AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.5/5 (sur 7 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Budapest , le 18/07/1939
Biographie :

Susan Rubin Suleiman est professeur de civilisation française et de littérature comparée à l'Université d'Harvard. Elle est titulaire d'un Ph. D. et in M. A. d' Harvard et d'un Ba de Barnard College. Elle a conduit une recherche sur le sujet “The Holocaust in Heritage: Irene Némirovsky, Her Daughters, and the ‘Jewish Question’ in France.”

Source : http://www.ushmm.org/research/center/fellowship/fellows/fellow.php?year=2009&content=suleiman
Ajouter des informations
Bibliographie de Susan Rubin Suleiman   (4)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Toutes ces femmes étaient de familles juives profondément laïques (ndl j'aurais écrit athées) même si dans bien des cas, leurs grands-parents, voire leurs parents, étaient des Juifs pratiquant. La sécularisation rapide qui fit que les enfants et petits-enfants des Juifs orthodoxes yiddishophones prirent leurs distances avec toute espèce de pratique religieuse, alors même qu'ils s'élevaient socialement et économiquement dans le monde, est un phénomène qui fascina Némirovsky et dont elle traita de diverses manières dans nombre de ses livres. Le phénomène préoccupa aussi d'autres auteurs juifs de l'époque dont Walter Benjamin et Hannah Arendt qui y consacra des pages pénétrantes dans plusieurs de ses ouvrages ; il fascina également Kafka qui avaient douloureusement conscience des déconnexions et des identités fracturées qui en résultaient. Ainsi qu'il l'écrivit à son ami Max Brod, dans une lettre souvent citée de 21921, décrivant sa situation et celle d'autres intellectuels juifs de sa génération, "leurs pattes de derrière collaient au judaïsme du père et leurs pattes de devant ne trouvaient pas de nouveau sol".

pages 84/85
Commenter  J’apprécie          430
En décembre, à son grand soulagement, Horace de Carbuccia acceptera de la publier sous pseudonyme. Dans les notes de son édition des Œuvres Complètes, Olivier Philipponnat écrit qu'avant "Gringoire", elle tenta sa chance auprès d'"Aujourd'hui", journal pétainiste de Paris qui refusa la novelle qu'elle avait envoyée. Il cite la lettre où elle appelle Carbuccia à l'aide. Si le passage qu'il reproduit est en réalité d'une lettre plus tardive, le fait est que Carbuccia la fit paraître même après les lois d'exclusion d'octobre 1940. Au cours des dix-huit mois suivants, jusqu'en février 1942, "Gringoire" publia huit de ces nouvelles et la totalité des "Biens de ce monde" en feuilleton - tantôt sous la signature de Pierre Nérey (son premier pseudonyme, du temps où elle avait vingt ans) tantôt, simplement, en signant "une jeune femme". Lire ces textes sur le microfilm du journal est une expérience qui donne à réfléchir, car chaque livraison où paraît son œuvre - en fait chaque numéro à cette époque - contient des diatribes contre les Juifs, de Henri Beraud et d'autres, ainsi que de grossières caricatures antisémites. Les Juifs étrangers sont les plus pris pour cible, mais pour un Béraud, Léon Blum est un "Juif étranger", le "malheur de la France" (1er mai 1941). Le 9 mai 1941, le feuilleton des "Biens de ce monde" occupe la même page qu'une grande publicité pour l'hebdomadaire nazi de Paris, "Signal".
On est plus songeur encore quand on se rend compte que "Gringoire" était loin d'être ce qui se faisait de pire en matière de journalisme antisémite à cette époque. Pour ce qui est de la brutalité et de la haine, il était largement surpassé par des organes doctrinaux collaborationnistes comme "La Gerbe", "Au pilori", "Je suis partout" et d'autres. En comparaison des diatribes meurtrières d'idéologues comme Brasillach, Rebatet, Céline, Henri (dit Henry) Coston ou Pierre-Antoine Cousteau, les vitupérations de Béraud étaient peut-être simplement "ordinaires". La triste vérité est que dans la France du début des années 1940 ne pouvait paraître aucun journal désapprouvant un tant soit peu les décrets de Vichy ou son antisémitisme institutionnalisé. Ce n'est guère surprenant, puisque même les experts juridiques et le Conseil d'Etat examinèrent en détail les lois antijuives sans rient trouver à redire à leur légitimité!

pages 155/156
Commenter  J’apprécie          192
Introduction rédigée par l'auteure n Rubin Suleiman - Page 19

"Rien n'indique qu'elle ait été fasciste mais, comme le rapporte Ruth Franklin dans l'essai définitif paru en 2008 dans The New Republic, Némirovsky véhicula "les stéréotypes antisémites les plus sordides".

Certes, ces accusations ne sont pas restées sans réponses. Sandra Smith et Olivier Philipponnat ont défendu Némirovsky comme de nombreux lecteurs anonymes. D'autres, ce qui n'a rien non plus d'étonnant, ont pris le parti des accusateurs, attisant l'exaspération de part et d'autre tandis que le débat menaçait de tourner à la foire d'empoigne. Je parle d'expérience, pour avoir moi-même participé à un forum avec Franklin au Museum of Jewish Heritage de New York en décembre 2008. Quand elle reprit sa thèse sur l'antisémitisme des romans de Némirovsky, je répliquai qu'il fallait se montrer plus généreux en lisant ces œuvres. En définitive, le débat se résumait "à comment lire Némirovsky" à la fois comme individu et comme romancière. Le plus surprenant, peut-être, dans cette soirée, fut de constater combien cette question déchaînait de passion, voire de colère. Pourquoi des lecteurs raisonnables peuvent débattre avec tant de passion de la prétendue haine de soi (ou non) d'un auteur juif mort depuis près de trois quarts de siècle est en soi un sujet qui mérite discussion.

Olivier Philipponat a aussi écrit une bio d'Irène Nemirowsky ave Patrick Lienhardt. Olivier Philipponat est devenu très amie avec Denise Epstein. Pour celles et ceux qui auraient lu Un paysage de Cendres d'Elisabeth Gille, cette dernière était la plus jeune des filles du couple Epstein.
Commenter  J’apprécie          192

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Susan Rubin Suleiman (10)Voir plus

Quiz Voir plus

Le jeu des je, en chansons (1)

Qui chante : " J'ai 10 ans" ?

Jacques Brel
Thomas Dutronc
S. Gainsbourg/J. Birkin
Maxime Le Forestier
Renaud
Alain Souchon

13 questions
35 lecteurs ont répondu
Thèmes : chanteur , musique , chanson française , nostalgieCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}