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3.66/5 (sur 47 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Namur
Biographie :

Sylvestre Sbille est un journaliste et réalisateur belge.

Il est le fils de l’économiste Paul Jorion et de l’écrivaine Corinne Hoex.

Après des études d'Histoire de l’art et archéologie à l’Université libre de Bruxelles, il fait l’INSAS, en section montage.

Après un cursus comme monteur, et à différents postes sur des longs métrages, il partage son temps entre le documentaire ("Au bord du monde – Saint Kilda", 2007, "Que les Diables m’emportent", 2014) et la fiction ("Les Demoiselles", 2004, "Le grand jeu", 2010," Je te survivrai", 2013).

Il écrit également dans les colonnes culture du journal "L’Écho".

"J'écris ton nom" (2019) est son premier roman.


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Rencontre avec Sylvestre Sbille qui nous parle de son dernier livre : "J'écris ton nom" paru aux éditions Belfond.


Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
— Le Galiléen [Jésus], chacun l’assaisonne à sa sauce. Ce n’est pas grave. Depuis que l’homme est homme, il lui faut une idée solide pour supporter ses rêves. Puis, que soient prononcés les mots qui colleront à cette idée, jusqu’à construire une vérité – qui n’est la même pour personne, mais que tout le monde aime. On la croit surgie de quelque part, on vient de se la construire. J’appelle ça échafauder. On peut échafauder une histoire, ou un empire. Ou un homme.
Djanu médite.
— Il faut que les mots prononcés attirent les rêves, dit-il.
— C’est facile parce que les rêves sont les mêmes pour tous. Essaie, tu verras. Soleil, moissons, maisons, santé.
— C’est ce qu’on raconte aux enfants pour les endormir. Mais en grand.
— Pour les endormir. Pour les rassurer. Quel est le mal ?
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En arrivant à l’endroit où les rochers offrent des prises pour remonter, Ti Ritus se demande que penser de cela. Puis il se souvient qu’il n’aime pas penser aux choses. Ce qu’il aime, c’est être surpris. Et pour être surpris bien comme il faut, il ne faut jamais se laisser aller au doux exercice d’une pensée féconde. (p. 272)
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— La bonne parole, ce n’est pas seulement avoir raison. Avoir tous les arguments dans le bon ordre. C’est même secondaire. Non, c’est dire à l’autre ce qu’il a envie d’entendre.
Chèvrebouc le regarde avec beaucoup d’attention, et un brin d’ironie – que Djanu n’a pas vue.
— Je ne suis pas partisan d’Aristote, annonce Djanu. Ni de Cicéron d’ailleurs. Aristote dit que c’est la vérité qui donne raison. Cicéron prétend que c’est la réalité. Or la vérité diffère selon chacun. La réalité est plus séduisante. Mais en apparence seulement.
— En apparence seulement ? demande Chèvrebouc en plissant les yeux.
— Oui. La vérité change à chaque pas, elle est dépendante du temps, de l’espace, et même des esprits en présence. La réalité, elle, essaie de sortir des contingences. Elle est le cœur, la fondation, la chose profonde. Mais elle n’est pas accessible à l’homme. La réalité ne concerne que les dieux.
— Et encore…
— Oui, et encore…
(…)
— Reste la troisième voie, dit Chèvrebouc.
— La troisième voie ?
— Tu ne la connais pas ?
— Non. Elle est de qui ?
Le vieux poète ne répond pas.
— Écoute ça : les mots ne servent pas à persuader ni à avoir raison. Ils existent seulement pour eux-mêmes. Pour le plaisir qu’ils ont de se coller à d’autres mots.
Djanu fait quelques pas, les sourcils froncés ; ses pieds jouent avec des petits tas de poussière.
— J’aime bien la troisième voie, dit Djanu. Elle m’intrigue.
— Les mots veulent former une histoire et cette histoire, si on la laisse faire, prendra la forme d’un rêve.
— Ah ?
— C’est pour ça qu’on fait de la poésie, qu’on dit des contes, qu’on raconte les mythes, qu’on joue du théâtre. C’est notre façon de raconter les rêves sans avoir l’air fou.
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Tu seras gazée, tu seras brûlée. Les mots restent en tête, comme reste en bouche le goût du vomi. Régine lisse les plis de son tablier. Elle rajuste sa coiffe pour la centième, la millième fois. Son uniforme lui donne du courage. De la prestance. Elle se tient droite, elle ne faiblit pas. Tu seras gazée, tu seras brûlée. Le docteur Basch lui a dit les mots à l'oreille comme un secret. Comme un talisman qui pourrait la sauver.
Régine porte autour du cou, sur un carton accroché par une ficelle, le numéro 263. Elle sera donc dans le sixième wagon, sur la trentaine du convoi. L'unité étant : le Juif. Le sixième wagon de la file : c'est une information comme une autre, à se garder dans un coin de la tête. Juste à côté des mots du docteur Basch. Gazée. Brûlée. Régine ne peut y croire tout à fait. Ce sont des images surgies d'un conte pour faire peur aux enfants. Bien le genre des Boches. Se mettre en scène. Faire croire au pire. Se réjouir de la peur où on fait mijoter les faibles.
Si c'est pour finir par nous gazer et par nous brûler, pourquoi est-ce que ça prend si longtemps ? Toute une journée pour monter dans un fichu train ?
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l'amour ne s'arrête pas à la bonté. l'amour n'a que faire de la vertu. L'amour brûle car il est libre. Ensuite, l'amour consume. C'est le prix de la vie.
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Les mots ne servent pas à persuader ni à avoir raison. Ils existent seulement pour eux-mêmes. Pour le plaisir qu'ils ont à se coller à d'autres mots.
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Ainsi va le monde. Les hommes parlent, courroucés, les femmes attendent et travaillent. Puis elles doivent déduire ce qu’ont dit les hommes. Puis elles travaillent encore, s’occupent du manger et des enfants. Et enfin, avant que la journée ne s’achève, elles peuvent poser une ou deux questions l’air de rien, qui fermenteront pendant la nuit et corrigeront les décisions des hommes.
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Le poète pense.

Comme tous les matins, il s’est levé de sous son arbre, a plié sa couverture, a salué son âne et admiré la vue.

Il vit avec un berger, à une heure de marche vers l’ouest, sur un plateau qui cache un peu de végétation dans ses vallons. Le berger lui donne de son fromage et des amandes qu’il a gardées de l’année dernière. Il en possède toute une jarre pleine. En échange, le poète lui rapporte des affaires du camp. Il lui a offert un couteau de fer qui lui servira toute sa vie.

Ce matin, comme chaque jour, le poète s’imprègne du paysage. Les montagnes autour. La mer au loin. Le soleil levant dont les premiers rayons sont presque verts.

Il s’adresse à voix haute à toutes choses. D’abord celles autour de lui, puis celles du lointain, puis celles qu’il ne voit pas, puis celles qu’il ne voit plus, puis celles qu’il n’a pas encore vues. (p. 166)
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Sur les fenêtres écarlates, sur le front des acrobates, et les falaises de Douvres. Sur les squelettes des morts, sur les mains des terrassiers, sur le bois qu'on va brûler. Sur les chanoines et les vaches, sur les aloyaux si tendres et sur les mardis gras perdus. J'écris ton nom.
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Sur le theme d une page sombre de l histoire.On y découvre un personnage fort et profond en la personne de Youra et d'autres souvent détestables.L histoire aura on le devine au vu du theme une issue difficile mais on veut la terminer.
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