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Citations de Suzanne Martel (21)


Lorsque le petit garçon a surgi au débarcadère, frottant ses yeux endormis et traînant en laisse un chiot aussi large que long, Jeanne a vu la figure de Simon se durcir. Elle a deviné l'interdiction qui pointait, dictée par la prudence. Avec un courage tout neuf, elle tint tête à l'autorité, elle qui avait été élevée dans la soumission. Empruntant la tactique préférée de Thérèse de Bretonville, elle lança un flot de commandements dans toutes les directions.
-Nicolas, as-tu bien remercié le capitaine pour son cadeau ? Garde le chien près de toi. Gansagonas, montrez-lui comment faire taire l'animal si c'est nécessaire. Viens près de moi, Isabelle. Tu verras le chien ce soir. Mathurin, mon sac de médicaments est-il dans le canot ? Bon, alors nous pouvons partir. Au revoir, capitaine.
Elle se faufila à sa place et attendit les événements. Simon, la tête dans le dos, la regardait, la bouche ouverte. Un profond ébahissement se lisait sur ses traits.
Puis il haussa les épaules, leva son aviron et le canot glissa sur l'eau pendant que de la rive, Hubert, convulsé de joie, leur envoyait la main.
Jeanne savourait son triomphe lorsque son époux se retourna de nouveau.
-Dieu me préserve, maugréa-t-il à mi-voix, j'ai épousé une mégère.
-Et moi un despote, rétorqua la rebelle avec feu.
Simon se remit à sa tâche, et après quelques minutes, Jeanne constata que les épaules du rameur étaient agitées de soubresauts. La tête renversée en arrière, le sieur de Rouville riait avec abandon. La jeune femme fut entraînée par cette gaiété communicative, et tous deux s'amusèrent longtemps, unis par une amitié toute neuve.
À l'arrière du canot, la Patte, sa bouche édentée ouverte dans un large sourire, se tourna vers sa droite.
À quelques pieds de lui, le canot du Rouquin glissait parallèlement. Les deux coureurs des bois échangèrent un regard significatif. Il y avait longtemps qu'on avait entendu rire le seigneur. Ce sera un bon hiver.
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Tu escalades bien pour ton âge.
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-Tu escalades bien, pour ton âge.
Simon s'arrête net, et la contemple à ses pieds. Il proteste:
-Pour mon âge ? Me prends-tu pour ton ancêtre ?
Candide, Jeanne se laisse emporter une fois de plus par sa langue indiscrète.
Elle affirme avec conviction:
-Ce ne sont pas tous les hommes de quarante ans qui grimpent aussi vite.
-Quarante ans ?
De saisissement, Simon se laisse glisser à califourchon sur une branche. Il répète, incrédule:
-Quarante ans ? Où as-tu appris que j'avais quarante ans ?
Jeanne regrette sa remarque. Trop tard, elle constate qu'elle a dû le blesser. Elle s'était pourtant bien juré de ne jamais faire allusion à leur différence d'âge. Penché vers elle, Rouville insiste:
-Qui t'a dit ça ?
-Mais, c'est le Rouquin. Il n'a pas dit ça précisément, mais il a raconté que tu contruisais des forts en 1665 et que tu étais capitaine. Hubert de Bretonville est capitaine, et il a plus de quarante ans. Alors... j'ai calculé... j'ai cru...
Confuse, elle bafouille et se tait.
D'un bond de chat, Simon saute près d'elle. Il la regarde, tête penchée, les poings sur les hanches.
-Madame fait de savants calculs. Madame tire des conclusions. J'étais capitaine dans la milice canadienne, non dans l'armée. Et en Nouvelle-France, on n'est pas très âgé quand les responsabilités nous sont imposées. Je suis vieux, c'est vrai, plus vieux que toi. J'ai trente-deux ans, et non pas quarante.
Il se détourne dignement et s'éloigne à grandes enjambées, poursuivi par Jeanne et les enfants. Ils l'entendent marmonner de temps en temps:
-Quarante ans. Un vieux mari. Bah !
Pour la centième et non la dernière fois de sa vie, l'orpheline résolut de tenir sa langue et de la tourner un grand nombre de fois dans sa bouche avant de parler.
Tout de même, elle est bien heureuse de s'être trompée dans ses calculs. Simon est beaucoup plus jeune qu'elle ne le croyait. Cela veut dire qu'ils seront ensemble plus longtemps. Il faudra qu'elle lui dise cela, à l'oreille, ce soir.
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Premièrement, Jeanne est une jeune femme courageuse, qui était fille du Roy ce qui signifie qu’elle partirait pour la Nouvelle-France pour marier un homme et fondé une famille. Les choses ne se sont pas passées comme prévu. Une très bonne amie de Jeanne, Marie, est tombée amoureuse d’un jeune homme durant le voyage où elle devait aller rejoindre l’homme qu’elle devait épouser, Simon. Jeanne, ne voulant pour rien au monde détruire le rêve de Marie décide de se faire passer pour elle et épouser le mari choisi pour Marie. Connaissez-vous une personne avec un cœur aussi grand que le sien?

