Citations de Sylvie Kaufhold (16)
Remercie l’univers pour le bonheur que tu as connu, mais bannis la douleur de ton cœur. C’est un poison inutile.
Confrontés à une obscurité quasi permanente, ils avaient glissé peu à peu dans une lente folie avant de suivre l'appel de l'ombre et de disparaître à leur tour.
Liane doit à présent rejoindre elle aussi la salle des tuyaux. Son tour de chant approche. À peine quelques couloirs et la voilà assise sur l’estrade, sur l’un des six fauteuils de velours grenat qui entourent en un cercle parfait les grands tuyaux de cuivre qui plongent dans les profondeurs de Sol. Un jeune garçon lui apporte un verre d’un liquide rouge rubis, un reconstituant qui prolonge ses capacités vocales. Voilà des semaines qu’elle vient dans cette salle trois fois par jour prendre son service et elle sait maintenant que sans cette boisson ses cordes vocales ne survivraient pas très longtemps à ces longues heures d’astreinte. Pourtant elle ne l’aime pas, elle devine que le liquide la prive de ses moyens de réflexion, la soumet à la volonté du maître de chant. Son libre arbitre est le prix à payer pour soigner sa voix. Elle déteste l’idée.
… Le soleil se levait sur un nouveau jour pâle. Le petit groupe de chasseurs se déplaçait avec rapidité sur la falaise. Derrière eux, la cité avait disparu dans la grisaille. Ses murs avaient été avalés par le manque de lumière…
… Avant même de distinguer le grand félin dans le jour pâle, Naya avait senti son pas léger sur la neige. Son miaulement caractéristique, plus aigu que ceux des tigres, mais tout aussi puissant, avait éveillé en elle un savoir ancestral…
Chapitre 1 : L'Attente
Dix jours. Dix jours déjà et aucune nouvelle de Meltem.
Allia reposa son livre au milieu des coussins qui s'entassaient sur le lit. Ses mains tremblaient légèrement, trahissant l'inquiétude qui grandissait en elle. Elle avait cru un instant que l'étude des carnets militaires de grand-père Lite l'aiderait à oublier son angoisse, mais aucun récit n'avait pu la distraire. Son frère occupait toutes ses pensées.
...
Alors qu’elle commençait à s’assoupir, Allia perçut comme un tiraillement aux confins de sa conscience, pas plus qu’un chuchotement, un battement d’ailes de papillon, mais assez cependant pour que son esprit assoiffé de compagnie se tende vers la source de ce contact. Cela aurait pu être Liajing, mais l’esprit qui tentait de la joindre était si hésitant qu’Allia exclut aussitôt l’hypothèse de la magicienne. Elle était bien trop puissante.
La meilleure façon de découvrir une ville, c’est de chercher, de se perdre, de trouver puis de chercher encore et se perdre encore.
Allongée sur une roche crayeuse qui surplombait le lac, la jeune fille laissa glisser ses doigts fins à la surface. Le tintement délicat de ses bracelets d'argent se mêla à son rire juvénile. Un frisson de plaisir la parcourut et elle enfonca sa main jusqu'au poignet dans l'eau translucide pour augmenter la sensation. Le froid se referma sur elle, il faisait partie d'elle, de son monde. Elle l'accueillait comme un bienfait.
Toutes les vacances ont une fin.
L’amour vrai existait et il valait la peine qu’on se batte pour le préserver.
On ne doit jamais dire non à la passion, tu as bien fait d’en profiter. Même si finalement le résultat te semble décevant, un rien frustrant, comme lorsqu’on se goinfre de chocolats. Le moment est délicieux, mais le mal de ventre te guette déjà à l’ouverture du paquet.
La vodka ce n’est pas ce truc infâme que les ados d’aujourd’hui mélangent à des jus de fruits ! La vodka, la vraie, c’est un rituel aussi sacré, aussi beau que celui du thé. L’alcool a besoin d’un récipient qui le connaît, le reconnaît, l’accueille pour lui permettre de s’épanouir. Comme ton âme, elle, peut s’épanouir dans l’alcool. La vodka, c’est un miroir, un révélateur de l’âme.
Cette ville éveille les passions soudaines et broie les cœurs faibles. J’ai cédé au plaisir et me voilà tout étourdie. Je ne sais plus quoi penser. Prise entre deux prétendants j’ai choisi l’éphémère étincelant plutôt que la tendresse patiente. J’y ai goûté, m’en suis délectée et puis je l’ai perdu.
N’écoutez pas les jalouses qui ne rêvent que de pouvoir s’empiffrer de sucreries ! Elles se soumettent à des régimes infernaux pour correspondre au diktat des magazines et ont besoin de haïr les femmes qui vivent normalement. Et après tous les efforts et les privations qu’elles s’imposent, elles aimeraient bien conquérir Paco. Elles ne peuvent pas comprendre que leur charme froid et superficiel ne peut ravir que ceux qui ne disposent pas eux-mêmes d’assez de beauté. Paco, lui, n’a pas besoin de ça pour apprécier la valeur d’une femme.
Ridicule d’imaginer bâtir une vraie relation dans un milieu dédié à l’éphémère, à l’apparence.