Sylvie Baussier

Selon l'anthropologue américain Scott Atran (...) seuls 7% des conflits (...) ont vraiment pour origine un différend religieux. Dans 93% des cas, les questions religieuses sont donc des prétextes ou des amplificateurs de guerres surtout fondées sur des raisons terre à terre, comme le territoire, l'eau et les autres ressources, la reconnaissance des frontières...

"Noyer le poisson"
Impossible de noyer un poisson : il ne peut respirer que dans l'eau ! Cette expression récente (XXÈME siècle) provient en fait d'une technique de pêche : pour fatiguer le poisson pris à l'hameçon et le remonter facilement, on lui maintient régulièrement la tête hors de l'eau : il étouffe, se débat, et s'épuise.
Donc, cette expression devrait vouloir dire "fatiguer l'adversaire", au sens figuré. Or ce n'est pas le cas. Sans doute s'imagine-t-on confusément à la place du poisson : on se noie, on a donc les idées qui s'embrouille y. " Noyer le poisson", c'est se débrouiller pour ne pas répondre à une question qui nous embarrasse. Alors on brode, on parle d'autre chose, on bafouille et on détourne la conversation, l'air de rien.

Je ne suis plus une proie innocente. Si quelqu’un veut me tuer, il trouvera un ennemi à sa mesure. Qui a su résister au pouvoir de mes yeux ? Personne. Celui- ci est comme les autres, je le vaincrai avec ma seule arme : mon regard.

Mon œil est grand, d'un vert profond, le vert de la mer en colère. Je le trouve beau. Et il voit parfaitement bien.

- Qui t'a donné ces sandales ailées, Hermès ?
Je veux vraiment les mêmes ! Si tu m'en donnes, je couperai mes beaux cheveux et je te les donnerai.
Je m'interromps, étonnée par mes propres paroles. Je n'ai jamais eu l'intention de couper mes cheveux, encore moins pour les donner à cet être-là.
- Je viens de te donner la curiosité et le mensonge, me dit Hermès. Je vois que tu les mets vite en pratique !

Dans quel but ai-je été créée, alors ? J'ai l'impression d'être une pièce dans une grande et mystérieuse machination. Pas de quoi me rassurer !

Le bon combat est celui qui est engagé au nom de nos rêves.

p.66.
PROMÉTHÉE est un être prévoyant, comme l’indique d’ailleurs son nom : « Celui qui réfléchit avant ». Il voit l’avenir et tente de protéger les hommes contre Zeus. Mais il a beau ruser, prévenir, la race humaine subit tout de même les colères du roi des dieux.

ÉPIMÉTHÉE est l’exact contraire de son frère : il est « Celui qui réfléchit après » et agit avant. Autant dire qu’il ruine tous les efforts de son frère, par son étourderie et sa curiosité. Même s’il veut bien faire, ses actes tournent à la catastrophe, surtout pour les êtres humains.

Il est rare qu'on s'intéresse à ce qui fait d'elle cet être meurtrier. J'ai voulu ici vous raconter son histoire, qui est celle d'une transformation radicale. On pourrait même dire que c'est l'histoire d'une victime. Le regard des hommes et des dieux l'a perdue. Elle leur rend la pareille sous une autre forme.

Pandore referme précipitamment le couvercle, mais il est trop tard. La Maladie, la Vieillesse, la Jalousie, La tromperie, La peur… Tous les maux se répandent sur la Terre. Seule L’Espérance reste prisonnière. Elle aidera les Hommes à supporter ces calamités.

- Nom d'un piston, des extra-Btumiens ! Vous êtes dehors sans tenue réglementaire, ça ne me plaît pas. Vous allez partir en mini hélico vers les lieux de protection. Le Co2, l'ozone, le dioxyde d'Azote, c'est mauvais pour les poumons ! Pour les allergies ! Pour la toux ! Pour...

Je peux me souvenir, rêver...
Personne ne peut m'en empêcher.
Je serai au moins libre en esprit.

- Dieux et déesses savent ce que le destin a décidé. Ni toi, ni moi, ni eux : personne ne peut s'y dérober. Des actes doivent s'accomplir. Pauvres de nous, petits êtres ballotés par la vie.
Qu'il parle pour lui. Moi, je suis surtout une tête sans corps ballotée dans un sac, et si j'avais encore un coeur il serait chamboulé, comme lors d'une traversée en bateau. Ma mort va bientôt s'accomplir, de toute façon. Je suis juste en sursis.

[p69]

Je voudrais leur crier « On n'est pas des voleurs, on ne vous veut pas de mal. Aidez-nous ! Voyez comme nous sommes démunis ! » Au lieu de quoi, on se tait, on se terre, on baisse la tête. On cherche à passer incognito. (p. 198)

Comment un chat voit-il dans le noir ?
Il ne voit rien dans le noir complet. Mais s'il y a un tout petit peu de lumière, sa pupille se dilate pour en recueillir le maximum. Cette lumière est ensuite réfléchie au fond de son œil comme par un miroir.

Soudain, l'incertitude de Gandhi venait de se muer en évidence. La brahmane avait raison, telle était la seule solution : aller par - delà les mers, au cœur de l'empire britannique. Là, il pourrait comprendre comment vivait le peuple qui commandait l'Inde. Ce qu'on lui refusait, il le lui fallait. A tout prix. Il devait montrer qu'il était capable d'y arriver, malgré les réticences des siens et les soucis d'argent.

Qui vais-je épouser ? Un malin ? Un tricheur ? Un calculateur ? Un homme qui m'aime assez pour monter toute cette machination ? Ou un intrigant qui désire la richesse d'une princesse ?

... je refuse que ma vie se résume à attendre. Je veux agir. Vivre.

Tu seras la première reine à régner sur un royaume grec.

Avec ou sans Ulysse, j'existe.