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Critiques de Sylvie Miller (135)
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Lasser, détective des dieux, tome 1 : Un priv..

Polar mythologique



Les auteurs de ce livre ont créé un univers de fantasy particulièrement original et réjouissant : sur cette Terre uchronique des années 1930, les hommes continuent d'honorer les dieux païens, ceux-ci se manifestent régulièrement dans leur vie quotidienne et nous, lecteurs, nous avons l'immense plaisir de faire connaissance dans ce premier opus avec les dieux, ô combien fascinants, de l'Egypte ancienne !

Le héros du livre est un détective privé nommé Jean-Philippe Lasser (hommage des auteurs à l'égyptologue français Jean-Philippe Lauer), un personnage qui présente de nombreux points communs avec les détectives « hard-boiled » (« durs à cuire ») des polars américains des années 30, notamment Sam Spade de Dashiell Hammett et Philip Marlowe de Raymond Chandler, « ces enquêteurs privés cyniques, alcooliques, ne roulant pas sur l'or et ne sachant pas résister à une jolie femme » (préface de l'Intégrale Lasser rédigée par Jean-Luc Rivera).

Lasser a quitté la Gaule (!) et s'est établi en Egypte ; après une première enquête réussie où, à la demande de la déesse Isis, il a retrouvé le manuscrit de Thot qui avait disparu, différents dieux font appel à ses services : la déesse lionne Sekhmet le sollicite pour retrouver un chat de concours, Isis le sollicite à nouveau pour retrouver le sexe de son mari Osiris (!) et le dieu Knoum pour découvrir qui a essayé d'empoisonner le pharaon Ramsès XXVII...

Notre détective reçoit l'aide de personnages pittoresques : Fazimel, son assistante dévouée et pleine de ressources, Ouabou, un chat "bavard et impertinent" et Hâpi, un homme-taureau qui dirige un night-club branché (!) ; mais ses enquêtes sont souvent contrariées par un chef de la police incompétent et par le dieu Seth en personne, un dieu particulièrement brutal et malveillant.

Les enquêtes s'enchaînent, les rebondissements également, et les auteurs de ce roman bien documenté ne manquent pas d'humour !

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Lasser, détective des dieux, tome 2 : Mariage..

Nouvelle enquête dans l'Egypte des merveilles



Décidément, les dieux ne peuvent plus se passer du détective Jean-Philippe Lasser !

Horus, le fils d'Isis et Osiris, et la belle Aglaé, l'une des trois Grâces filles de Zeus, sont tombés amoureux l'un de l'autre et s'apprêtent à convoler lors d'une fastueuse cérémonie à Alexandrie, où tous les dieux des deux rives de la Méditerranée sont invités.

Mais voilà que la future mariée a disparu ! L'aurait-on enlevée ?

Une fois de plus, Isis fait appel aux services de Lasser : il doit la retrouver et faire fissa, car la cérémonie doit avoir lieu dans quelques jours !

Dans ce deuxième opus, les auteurs enrichissent leur univers de manière sensible : d' une part, pour mener son enquête, Lasser se rend dans de nombreux lieux qu'il n'avait jamais visités jusque-là (Babylone, Sumer...), et certains de ces lieux sont vraiment inattendus (le Pays des morts gouverné par Anubis !) ; d'autre part, nous faisons connaissance avec une nouvelle série de personnages fabuleux (dans tous les sens du terme !) : une Médée hyper sexy, auquel le narrateur est incapable de résister et qui pourtant le trahit régulièrement, un Zeus inquiet, qui doute sérieusement des capacités de notre détective à retrouver sa fille chérie, un Vulcain reconverti en mécanicien pour voitures de luxe (car les dieux sont amateurs de belles cylindrées !), une déesse babylonienne irascible et jalouse, un djinn, un taureau ailé (!) …

Un second opus trépidant et facétieux tout à fait réussi !

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Lasser - Intégrale 01

Les enquêtes de Lasser, le détective des dieux, se situent au carrefour de différents genres littéraires, elles relèvent à la fois du roman policier, de la fantasy mythologique (les dieux des différents peuples se manifestent régulièrement) et de l’uchronie (sur cette Terre des années 1830, les différents peuples sont polythéistes, notre pays s’appelle la Gaule et non la France…).



Ce beau volume relié est une première intégrale qui comporte une intéressante préface de Jean-Luc Rivera, une trilogie romanesque, une nouvelle et des bonus.



