Avec une telle compréhension des hommes, je m’étonne que vous n’en ayez jamais épousé un. Car c’est la seule chose dont ils aient besoin : être compris.
La poignée de main d’un ours… ces mots suggéraient l’existence d’un pouvoir, d’une force, obscurs, étrangers et cachés. C’était une impression qu’elle ne pouvait exprimer par des mots, quelque chose qu’elle avait senti dans les profondeurs de son être, quelque chose qu’il fallait tenir en échec. Comme l’on maintient une porte close devant un ouragan. Elle sentait presque la porte trembler dans ses mains. Elle avait eu peur, alors ; elle avait peur maintenant. Peur de sa propre sensibilité, d’un sentiment qui restait caché au fond d’elle-même.
Il l’attira dans ses bras, d’abord avec douceur. Puis, il l’étreignit violemment. Au contact de ses lèvres, le sang de Sophie ne fit qu’un tour. La terreur ne l’avait pas fait tituber ainsi. Elle se rendit à peine compte qu’il avait ouvert le col de son corsage. Elle ne sentait que sa main qui encerclait sa gorge et son cou, qui renversait sa tête en arrière. Elle frissonna, comme si, dès le premier instant de leur rencontre, elle avait su avec certitude que sa main balafrée reposerait sur sa chair.
Adélaïde était la plus belle des quatre filles. Elle avait des yeux d’un bleu de porcelaine, des boucles blondes et un teint délicat. A dix-sept ans, elle était fiancée et devait se marier dans le courant de l’été. Sophie ne pourrait pas assister à son mariage.
A l’instant où elle avait vu le Prince, cela avait jailli en pleine lumière. Et pourtant, pensait-elle, une partie de moi-même l’a toujours su. Je l’aime et je dois être folle, parce qu’un tel sentiment de ma part est de la folie.
Je change, tu changes, nous changeons tous, ma chère Anna. La vie s’écoule. Nos émotions changent aussi.
Oh, que les hommes sont aveugles quand ils sont amoureux !
L’art de la guerre est de prendre l’ennemi par surprise.
Il est facile de réussir ce que l’on aime faire.
La jeunesse attire la jeunesse.