le Crime de l'Odéon de Sylvain Larue aux éditions De Borée
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Arrêtez-vous ici, vous qui pensez encore que l'homme vit d'amour et d'eau fraîche. Les affaires qui suivent ne sont que haine et sang séché. Toutefois, elles présentent toutes un point commun : l'amour. Quand l'amour et le crime sont étroitement liés, quand l'expression "jusqu'à ce que la mort nous sépare" prend tout son sens...La passion rend aveugle ; il arrive parfois, qu'elle rende dangereux, mortellement dangereux.
Avant-propos.
Surpris dans le lit d'une Autrichienne de haute bourgeoisie - " mais de petite vertue ", avait ajouté le député.
-Pressez le pas, nous ne sommes pas au spectacle ! cessez donc d'admirer le plafond !
"Comment eût-il pu en être autrement ?" se dit Léandre, fataliste.
[...]
-Que font-ils là, ces déguisés ? ne savent-ils pas qu'un crime doit rester intouché, dépourvu de toute intervention extérieure ! Hé là, vous deux, circulez, et au plus vite ! ordonna le roquet d'un ton méprisant.
-Je vous demande pardon, Issy-Volny ? répondit le procureur, faisant deux pas dans la direction du policier en haussant le ton.
-Nous nous connai...répondit ce dernier avant d'avaler sa salive en comprenant à qui il avait affaire.
Toujours à genoux, évitant d'offrir aux arrivants la moindre vue précise de son visage, Léandre ne manqua pas d'observer la suite de la scène du coin de l’œil.
Il était aussi borné qu'une voie romaine.
Quand le bourreau saluait les gens, il procédait toujours avec douceur, tant les mains disparaissaient au creux des siennes. Loin de ressembler à l’image d’Épinal des brutes chargées de supplicier à visage masqué sous l’Ancien Régime, avec son accent provençal, son mètre quatre-vingt-dix, ses vêtements noirs et sa cravate blanche d’une propreté impeccable, ses cheveux sombres en brosse commençant à grisonner, ses grandes et belles mains blanches, sa moustache bien taillée et ses favoris courts, ce quadragénaire avait l’allure d’un fringant officier et Hermance Lafforgue se dit que, nonobstant ses fonctions polémiques, elle le trouvait tout à fait à son goût.
L’apprentissage s’était poursuivi dans un climat somme toute heureux jusqu’à ses onze ans. Le 14 janvier de cette année-là, des policiers étaient entrés dans le magasin de Libor. Ils étaient trois, en uniforme, la moustache surplombant des bouches dépourvues de sourire, les yeux froids, le visage fermé. Après l’avoir sommairement interrogé quant à son identité, ils l’avaient prié de les suivre, essuyant un refus très net.
– J’exige de savoir pourquoi je devrais vous accompagner.
– Ce n’est qu’une simple formalité.
– À d’autres.
C’est alors que les coups avaient commencé à pleuvoir.
Il se frotta les paupières, se saisit la tête à deux mains, passant les paumes dans ses cheveux, dix fois, cent fois, comme si ce massage allait changer d’un coup le spectacle qui se présentait à ses yeux incrédules. Il tremblait, la fleur cachée dans la poche intérieure de sa redingote exhalait un parfum fétide, que faisait-il encore là, il lui fallait partir, fuir devant l’évidence : elle avait disparu et, cette fois, il ne la retrouverait jamais, il le sentait, c’était fatal…
Elle ressentit alors les signes avant-coureurs d’un violent prurit à l’endroit le plus intime de sa personne : hors de question pour elle de soulager cette démangeaison au vu et au su de tout le monde, et qu’elle soit seule – ou presque – sur les bords du canal Saint-Martin n’y changerait rien. Elle se dirigea donc vers une zone plus sombre encore, sous l’un des arbres qui bordait la pièce d’eau. Un coup d’œil à droite, un autre à gauche. Il n’y avait personne à l’horizon. S’adossant le plus possible contre le tronc rugueux, elle se déganta, releva ses jupons et glissa la main nue vers son bas-ventre. Les ongles accrochèrent la peau irritée et caressèrent les poils frisés, en quelques gestes apaisants. Elle souhaita de tout son cœur n’y dénicher aucun habitant indésirable, un cadeau empoisonné de l’une de ses dernières rencontres de la nuit en cours, de la précédente ou d’une autre, mais sa fouille, par bonheur, ne dérangea nul parasite.
Ils se sentaient observés et n’arrivaient pas forcément à déchiffrer les expressions de ces artistes. Rien d’étonnant à cela, on les disait volontiers méfiants envers les étrangers. Le Goupil, de son côté, tentait de s’empêcher de les dévisager en retour, notamment les phénomènes, en sachant que cette curiosité pourrait être mal perçue.
Il entendit bientôt qu’on ouvrait la porte, et l’homme parut devant lui.
Pèlerin ne savait au fond pas vraiment comment réagir en sa présence. Il dégageait une odeur très particulière, une odeur qui s’engouffrait au plus profond de son crâne et lui criait, d’une manière stridente, le mot « danger ».