Deuxièmement, les personnages sont très attachants, leurs aventures nous intéressent de plus en plus au cours de l’histoire. L’histoire d’amour entre Jeanne et Simon nous surprend beaucoup, elle est magnifique. Simon s’avère être l’homme parfait pour Jeanne. «Ton cousin, Simon de Rouville, est exactement le mari qu’il me fallait.»p.120 dernier chapitre. Ce récit nous transporte littéralement au 17ème siècle. Pour conclure, ce livre est rempli de bouleversement à couper le souffle. Il vous fera vivre la vie d’une fille du Roy pas comme les autres.
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Je cherchais, parmi les bourgeois qui attendaient à l'écart, le monsieur bedonnant et âgé qui répondrait à l'image que je m'étais faite, depuis la première lecture de sa lettre, de ton futur mari.
Un homme grand et mince s'est avancé, vêtu de la chemise à franges des coureurs des bois. Il s'est appuyé sur sa longue carabine et m'a regardée longuement, en silence. Le soleil couchant m'empêchait de voir son visage et éclairait le mien que je sentais déjà rougissant. Pour un fiancé, il ne me parut pas galant. Peut-être était-il déçu ? J'avais juste eu le temps de poser au hasard, probablement de travers, une coiffe sur mes cheveux ébouriffés. La vie de camp n'est pas propice à la coquetterie.
Pourtant, une phrase aimable ne coûte rien, ni un mot de bienvenue. Le sieur de Rouville a dit brusquement: «Je vous verrai ce soir à Bon-Secours», et, tournant les talons, il s'en alla discuter avec un des Hurons qui nous accompagnait. Il parlait avec des gestes autoritaires, et les autres semblaient le craindre.
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Est-ce ainsi qu'on se sent quand on part pour la guerre? Excité, tendu. Mais en même temps, dans une chambre secrète au fond de son âme, on attend, enveloppé d'un grand silence? Préparé, mais jamais complètement prêt? Espérant sans oser faire de projets. Cela prend-il un genre de courage spécial pour être un soldat sans peur? Ces hommes tremblent-ils comme elle, avec un sourire au coin des lèvres?
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Commençons par résumer cette belle histoire. Le personnage principal du roman est Jeanne, une orpheline de dix-huit ans qui vit dans un couvent depuis son jeune âge. Un beau jour, elle reçoit une lettre pour devenir une fille du Roy et pour partir pour la Nouvelle-France. Elle marie Simon de Rouville, un coureur des bois à qui la première femme et un fils sont morts dans une attaque iroquoise. Au début, elle le trouve dur et méchant, mais après, elle découvre son amour pour lui et ils vivent plusieurs aventures ensembles. Un personnage que je trouve très attachant est Jeanne, car elle veut du bien à tout le monde, et elle aime aider les autres. De plus, elle a une très grande imagination et elle est confiante. Elle sait se gâter avec ce qu’elle a. Dernièrement, elle est pacifique et elle sait se défendre quand il le faut.
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En premier lieu, le livre est éducatif. Il permet d’apprendre plus le passé et surtout sur la vie d’une jeune fille dans son temps. Cependant, intéressant pour les enseignants, mais endormant pour les élèves. L’histoire est lente par la faute qu’il y a trop de détails et d’explications malgré, le sujet du livre est intéressant. Toutefois, les parents de cette jeune fille meurent et fut disciplinée par son grand-père, un braconnier. Elle, qui s’en alla en Nouvelle-France pour vivre dans ce pays.
Deuxième lieu, Jeanne est le personnage principal. Elle a fait preuve de beaucoup de courage en changeant de place avec Marie Du Voyer. La vie dont elle rêvait le début avec son mari, Simon de Rouville, ne s’est pas déroulée comme elle l’a voulu, mais à la fin son rêve se réalise. « Ton cousin de Rouville est exactement la mari qu’il me fallait, tout le contraire de l’idéal dont nous rêvions autrefois ». Citation tirée de la lettre que Jeanne écrivait à Marie. Cette lettre démontre qu’elle est à présent ravie d’être avec Rouville, de plus ils ont un troisième enfant, nommé Honorine.
Pour conclure, ce livre est captivant avec beaucoup de détails en nous précisant chaque événement.
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Roman historique
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Moqueuse, Jeanne esquisse une révérence et murmure "Bien, Monseigneur." Puis en incorrigible gamine, elle tire la langue au large dos qui lui fait face.
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Tu escalades bien, pour ton âge.
Simon s'arrête net, et la contemple à ses pieds. Il proteste:
-Pour mon âge ? Me prends-tu pour ton ancêtre ?

