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Citations de Sylvain Namur (24)


Dédicace

Gamine, tout ce que je voulais vraiment, c'était être seule dans les rues ou dans les champs avec mon chien. Lui parler, vivre des aventures fantastiques avec lui, traîner, ne penser à rien qu'à exister, pas d'adulte, pas de thune, pas de problèmes. Pas de leurres, pas de mensonges, même pas de "je t'aime".
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Le rapport que notre société entretient avec le travail m'a toujours fasciné. Sitôt sorti du berceau, on presse la chair de nos chairs à trouver sa voie, à se faire une place, en écrasant si possible les autres au passage. On les pousse dans une fosse d'atelier, on les forces à s'asseoir dans un bureau, à revêtir des uniformes, à vider des poubelles ou à forcer d'autres gens à le faire. On les prédestine à tuer et à se tuer à la tâche, on les prépare à succomber d'un infarctus, on les laisse déverser sur le monde le poison foudroyant de l'industrie et du capital.
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Dédicace

Ce qui fait sens, ce sont les vrais rires, ce sont ceux qu'on aime, ce sont les phrases qu'on dit quand on est déchiré, quand on a un peu plus d'âme que de cerveau.
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[…] aujourd’hui, l’automatisation des travaux, le rendement des machines et l’évolution de la population devraient nous permettre de choisir, de prendre notre temps, de travailler par envie plutôt que par besoin. Hélas, il y a longtemps que nos entreprises ne sont plus au service de l’humain. Au contraire, l’humain n’est plus qu’un rouage au service de l’entreprise qui, échappant au contrôle de tous patrons, ne suit plus que les flux financiers.
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Lally la tortue dodue tentait de détaler en dodelinant dédaigneusement de la tête. Son amie Marie Lou le hibou hululant hululait :
— Lally la tortue dodue, mon amie, prends bien garde à toi, car Gaspar le renard hagard erre dans la forêt.
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La lumière attire la nuit. Les ténèbres, illuminées, ne paraissent pas si sombres. Mais ne manquent pas l’occasion de se repaître de la naïveté des âmes plus pures.
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— Mais monsieur… Mon père est décédé et…
— Il est décédé, enfreignant ainsi l’article 218-247. Il sera aussi jugé pour cela plus tard. Je vois dans le dossier qu’il ne vous a pas signé de procuration. Merci donc de ne pas troubler la séance, sinon je serai obligé de vous demander de sortir. Je reprends donc : je vois qu’un recommandé avec accusé de réception a bien été envoyé… Il a en tout point l’air conforme… Je vois le préavis… Les indemnités ici… Par contre, je vois aussi que Mme Thérèse DePreston ne l’a pas réceptionné ?
Évidemment, du fond de son urne, Marius ne répondit pas. Après un court silence, le juge reprit :
— Greffier, veuillez, s’il vous plaît, noter que la défense garde le silence.
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Toute ma vie, je n’ai eu de relâche que d’essayer de plaire aux gens. D’être gentil. Aimable. Ma plus grosse appréhension a toujours été que le jour de ma mort, quelqu’un s’en réjouisse. De quelque manière que ce soit.

