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Citations de Susan Fletcher (430)


Je ne me suis pas arrêtée. C'est seulement arrivée sur l'autre face de la corniche que j'ai fait halte, car j'entendais des voix des Lowlands. Dans la neige, j'entendais des voix d'hommes. J'ai cligné des yeux. Pensé cache-toi. Deux habits-rouges grimpaient le col et s'approchaient, alors je me suis tapie. J'ai creusé une congère avec mes mains, me suis enfouie dans le trou et plaqué les mains sur la bouche pour museler mon souffle haché tandis qu'ils passaient devant moi. Ils se hâtaient. Un d'eux a dit je ne veux pas prendre part à ça ! Non ! Je ne peux pas... et l'autre a répondu c'est contraire à toutes les lois que je connais ! Et ils étaient aussi tourmentés que moi, ces deux hommes qui s'échappaient.
Ils se sont éloignés. Et j'ai pensé vas-y vite ! Cours ! Cours ! Je suis sortie de mon trou, et tandis que je descendais vers le glen j'ai trébuché, ce qui m'a fait tomber, rouler sur la pente comme une pierre, j'avais mal et je me sentais impuissante mais c'était une descente rapide, tout ce que je voulais. Puis j'ai couru vers l'ouest pour pénétrer dans le glen, par le même chemin que la première fois, une nuit silencieuse au clair de lune, et en atteignant le Mélange des eaux qui étaient gelées et d'un bleu luisant, j'ai regardé la vallée et vu une splendeur. Tout était blanc. Tout se taisait et brillait.
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Ce que je ne sais pas bien non plus, c’est comment on montre son amour, car j’ai rarement eu l’occasion de le faire. Mais, c’est ce genre d’attentions que les gens se rappellent pieusement, cela, je le sais. P 90
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Il y a des moments qui deviennent importants dans notre vie. - des moments fondateurs, puissants. Parfois ils se produisent si discrètement qu'ils passent sans qu'on les remarque, de sorte qu'on ne se rend compte qu'après coup, en se retournant, qu'ils ont tout changé ; parfois nous les prenons exactement pour ce qu'ils sont.
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Je suis faite pour certains endroits, comme vous savez. Me MacIain m'a demandé ''pour quoi es-tu prête à sacrifier la vie ?'' et je n'ai pas répondu. Mais tandis que je le recousais, j'aurais pu dire ''pour ce monde'', je pense. Pour de la bonté. Pour les moments simples, quotidiens que nous cessons de voir alors qu'il ne faudrait pas, une marmite où l'eau bout, ou une fleur plus ouverte que le jour d'avant. Parce que j'aime vraiment ces moments-là.
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Combien de temps, quelqu'un peut-il vivre de ce qu'il ne veut pas ? Ou vivre de ce qui le rend malheureux ?
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Parlez d'eux. Parlez de ceux qui sont morts. Parlez de toux ceux qui ont péri tout au long de l'histoire du monde, de ses guerres, et du temps jadis. Parlez de ceux qui ont été tués à Glencoe dans la neige - pas de leur mort mais de leur vie, avant.
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Les petits moments, monsieur, c'est ça qui peut changer un monde.
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La dernière exécution d’une prétendue sorcière en Grande-Bretagne eut lieu en l’an 1727. Le Witchcraft Act de 1735 mit fin à la peur et aux persécutions qui sévissaient depuis des lustres. On estime que durant les trois siècles précédents, ce sont plus de cent mille femmes – pour la plupart instruites, indépendantes, âgées ou ayant leur franc-parler – qui furent traduites en justice, accusées de sorcellerie. La torture était couramment pratiquée pour obtenir des aveux. En Europe, le nombre de ces meurtres se monte à quarante mille.
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...peut-être un mari voit-il sa femme comme un insulaire voit la mer, si souvent qu'il finit par ne plus remarquer son éclat.
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C'est Corrag. Cor-rag. Nul autre nom que celui-là. Ma mère se nommait Cora Monsieur. Mais le plus souvent on l'appelait hag, gueuse, alors elle a réuni les deux comme des brindilles dans la flamme pour faire mon nom à moi. Elle était comme ça. Narquoise.
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Je vois de la bonté dans la plupart des gens, car ils en ont au moins un peu, le plus souvent. Mais la sienne était difficile à voir.
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On n'échappe pas aux rêves, et on ne peut pas les laisser sur les draps de son lit quand on se réveille. On peut essayer. mais ils vous suivent à pas feutrés. Ils respirent, et vous le sentez. Et cela fait peur [...]. Ils ne contiennent ni baume ni douceur. Les rêves, si inoffensifs qu'ils paraissent, donnent un sentiment de malaise, quand on se les remémore. On se retourne pour les voir. On en sent les abîmes.
