Sylvain Tesson

Tout marcheur sait qu'au bout de l'effort, il y a l'accès à un état de meilleure réception et perception du monde environnant. L'esprit s'aiguise sur la meule du corps en marche. Soudain des pensées jaillissent qui ne seraient pas venues à la table de travail. L'organisme est un alambic : lorsque se distillent les scories du corps, les vapeurs montent à l'esprit. Peut-être il y a-t'il, dans la circulation du sang, quelque chose qui fouette l'esprit, l'aère, le stimule ?