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Citations de Sylvain Prudhomme (411)


Un grand rire qui lui monte à la gorge.
Un grand rire brusque qui éclate et sort de sa bouche en cascade sans qu'elle puisse rien.
Un rire à faire peur à tous ceux qui l'entendent.
Ce sont des larmes.
C'est un cri.
Je suis Awa
Je suis cette Awa là qui a failli un jour avoir un salon de coiffure et qui n'en aura jamais.
Page 44
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Je leur dis que je les trouve admirables de m’avoir pris. Que pour moi c’est le critère suprême de l’hospitalité : être capable d’ouvrir sa portière au parfait inconnu. (page 37)
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Enfant on rampe. On tombe. On sait le sol par les pieds et les mains. Intimement. Puis le sol s'éloigne. Être adulte c'est ne plus savoir tomber. C'est vivre dans un corps qui a perdu la mémoire du sol, qui ne sait plus vivre avec lui, qui en a peur.
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Est-ce que c’est vrai ce qu’on dit : qu ‘avant d’apprendre à parler les enfants voient des choses que les adultes ne voient pas. Que les très petits enfants sentent. Qu’ils savent. Justement parce qu’ils ne parlent pas. Ne s’assourdissent pas encore les sens du même bavardage que les adultes.
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Cette nuit-là Jeanne est revenue dormir chez moi. C'était la deuxième nuit que nous passions ensemble et ce fut bon. J'ai toujours préféré les deuxièmes fois. On se connaît. On a repensé à la première fois. On a eu le temps de couver de nouveaux désirs, de comprendre après coup des préférences de l'autre à peine soufflées. La deuxième fois c'est encore meilleur.
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Ce jour-là je suis resté tout l'après-midi chez lui. J'avais eu besoin autrefois de couper les ponts. Ce dimanche j'ai constaté que ce serait toujours là : ce courant. Cette immédiate intelligence entre nous. Cette intuition chacun des pensées de l'autre.
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Il y a deux options face au destin : s’épuiser à lutter contre. Ou lui céder. L’accepter joyeusement, gravement, comme on plonge d’une falaise. Pour le meilleur et pour le pire. (page 19)
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Et alors est-ce qu'après tout la France ce n'est pas ça. Est-ce qu'aujourd'hui pour la plupart d'entre nous elle n'existe pas d'abord sous ce rapport : des forêts et des champs regardés par les vitres de nos voitures ou du TGV. Un bloc de vert et de brun entrevu par-delà une rambarde d'autoroute dont chacun de nous pouvait décrire, pour l'avoir longée mille fois, le renflement,le poli, les diaprures,les rivets.
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A mon âge, on se fiche de tout, on peut dire ce qu'on pense.
A tous les âges on peut, vous ne croyez pas ?
Oui, mais je vois que les jeunes sont beaucoup moins courageux que les vieux. Est-ce que c'est l'époque ? Est-ce que c'est la vieillesse ?
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J’ai bouffé la douleur de mon gosse jusqu’à m’en rendre malade, m’a dit Ehlmann l’unique fois où je l’ai vu, je l’ai bouffée sans même me rendre compte qu’elle entrait en moi, qu’elle m’envahissait, pénétrait à jamais chaque fibre de mon corps et de mes pensées, que je ne serais plus jamais le même.
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Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et ceux qui restent. (page 129)
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Je me méfie de livres dont on parle trop avant de les avoir écrits, on les termine rarement.
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Pendant longtemps la ville n’avait eu que l’hôpital régional, mouroir écrasé de chaleur, posé tout au bout du goudron comme un signe, terminus de la route aussi bien que de la vie, avec son enfilade de dispensaires ensablés au beau milieu d’une esplanade étourdie de soleil.
Le plus sûr endroit pour mourir rek.
Et si par malheur tu es encore un peu trop vivant à ton arrivée de toute façon ils te finissent dans la semaine.
Il y avait eu un ou deux scandales mémorables.
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C’est entre ces murs qu’il a passé la moitié de sa vie. Entre ces murs que tout son être a encaissé le doublement de son âge depuis ses vingt ans. Entre ces murs, pour l’essentiel, que cela s’est passé : le vieillissement de son corps et sans doute de ses pensées.
(L’appartement, page 127)
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Nous avons eu de longues journées ensemble, délibérément, joyeusement employées à cet art difficile entre tous : ne rien faire.
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La longue procession de la vie s’est remise en ordre : son père, sa mère à la place du mort, comme il est d’usage de dire, malgré l’incertitude de cette désignation, la place du mort n’étant jamais, que je sache, la place d’un mort déjà mort, on ne songerait pas à le mettre là, même si ce pourrait être une jolie façon de lui réserver un dernier voyage, de laisser entrer dans ses yeux éteints une ultime vague de lumière et de rumeur du monde – en toute logique donc on ne devrait pas l’appeler la place du mort, seulement peut-être la place du mieux placé pour la mort, la place du favori, au vu des statistiques, de la meilleure cote, comme au tiercé, les jeux n’étant jamais faits, la vie n’aimant rien tant que déjouer les pronostics, toutes les places pouvant à tout moment devenir des places du mort, toutes les places étant intrinsèquement des places du mort, des places de futurs morts, à jamais, et bien malin qui oserait annoncer dans quel ordre.
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Folle qui croyais que l’existence ne me surprendrait plus.
J’ai peur et je suis heureuse, je suis là où je veux être, je nage dans l’eau qui m’a ramenée à la vie, je me sens sorcière, je me sens chamane unie à la mer toute-puissante par une nuit sans lune.
(La nuit, page 173)
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Ils ont pris leur rythme et finalement le vieux s’en sort, et le jeune l’encourage, le guide, le porte, s’exclame à chaque branche qui cède, et le vieux porté par la voix du jeune gagne en assurance, n’a plus que faire de l’épuisement, voudrait continuer toujours de manier l’engin parmi les fourrés, être à jamais celui-là qui débroussaille, découpe, élague. (Le taille-haie, page 45)
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Elle comparait les mots à de vieux soldats au service de la langue depuis des siècles. Elle disait qu’ils ne nous arrivaient pas tout neufs, qu’ils avaient servi dans bien des batailles avant les nôtres. (pages 84-85)
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Vis, me disait toujours l’autostoppeur. Vis et après tu écriras. (page 24)
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