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4/5 (sur 2 notes)

Né(e) : 1902
Mort(e) : 1981
Biographie :

http://classiques.uqac.ca/classiques/sung_nien_hsu/sung_nien_hsu_photo/sung_nien_hsu_photo.html

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Bibliographie de Sung-Nien Hsu   (1)Voir plus

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Sung-Nien Hsu
Il faut jouir de notre vie.

Yang Tchou dit :
« Cent ans sont la limite d’une vie humaine. Sur mille
personnes, pas une ne l’atteint. Si, par hasard, il en est une, de
ces cent ans, l’enfance et la vieillesse occupent la moitié ; le
sommeil de la nuit, le repos du jour, environ la moitié (de
l’autre moitié ) ; les maladies, tristesses, craintes, périls,
presque la moitié (de la moitié de l’autre moitié ). Et sur une
dizaine d’années qui restent, il n’y eut même pa s un moment
où l’homme jouit réellement de la béatitude, sans le moindre
souci ! Alors, pourquoi vit-on ? Et pour quel plaisir ? Pour le
bien-être, pour les plaisirs de l’ouïe et de la vue ? Mais on ne se
rassasie pas souvent de bien-être ; les yeux et les oreilles n’ont
pas que des plaisirs ! Récompenses ou châtiments, rites ou
justice vous poussent ou vous contraignent. Craintif ou
empressé, on convoite la vaine réputation actuelle ou la gloire
posthume ; même solitaire, on surveille attentivement ce qui se
passe, on réfléchit sur le bien ou le mal de chaque pensée ou
geste ! Ainsi laisse-t-on échapper, inutilisée, la joie du moment.
Quelle p.397 différence entre cette vie et celle d’un prisonnier,
bien gardé et les menottes aux mains ?
Les hommes de l’ ancien temps comprenaient que la vie est
une venue et la mort un retour momentanés. Aussi,
agissaient-ils selon leur coeur ; ils ne forçaient pas leurs goûts
naturels, ne dédaignaient pas la joie de l’instant, ne se laissaient
pas détourner par la souci du renom ; ils suivaient le penchant
de leur nature. Jouir tôt ou tard d’une bonne renommée, vivre
longtemps ou non, ne comptaient pas pour eux. (Lie tseu, chap.
Yang Tchou.)
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Sung-Nien Hsu
Le non-agir.

Dès que tout l’univers comprend que la beauté est belle, la
beauté devient laide ; dès que tout l’univers comprend que la
bonté est bonne, la bonté n’est plus bonne. Ainsi, l’ existence et
le néant se donnent mutuellement naissance ; la difficulté et la
facilité aboutissent tôt ou tard à la réussite ; en mettant une
chose ou une personne à côté d’une autre chose ou personne,
on distingue laquelle est plus haute, laquelle est moins haute ;
grandeur et petitesse s’accordent ; sons et chants
s’harmonisent ; ce qui marche devant est suivi de ce qui marche derrière. Le sage dirige le monde par le non-agir
et
l’éduque par le non-parler.

(Lao tseu, chap. 2.)
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Sung-Nien Hsu
J’ai rêvé de Li Po

Si nous séparait la mort, déjà diminuerait ma douleur,
Mais, séparés vivants, combien de fois mon coeur s’at triste !
Le climat de Kiang-ngan est humide et malsain ;
Vous, exilé, ne me donnez plus de vos nouvelles.
Vous m’apparaissez dans mon rêve,
comme si vous répondiez à l’appel de ma pensée ;
Cependant, j’ai peur qu’elle ne soit pas l’âme d’un vivant !
L’incertitude et la longueur de la route font que subsiste mon doute.
Votre âme vient de la forêt d’érables verdoyante et lointaine ;
Elle revient, alors qu’ici-bas tout retombe dans les ténèbres

Vous qui êtes retenu dans des liens
Comment pouvez-vous avoir des ailes et venir à moi ?
La lune inclinée argente ma chambre,
Il me semble qu’elle éclaire vraiment votre visage.
L’eau des fleuves est profonde, immenses sont les vagues.
Ami ! prenez garde aux monstres aquatiques !

