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Critiques de Sylvie Baussier (673)
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Moi, le Minotaure

"Moi, le Minotaure" est le livre que mon aîné doit lire pendant les vacances, au vu d'un prochain travail pour ses cours de français. Non pas qu'il n'aime pas, et en dehors du fait que l'on lui impose, c'est avec le nombre de personnages qu'il rencontre des difficultés. Un petit récapitulatif sous forme de pense-bête en guise de marque-page lui permet désormais de mieux se repérer parmi les protagonistes.



"Moi, le Minotaure" fait partie d'une série qui compte aujourd'hui huit livres et qui permet aux jeunes lecteurs de (re)découvrir la mythologie grecque d'un point de vue différent, puisqu'elle est racontée ici par les monstres/méchants. Et c'est fort intéressant, d'autant que l'autrice leur prête un regard nouveau, et davantage d'actualité. Le Minotaure n'est donc pas perçu ici comme la personnification du Mal, comme le monstre qui dévore des humains, mais davantage comme un être solitaire, rejeté par ses pairs, ayant des faiblesses et des sentiments humains, et dont le côté "animal" ne se réveille qu'à cause du rejet des autres, et notamment de son père.



L'histoire débute lorsque le Minotaure n'a que onze ans. À ce moment-là, il s'appelle encore Astérios. C'est un jeune garçon qui n'a pas encore conscience de son apparence et qui ne comprend pas pourquoi personne ne veut jouer ou tout simplement passer du temps avec lui. Rejeté par son père, le roi Minos, qui refuse catégoriquement de le voir depuis sa naissance, rejeté par sa mère et ses sœurs, évité par les servantes et même sa nourrice, il aime à aller courir dans la colline... jusqu'au jour où il aperçoit son reflet dans une source d'eau... De ce jour, il veut savoir et comprendre la raison de son apparence mais à poser trop de questions, il met le roi dans une telle colère que ce dernier demande à Dédale de construire un labyrinthe spécial pour l'y enfermer. C'est à ce moment-là, prisonnier de cet endroit où il lui est impossible d'en sortir et souffrant de plus en plus de la solitude, que son côté monstrueux et bestial se réveille. Les sacrifices que lui offre Minos, sept jeunes garçons et sept jeunes filles, ne l'aident pas à se contenir. Pas nourri de plusieurs jours avant cette offrande humaine qui ne lui est d'aucune aide, la colère et la faim d'Astérios réveillent en lui le Minotaure...



On suit donc un jeune garçon qui n'a pas demandé à avoir une tête de taureau, qui paie tout simplement les fautes de son père en s'étant mis Poséidon à dos. Rejeté par les autres à cause de sa différence, nous éprouvons avec lui l'incompréhension, le désarroi et la solitude qui l'habitent. Nous suivons la lutte qu'il mène contre lui-même pour ne pas devenir le Minotaure, la seule part de lui-même que les autres ne voient qu'en lui. Sylvie Baussier lui prête des sentiments humains, et nous partagent ses ressentis. Nous ne voyons donc pas le monstre qui a fait sa réputation mais bien un jeune garçon touchant, souffrant de sa différence et de sa solitude, et terriblement humain.



J'ignore encore ce que mon fils en pensera à la fin de sa lecture, mais je peux d'ores et déjà dire que pour ma part, c'est réussi. Raconté de manière simple mais élégante, le mythe du Minotaure m'a été conté avec une vision neuve, moderne, originale. Il y manque bien des détails mais pour une première approche, cela suffit, l'essentiel est là, l'autrice spécifiant bien d'ailleurs qu'elle n'a voulu se concentrer que sur Astérios. Et puis le petit dossier d'une dizaine de pages en fin d'ouvrage est là pour pallier à certains manquements.



Le petit cahier de jeux, qui suit le dossier pédagogique, va pouvoir m'aiguiller sur ce que le fiston n'aura pas ou peu compris. Sous forme de quizz, de vrai/faux ou de texte à trous, ces jeux seront l'occasion de récapituler l'histoire du Minotaure et d'en retenir les points importants, et ce de manière ludique.



Conseillé à partir de dix ans, c'est un très chouette petit roman jeunesse.

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Court métrage : Les autres, mode d'emploi

Arno est différent. Enfin pour lui, ce sont les autres qui sont différents. On le regarde comme une bête curieuse parce qu'il ne réagit pas comme les autres, il est assez solitaire, n'aime pas qu'on le touche, ne comprend pas ce qu'on lui dit. Ses parents et sa maitresse essayent de le protéger mais ça devient moins facile quand l'entrée au collège arrive....

Un petit livre des éditions Oskar sur l'autisme et le syndrome d'Asperger en général. On suit Arno et on peut comprendre sa perception des évenements, cette impression d'être dans un drôle de monde. Ce petit roman explique très bien cette différence invisible qui gêne ces autres à des moments-clés de la vie : l'enfance, l'entrée au collège... Un livre à conseiller aux plus jeunes pour qu'ils sachent accepter la différence et comprendre une sorte d'autisme.
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Au nom de nos rêves

Un roman choral qui réunit 11 écrivains qui font parler des acteurs ( étudiants ou animateurs) d'une association d'aide aux étudiants en difficulté matérielle qui s'occupent en toute discrétion de l'Association Liens Publics qui fournit des vivres et un lieu pour se rencontrer.

En difficulté car les versements trop insuffisants de leurs parents ou d'une aide publique tardent à arriver ou ne suffit pas à les nourrir, les vêtir correctement.

Le confinement , qui a isolé les étudiants dans leurs chambrettes, a été catastrophique pour les liens sociaux dont ils ont besoin.

Gros souci pour cette association bien utile animée par Espérance ; le propriétaire des lieux veut vendre les locaux.

Nola, jeune étudiante qui a besoin d'aide pour boucler ses fins de mois, voit apparaître le nom de son grand-père en tant que propriétaire. Est-ce bien lui ? Il y a bien longtemps qu'elle ne l'a pas vu. Il a la réputation de ne penser qu' à lui et d'être très radin.

