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3.83/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Sylvain Jouty : Né en 1949 à Paris. Vit dans la Drôme. site personnel : www.jouty.com. Vit en couple, un enfant. D'abord passionné par l'alpinisme, fréquente assidûment les Alpes et d'autres massifs montagneux jusque vers 1974.
Devient, sans l'avoir cherché, rédacteur en chef du magazine "Alpinisme et Randonnée" peu après sa création, en 1981; il le restera dix-huit ans. Commence, en même temps, à écrire des nouvelles ; leur ton et leurs thèmes parallèles l'amènent à en réunir quelques-unes en un roman, "La Région massétérine" (Denoël, 1988). Cette publication attire l'attention de quelques-uns des membres du groupe Nouvelle Fiction réuni autour de Frédérick Tristan (Jean-Luc Moreau, Hubert Haddad, Marc Petit, Georges-Olivier Châteaureynaud, etc.). Suivent plusieurs autres recueils de nouvelles qui lui font obtenir successivement le prix de la Nouvelle de la Société des Gens de lettres et le prix Renaissance de la Nouvelle. Les romans suivants procèdent de la même "technique" du "tricotage" à partir de nouvelles. Depuis 1998, exerce des activités diverses : piges de journalisme, travaux rédactionnels pour l'édition et le multimédia, ateliers d'écriture, etc. Rapporteur général de la Société des Gens de lettres. Partage son temps entre le Sud de la Drôme et Paris
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Source : http://auteurs.arald.org
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Jean-Baptiste n'alla pas plus loin mais sa fille continua, franchit l'Enjambée et parvint à un replat où le vent, soulevant ses jupes, la força à s'arrêter par décence ; du reste, comment s'aventurer ainsi dans une paroi verticale, et même surplombante, sans contrevenir à celle-ci ?
[Remarque personnelle : ah, l'alpinisme du XIXe siècle !]
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Quarante ans, c'est à peu près le temps que mettent des cadavres à réapparaître, intacts, préservés par le glacier et n'ayant pas vieilli d'un jour. Les morts ensevelis dans la glace échappent au temps et à la corruption qui aurait dû les transformer en squelettes ; c'est un peu comme s'ils n'étaient pas tout à fait morts, comme s'ils avaient eu un répit avant l'horreur définitive de l'oubli. La jeune fille de vingt ans, qui en a maintenant soixante, revoit le corps de son aimé depuis longtemps disparu dans une crevasse. Elle est vieille, ridée et s'appuie sur une canne, mais le jeune homme réapparu a toujours la splendeur altière de sa jeunesse. Il est mort, et pourtant il a échappé au temps.
C'est là une belle mort.
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Durant la marche la pensée peut ruminer tout à son aise. La pensée va, on la laisse aller où elle veut. Les pieds suivent la route, mais la tête passe sans peine par-delà les monts, par-delà le temps.
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Dans la neige on taille une marche où l'on veut puis on y met le pied. Dans le rocher on met le pied où l'on peut. Et parfois on ne peut pas.
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Le plus vite possible, on creusa une fosse et on y ensevelit les lamentables restes, tandis que les reliques − corde, chapeau, chaussures, ici un gant, ailleurs une ceinture − étaient rassemblées.
[...]
En guise de service funèbre, le révérend McCormick profita d'une accalmie pour lire, dans le livre de prières de Hudson, le psaume XC :

Avant que fussent nées les montagnes,
De toujours tu es Dieu.
Tu réduis l'homme en poudre,
Tu l'entraînes, il n'était qu'un songe.

Montagnes, Dieu, poudre, songe.
Tout était dit, tout était fini. Alors on s'en retourna.
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Une montagne est une énigme, un labyrinthe. Il ne suffit pas de monter ; il faut en trouver la clé. Il faut comprendre.
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À dix heures, on s'arrêta pour déjeuner. Tandis que les guides sortaient les provisions des sacs, Whymper s'éleva pour reconnaître la suite. Deux cent cinquante mètres au-dessus, le couloir formait un coude et la dernière partie en était invisible. Avec le soleil quelques petites pierres tombèrent ; pour ne pas inquiéter ses compagnons Whymper ne jugea pas utile de les prévenir, tous étaient en-dehors de l'axe du couloir. Mais ce n'était que les prémisses. Un terrible fracas se fit entendre, et, du coude du couloir, une avalanche de blocs de toute taille se précipita, roulant et rebondissant d'un flanc à l'autre. Abandonnant qui la bouteille, qui le gigot, chacun chercha à se protéger tant bien que mal.
On en fut quitte pour la peur : personne n'était blessé.
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Tintements de cloches, étouffés, comme une mélodie à peine audible montant dans l'air tranquille. Curieux : des deux côtés de la montagne la musique est différente. Pourtant ce sont les mêmes vaches d'Hérens, solides, bonnes laitières, pies. Et les cloches proviennent sans doute des mêmes ateliers. Mais c'est ainsi, comme les hommes les vaches ont attrapé un accent. Seulement il faut être au sommet du Cervin, entendre à la fois les deux dialectes bovins pour en prendre conscience.
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Depuis 1857, le Cervin avait vu seize tentatives égrenées sur huit ans : deux essais par an en moyenne. Au fond, ce n'était pas tant que ça. Mais voilà qui rendait bien improbable que quatre alpinistes concurrents se retrouvent, en même temps, à convoiter l'ascension.
Et pourtant les historiens ont souvent remarqué d'aussi étranges coïncidences : des savants, des intellectuels, des écrivains que rien ne relie et qui pourtant ont en même temps la même idée, font en même temps la même découverte, expérimentent en même temps le même procédé. Comme si quelque chose de plus fort que l'individu travaillait l'humanité et la conduisait malgré elle ; mais comment nommer ce quelque chose ?
Peut-être simplement le destin.
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Un voyageur demanda à un hôtelier, à Sion, si tout allait bien dans le canton.
− Oh oui, surtout depuis l'événement providentiel... euh, je veux dire la catastrophe épouvantable ! Celle qui est arrivée l'été dernier dans la vallée de Zermatt. Vous savez que quatre Anglais, dont un lord, ont fait un saut de quatre mille pieds en descendant du Matterhorn.
− Eh bien ?
− Eh bien ! Toute l'Angleterre qui voyage a voulu visiter le lieu funeste. Nos hôtels n'y suffisent pas.
Le Cervin était devenu une star. Et, comme toutes les stars, on voulut le courtiser.
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