1) La préface

Jean-Luc Rivera rapproche Lasser de ses illustres prédécesseurs, détectives « hard-boiled » (durs à cuir) ou détectives de l’étrange (Jules de Grandin, Carnacki, John Silence...).



2) La trilogie romanesque (voir les critiques de chacun des trois romans pour plus de détails)



- « Un privé sur le Nil » : Lasser quitte la Gaule et se rend en Egypte ; il est chargé de différentes enquêtes par plusieurs divinités, notamment Isis.



- « Mariage à l’égyptienne » : Isis demande à Lasser de retrouver une fille de Zeus, qui vient d’être enlevée alors qu’elle était sur le point de se marier avec Horus (!).



- »Mystère en Atlantide » : Zeus charge Lasser de retrouver l‘Atlantide (!).



3) La nouvelle : « Le sage qui entre dans la paix »



Lasser mène une enquête pour savoir qui a dérobé à un grand savant, nommé Imhotep, des documents concernant ses recherches en génétique ; Lasser découvre une redoutable conspiration visant à affaiblir le pouvoir des dieux… Habitué aux nombreuses tribulations de notre détective dans les trois romans précédents, j’ai trouvé que cette enquête avait été trop rapidement menée à son terme !



4) Le coin des bonus (rédigés par les auteurs, 45 pages)



- La genèse de la série



- La bande à Lasser : les personnages qui l’ont aidé à mener ses investigations.



- Les divinités

Leur présentation est assez savoureuse : voir par exemple Isis (« une beauté enjôleuse au caractère de mégère ») , Sobek (« le dieu de l’eau et de la fertilité, une espèce de charogne à l’allure répugnante, avec une tête de vieux crocodile, ridée, cloquée et de tout petits yeux rouges à l’éclat cruel »), Ishtar (« une pie-grièche bouffie de méchanceté et imbue d’elle-même »)…



- Les créatures mythologiques : le Kraken, le Minotaure…



- Les véhicules, car les dieux sont amateurs de belles cylindrées !



- les spécialités locales

« Au fil des ses enquêtes, notre détective se promène un peu partout et il est amené à déguster différentes spécialités locales » : si donc vous voulez préparer un baba ghanoug égyptien (purée d’aubergines) ou des kalitsounia crétoises (tartelettes au fromage), les auteurs vous donnent toutes les indications nécessaires !



A la fin du volume, on trouve également des cartes et de belles illustrations de Ronan Toulhouat et Xavier Collette.
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Lasser, détective des dieux, tome 3 : Mystère e..

L’odyssée d’un détective



Ce troisième opus des enquêtes de Lasser est tout autant un roman d’aventures maritimes qu’un polar mythologique.

C’est Zeus en personne qui vient solliciter Lasser pour une enquête absolument hors normes : il lui demande en effet de retrouver l’Atlantide ! Car Zeus est persuadé que l’Atlantide n’a été détruite que partiellement et qu’il en subsiste une grande partie, que les Atlantes ont dissimulée grâce à leur magie.

L’objectif de Zeus est de la retrouver pour y développer son culte : plus un dieu est honoré, plus ses pouvoirs sont importants !

Lasser ne peut refuser la demande impérative du roi des dieux grecs et recourt à l’assistance de ses amis habituels, le chat divin Ouabou le djinn Amr et quelques autres…

Pour mener son enquête, il parcourt la Méditerranée et fait de nombreuses rencontres : Monsieur Minotaure et sa femme (il semble donc que les Minotaures constituent une famille dont Thésée n’a occis que le membre le plus détestable...), Thésée lui-même, que le passage des siècles a transformé en « bellâtre décati » (!), plusieurs dieux phéniciens…

Et ces rencontres permettent souvent aux auteurs d’exprimer leur vision ô combien facétieuse de la mythologie pour le plus grand plaisir du lecteur.

Mais malheureusement Lasser s’attire l’hostilité du dieu des mers, le puissant Poséidon : ses trajets maritimes sont particulièrement mouvementés, d’autant plus que les pérégrinations de notre détective le conduisent au-delà des colonnes d’Hercule (le détroit de Gibraltar)…

Le rythme s’accélère d’ailleurs dans la deuxième moitié du roman qui voit se succéder rebondissements spectaculaires, trahisons inattendues et prodigieuses révélations...