De page en page, d'auteur en auteur ou d'auteure en auteure, nous vivons avec ces jeunes et leur réalité pas toujours rose. Si en plus d'étudier dur et sec, on doit encore se batailler pour son bien-être, c'est bien difficile.

Et pourtant ça existe de telles situations. Les médias nous ont assez sensibilisés pendant le confinement.

Une très belle initiative à laquelle 11 écrivains ont participé en reversant leurs droits d'auteur à Linkee : la première association française de distribution alimentaire aux étudiants.



Merci à Babelio et aux éditions ScriNeo pour m'avoir permis de lire le roman. On peut le nommer " roman " car les onze auteurs ont fourni un travail de coordination pour nous livrer un récit qui a bien un début, une fin, des rebondissements et une suite logique après chaque prise de plume des écrivains.

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Moi, Méduse

Probablement le plus dur et injuste de la collection. Celui que j’ai peut-être aussi le moins aimé car injuste au possible et encore tellement parlant à notre époque, malheureusement. C’est par contre celui où j’ai appris le plus de choses, et j’ai trouvé cela très sympathique, au-delà des qualités habituelles des histoires de Sylvie Baussier.



Nous rencontrons donc Méduse. Une jeune fille aimée de ses parents qui vit paisiblement sur son île. Méduse est magnifique. Et en la découvrant, on n’y voit une simple adolescente qui ne demande rien à personne, qui veut épouser un homme qu’elle aime. Rien d’extraordinaire. Elle est belle, certes, mais il n’y a pas d’insolence en elle, elle ne sent pas supérieure aux autres. Et pourtant, dieux et hommes ne voient que sa beauté et la désirent. Pire, le fait de ne pas vouloir épouser l’un deux la montre orgueilleuse aux yeux d’Athéna, elle la déesse qui est pourtant la protectrice des femmes qui ne veulent pas de mari. Elle ne l’aide pas quand son oncle la viole dans son temple, elle fait bien pire, tout cela par jalousie.



Le récit est écœurant à plusieurs niveaux. Méduse est une victime sur laquelle on s’acharne. On lui vole absolument tout. La condition de la femme est révoltante, bien que réaliste vue l’époque. Les hommes comme les dieux sont des animaux. Le pire, peut-être, étant Athéna qui protège une femme qui ne veut pas se marier alors qu’elle en a puni une autre.



Pas de pardon, pas de rédemption. Méduse subit encore et encore. Elle est devenue un monstre uniquement à cause des dieux. Et elle décide de se venger à sa manière. On y découvre un être blessé qui n’a aucune échappatoire. Même la mort lui est volée. Cruel et poignant. Mais on y réfléchit, car le monstre est-il vraiment celui qu’on croit ?



Les mots de Sylvie Baussier nous montrent un destin tragique, encore une fois « caché » dans les récits mythiques. Méduse est un récit contemporain à bien des égards… Bref, une nouvelle fois, un petit roman que j’ai apprécié malgré ses aspects durs et révoltants.

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Moi, Charybde, piégée avec Scylla

Charybde était une totale inconnue pour moi, donc j’étais d’autant plus contente en commençant son histoire. Un peu de surprises, c’est toujours agréable dans une lecture, même si ici, avec cette collection mythologie, on se doute que la fin ne sera jamais : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.



L’histoire de Charybde commence malheureusement comme celle de beaucoup de « monstres ». Un petit faux pas, un Dieu à l’égo surdimensionné, une punition bien plus cruelle qu’elle ne l’aurait dû. Mais ici, Charybde arrive à se trouver une compagne dans son malheur : Scylla que l’on avait déjà vu dans un des autres tomes. Un petit peu de répit avec cette « amitié » même si encore une fois le récit est triste et mélancolique.



Oui, on ne rigole pas avec les histoires de Sylvie Baussier, et ici, j’ai trouvé que le destin de Charybde était particulièrement prenant dans le sens où l’on sent peu à peu l’abandon la gagner. C’est très dur à lire, surtout quand on sait que sa punition n’était pas méritée. Pour moi, on y voit l’écho d’une dépression qui finit par une sorte de suicide. Charybde disparait autant physiquement que psychologiquement.



Et j’allais mettre en avant un défaut de l’histoire mais au final en écrivant cette chronique, je me dis que ce n’en est pas vraiment un. Il y a une répétition, assez importante, concernant la punition de Charybde. Elle revient très régulièrement, et je trouve, avec le recul, qu’elle est aussi un témoin de cette dépression. Le fait de rester coincer, de se reculer encore un peu plus du monde, d’être dans une boucle sans fin.



La notion de justice est aussi mise plusieurs fois en avant. Pour moi, jusqu’à présent, l’auteur a souvent parlé d’injustice, le destin des « monstres » en est l’incarnation d’ailleurs. Mais y a-t-il une justice dans tout cela aussi ? Et en voyant les héros toujours s’en sortir, en se montrant souvent pas très réglos… je me dis que non. Une métaphore aussi envers des classes de notre société. Riches et pauvres, parfaits et différents. Charybde elle-même ne se considère pas comme étant belle a un moment donné et sa gloutonnerie, le défaut qui a fait basculer sa vie, rappelle également notre société grossophobe.



Donc, Charybde est un récit à plusieurs niveaux, riche, difficile mais abordable aussi. Il met peut-être aussi plus les travers de notre société actuelle en avant que les autres romans de la collection. Collection que je recommande toujours autant d’ailleurs, et j’ai hâte de découvrir qui seront les prochains héros à être mis sur le devant de la scène.

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Là-bas tout ira bien

Et si nous étions les migrants de demain?

Et si nous aussi nous devions tout quitter dans l'espoir d'une vie meilleure?



Une crise économique sans précédent dévaste la France. Les entreprises, les services de santé et les écoles ferment les uns après les autres. Les estomacs crient famine, les habitants sont sans ressource, oppressés par des créanciers sans scrupule qui menacent des les expulser. La violence éclate, le coeur des hommes redevient animal par instinct de survie. Une seule solution : partir.

Fuir son pays pour un ailleurs, pour un là-bas où tout ira bien, où tout ira mieux.