Les nuages flottants errent toute la journée ;
Il y a longtemps que n’est pas revenu le voyageur.
Voilà trois nuits que je rêve de vous ;
Chaque fois, j’aperçois bien vos sentiments
Vous hésitez à me dire adieu.
Vous énumérez les obstacles de la route ;
De nombreuses tempêtes tournoient sur le lac et les fleuves,
Vous craignez que votre bateau ne périsse.
Au seuil de ma porte, vous passez votre main dans vos cheveux
blancs
Comme si une tristesse profonde fendait votre coeur.
Hélas ! hélas ! les riches et les grands encombrent la capitale,
Seul cet homme est infortuné ;

Comment peut-on croire à l’équité du Destin ?
Vous allez vieillir, éprouver des peines !
Après dix mille. cent mille automnes,
L’inutile immortalité sera votre compensation !

TOU FOU (Tou Tseu-mei )
Poème composé en 761.
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Sung-Nien Hsu
Je suis déjà loin de mon pays natal,
je suis content de voir des choses qui nous ressemblent ;
comment puis-je trouver cette comparaison ?
Je m’assieds au bord du, fleuve et songe à vous.
Nous sommes des nuées qui, une fois sorties des monts et des
fleuves, forment les nuages,
mais l’aquilon les divise ;
séparées en deux, elles flottent solitaires.
Cependant le moment viendra où cessera le vent.,
les nuages solitaires pourront s’unir ;
aussi prenons soin de notre corps et de notre âme,
soit que la fortune nous sourie, soit que l’infortune nous
accable !

PO KIU-YI (Po Lo-tien ).
772-846
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Secours mirifique et réalité.

La famille de Tchouang Tcheou est pauvre. Aussi ce
dernier va-t-il solliciter l’aide du duc Kien ho.
— Entendu, dit le duc, je vais bientôt recevoir de l’ar gent
de la ville et je vous prêterai alors trois cents pièces d’or :
qu’en dites-vous ?
Visiblement mécontent, Tchouang Tcheou réplique :
— Je suis venu hier. Au milieu du chemin, j’entendis des
appels. Je regardai tout autour de moi : je vis une carpe étendue
à terre dans un sillon tracé par la roue d’une voiture.
« — Viens, carpe ! que fais-tu là ? lui dis-je.
« — La Mer Orientale est ma cité. Avez-vous, pour me
sauver, un boisseau ou un dixième de boisseau d’eau ?
« — Entendu, lui dis-je. Je voyagerai bientôt dans le Sud et
serai l’hôte des pays de Wou 1 et de Yue
2 ; alors je soulèverai
l’eau du Si kiang 3 pour venir à ta rencontre ; qu’en dis-tu ?
« Visiblement mécontente, la carpe répondit
« — J’ai quitté mon habituelle contrée, je tombe ici, dans
cet endroit inhospitalier. Avec un boisseau ou un dixième de
boisseau d’eau, je vivrais. Vous me promettez trop, mieux vaut
revenir me chercher dans une boutique de poissons secs ! »
(Chap. Wai wou, dans Tchouang tseu.)
TCHOUANG TCHEOU 4

1 Kiang-sou.
2 Tché-kiang.
3 Fleuve dans le Kouang-si et le Kouang-tong.
4 380 ?-320 ? D’après l’étude de M. Chen Yen -ping (Selections from Chuang Tzu ; Student’s
Chinese Classics Series, Commercial Press, Chang-hai), Tchouang tseu, alias Tchouang
Tcheou, serait mort « au plus tôt aux environs de 280 av. J.-C. ». C’est également une
hypothèse.
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Sung-Nien Hsu
Description de la Rivière Serpentante, pour inviter un ermite.