Un troisième opus aussi réussi que les précédents !
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Le sage qui entre dans la paix

Le Club de la Nouvelle d’ActuSF m’offre la possibilité de flairer un peu l’univers de Lasser, détective des dieux, développé par Sylvie Miller et Philippe Ward au travers de plusieurs romans. Je ne me suis pas fait prier (ref. les dieux, tadablim !) longtemps.



Ça donne un sacré (ref. les dieux, tadabing !) mélange des genres. Un drôle d’enfant hybride entre un roman noir de Raymond Chandler et un roman historique de Christian Jacq ; Philip Marlowe égaré chez Ramsès II.

Ou plutôt, c’est un détective en imper, pistole et whisky qui vit dans des années trente d’un univers uchronique où les dieux existent bel et bien, se manifestent en public et maintiennent l’humanité sous leur dépendance. Il y a quelque chose de P. Djèlí Clark en un peu plus déluré.

Bousculer cette dépendance, c’est bien le thème de cette nouvelle. Car les dieux freinent des quatre fers le développement scientifique qui remet toujours en question les dogmes et histoires officielles.

Voire, les dieux ont quand même permis à l’humanité de progresser jusqu’à un niveau peu ou prou équivalent à celui de nos années trente. Les véhicules à moteur existent, par exemple. Je me suis demandé pourquoi ils ont laissé faire s’ils sont aussi castrateurs.



Le héros sort d’un roman noir mais l’ambiance est plutôt désinvolte, limite rigolote. Lasser n’a pas l’air bien vif. Son enquête se limite à quelques questions et une filature. Côté, déduction, pas de miracle (ref. les dieux, tadazoun !).



Au final j’ai passé un bon moment. Suffisamment pour être curieux de lire au moins le premier roman. Mais ce n’est pas une priorité.

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Lasser, détective des dieux, tome 1 : Un priv..

Rien ne va plus au pays des dieux.



Malgré leur potentiel destructeur et la crainte qu'ils inspirent aux humains. Il arrive qu'ils appellent à l'aide.

Dans ces cas là, Philippe Lasser venu se mettre au vert et au verre en Égypte se voit gentiment contraint de résoudre leurs problèmes.

Thot a perdu son manuscrit, Isis a égaré le quatorzième morceau d'Osiris, Ouabou, fils de Sekmet se prend pour "Le chat botté" et de plus Pharaon a des soucis.

Philippe Lasser dont j'aime le côté détective privé de série B se démène, esquive les coups car même si il se fait beaucoup d'amis, il a un ennemi qui n'est pas des moindres en la personne de Seth.

Sylvie Miller et Philippe Ward ne manquent pas d'imagination. Leur humour, leurs calembour et les enquêtes proposées assez fantaisistes et surprenantes permettent de passer un excellent moment dans un autre univers avec l'Égypte pour toile de fond. le petit bémol est qu'il va me falloir lire la suite car l'histoire s'arrête en plein suspense. Il s'agit d'une série en 3 volumes.

Merci aux auteurs pour ce SP via SimPLement.pro
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Elfes et Assassins

Cinquième anthologie parue dans le cadre du festival des Imaginales d'Epinal, « Elfes et assassins » nous propose de découvrir les textes de treize auteurs français, tous très réputés dans le monde des littératures de l'imaginaire, de Pierre Bordage à Fabien Clavel en passant par Xavier Mauméjean ou Fabrice Colin, qui se sont penchés sur ces deux personnages extrêmement ambiguës que tout lecteur de fantasy est amené à rencontrer de façon récurrente. Tout comme le précédent opus, « Reines et dragons », on retrouve Sylvie Miller et Lionel Davoust en tant que directeurs de publication, un duo qui fonctionne décidément remarquablement bien. La qualité est en effet au rendez-vous, et si certains textes se révèlent évidement plus réussis et plus marquants que d'autres, nous n'en avons pas moins affaire à un ouvrage très divertissant et jamais monotone ou répétitif. On retrouve ainsi avec plaisir dans quelque uns de ces textes l'univers de certains auteurs comme le Vieux Royaume de Jean-Philippe Jaworski ou encore la ville enchantée de Panam de Raphaël Albert, tandis que d'autres optent pour un cadre plus contemporain, uchronique, historique, ou encore fantastique.