Dans ce roman d'anticipation, nous suivons des adolescents projetés dans des problèmes d'adulte, obligés de grandir avant l'heure pour survivre. le chemin vers l'espoir sera marqué par des épreuves, par des situations de détresse et de fragilité. le courage et l'espérance seront les moteurs pour avancer sans se retourner.

Mais une fois là-bas, tout ira bien ? tout ira mieux ?



Cette dystopie classée dans les romans jeunesse nous met face à notre frilosité et à notre égoïsme à accueillir des migrants par crainte pour notre avenir. Elle nous ôte le voile que nous mettons devant nos yeux pour ne pas voir notre inaction et notre manque d'intérêt pour tous ces réfugiés. Le scénario est prenant mais manque de profondeur. J'aurais aimé ressentir la peur, la violence, la tristesse mais les sentiments ne sont pas assez approfondis pour toucher le lecteur. Une belle démarche tout de même pour nous faire réfléchir sur un sujet des plus actuel. Un véritable appel à la tolérance, à la compassion et à l'entraide car si nous étions les migrants de demain, verriez-vous les choses de la même manière?

N'aimeriez-vous pas que là-bas tout aille bien? tout aille mieux?



Je remercie Babelio et les éditions Scrineo pour la découverte de ce roman dans le cadre d'une masse critique.

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Moi, Arachné, la tisseuse

Comme à chaque début d’année, c’est un plaisir de retrouver les deux nouveaux romans de Sylvie Baussier concernant les monstres de la mythologie grecque. J’ai commencé par Arachné, la tisseuse que je ne connaissais pas du tout.



Comme à l’accoutumée, nous suivons le point de vue du « monstre » et non celui du dieu ou du héros lié au mythe. De quoi nous donner un autre aperçu de l’histoire, car, nous le savons bien maintenant, les légendes sont comme les pièces de monnaie : deux faces, deux visions différentes.



Arachné est dépeint comme quelqu’un d’orgueilleux et de méprisant dans la légende et pourtant en la suivant dans l’histoire de Sylvie Baussier nous découvrons une jeune femme autodidacte qui a fait en sorte de parfaire son art. Au prix d’efforts et de persévérance, elle a réussi à devenir une tisseuse reconnue dans toute la Grèce. Elle ne s’en vente pas, elle en souffre même un peu car certains la jalousent. Mais la jeune femme continue de créer et d’explorer son talent. Jusqu’au jour où Athéna a vent de son don…



Sans surprise, la déesse, jalouse au possible, et qui subit une humiliation bien méritée, se venge sans vergogne. Au lieu de louer le talent de l’humaine qu’elle est censée protéger, d’honorer la femme indépendante et talentueuse qu’est Arachné, non, elle décide d’agir de façon puérile, car c’est ELLE la déesse toute puissante. Pour ma part, j’y ai vu une certaine critique de notre société (comme à chaque fois). Par rapport aux tout puissants qui se croient au-dessus des autres. Politiciens, hommes d’affaires… peu importe. Le fait d’avoir le pouvoir est pour certain synonyme d’être au-dessus des autres, ce qui en soi, n’est pas vrai. Il y a aussi le fait que le « petit peuple » critique et n’approuve pas les gestes de ceux d’en haut, mais ne font rien et continue même à les vénérer. Un monde régit par la peur et qui inhibe les forces de chacun.



Arachné se bat aussi pour défendre son art et surtout son talent. Athéna essaye de lui voler en disant que c’est grâce à elle que notre jeune héroïne est aussi douée. Malgré la peur que peut lui inspirer la déesse, Arachné ne se démonte pas. Elle peut tout perdre, mais elle veut s’affirmer et se défendre. J’y vois aussi le fait qu’aujourd’hui, nous sommes plus « aptes » à nous battre pour nous-mêmes, à oser défier l’injustice. Il y a eu des cas tout au long de l’histoire, j’entends bien, mais je trouve que notre société actuelle est beaucoup plus dans la défense de l’autre. Et ici, j’ai vraiment apprécié qu’Arachné remette en question les dieux et leurs agissements.



Un récit encore très intéressant qui m’a permis de connaître le mythe d’Arachné. J’avoue ne pas avoir été aussi charmée par l’histoire que pour les autres, mais la collection est toujours pour moi une excellente idée.

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Moi, le Minotaure

J'ai commencé par l'histoire de Ligia, car je ne connaissais pas tellement son histoire, contrairement à celle du Minotaure. Si jamais vous commencez la collection de Scrinéo sur les monstres de la mythologie grecque, même si cela n'a pas beaucoup d'importance, préférez celui-ci. Il y a quelques éléments que je trouve intéressant de lire dans ce tome avant de poursuivre avec les autres, comme notamment la seconde partie avec les explications sur les légendes qui nous sont contées.



Mais revenons à Minotaure. Comme beaucoup, je pense, nous connaissons ce monstre, le fil d’Ariane et le labyrinthe de Dédale. Dans Circé de Madeline Miller, j'avais eu une vue plus globale du mythe car l'auteur mettait notamment en avant la naissance du prince Astérios ainsi que sa "transformation" en monstre. Mais encore une fois, c'est surtout sa soeur Ariane, Dédale ou bien Thésée qui sont mis en avant. Ici, Sylvie Baussier commence son récit de façon poignante avec un jeune garçon qui ne demande que l'amour de ces proches, et qui nous fait sentir combien nous avons de la chance. On voit l'enfant prendre conscience de sa "monstruosité", puis du secret de sa naissance, prenant de plein fouet toute l'ampleur du rejet qu'il subit, alors qu'il est innocent. Si Poséidon s'est vengé de Minos, en toute légitimité, c'est toutefois un être innocent qui va encore une fois payer pour la faute d'un autre.



Le récit est toujours doux, de part son personnage principaux, mais aussi dur et parfois violent. Il est difficile de voir Astérios souffrir de la sorte, alors que l'enfant ne veut que l'amour de ses proches et vivre librement. Minos par son arrogance n'assume pas son erreur envers un Dieu. Plus encore, il se complaît dans une cruauté qui va amener Astérios à devenir réellement le Minotaure. On ne naît pas monstre, on le devient. La lutte du jeune prince pour rester ce qu'il est et ne pas basculer est poignante. Surtout lorsque l'on voit tout ce qu'il subit.