Candide, Jeanne se laisse emporter une fois de plus par sa langue indiscrète.
Elle affirme avec conviction:

-Ce ne sont pas tous les hommes de quarante ans qui grimpent aussi vite.

-Quarante ans ?

De saisissement, Simon se laisse glisser à califourchon sur une branche. Il répète, incrédule:
-Quarante ans ? Où as-tu appris que j'avais quarante ans ?

Jeanne regrette sa remarque. Trop tard, elle constate qu'elle a dû le blesser. Elle s'était pourtant bien juré de ne jamais faire allusion à leur différence d'âge. Penché vers elle, Rouville insiste:
-Qui t'a dit ça ?
-Mais, c'est le Rouquin. Il n'a pas dit ça précisément, mais il a raconté que tu contruisais des forts en 1665 et que tu étais capitaine. Hubert de Bretonville est capitaine, et il a plus de quarante ans. Alors... j'ai calculé... j'ai cru...

Confuse, elle bafouille et se tait.
D'un bond de chat, Simon saute près d'elle. Il la regarde, tête penchée, les poings sur les hanches.
-Madame fait de savants calculs. Madame tire des conclusions. J'étais capitaine dans la milice canadienne, non dans l'armée. Et en Nouvelle-France, on n'est pas très âgé quand les responsabilités nous sont imposées. Je suis vieux, c'est vrai, plus vieux que toi. J'ai trente-deux ans, et non pas quarante.

Il se détourne dignement et s'éloigne à grandes enjambées, poursuivi par Jeanne et les enfants. Ils l'entendent marmonner de temps en temps:

-Quarante ans. Un vieux mari. Bah !

Pour la centième et non la dernière fois de sa vie, l'orpheline résolut de tenir sa langue et de la tourner un grand nombre de fois dans sa bouche avant de parler.

Tout de même, elle est bien heureuse de s'être trompée dans ses calculs. Simon est beaucoup plus jeune qu'elle ne le croyait. Cela veut dire qu'ils seront ensemble plus longtemps. Il faudra qu'elle lui dise cela, à l'oreille, ce soir.
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Pour commencer, nous nous trouvons au 17e siècle à Troyes avec une jeune femme de 18 ans qui vient d’apprendre qu’elle devient fille du Roy. Durant tout le roman, vous pourrez découvrir les talents cachés de Jeanne. Vous aurez aussi la chance de comprendre le mode de vie des personnes vivant en Nouvelle-France, les hivers rudes, les forêts remplies d’Iroquois et les voyages en canots. L’auteur, Suzanne Martel, vous surprendra en racontant comment Jeanne fait pour s’habituer à sa nouvelle vie avec son mari. Vers la fin du livre, vous pourrez comprendre combien les attaques d’Indiens de la forêt peuvent être effrayantes. Sans oublier qu’après avoir appris toutes ces choses intéressantes vous ferez la connaissance de personnes charmantes.