Sans grande surprise, la nouvelle la plus aboutie de l'anthologie reste en ce qui me concerne celle de Jean-Philippe Jaworski (« Le Sentiment du fer ») dont le talent n'est plus à prouver mais qui parvient encore et toujours à surprendre. On y retrouve la ville de Ciudalia, décor de son premier roman « Gagner la guerre », dans laquelle on suit les péripéties d'un Chuchoteur (célèbre guilde d'assassins) chargé d'une bien curieuse et périlleuse mission sur fond de complots politiques. Du rythme, un style percutant, des retournements de situation inattendus...., les ingrédients restent les mêmes et encore une fois cela fonctionne. Parmi les textes les plus mémorables figurent également ceux d'Anne Dugüel, également connue sous le pseudonyme Gudule, (« Le sourire de Louise »), histoire glaçante d'un amour fusionnel entre une mère et sa fille qui tourne à la tragédie, ou encore de Jeanne A. Debats (« Eschatologie d'un vampire ») qui possède décidément un style très direct, bourré d'humour et d'ironie, qu'elle met au service d'une histoire originale et d'un personnage haut-en-couleur. D'autres nouvelles méritent également le détour, que ce soit pour la poésie et la profonde mélancolie qu'ils dégagent (« Sans douleur » de Fabrice Colin et « Grise neige » de Johan Héliot), ou au contraire pour leur humour ravageur (« Du rififi entre les oreilles » d'Anne Fakhouri).



Que ce soit par le biais de la tragédie, de l'horreur, de l'épique ou de l'humour, les treize nouvelles proposées dans cette anthologie ne manqueront pas de ravir les amateurs de fantasy qui auront ainsi le plaisir de se plonger dans les textes inédits de ces grands auteurs qui auront été particulièrement inspirés par le thème de cette année 2013. Voilà un bien bel hommage rendu à ces deux figures particulièrement représentatives du genre que sont l'elfe et l'assassin.
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Lasser, détective des dieux, tome 1 : Un priv..

Après une première apparition du personnage de Jean-Philippe Lasser dans la nouvelle « Voir Pompéi et mourir » parue dans l'anthologie « Fragments d'une fantasy antique », voilà que le détective se voit consacrer plusieurs romans. Avec « Un privé sur le Nil », premier tome de la série, Sylvie Miller et Philippe Ward se lancent donc dans une nouvelle collaboration, et celle-ci fonctionne à merveille. Nous voilà donc embarqués dans les aventures de ce héros attachant dont on suit les déboires avec les divinités qui constituent le panthéon égyptien. Le roman est organisé en plusieurs petites parties d'une cinquantaine de pages chacune et consacrées aux différentes enquêtes menées par Lasser : retrouver le manuscrit de Thot, mettre la main sur la chatte favorite de Sekhmet, et même éclaircir la disparition du sexe d'Osiris ! Le détective se révèle être au fil des pages un protagoniste fort sympathique aux malheurs duquel on ne peut que compatir (et oui, être le détective privé des dieux est loin d'être une sinécure !). Les personnages secondaires ne sont pas en reste, à commencer par les deux « associés » de choc de Lasser : Fazimel, jeune femme pleine de ressources et qu'on regretterait presque de ne pas voir davantage, et surtout Ouabou, félidé à la langue bien pendue.



L'univers élaboré par les auteurs a également de quoi séduire : il s'agit bien de notre monde au début XXe, à la seule différence que les croyances païennes ont perduré et que les divinités de l'Antiquité arpentent le plus naturellement du monde le pays où elles sont vénérées. Croiser le redoutable dieu Seth en costume trois pièces et se déplaçant en voiture de luxe, assister à l'arrivée d'Isis ou Sekhmet dans un night-club, voir les batifolages d'Horus et la fille de Zeus faire la une de la presse à scandale..., il faut avouer que cela ne manque pas de piquant ! Sylvie Miller et Philippe Ward se font un malin plaisir de faire descendre de leur piédestal ces divinités ancestrales pour le plus grand bonheur des lecteurs, et le plus grand malheur de notre héros qui ne manque pas de faire les frais de leurs caprices et de leur caractère ombrageux. Ce roman est également l'occasion pour nous de nous (re)familiariser avec la mythologie égyptienne et son panthéon ainsi qu'avec la géographie du pays : du Caire aux pyramides de Guizèh, en passant par Assouan, Philae, la Nubie..., c'est qu'on en voit du paysage !