La fin est comme on se l'attend triste, même si héroïque en un sens aussi. Mais cette liberté enfin trouvée a un goût amer. Mais l'auteur parvient, encore une fois, à nous montrer un visage tout autre, et à réfléchir sur des événements dont l'écho peut encore se faire de nos jours.



La dernière partie complète le récit en apportant des informations sur le Minotaure et la mythologie grecque. Il y a une courte phrase qui cache le mot suicide et qui aurait peut-être pu être plus développée à mon goût, surtout que c'est un acte qui arrive malheureusement de plus en plus tôt pour certains. Le message passe mais je ne suis pas certaine qu'il soit assez parlant pour les plus jeunes.



Il n'empêche que Moi, le Minotaure est non seulement une excellente initiative, mais aussi un récit qui vaut réellement le coup.

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Moi, Pandore, la première femme

Quel plaisir de découvrir un nouveau roman de la collection Scrineo Mythologie ! Et d'autant plus que cette fois-ci ce sont les femmes qui sont mises à l'honneur. Ce que nous allons découvrir ne sera sûrement pas plaisant comme la collection qui donnait la parole aux "monstres" mais au moins, elles auront droit à la parole.



Ici, nous rencontrons Pandore, malheureusement célèbre pour avoir relâché tous les maux de l'humanité en ouvrant la jarre que Zeus lui avait confié. Je ne connaissais pas grand chose du mythe, mis à part ce qu'était La boite de Pandore, et j'avoue que j'avais hâte d'en découvrir plus.



Si le début du roman a quelque chose de grisant, la suite l'est beaucoup moins. J'entends par là que nous découvrons Pandore, la première femme créée par les Dieux de l'Olympe. Sa naissance est magique, tout comme tout ce qu'elle découvre petit à petit. J'ai aussi aimé sa façon de voir les Dieux. Elle se rend compte rapidement qu'ils ne sont bourrés de défauts et qu'elle ne comprend pas le fait qu'ils se sentent supérieurs. Bien qu'elle soit leur création, il y a un détachement entre elle et eux. Et vu comment ils se comportent avec elle... c'est une très bonne chose.



Et puis, comme nous pouvons nous en douter, les choses se compliquent. Les Dieux offrent des "présents" à Pandore qui ne sont au final que des cadeaux empoisonnés. Non seulement, ils se jouent d'elle, n'ayant aucune mansuétude, mais en plus, ils la privent de son libre abrite. Difficile donc de ne pas être en colère rapidement. On voit également dans ce que subit Pandore beaucoup de choses que les femmes subissent. Et c'est comme avoir ses frissons très désagréables sur la peau. Elle s'en accommode car elle ne connait rien d'autres.



Et c'est là tout le paradoxe. Jusqu'à ce qu'elle ouvre la jarre, Pandore est heureuse malgré sa condition. Et puis tout bascule. Elle n'est que l'objet d'une vengeance puérile. Mais elle est aussi, en un sens, l'incarnation de tous les défauts caricaturaux d'une femme. Une existence qui renvoie une image très complexe. Je n'arrive d'ailleurs pas à savoir ce que j'ai ressenti face à cette lecture. Je la trouve très intéressante à de nombreux niveaux, mais elle me fait aussi ressentir de la colère. Là encore, une bonne chose dans le sens où j'arrive à voir ce qui ne va pas, si je puis dire et que cela me fait quelque chose, je ne reste pas de marbre.



Et puis, enfin découvrir le mythe dans sa globalité était une très bonne chose. J'ai même envie d'en apprendre plus, notamment sur la fille de Pandore et son mari. Donc ma curiosité est piquée.



Un premier tome d'une collection que j'espère très fournie pour l'avenir. Clairement le genre de récit qui ne sera pas facile à lire mais nécessaire, je n'en doute pas. Et puis, en apprendre plus sur les femmes de la mythologie sera une excellente chose, c'est certain, surtout si elles ont leur mot à dire !
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Moi, Chiron, Centaure

Pour moi, Chiron, c’est le directeur du camp des demi-dieux dans Percy Jackson… Oui, je sais… Alors découvrir le vrai mythe, c’était plutôt une bonne chose, non ?



J’avoue avoir beaucoup apprécié Moi, Chiron, Centaure en particulier parce qu’il sort du cadre de tous les autres tomes de la collection. L’histoire du Centaure n’est pas une descente aux enfers, elle montre même Artémis et son jumeau Appolon sous un très bon jour. Et pour une fois, voir les dieux se comporter aussi bien, et parfois se montrer humbles, cela fait du bien. Certes Chiron est le fils de Cronos et donc une déité, mais Artémis n’en est pas certaine au tout début de leur rencontre, et pourtant, elle se montre gentille envers le jeune centaure.



Sylvie Baussier essaye ici de mettre en avant une créature de la mythologie grecque qui est peu connue, et qui pourtant a des grands mérites. Faire sortir de l’ombre Chiron est donc l’occasion de le découvrir vraiment. Un être intelligent, instruit, bienveillant qui a une véritable vocation pour l’enseignement. Et cela il le doit aux jumeaux de Zeus. C’est en voulant remercier ces deux protecteurs qu’il a pris la décision de partager son savoir, et le centaure le fait avec brio.



A travers son parcours, nous découvrons d’autres héros et entrevoyons leurs destinées. Heureuse ou malheureuse, Chiron a donné à ses élèves toutes les armes qu’il pouvait pour que ses protégés puissent voler de leurs propres ailes. Un amour pour les autres, une envie de partager sans jalousie, un être sensible qui nous montre que la force peut revêtir plusieurs aspects.



Un tome qui est donc « déroutant » par rapport aux autres mais c’est aussi ce qui fait sa force. J’ai vraiment adoré découvrir Chiron et son histoire, et j’espère que d’autres aventures des « monstres » seront dans cette même veine.

