Avec la participation des autrices Clou, Violaine Lison, de la poétesse et artiste du spectacle vivant Laura Lutard et de l'auteur Sylvain Levey.
Et la classe de Terminale du lycée Paul le Rolland, Drancy (93).
Un grand merci à la professeure Chéribène Dihb.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images
Atak, Pirates bric-à-brac, trad. de l'allemand Camille Gautier, éditions Thierry Magnier
Avec le soutien du Goethe-Institut Paris et la complicité de la galerie Arts Factory.
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Tu sais Pierre, l'amour c'est la plus grande aventure de toute la vie.
p 47
Michelle - Moi, Michelle, quinze ans, de Amelécourt, sweat rose, sourire devant les baraquements du camp de concentration d'Auschwitz. Selfie.
C'est parce que les autres étaient comme ils étaient que j'étais comme j'étais.
p.13
Pourtant mes parents m'aimaient, je n'en ai jamais douté.
Pas dans les mots. Pas dans les gestes. Leur amour se situait autre part. Autre part sans savoir où et sans que je puisse l'expliquer.
p.12
Strawberryicecream : Je commente la photo de arrobaseuneviedechat hashtag Auschwitz's day émoticône big love : un sourire devant les camps de la mort trois points de suspension.
02/05/2015 – 6 h 48
Michelle.– Une porte blanche, sur la porte, une patère à quatre têtes, sur chaque tête, un peignoir (une couleur par peignoir, un peignoir par personne), le peignoir gris, celui de mon père, n’a pas bougé depuis trois ans, depuis que mon père n’est plus là. J’entends, de l’autre côté de la porte, ma mère.
La voix de la mère.– Il faut y aller.
uneviedechat.– Pull noir ou sweat rose ?
pierredelune.– Sweat rose.
La voix de la mère.– Dépêche-toi.
uneviedechat.– Tu prends le tien ?
angeoudemon.– Oui.
uneviedechat.– Angèle prend le sien.
pierredelune.– Yes !
La voix de la mère.– On y va.
uneviedechat.– En mode girly ! Sweat rose dans la
valise !
pierredelune.– J’aime.
angeoudemon.– Emoji girly.
PA. - Tu y as cru papa ?
PAPé. - à quoi ?
PA. - Au progrès.
PAPé. - Au confort plutôt.
J'ai cru à la chaleur d'un canapé. J'ai cru au rapide du presse-orange électrique. j'ai cru au pratique du Formica de la table à manger. J'ai cru au féérique su supermarket à côté de chez soi. J'ai cru au magique de la télé qui remplace le feu de cheminée. j'ai cru au bruit qui remplace le silence. J'ai cru à tout ça fiston. Je les ai laissés me faire croire et maintenant c'est trop tard pour moi. (p.59)
Je suis née réfugiée politique.
Je suis née avec un accent circonflexe sur ma tête.
J'ai grandi réfugiée politique.
J'ai grandi avec un accent circonflexe sur ma tête.
J'ai appris à penser réfugiée politique.
J'ai appris à marcher sur un trottoir qui n'était pas mon trottoir.
Avec une épée de Damoclès sur ma tête.
J'ai appris à penser, à écrire, à lire, à compter.
Dans un pays qui n'était pas mon pays.
Mes papiers
Comme mes amis
Comme mes maisons
Comme mes amours
N'étaient que provisoires.
Je m'appelle Alice. Alice pour le moment.
Parce qu'il fallait bien décider d'un prénom à notre arrivée ici.