Un roman qui se lit avec une déconcertante rapidité et qui offre un très bon moment de divertissement. C'est avec plaisir que je me plongerais dans le deuxième volume des aventures de Lasser, « Mariage à l'égyptienne », d'ores et déjà prévu pour mars 2013.
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Bardes et sirènes

Pour cette sixième anthologie publiée dans le cadre du festival des Imaginales d’Épinal, on retrouve une fois encore Sylvie Miller et Lionel Davoust aux commandes, et au sommaire certains des auteurs français de fantasy les plus en vogue du moment. Pierre Bordage, Estelle Faye, Thomas Geha, Mélanie Fazi..., ce ne sont pas les belles plumes qui manquent ! Comme les années précédentes, le thème de l'ouvrage associe une créature légendaire et une figure humaine. A « Reines et dragons » et « Elfes et assassins » succède donc « Bardes et sirènes », deux personnages entretenant un lien puissant avec le chant, capables de séduire par la beauté de leur voix ou de leur musique mais qui recèlent tous deux une part d'ombre.



Nous avons donc d'un côté le barde qui « relie, éveille, inspire (…) fait renaître les exploits des héros, les souvenirs de la tradition, les mythes qui fondent les croyances », et la sirène, « l'attraction, le charme irrésistible, cette fascination qu'on ne s'explique pas, l'univers mystérieux de l'océan et des ondes ». De quoi inspirer nos onze auteurs qui nous offrent tour à tour des récits tragiques, épiques ou cruels, se déroulant aussi bien dans une ambiance médiévale que dans un monde post-apo ou une atmosphère fantastique. Comme toujours l'ensemble des nouvelles se révèle de qualité, même si cette année ce sont clairement les auteurs féminins qui tirent leur épingle du jeu (davantage inspirées, peut-être, par cette créature légendaire... ? ). Quatre textes ont ainsi particulièrement retenu mon attention, soit parce qu'ils prennent une tournure radicalement différente de celle à laquelle on aurait pu s'attendre, soit parce que les sirènes y sont présentées comme des personnages très ambivalents, à la fois belles et charmeuses mais aussi et surtout retorses et dangereuses.



Avec « La tête de singe » Estelle Faye nous entraîne dans les pas d'une jeune barde, contrainte de trouver refuge dans une demeure à la sinistre réputation dont l'imposant maître des lieux et sa ravissante sœur ne sont pas ce qu'ils semblent être. Un récit original et à l'atmosphère oppressante dans lequel on retrouve avec plaisir la belle plume de l'auteur de « Porcelaine ». Pari tout aussi réussi pour Maïa Mazaurette et sa « Mise en pièce » relatant la tentative de conspiration d'un jeune barde à l'encontre de sa reine, fascinée par ses histoires de sirènes. Un récit court et rythmé à la chute abrupte et qui ne sera pas sans vous laisser un certain sentiment de malaise. Mélanie Fazi nous fait elle aussi don d'une belle histoire avec « Le chant des autres », nouvelle pleine d'émotions et de poésie prenant ses racines dans le fantastique davantage que la fantasy (comme c'est déjà le cas pour la plupart de ses nouvelles). Enfin, Anne Fakhouri nous propose avec « Ci-gît mon cœur » un texte qui pourrait paraître au premier abord très classique mais qui se lit néanmoins avec plaisir et dont la chute inattendue ne manquera pas d'en surprendre plus d'un...



Si ces quatre textes sont pour moi les plus réussis de l'anthologie, certaines des autres nouvelles présentes au sommaire valent cela dit elles-aussi le coup d’œil. Parmi elles le « Tant que nous demeurons ensemble » de Yann de Saint Rat qui a l'originalité de ne pas faire des sirènes de simples femmes fatales adeptes de la séduction, mais de véritables guerrières menant des raids jusque dans les demeures des hommes. On y retrouve aussi un thème qui revient fréquemment dès qu'il est question de ces créatures légendaires, à savoir l'attraction ressentie par la sirène pour le monde des mortels (on pense bien évidemment à la petite Ariel de Disney...). La nouvelle de Régis Goddyn vaut également le détour, notamment en raison de l'originalité de son cadre, le récit se composant de trois parties dont chacune se déroule dans un cadre différent (le premier médiéval, le second futuriste, et le troisième post-apo). La nouvelle « Le chant du solstice » de Pierre Bordage est aussi intéressante car mettant pour une fois davantage l'accent sur la figure du barde et sur la noirceur que son âme peut elle aussi receler.



Avec « Bardes et sirènes » Sylvie Miller et Lionel Davoust continuent sur leur lancée et nous font don pour la troisième année consécutive d'une anthologie de qualité réunissant une partie des plus belles plumes de l'imaginaire français. Ne reste plus qu'à attendre mai 2015 pour connaître le prochain thème sélectionné ainsi que l'identité de la ou des personnes chargés de sa direction.
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Lasser, détective des dieux, tome 2 : Mariage..