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Moi, Polyphème, cyclope

Qu'est-ce que j'aime cette collection. Une idée vraiment très chouette de la part de l'auteur et de Scrineo. Découvrir la mythologie grecque grâce à ces petits romans offre une toute autre dimension, et surtout pousse à regarder au-delà des apparences.



Polyphème est un cyclope, un géant doté d'un seul oeil, demi-dieu considéré comme un monstre. Et pourtant, il ne cherche qu'à vivre tranquille sa vie de berger sur son île, doux rêveur qui n'aspire à rien de trop extraordinaire. Dès le départ, on voit un personnage attachant. L'auteur arrive à nous faire ressentir la simplicité de sa psychologie, mais il n'en reste pas moins un être doté d'une conscience qui aspire à vivre heureux. Sa vie es simple, et cela lui convient parfaitement.



L'arrivée d'Ulysse fait tout basculer. Je sais que les dieux de la mythologie sont des êtres cruels et égoïstes, mais je n'avais jamais eu cette vision avec les héros, même s'ils ont tous commis des erreurs. J'ai trouvé dérangeant de voir Ulysse sous cet angle, manipulateur, imbu de lui-même, écrasant les autres sans scrupules. Et pourtant, comme le dit l'auteur, dans les textes racontant son odyssée, le roi d'Ithaque ne se montre pas sous son meilleur jour.



Polyphème est un monstre aux yeux des autres, mais l'est-il vraiment ? Si Ulysse s'était montré courtois, poli, humain face à ce géant, les choses auraient été totalement différentes. Et on prend le recul nécessaire grâce au point de vue du cyclope pour prendre conscience de cela.



Encore une fois, un récit touchant et poignant. Polyphème nous offre une histoire triste mais aussi qui fait réfléchir. Et comme toujours, l'auteur nous donne la possibilité d'en apprendre encore plus sur le mythe des cyclopes. Indéniablement un plus.

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Moi, Pénélope, reine d'Ithaque

Encore un récit fort et poignant de la part de Sylvie Baussier. Je le dis à chaque fois mais je suis très heureuse que cette collection ait vu le jour, celle des monstres comme celle des femmes de la mythologie. Donner la parole à ces êtres « muets » offre une tout autre perspective, et c’est leur rendre l’hommage qu’ils n’ont jamais eu.



Il n’est pas étrange que je ne connaisse pas Pénélope. Comme dit dans le roman, elle n’a pas vraiment eu voix au chapitre, et le fait qu’on la désigne comme l’épouse parfaite, la range malheureusement dans une catégorie par forcément flatteuse. Elle le dit elle-même ici, difficile de parler de Pénélope sans parler d’Ulysse. Et pourtant plus j’en apprends sur le héros grec, plus je le trouve antipathique… comme quoi…



Alors découvrir la « vraie » Pénélope dans le récit de Sylvie Baussier était autant exaltant que frustrant. Dès le départ, on découvre une jeune femme très moderne qui veut vivre. Et j’entends par là, qu’elle veut vivre pour elle-même. Quelque chose qui à notre époque semble si facile parfois, mais qui ne l’est pas vraiment… pas à l’époque de notre future reine et pas non plus au XXIe siècle. Mais il y a cet écho si contemporain en elle, que je l’ai tout de suite aimé. Entière, fière, intelligente, intègre. Elle veut être femme, épouse et mère. Les trois en même temps car ce sont ses choix. Et c’est là que réside tout : choix. Un mot si petit mais qui fait toute la différence.



A travers son parcours, on y voit le combat de ces trois êtres, puis celui de reine. Des choix qu’elle a réussi à faire mais qui ne lui ont pas forcément apporté la liberté. Elle reste cependant fière et déterminée, et on voit combien sa droiture, son humilité et son intelligence ont fait d’elle une reine merveilleuse. Aux temps des guerres et des massacres, elle est la première reine de royaume grec mais on voit aussi vite que face aux hommes, elle ne peut pas toujours faire face. C’est un parcours douloureux mais également inspirant. Une femme qui combat avec ses armes sans chercher la violence.



J’avoue que j’aurais aimé que le roman soit plus long. Que l’on en apprenne plus sur l’après. Mais en même temps, elle a le dernier mot et mon petit doigt me dit qu’Ulysse ferait bien de ne pas trop chercher sa femme qui pourrait se montrer bien plus rusée que lui, plus subtile, plus dangereuse si on la pousse dans ses retranchements. L’idée me plait bien.

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Moi, Pandore, la première femme

Bonjour les parents ! Alors, Pandore, vous connaissez ? Eh bien voici un livre magnifique pour vos enfants, l’histoire de la première femme, racontée par… elle même !



Bon, si vous ne connaissez pas, profitez-en pour réviser, parce que l’histoire est tellement bien écrite que vos bambins risquent d’être plus calés que vous !



Dans un premier temps, il y a la présentation des personnages (avec les illustrations) : Pandore, Héphaïstos, Athéna, Prométhée et Épiméthée… Ensuite, Pandore nous raconte elle-même comment elle a été créée par les dieux ; elle est belle et est pourvue de nombreuses qualités, mais le hic, c’est qu’elle est curieuse ! Elle nous raconte sa vie auprès des hommes, son mariage, la conception de son bébé… Tout est parfait ! Sauf, que Zeus lui avait offert une jarre qu’il lui avait interdit d’ouvrir ! Et vous connaissez la suite ; Pandore est curieuse, alors évidemment elle finira par l’ouvrir cette jarre, et alors c’est le désastre ! Le tout est raconté comme un roman, avec des dialogues qui rendent cette histoire vivante et captivante !



Et ensuite ? Une nouvelle partie explique le mythe de Pandore, à travers le monde et donne un nouvel éclairage sur les personnages !



Et ensuite ? Quand les enfants (et les parents) se sont régalés de cette histoire, il y a encore un petit cahier de jeux pour clore ce petit livre (histoire de vérifier si on a bien tout compris et retenu!).



À mon avis, ce livre s’adresse à un lectorat de jeunes de 8 à 12 ans environ ; mais la lecture est agréable à tout âge, car si l’écriture est simple, elle reste digeste même pour un adulte. Ici pas de niaiseries réservées aux enfants, tout est abordé de façon accessible mais intelligente !