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Le chagrin change les choses plus qu'on ne l'imagine. Toute certitude disparaît. Tout ce qui est fort cesse de l'être.
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(Le seigneur de Stair, initiateur du massacre) m’a traitée de caillou dans la botte, mais il a aussi dit tu as dû en voir, des choses, à travers tes longs cils…D’une voix douce. Comme s’il était mon ami, qu’il n’a jamais été.
C’est pourquoi il m’envoie au bûcher, je crois.
Débarrassons-nous de celle qui a tout vu. Celle qui a sauvé des gens et fait échouer le plan. Celle qui se souvient de tout.
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Vous le voyez cet endroit ? Avec le regard de votre esprit qui est notre regard le plus perçant ? Une vallée tellement étroite, aux flancs tellement escarpés que c’est comme si on entrait au fond d’une main à moitié fermée. certains disaient que ça leur faisait peur, comme un poing en rocher. Certains disaient que les montagnes paraissaient si hautes qu’elles pouvaient s’écrouler et écraser un homme. Mais moi je n’ai jamais eu cette sensation. A Glencoe j’ai ressenti de la douceur. C’était une main entrouverte où je pouvais me blottir et qui me protégerait.
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Et quelle vie fut la sienne… Je me demande si je ne l’envie pas, en partie. Quand avons-nous cueilli des baies sur leurs buissons, et savouré ces baies ? Pour ma part, ce souvenir remonte à mon enfance. Et avons-nous jamais bu en penchant vers l’eau de la manière d’un chat ? Ce doit être sous l’effet du whisky que j’écris cela. Mais elle a donné à manger à un cerf dans sa main nue, Jane – une pomme pourrie, mais le cerf y a planté ses dents, l’a prise, et tandis qu’elle narrait cet épisode mon cœur disait oui ! Et l’enviait. Jamais je ne me suis tenu immobile dans un marécage, ni n’ai entendu une chouette hululer.
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C’est ça une cicatrice : la preuve qu’on a vécu un événement qui mérite un récit.
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Quand même j'ai un réconfort. Il est petit, mais je l'ai, ce réconfort, je me le chuchote au creux de mes mains. Des gens sont en vie grâce à moi. C'est vrai. Il sont en vie parce que je les ai sauvés, parce que j'ai écouté la voix de mon âme, la chanson de mes os, les paroles de la terre.J'ai écouté mes entrailles, mon ventre, ma poitrine. Mon instinct.
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Gormshuil a dit 𝘵𝘶 𝘷𝘦𝘶𝘹 𝘭𝘦 𝘥𝘰𝘯 𝘥𝘦 𝘥𝘰𝘶𝘣𝘭𝘦 𝘷𝘶𝘦 ? 𝘓’𝘢𝘱𝘱𝘳𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 ? 𝘗𝘦𝘵𝘪𝘵𝘦 𝘤𝘳é𝘢𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘱𝘦𝘶 𝘧𝘰𝘭𝘭𝘦... 𝘛𝘶 𝘭’𝘢𝘴 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘦𝘶.
Elle disait vrai. Je l’avais. Agenouillée là, je l’ai compris. Je l’avais toujours eu, comme nous tous, comme tous les gens venus au monde avec un cœur ont le don de double vue car c’est la voix du coeur. C’est la chanson de l’âme. Je l’ai reçu de chaque ciel étoilé, de chaque abeille qui se cognait contre moi en s’envolant hors d’une fleur. Je l’ai reçu de la bonté, la mienne et celle des autres. Je l’ai reçu de mes poils qui se dressaient quand j’entendais un clan chanter autour du feu, de mes yeux remplis de larmes devant des choses belles et simples. Car c’est en ces moments-là que le coeur parle. Il dit 𝘰𝘶𝘪 ! ou 𝘭𝘶𝘪 ! ou à 𝘨𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦 ou à 𝘥𝘳𝘰𝘪𝘵𝘦. Ou 𝘤𝘰𝘶𝘳𝘴.
Nous l’avons tous, ce don. Mais je crois que les gens comme nous - solitaires, épris du monde bouillonnant - entendent mieux leur cœur. Nous entendons son souffle, sentons ses mouvements. Nous voyons ce qu’il entrevoit.
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Voilà une chose dont il est sûr : c’est difficile de garder un secret, ici. Quand il se passe quelque chose, l’île le sent. Si un chat tue un oiseau dans la matinée, des plumes auront volé dans chaque maison à la nuit tombée
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