A peine deux mois après la sortie du premier opus, voilà qu'il est déjà possible de découvrir la suite des aventures du détective privé Jean-Philippe Lasser, toujours aux prises avec les divinités égyptiennes qui n'ont apparemment pas fini de lui en faire voir de toutes les couleurs. Et encore une fois, quel régal ! Sylvie Miller et Philippe Ward forment décidément une équipe du tonnerre et nous offrent avec « Mariage à l'égyptienne » un second tome peut-être même plus réussi que le précédent. Finis les petites enquêtes successives rondement menées par notre héros, de même que le format nouvelle privilégié dans le premier volume. Cette fois, nous avons affaire à un véritable roman se concentrant sur une seule et même affaire qui va donner bien du fil à retordre à ce cher Lasser. Après avoir éclairci le mystère de la disparition du manuscrit de Thot ou encore du phallus d'Osiris, le voilà en effet sollicité par la déesse Isis afin de retrouver Aglae, la fiancée grecque du dieu Horus, enlevée quelques jours seulement avant le déroulement de la cérémonie. Le problème est évidement de taille, d'autant plus que dès qu'il s'agit des dieux et de leurs histoires, on a vite fait de plonger dans un véritable panier de crabes.



Les ingrédients qui avaient rendu le premier tome si savoureux font à nouveau merveille. Difficile de ne pas se laisser charmer par l'univers créé par les deux auteurs : un XXe siècle similaire au notre à l'exception près que les dieux antiques y sont toujours vénérés et interviennent même très concrètement dans la vie des mortels. Après avoir bien exploré le panthéon égyptien, ce sont les dieux grecs que Miller et Ward ont décidé de mettre ici à l'honneur avec l'humour et l'irrévérence dont ils sont coutumiers. Ne vous étonnez donc pas de croiser au cours de votre lecture le dieu forgeron Vulcain reconverti en mécanicien de luxe, le dieu des Enfers Hadès présidant l'association de l'ODSS (l'Ordre des Dieux du Sous-Sol)... Lasser quant à lui est un protagoniste toujours aussi attachant malgré tous ses défauts, et il en va de même pour les personnages secondaires gravitant autour du détective, à commencer par ceux déjà présents dans le premier tome : Fazimel, toujours aussi pleine de ressource bien qu'un peu plus effacée ici, et bien sûr Ouabou, félidé parlant hilarant. Les nouveaux arrivants ne manquent également pas de piquant, qu'il s'agisse de la séduisante et dangereuse Médée, du djinn Amr...



Avec « Mariage à l'égyptienne » Sylvie Miller et Philippe Ward nous offrent une suite largement à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre et qui se dévore avec grand plaisir. J'attends avec beaucoup d'impatience les volumes trois et quatre des aventures de notre détective préféré qui devraient, si tout va bien, voir le jour début 2014. Un vrai régal !
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Reines et Dragons

Après trois éditions des Imaginales d’Épinal où l’anthologie était dirigée par l’organisatrice du festival, Stéphanie Nicot, celle-ci laisse la main à d’autres auteurs et charge, en 2012, le prolifique duo créateur Sylvie Miller – Lionel Davoust (et très bons nouvellistes) de faire perdurer le regroupement thématique de nouvelles qui paraît chaque année en mai. Là où Stéphanie Nicot dirigeait des anthologies titrées par des associations logiques comme « Rois et Capitaines », Sylvie Miller et Lionel Davoust ouvrent un arc d’anthologies qui vont associer une figure forte de la fantasy avec une créature fantastique. Ainsi, Reines et Dragons se place d’emblée dans cette optique très intéressante à lire comme à écrire.



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Comme ces douze nouvelles ont été lues au cours d’un Challenge courant sur une année entière, chacune d’elles a son propre petit paragraphe d’analyse.



Parmi les auteurs conviés à l’anthologie Reines et Dragons, il y en a peu que je ne connaissais pas d’avance ; Chantal Robillard fait partie du lot. Ecrivain, conservateur en bibliothèque et poète, elle semble avoir de multiples facettes qu’il est forcément difficile de cerner en peu de pages. Dans Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie, elle livre une très courte nouvelle particulièrement parlée et phrasée. Ce n’est pas pour rien que la préface de Sylvie Miller et Lionel Davoust, les deux anthologistes, on nous conseille de la lire à haute voix. Ils l’ont sûrement choisi comme ouverture de leur ouvrage parce qu’elle est accrocheuse justement par cet aspect-ci et par le fait d’être très court.