Bref, le mythe de Pandore revu et corrigé par une femme, et raconté par la principale intéressée, à l’attention des enfants et des adultes qui veulent réviser avant de confier le livre à leurs enfants !



À lire à côté d’une jarre, confortablement installé(e) sur un klismos (ou une chaise) en grignotant du raisin et des figues accompagnés d’un verre de vin (blanc, un peu moelleux) pour les parents et un jus de fruits pour les enfants. Bonne lecture !





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Moi, Ligia, sirène

J'adore la mythologie greco-romaine depuis que je suis enfant, à tel point que j'avais une petite encyclopédie des personnages qui trônait fièrement dans ma bibliothèque. Bien que les Dieux soient très souvent des êtres cruels, j'étais fascinée par ces mythes. Quand j'ai vu que les éditions Scrinéo lançaient une collection sur les monstres et leur point de vue de l'histoire, j'ai tout de suite trouvé le conception très intéressant, surtout qu'elle a pour cible un jeune public. Au fil de mes différentes lectures, comprendre la psychologie d'un antagoniste a toujours été quelque chose de primordial pour moi. Je ne crois pas au fait que l'on naît "méchant". On le devient d'une façon ou d'une autre.



Je connais le mythe des sirènes avec notamment Ulysse accroché à son mat pour ne pas succomber à leurs charmes, mais contrairement à d'autres monstres comme le Minotaure, Méduse... je ne voyais les sirènes que comme un tout, un personnage anonyme, un obstacle sur le chemin du héros. Avec Ligia, j'ai eu la chance de découvrir une vraie sirène, et de mettre enfin un nom à une créature mythologique.



Bien que romancée, j'ai trouvé l'idée très sympathique, et je vais suivre la collection avec grand intérêt. Ici, avec Ligia et sa soeur nous découvrons l'envers du décor. Un destin cruel, comme très souvent avec les monstres des mythes, né d'une colère injuste d'une déesse. Les Dieux sont des êtres capricieux, vaniteux, souvent sans compassion pour ceux qui n'ont pas grâce à leurs yeux. L'exemple ici est criant de cette inhumanité. On a tout de suite de la compassion pour ces jeunes filles qui ont tout perdu parce qu'Hadès voulait la fille de Déméter. On voit combien elle lutte pour survivre, mais aussi pour appréhender cette nouvelle "vie". Elles deviennent des monstres et elles en ont conscience, mais elles doivent survivre. La cruauté est encore plus poignante. Mais l'histoire des deux soeurs a surtout un côté très mélancolique qui incite à les voir sous un oeil moins critique, de les comprendre, de les voir dans leur globalité. Il y a toujours plus si on prend la peine de creuser un peu.



L'histoire est courte, mais très bien écrite. Elle pousse à la réflexion et je trouve que l'ouvrage est vraiment complet et tout à fait abordable pour des enfants à partir de 10 ans. Nous avons un petit récapitulatif des personnages importants, une étude sur les sirènes et la mythologie, ainsi que des activités liées à l'histoire. J'adore le concept, en plus les illustrations sont vraiment très jolies, douces et qui rappellent le style de l'époque.

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Moi, Cerbère, gardien des Enfers

Toujours impatiente de retrouver les nouvelles parutions de la collection Scrinéo Mythologie, j’ai tout de suite été voir mon libraire. D’autant plus que Cerbère était un peu un mystère pour moi. Je savais qui il était mais sans plus. Donc, l’occasion d’en apprendre plus sur ce chien à trois têtes.



Sans surprise, j’ai encore une fois beaucoup aimé le court roman. Sylvie Baussier arrive vraiment à se mettre dans la peau du personnage, et je trouve le développement de l’histoire et de la personnalité toujours réussis. Ici, nous rencontrons donc Cerbère, le fameux gardien des Enfers. Pour moi, il n’était au final que cela. Le chien à trois têtes qui empêche les morts de sortir et les vivants d’entrer. Et grâce à ce roman, on en découvre beaucoup plus, mais on voit aussi l’être derrière le monstre.



Les Dieux de la mythologie sont cruels, ce n’est pas un secret, et ici encore une fois, on voit combien ils manipulent, humilient et se servent des autres. Cerbère n’était pas un être méchant et dangereux à la base. Comme les prédécesseurs de cette collection, on voit que ce sont les Dieux qui, au final, le transforme vraiment en monstre. La faim, la peur, la solitude, se transforment en rancœur et en agressivité.



Bien sûr, on peut se mettre au niveau du canidé en tant que tel. Un animal, mais je trouve que cela s’applique aussi à tous les êtres vivants, nous y compris. Ici, on voit combien le fait de priver un être de liberté peut altérer le comportement, tout comme les mauvais traitements. On ne naît pas mauvais pour moi, et c’est ici encore une illustration de cela. Un chien, comme d’autres animaux, a besoin d’espace, de jeux, d’interaction. L’auteur ne pousse pas, je pense, jusqu’à l’idée de maltraitance animale, mais c’est une piqûre de rappel qui ne fait pas de mal.



Il y a aussi l’idée d’exploiter les trois têtes de Cerbère dans le sens où, le gardien à trois cerveaux différents et donc trois façons de penser. Ou pas… Après tout, nous aussi avec notre unique cerveau, nous avons aussi parfois ces petites voix intérieures qui parfois nous aident, et parfois nous tire vers le bas. Cerbère en devient encore plus humain, en un sens.



Il n’y a pas réellement de surprise dans la conclusion, pour aucun des « monstres » malheureusement, mais parfois, en lisant les romans de la collection, j’aimerai voir un Dieu, ou bien un héros aller au-delà des apparences et de leurs petites personnes. C’est toujours un peu ce qui me chagrine. Parce qu’on s’attache à tous ces personnages et que l’espoir n’est jamais au rendez-vous. Mais le pari de l’auteur est gagné, car on ne peut pas rester indifférent et la réflexion, à chaque fois, est vraiment intéressante.



