Le karma est l'éternelle affirmation de la liberté humaine … Nos pensées, nos paroles et nos actes sont les cordes du fils que nous jetons autour de nous.
Cette position entre le savoir et l’ignorance, cette pénombre mystique, le mélange de vérité et de fausseté, le point où l’une et l’autre se rencontrent, personne n’en sait rien. Nous marchons au milieu d’un rêve, à demi assoupis, à demi éveillés, passant toute notre vie dans une brume ; tel est le sort de chacun de nous. Tel est le sort de tout savoir qui vient des sens. Tel est le sort de toute philosophie, de toute science tant vantée, de tout le savoir humain dont nous sommes si fiers. C’est l’univers.
Toute âme en puissance est divine. Notre but est de manifester le Divin qui est en nous, en maîtrisant la nature extérieure et intérieure, (...) La doctrine, les dogmes, les rites, les livres, les temples et les formes ne sont que des détails secondaires
Chacun lorsqu'il est à sa place est noble, mais le devoir de l'un n'est pas le devoir de l'autre.

On raconte l’histoire d’une lionne, qui était sur le point de mettre bas et qui cherchait une proie ;elle aperçut un troupeau de moutons et elle bondit.
Mais cet effort la tua et un petit lion naquit, orphelin. Les moutons en prirent soin, l’élevèrent ; il grandit avec eux, mangea de l’herbe, bêla comme les moutons.
Avec le temps il devint un grand lion adulte, mais il se croyait toujours mouton. Un jour, un autre lion s’approcha, en quête d’une proie et il fut stupéfait de voir au milieu de ce troupeau de moutons un lion, qui fuyait comme les moutons à l’approche du danger.
Il essaya de s’approcher du mouton-lion, pour lui dire que c’était un lion et non pas un mouton, mais à son approche le malheureux animal s’enfuyait.
Il chercha pourtant une occasion et un jour, trouvant le lion-mouton endormi,
il s’approcha de lui et lui dit : « Tu es un lion ».
L’autre pleurnicha : « Je suis un mouton » ; il ne pouvait croire le contraire et il bêlait.
Le premier lion l’entraîna alors vers un lac et lui dit : « Regarde ; voici mon image et voilà la tienne ».
Alors le soi-disant mouton compara, il regarda le lion, puis regarda sa propre image et en un instant il se rendit compte qu’il était lion.
Il se mit à rugir. Finis les bêlements !
Vous aussi, vous êtes comme ce lion. Vous êtes des âmes, pures, infinies, parfaites.
Tous les pouvoirs de l'univers sont déjà à nous. C'est nous qui nous sommes caché les yeux avec nos mains et qui crions qu'il fait noir. Sachons qu'autour de nous il n'est pas de ténèbres. Otons les mains de devant nos yeux et la lumière paraîtra, qui était là de toute éternité.
Celui que les sages ont cherché dans tous ces lieux est dans notre propre cœur ; la voix que vous entendiez avait raison, dit le Védânta, mais la direction dans laquelle vous avez cru l’entendre était erronée. L’idéal de liberté que vous avez perçu était correct, mais vous l’avez projeté hors de vous-même, et c’est l’erreur que vous avez faite. Rapprochez-le de plus en plus, jusqu’à ce que vous trouviez qu’il a toujours été au-dedans de vous, que c’était le Moi de votre propre moi.
L’idée d’un Dieu Personnel, Créateur et Seigneur de l’univers, ainsi qu’on le désigne, qui gouverne cette Mâyâ, cette nature, n’est pas le point final de la pensée védântique ; elle n’en est que le début. L’idée se développe de plus en plus jusqu’à ce que le védântiste découvre que Celui qu’il croyait être en dehors de lui n’est autre que lui-même, est en réalité au-dedans de lui. Il est lui-même celui qui est libre, mais par suite des limitations, il croyait être enchaîné.
Chacun de nous commence par de l'amour pour soi-même, et les revendications injustes de notre petit ego rendent même l'amour égoÏste .Pourtant, la lumière enfin finit par briller de tout son éclat et l'on voit que le petit égo est devenu un avec l'infini. L'homme lui-même est transfiguré en la présence de cette Lumière d'Amour; il perçoit enfin cette vérité pleine d'inspiration et de beauté : Amour, Amant et Bien-Aimé ne sont qu'Un .
L'homme ne progresse pas de l'erreur vers la vérité, mais de vérités en vérités, d'une vérité moindre à une vérité plus grande