Pour finir, parlons de Jeanne le personnage principal. Durant tout le livre, vous découvrirez comment elle est attentionnée envers les gens et comment elle se débrouille bien durant des périodes difficiles ou pour établir une amitié en des personnes. Par exemple, quand elle se fait enlever sa fille adoptive au chapitre 29 elle pense : «Si c’est la loquacité qui doit sauver Isabelle, rien n’arrêtera le flot des paroles de sa mère.» (p.191). Cet extrait prouve que sa famille compte beaucoup pour elle et qu’elle s’en occupe bien. Les sacrifices qu’elle fera prouve aussi combien elle veut le bien des personnes qui l’entourent. Finalement, je pense que vous devriez lire ce livre pour pouvoir premièrement comprendre le mode de vie du 17e siècle en Nouvelle-France et deuxièmement pour pouvoir faire la connaissance de personnages touchants et attachants.
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Tout d'abord, Jeanne est partie de Troie pour devenir une fille du Roy devant aller épouser un colon en Nouvelle-France. Elle épouse en fait un parfait inconnu, le sieur de Rouville, à la place de son amie Marie, qui était tombée en amour avec un lieutenant du bateau, lors du voyage. Au début, elle n’apprécie pas son mari, mais après elle ne peut se passer de lui. Elle découvre aussi pendant le livre ses talents de guérisseuse.

Thierry de Villebrand, ou le capitaine de Preux, est un personnage secondaire, car il est présent dans tout le livre et aide Jeanne dans sa quête de façon indirecte.
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Suzanne Martel
La valeur d'un trésor réside dans son secret.

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Moi ce n'est pas une critiques mais plutôt deux questions. J'aimerais avoir des informations plus les pages si possible sur sont habitation et la santé rendu en Nouvelle-France ?
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Dans un premier temps, dans ce roman tout à fait palpitant, «Jeanne, fille du Roy» est un roman qui se déroule à travers les temps du 17e siècle en France où Jeanne part voyager au Canada mais sera-t-elle prête à supporter les l’hiver alors qu’elle n’a jamais vu cela auparavant? C’est ce que vous allez voir!
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Dans un premier temps, dans ce roman tout à fait palpitant, «Jeanne, fille du Roy» est un roman qui se déroule à travers les temps du 17e siècle en France où Jeanne part voyager au Canada mais sera-t-elle prête à supporter les l’hiver alors qu’elle n’a jamais vu cela auparavant? C’est ce que vous allez voir!
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Premièrement, ce livre raconte l’histoire d’une jeune femme orpheline peu aimée au couvent, de ses moments les plus joyeux aux plus tristes, qui devient fille du Roy et qui part en Nouvelle – France pour marier un inconnu et ainsi servir la colonie. Ce roman est rempli d’action. L’auteure arrive parfaitement à représenter la vie des jeunes filles du Roy de l’époque et la vie en Nouvelle-France avec les Amérindiens. Tous les lecteurs aimeront Jeanne.
Deuxièmement, ce roman, écrit par Suzanne Martel, a pour personnage principal Jeanne. Elle accomplit beaucoup de réalisations avec succès ce à quoi les sœurs du couvent n’espèraient pas de sa part. Elle soigne et guérit les malades, se trouve un époux et tombe amoureuse alors que personne ne pensait qu’un jour ceci pouvait lui arriver. «On ne pouvait vraiment la recommander comme épouse modèle.» Que dire d’autre? Quelle femme remarquable! En conclusion, ce roman est captivant, avec un personnage principal tout autant captivant. Pour pouvoir apprécier ce livre à sa valeur, lisez-le jusqu’à la fin, il en vaut la peine.
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«Je suis fille du Roy»
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livre le plus plaque
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QUEL ROMANCIER A ECRIT CES PHRASES: « Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance » ?

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