Cerbère a été une découverte au final pour moi, et j’en suis très heureuse. Un récit émouvant et triste mais qui permet d’avoir un œil nouveau sur le chien des Enfers.

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Leonard de Vinci - Questions/Réponses - Dès 7 ans

Connais-tu Léonard de Vinci ?



Je pensais naïvement pouvoir y répondre sans difficulté. Après avoir lu le cahier d'une petite tête blonde et de lui avoir fait réviser ses notes sur Léonard de Vinci, je n'en étais déjà plus tout à fait sûre....

Pour retrouver les oeuvres dont parlaient ces notes, nous avons fait quelques recherches... et afin de marquer d'une pierre blanche tout ce temps passé, et pour pouvoir retrouver facilement tous ces tableaux, ces sculptures, mais aussi ces splendides machines, j'ai fait l'achat d'un petit livre : Questions réponses : Léonard de Vinci.



L'ouvrage de Sylvie Baussier, d'une trentaine de pages, est destiné aux enfants de 7 ans et plus. Il est entièrement réalisé sous forme de questions-réponses. le sommaire reprend toutes les questions et nous permet de retrouver très facilement la rubrique qui nous intéresse. Les premières pages : Qui est Léonard de Vinci ? Pourquoi a-t-il marqué son époque ? Est-il un génie universel ? m'ont conquise. La frise chronologique reprenant la vie de Léonard de Vinci est bien faite. De 1452, date de sa naissance à sa mort en 1519, nous retrouvons les faits marquants de son histoire et nous suivons son voyage à travers l'Italie, de Florence à Milan et Venise, son retour à Florence et son départ pour la France en 1517.



J'ai pris beaucoup de plaisir à lire : Questions-Réponses : Léonard de Vinci, qui nous parle de la Renaissance, de la place de l'art, de peintures, de sculptures. Nous retrouvons la bottega, l'atelier du peintre Verrocchio auprès de qui Léonard de Vinci a fait son apprentissage. Nous nous émerveillons devant la Joconde, la Dame à l'hermine, La vierge aux rochers, l'Annonciation, Sainte Anne, la Vierge, l'enfant et l'agneau.

L'ouvrage fait la part belle à toutes les inventions de Léonard de Vinci, et met l'accent sur la mécanique, les machines de guerre, le rêve de voler - même si aucune des tentatives de Léonard n'a abouti.

Le texte n'est jamais simpliste, les explications sont claires et destinées à des enfants ; le vocabulaire est tout à fait adapté. A noter : un lexique reprend des termes un peu difficiles de l'ouvrage - dans les domaines de l'art en particulier.



J'ai trouvé très intéressante la rubrique : "Incroyable", qui est développée tout au long de l'ouvrage, et vient compléter les questions. Ainsi, on apprend que "la tempera est un procédé dans lequel les pigments sont liés par du jaune d'oeuf. Ca sèche très vite !", ou que "Si Léonard sculpte, il trouve cet art moins intéressant que la peinture car "il ne peut pas représenter les choses transparentes ou lumineuses".



Les illustrateurs, Xavier Mussat et Olivier Nadel, donnent vie à Léonard et à son environnement, et mettent en valeur le texte.



Les questions-réponses sont un bon moyen de susciter la curiosité de tous - et Sylvie Baussier a réussi son pari : donner envie d'aller plus loin dans la connaissance de Léonard de Vinci... et peut-être partir à la découverte d'une oeuvre d'art dans un musée....



Une belle lecture.





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Moi, Pénélope, reine d'Ithaque

Coucou les parents, me revoilà avec un deuxième livre pour les jeunes ! Après Pandore, voici Pénélope ! Non, pas Pénélope Cruz, Pénélope reine d’Ithaque ! Vous ne savez pas qui c’est ? Normal, en général on ne parle que d’Ulysse et son cheval de Troie… Alors voici un livre pour réviser en même temps que vos enfants…



Je vous présente Pénélope, fille de la nymphe des eaux Periboa et du roi Icarios ; c’est donc une princesse ! Elle a bien des frères, mais ils ne se rabaissent pas à jouer avec une fille ; alors pour tromper son ennui, la jeune princesse éprise de liberté, laisse traîner une oreille attentive partout où ses pas la mènent… Mais Pénélope grandit, et il est temps de la marier et évidemment, pas question de lui demander si un jeune homme lui plait ! Non, une course va être organisée et la demoiselle va tout simplement servir de trophée au vainqueur qui pourra l’épouser ! Et, vous l’aurez deviné c’est Ulysse, roi d’Ithaque qui gagne la course ! Le couple s’installe à Ithaque et Pénélope s’aperçoit vite qu’une femme ne règne pas, elle est juste là pour être aux côtés du roi ! Qu’à cela ne tienne, elle est heureuse auprès d’Ulysse et ils vont même avoir un bambin ! Mais, le bonheur sera de courte durée puisque son époux va devoir partir au loin pour libérer la belle Hélène et Pénélope va se retrouver seule à commander à Ithaque ; ce qu’elle va faire pendant vingt ans (pour le reste, lisez le livre)…



Voici une très belle histoire de princesse et un doublé gagnant pour Sylvie BAUSSIER ! Toujours un livre pour un lectorat de 8 à 12 ans environ, toujours la même qualité d’écriture, simple mais efficace ! Pour ceux qui ont raté Pandore, prenez les deux, vous ne le regretterez pas et vos enfants s’instruiront en s’amusant.



Nous retrouvons en début de livre la présentation des personnages principaux avec une illustration et après l’histoire, l’explication du mythe de Pénélope et d’Ulysse : mythologie grecque, Pénélope, Ulysse, Télémaque, guerre de Troie… Et pour terminer de façon ludique, un cahier de jeux à la fin pour vérifier que tout a été compris !



Bref, le mythe de Pénélope raconté par elle-même dans une livre d’une grande qualité ! Et apparemment, il y en a toute une collection, alors ne privez pas vos enfants d’un tel trésor !



À lire installé(e) sur un cheval en bois ou près d’un métier à tisser, en dégustant des crêpes recouvertes de miel avec un verre de lait (froid ou chaud). Bonne lecture !