Aux quatre coins de la montagne, les pins se dressent,
augustes ;
dans la montagne, les sources limpides sortent des grottes
laiteuses.
La Rivière serpente dans le vallon,
avec ses eaux et la résine de ses pins les cultivateurs fertilisent
les champs.
Les champs arrosés et fécondés y gagnent une grande richesse ;
le riz y pousse comme les joncs et, plus tard, ses grains sont
longs et magnifiques.
Le bouillon de ce riz a la couleur de l’ivoire ;
avec ce riz on fabrique aussi une liqueur merveilleuse ;
cette liqueur, une fois réchauffée, répand l’arôme de la résine
des pins.
Quel est donc l’âge de ce vieil lard qui habite près de la
rivière ?
Son fils aîné a des cheveux blancs, et ses petits-fils marient leur
fille !
A ceux qui l’interrogent, il répond qu’il ne mange que le riz de
ces champs nourris de la résine des pins,
ne connaît ni ordonnances ni remèdes.
Maintenant, je veux être ce vieillard de la rivière ;
Ne craignez pas, cher ami, l’ombre altière de la montagne et la
solitude de l’endroit,
jadis, l’immortel Ko 1 a séjourné sur le mont Lou-feou 2.

YUAN KIE (Yuan Ts’e -chan 3).
1 Ko Hong, duc de Kouan-nei, sous le règne de Yuan ti (317-322), des Tsin, devint, dit-on,
immortel.
2 Mont célèbre par sa beauté dans la ville de Tseng-tch’eng (province de Ko uang-tong).
3 723-772.

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Sung-Nien Hsu
En automne, j’ai passé la nuit tout seul.

La lune au-dessus de la montagne brille comme une bougie,
De temps à autre, le vent ou le givre agite les branches de
bambous.
A minuit, trompés par la lueur argentée, les oiseaux surpris
gazouillent,
Tandis que derrière la fenêtre, seul, j’ai passé la nuit.

WEI YIN-WOU (Wei Sou-tcheou).740-830.
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Sung-Nien Hsu
En compagnie, je bois du vin tout en contemplant les pivoines.

Aujourd’hui, je bois devant les fleurs,
Je viderais bien plusieurs coupes et me laisserais griser,
Cependant je crains d’entendre les fleurs me dire :
« Nous ne nous épanouissons pas pour les vieillards ! »


LIEOU YU-SI (Lieou Mong-te
1 772-842.
1).
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Sung-Nien Hsu
Les Chinois considèrent le chiffre « neuf » comme le chiffre du principe Yang (Mâle) ; ce
dernier s’oppose au principe Yin (Femelle). Le neuf de la neuvième lune (octobre ou
novembre), contenant deux fois neuf, est donc le jour du Double Yang. Le magicien Pi
Tch’ang -fang qui vécut sous les Han Orientaux (25 av. J.-C-219), conseilla à un certain
Houan King de passer le jour du Double Yang au sommet de la montagne, en portant dans un
sac rouge des fleurs de cornouiller pour éviter le malheur qui allait éprouver sa famille. Houan
King suivit le conseil, et, dès son retour, grande fut sa surprise en voyant les volailles et son
chien morts mystérieusement. Depuis, ce jour devint une fête pendent laquelle on boit du vin
contenant des fleurs de chrysanthèmes. Ce vin possède, dit-on, la vertu de prolonger la vie
humaine.
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Sung-Nien Hsu
Dans ma maison des champs, à Wang-tch’ouan .
,
pendant le temps pluvieux.
Les pluies se succèdent sans trêve, dans la forêt déserte, la
fumée de la ferme s’élève avec peine ;
Je fais bouillir les herbes et cuire le millet que je rapporte du
terrain de l’est, nouvellement défriché
Les hérons blancs survolent les champs inondés ;
dans le bois touffu, estival, chantonnent les loriots jaunes.
Vivant dans la montagne, je suis accoutumé au silence ; le
matin, je contemple les ketmies,

Et le soir, près de ma salle tranquille que dominent les pins, je
cueille les hélianthes humectés par la rosée.
Puisque les vieux campagnards ont fini de se disputer les
places pour les repas,
Pourquoi les mouettes hésitent-elles à revenir .

WANG WEI
699-759.
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