'un intellectuel.

- Chez le coiffeur, tout de suite ! mugit Jess à la manière d'un sergent. (C'étaient ses premiers mots dès qu'elle voyait Fred.) Descends de ce mur, tiens toi droit, le regard vers l'horizon ! On dirait le Bossu de Notre-Dame !

- Miss Jess Jordan, l'accueillit Fred en retirant son casque walkman. Comment était l'heure de colle ? Agréable, j'espère. Jingle a-t-elle sorrrti l'arrrme suprrrême ?
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Le lendemain matin, Jess passa dix minutes supplémentaires sur ses sourcils. Annoncer à tout le lycée que Fred et elle n'étaient plus ensemble serait un mauvais moment à passer, et elle voulait être au top, même en l'absence de Fred. Ça semblait d'ailleurs bien commode qu'il soit à nouveau: tout le côté gênant d'annoncer aux gens qu'ils avaient cassé retombait sur elle. Comme d'habitude, il lui laissait les corvées. Mais pour l'instant, elle devait déjà survivre au petit-déjeuner. C'était devenu une véritable cérémonie depuis que son père était venu habiter chez elle. Il était du matin.
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Jess ne doutait pas qu'elle verrait enfin Fred à l'appel du début d'après-midi avec Miss Épine. Ils se reverraient pour la première fois depuis leur stupide engueulade dans le parc. Jess rêvait de se réconcilier avec lui.
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Jess fit le trajet jusqu’au lycée en courant presque. Fred était déjà là, grand et dégingandé dans sa parka. Il parlait à Mackenzie près de la grille.

– Fred ! le héla Jess. Je les ai !

Les garçons tournèrent la tête vers elle. Fred l’observait par-dessous sa capuche comme un animal craintif aux yeux gris mystérieux. Jess sourit. Fred était son animal sauvage préféré. Après le gorille, bien entendu.
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Elle chercha frénétiquement dans son sac, y dénichant une trousse de maquillage, un demi-trognon de pomme, une paire de chaussettes de rechange, un magazine people, quelques manuels scolaires mal assortis, trois stylos (dont deux hors service), les vestiges d’un sandwich au fromage préhistorique, deux papiers froissés garnis d’un chewing-gum usagé, une bouteille de Coca à moitié pleine qui avait commencé à fuir au fond du sac, mais pas de liste.
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Le problème, c’était qu’ils avaient déjà donné ses billets à Mackenzie.

À la récré, une foule se formait déjà, réclamant les tickets à grands cris, avec l’arrogante Jodie en tête de file. Enfin, ce n’était pas vraiment une file, mais plutôt une mêlée de rugby. Jodie arracha une poignée de billets des longs doigts mous de Fred.
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