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Moi, Pénélope, reine d'Ithaque

Encore une fois, un grand merci à Masse critique privilégiée et aux éditions Scrineo pour l'envoi de ce livre.



Ce livre destiné à la jeunesse traite du Pénélope, la femme d'Ulysse et la reine d'Ithaque, trop peu représentée dans les mythes.



L'écriture de l'histoire est très simple, grosse et facile à lire et le volume pas trop épais pour correspondre à ce public. Avec une liste de personnages au départ et un carnet de jeux à la fin, ainsi qu'un dossier pour mieux comprendre le mythe.



Un livre féministe dirait-on.

C'est très intéressant de suivre le point de vue de Pénélope tout au long du livre, de son enfance très peu détaillée en raison du manque d'informations que nous dévoilent les mythes, jusqu'à la fameuse scène avec les prétendants dont on entend parler dans l'odyssée.



Là où je suis un peu plus déçue mais l'autrice n'y est pour rien, c'est du manque de personnalité du Pénélope, comme je le disais ci-dessus on a très peu d'informations sur elle. Du coup, on ne sait rien sur ses goûts, ce qu'elle préfère, ses idées, ses pensées.

Comme je l'ai déjà dit aussi ci-dessus, l'autrice n'y est pour rien car elle ne peut pas personnaliser ce personnage à sa guise étant donné qu'elle raconte juste son histoire. C'est comme si je prenais Athéna mais que je disais qu'elle aimait danser le rock et se saouler jusqu'à pas d'heure. C'est complètement inventé, comme je raconte son histoire, je ne peux pas y mettre ça, c'est logique.



Pour revenir au récit, j'ai beaucoup aimé le passage où elle pense à son mari, suivant les années et ce qu'elle voudrait lui raconter.



Au final, c'est un livre jeunesse très sympa mais n'attendait donc pas que l'histoire soit très complexe, qui nous raconte l'histoire de Pénélope. Mais sans de coup de coeur.
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Au nom de nos rêves

C’est vrai qu’on passe souvent à côté de gens dont on ne connait rien, dont on ne se doute pas du tout de la tragédie de leur vie, ou tout simplement des grosses difficultés qu’ils rencontrent.

Pour moi, c’était le cas en ce qui concerne les étudiants en situation précaire, ceux dont les parents ont toutes les peines du monde à financer les études et qui doivent impérativement trouver un petit boulot pour s’acheter de quoi manger !



C’est pendant le confinement que leur situation a été révélée, car beaucoup ont perdu leur travail – dans les cafés, dans les boutiques etc.- , et en Belgique, la télévision a relayé leur problème.



Mais c’est surtout avec cet ouvrage, un petit roman narré par 11 voix (et 11 auteurs et auteures), que je me suis vraiment rendu compte de l’énormité de leur cas.

Ces jeunes en détresse (et souvent aussi en détresse psychologique) sont heureux de connaitre l’association « Liens publics » et de bénéficier de son aide. Celle-ci se charge de les ravitailler, mais aussi de les maintenir en contact, de créer des échanges. La solidarité n’est pas un vain mot, ici ! Car pendant le confinement, terrible pour certains d’entre nous, beaucoup d’étudiants isolés et/ou sans le sou ont sombré.

Et puis soudain, le drame : le propriétaire veut vendre leur local. Ces jeunes vont se révéler à eux-mêmes…



Merci à Babelio pour son opération Masse critique privilégiée, j’ai découvert ainsi 11 récits ma foi fort bien écrits, ainsi que l’association Linkee, contre le gaspillage alimentaire et pour la redistribution aux plus démunis, à laquelle les droits d’auteur seront intégralement versés.



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Au nom de nos rêves

Je remercie chaleureusement les éditions Scrinéo et Babelio pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée du roman : Au nom de nos rêves.

Nola vit dans une chambre de bonne. Marwan travaille la nuit pour payer ses études. Célian ne sort plus de chez lui depuis le confinement.

Entre angoisse et précarité, leur seul refuge est l’association « Liens publics », un espace de solidarité et d’espoir pour les étudiants. Benjamin et Espérance, les bénévoles, y apportent réconfort, repas et soutien.

Jusqu’au jour où Roger, le propriétaire du local, vend le local. Alors que l’association risque de disparaître, ils décident de se battre ensemble pour la défendre.

Parviendront-ils à sauver ce lieu qui les unit ?

Au nom de nos rêves est un ouvrage collectif écrit par 11 écrivains qui ont décidé de reverser leurs droits d'auteur à Linkee : la première association française de distribution alimentaire aux étudiants.

Je trouve l'initiative excellente surtout vu l'augmentation du coût de la vie. Il est évident que cela devient compliqué pour tous, à commencer par les étudiants qui ont été fort touchés suite à la COVID et continuent à l'être.

Nous découvrons des jeunes gens touchants, qui font face à des difficultés, notamment pour se nourrir.

Heureusement, une association est là pour eux. Son nom : « Liens publics ». Elle encourage l'entraide et surtout apporte solidarité et espoir à des jeunes qui n'en n'ont pas toujours.

Quand l'association risque de ne plus exister car le local va être vendu, les jeunes décident de s'unir pour défendre « Liens publics ».

Nola monte au créneau, elle n'est évidemment pas la seule. La différence avec ses camarades est qu'elle se rend compte qu'elle connaît très bien le propriétaire du local.. Assez pour le faire changer d'avis ?? Pas sur, malheureusement..

Au nom de nos rêves est un roman qui parle de la précarité des étudiants, de l'entraide, de la solidarité, de l'amitié aussi.

Un joli livre écrit à 11 voix et 22 mains, ce qui ma foi ne se sent pas trop. J'ai été surprise car l'ensemble est assez homogène, ils ont réussi à avoir certes chacun leur style mais c'est fluide. On ne se dit pas tiens là c'est pas le même auteur que là !

Je n'ai pas eu de coup de cœur tout en appréciant ma lecture. J'ai passé un bon moment en compagnie de tout ce petit monde.

Une bonne surprise qui mérite quatre étoiles :)
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