Avec l’incessante complainte « Drégonjon, Drégonjon, viens nous secourir ! », Chantal Robillard prend le risque de lasser le lecteur dès le départ en ressassant cette réplique. Cela prend heureusement place dans un contexte simple à saisir : de jeunes elfes invoquent Drégonjon pour qu’elles soient sauvées de leur situation délétère. Je vous laisserai juger de la thématique choisie qui, bien que désormais convenue, a toujours besoin d’être remise en avant au vu d’un certain patriarcat latent et traditionnel. Pour autant, même si l’orientation de l’anthologie est totalement respectée avec le dragon protecteur et la reine qui s’élève, je ne cesse de me questionner sur l’intérêt de quitter un joug pour un autre, de rejeter un enfermement pour une relation peut-être trop peu définie en fin de nouvelle...



Thomas Geha, alias Xavier Dollo, est déjà un auteur que je connais davantage. La saga Alone, le diptyque du Sabre de Sang ou bien American Fays en collaboration avec Anne Fakhouri sont autant d’ouvrages très appréciés à chaque critique, le tout étant parfaitement complété par de nombreuses nouvelles dans tous les genres de l’imaginaire.

Celle qu’il a proposée à Sylvie Miller et Lionel Davoust, « Chuchoteurs du Dragon », se déroule dans un monde médiéval de fantasy, le Royaume de l’Esflamme du Dragon, où les castes sont bien segmentées et les secrets bien gardés. Nous découvrons rapidement Hiodes, reine et héroïne, dans les bras de son amant Malwenn, guerrier d’élite. Leur amour va se retrouver confronté aux rêves par lesquels le fameux Dragon se lie aux monarques qu'il a choisis.

C’est un texte relativement classique que nous livre Thomas Geha, dans le microcosme de la fantasy médiévale sur le thème « Reines et Dragons », mais efficace. Il est toujours compliqué de faire ressentir l’onirisme de certaines situations et la façon dont il le fait rapproche plutôt cette œuvre de l’univers du Sabre de sang, avant tout, avec une magie induite par les forces même qui anime son monde, qu’elles soient encore vivaces ou déliquescentes. C’est donc la trame de fond qui va surtout rester dans l’esprit du lecteur, après avoir terminé « Chuchoteurs du Dragon » : le choix des souverains par une créature fantastique au statut compliqué, le passage du titre de Chuchoteur à celui de Lié, etc.



Au tour d’Adrien Tomas, avec « Ophëa », de nous donner l’envie de découvrir sa vision des Reines et des Dragons. Il y dévoile une vision classique certes, sûrement à l’image de ses premiers romans (La Geste du Sixième Royaume ; La Maison des Mages), mais particulièrement divertissante et qui révèle, à la toute fin, un sel bien placé.

Ophëa est la jeune reine d’un royaume ayant récemment perdu son souverain, le chevaleresque Naïel, mort au combat face à la « Bête » qui terrorise les alentours. Forcée de concéder du pouvoir, Ophëa doit se résoudre, telle Pénélope dans l’Odyssée, à épouser, pour le bien du royaume, celui qui réussira à vaincre le Dragon (car c’en est un, et de belle taille) et à lui rapporter sa tête. Pour venger le souverain précédent, pour acquérir encore plus de pouvoir, pour la gloire, pour l’honneur, pour l’amour même, les seigneurs du plus puissant au plus humble défilent devant la créature pour l’affronter plus ou moins courageusement. Outre un classicisme encouragé par le thème de départ, certains pourraient tiquer sur un léger abus des comparaisons au premier abord, mais finalement le récit prend le pas sur le reste et on chevauche l’intrigue comme ces chevaliers leur monture.

La nouvelle d’Adrien Tomas suit raisonnablement une structure en trois parties cohérentes : l’exposition (une situation mal barrée qui pose un objectif clair, net et précis), le déroulement de l’action (si son état d’esprit était morne, le lecteur reprend du baume au cœur, tandis que si le début avait été déjà très apprécié, ces moments de bravoure ou de lâcheté n’en sont que meilleurs), et enfin le dénouement (que je ne dévoilerais pas ici, évidemment). L’auteur prend totalement au mot le titre de l’anthologie et son intention est tout à fait louable, car elle pourrait servir, en ce début d’anthologie, de maître étalon aux nouvelles qui suivent.