— Tiens, le type de la chambre 104 est mort ce matin.
— Oui ? Dommage, il était vraiment sympa.
— Ceci dit, vu son état, je suis quand même content pour lui, il souffrait trop.
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Il y a plus de trente-cinq ans que mon papillon s’est envolé. Et vous savez quoi ? Dès que je peux, je guette le ciel. Je suis certain qu’il reviendra un jour… Il reviendra forcément… N’est-ce pas ?
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Le premier joueur braqua le revolver.
*Click*
L’arme changea de main dans un soupir d’appréhension d’un côté, de soulagement de l’autre.
*Click*
Dans un sanglot, Ghislaine se saisissait de l’instrument.
*Click*
C’était à moi. Bordel, mais qu’est-ce que je branlais ici… N’était-il pas encore temps d’abandonner ? Ce n’était que de l’argent… De l’argent, et un peu d’honneur… Les mains tremblantes, j’attrapai le canon. C’était pire encore qu’au premier tour. Je le pointai sur moi. Appuyai aussi doucement que je le pouvais jusqu’à ce que…
*Click*.
J’étais si soulagé de tendre l’arme à mon voisin que j’en avais le tournis. Abandonner ? Puis quoi encore ? J’étais suis vivant ! Je ne l’avais jamais été aut…
KA BOUM !
J’étais éclaboussé de morceaux de cervelle. Mon voisin avait perdu. Le jeu était fini.
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— Et vous dites que mon heure est venue ?
— Oui.
— Vous en êtes sûre ? Je pourrais voir votre… Votre ordre de mission, ou registre, ou je ne sais quoi ?
Ses traits se tirèrent alors, comme si elle était envahie d’une lassitude existentielle. Elle répondit alors d’une voix presque geignarde :
— Mais qu’est-ce que vous avez tous, ce matin ? Vous pouvez pas juste me signer mon foutu papier et rendre l’âme en paix ? Pourquoi vous vous sentez tous obligés de négocier ?
Me sentant légèrement responsable du désespoir de ce… de cette chose, je tentai de me justifier :
— Bien voyez-vous, on a qu’une vie et… Vous savez, on y tient…
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Au loin, les sommets tentaient d'approcher le soleil depuis la nuit des temps. En contrebas, presque juste en dessous de lui, une mer de nuages, aussi impénétrable que l'éternité, venait mourir contre le tablier du pont qu'il empruntait.
Sebastian en eut un frisson en repérant des vaguelettes de brume frapper le béton, presque à ses pieds. En observant attentivement, il voyait le niveau monter insidieusement, comme l'océan mangeant les plages de son enfance à marée montante.
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Perde sa vie à la gagner, n'est-ce pas notre lot à tous ?
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— Dites, Madame La Mort… Je voudrais pas vous manquer de respect, ni rien… Mais la date sur votre registre… C’est dans trois semaines…
— Oui. Je sais. Mais j’étais dans le coin, et vu les circonstances, j’ai pensé que ça ne vous dérangerait pas…
— Et bien… Sans vouloir trop vous embêter… je pense que je préférerais prendre rendez-vous pour la date indiquée… Ou plus tard, si cela vous arrange, même.
— Vous êtes certain ? Il y a, vous savez, des choses pires encore que de faire affaire avec moi.
— Évidemment que je suis sûr ! Que peut-il y avoir de pire que la mort ?
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Sylvain Namur
Au fond, elle avait toujours su que Frédéric ne ferait pas de vieux os… Il n’avait été qu’un météore dont la lumière traçait encore des sillons sur les joues marquées de Jeanne.
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Encore et toujours, ses yeux ne lui montraient que... comment le décrire... Du rien. Un blanc uni et lisse. Sauf, bien sûr, quand il se tournait : les traces noires de ses pas le rassuraient. Non, il ne devenait pas aveugle. Oui, il avançait. Il avançait en ligne droite.
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Dans les jardins, la vague déferlait, détruisant tout sur son passage, emportant les bosquets, alors que le ciel, jusqu'ici si clément, se chargeait d'électricité et de nuages si opaques qu'ils paraissaient solides.
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- Des dégénérés ?
- Oui. Les dégénérés de la longue journée, on les appelle. Tu sais, j't'en ai vite fait parlé à l'instant. Ils sont souvent apathiques et ils ont des idées de merle. Purin, il fait lier, l'autre, avec son langage de chochotte. Tiens, chochotte, j'y ai droit ? Pourtant, le logiciel de correction le classe comme "offensant"... Enfin, vraiment, ça bout en l'air tous les dialogues...
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- Ah, je vois. Tu veux qu'on traine ensemble jusqu'à ce qu'on se trouve d'autres amis ? Ils me fatiguent, là, tous, en ce moment. Ceux qui ne pleurent pas Damien sont des dégénérés. Ils ne font que parler de ce qu'ils ont nécessairement oublié à l'hôtel, de place dans l'avion et encore, ça, c'est une minorité, les autres ont des objectifs à la blond comme... de... Des trucs à la blond... Bord d'aile, pourquoi ? ... Mais ?!
- Oui, tu es encore un nouveau personnage dans le livre... J'imagine que tu n'as pas pris le temps de te renseigner sur l'auteur ? Il déteste mettre des gros mots, même dans les dialogues. Parfois, il le fait, mais quand il peut éviter...
- Trop nul, répondit Pam, boudeuse.
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- Salut, jean !
- Non, moi je suis pas Jean. Je suis Jan. Et avec une majuscule, pour les prénoms, s'il vous plaît.
- Ah... Euh... Salut, Jeanne ?
- Non, Jan... En phonétique [jãn]. Vous vous rappelez, le truc du prénom épichose machin de la note en bas de page.
- Ah, bon, OK. Je lis jamais les notes de bas de page. Alors comme ça : Yann ?
Jan puisait dans ses dernières réserves de patience, serrant les poings.
- Presque. On le prononce Yann. Mais ça s'écrit Jan. Bref, passons, vous, vous devez être [XXX] ?
- Pour être franc... je ne sais pas. Je ne suis pas un personnage assez important dans l'histoire pour avoir mon propre nom, j'imagine.
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