Elle redit tous ces matins de solitude à deux, chacun reprenant son fil, tourné contre l'intérieur, les yeux vers rien, les mains vacantes. Ce n'est pas douloureux, ça ne ressemble pas à la guerre, c'est seulement quelques chose d'éteint, quelques cendres grises, douces, légères qui poudrent leurs vies et ternissent les couleurs tout doucement. Il y a sa main qu'elle n'aime plus sentir la toucher, le poids de son corps devenu trop lourd, les étreintes qui les laissent séparés, plus éloignés encore dès que leurs peaux ne se frottent plus.
Voilà. Je l'ai lu.
Si j'osais, je dirais dévoré. J'ai d'abord admiré l'objet, derrière lequel se cache une certaine philosophie. Que je partage.
Mais ce n'est pas tout. L'écriture est fine, fluide, subtile. Tout est dans l'ellipse, dans la suggestion. Je pense à La peau du loup mais aussi à Reine des glaces, tec... Il y a là une patte épatante et surtout une très grande maîtrise.
J'ai passé un excellent moment de lecture. Et croyez-moi, je suis difficile...