exil 13
Errer
J'avais une maison, un mari, une famille. Le mari n'étant plus, la maison n'était plus un abri. Je me suis exilée volontairement, en répondant positivement à toutes les invitations faites à l'écrivain que j'étais. (...)
Après la mort de Jacques, pour me perdre encore plus, pour m'évader de la maison vide, j'ai accepté toutes les invitations en bibliothèque ou dans des classes, les rencontres dans les lycées ou les Instituts français à l'étranger, les Alliances françaises, où que ce soit. Mais au lieu d'échapper à ma maison en deuil, j'ai multiplié les retours douloureux. (p. 212)