Anne Fakhouri, auteur du Clairvoyage, de Narcogenèse et d’American Fays, a l’habitude du récit initiatique et de la mise en place du sentiment amoureux ; elle utilise cela dans sa nouvelle « Au cœur du dragon ».

Jil et Œuf de Dragon font partie d’un peuple vivant au pied de montagnes habitées par des dragons plus ou moins mystérieux (il en existe plusieurs espèces ce qui complexifie l’affaire). Ceux-ci sont à la fois dangereux et pourvoyeurs de matières premières bien utiles pour le fonctionnement de la société qui les côtoient, c’est pourquoi ils constituent un défi pour les « grimpeurs », caste de casse-cous dont le rite d’initiation, d’entrée, est bien sûr de grimper dans un des repères draconiques pour en ramener un trophée. L’amitié tendancieuse nouée dès le départ entre Jil et Œuf du Dragon sera évidemment l’enjeu de cette quête.

Clairement, c’est davantage la figure du dragon dans toute sa complexité qui est développée que celle de la reine, mais ce n’est pas un constat qui pose franchement problème ici, puisque la nouvelle se fonde davantage sur la compréhension (ou non, pour le coup) de l’essence même des dragons, et de ce qui les relie à ces « grimpeurs ». Dans le style, j’ai été moins convaincu, car de ce que j’ai déjà lu d’elle, Anne Fakhouri m’a habitué à plus de répondant, humoristique par exemple ; bien sûr, il y a quelques lignes de dialogue croustillantes, mais je me demande si c’est une nouvelle à conseiller pour découvrir cette auteur, au moins pour la construction des sentiments entre les personnages, là oui.



Justine Niogret nous offre, elle, une bouffée d’air frais à respirer avec attention. Sa nouvelle « Achab était amoureux » nous étonne dès le départ avec non pas un, mais deux titres mystérieux. En effet, « Achab était amoureux » figure au sommaire, ainsi que dans la mise en page ; toutefois, le titre au début de la nouvelle est en fait « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde » ! Apparemment, c’est la seule nouvelle de Justine Niogret à avoir vu son titre accepter par les anthologistes… et puis finalement non, voilà tout ! c’est plutôt « Achab était amoureux » qui fut retenu. Mystère de l’édition d’une anthologie...

L’auteur de Chien du Heaume et de Mordre le Bouclier, comme à son habitude, réussit dès les premières lignes à tourner le thème imposé (des reines et des dragons) dans une direction toute personnelle. Le climat est rude, la vie dure et les rencontres pas toujours heureuses. Justine Niogret cultive là le dilemme entre le confort de la proximité et l’aventure vers l’inconnu, entre l’assurance et la tentation. Le décor mis en scène autour de ce duo improbable (la jeune Reine et le sage dragon retiré du monde) est clairement beau. Et, après lecture, on comprend bien tout l’épais mystère entourant le titre de cette courte nouvelle : « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde » expose une justification sous forme de métaphore au fait que, bel et bien, « Achab était amoureux ». Il y aura donc au moins une référence que je cerne pleinement, celle du destin liant un chasseur et sa proie, une personne et son destin, un amour et son objet.



Comme très souvent, Pierre Bordage, qu’on ne présente plus, fait une petite incursion dans la fantasy relativement classique pour offrir sa contribution à l’anthologie officielle des Imaginales. Pour le thème des reines et des dragons, c’est sa nouvelle « Morflam » qui nous narre la rencontre de l’une et de l’autre.

Aux confins du royaume de Mandraor, surgit à nouveau le dragon Morflam ; à Saordor, la capitale, la toute jeune reine Hoguilde, déjà particulièrement catégorique dans ses premiers choix politiques, doit affronter cette nouvelle menace pour son royaume avec fermeté malgré son jeune âge et surtout en s’affirmant en tant que reine. La fine fleur des chevaliers partie au combat, Hoguilde finit par fuir sa capitale et ses rencontres en chemin vont décider de sa destinée royale.

Pierre Bordage nous emmène ainsi dans un monde médiéval-fantastique assez classique avec une héroïne forte mais très peu expérimentée et ses rencontres se révèlent cousues de fil blanc. Malgré tout, il est toujours aussi fluide de lire des écrits de Pierre Bordage ; les personnalités s’installent vite et l’intrigue suit tranquillement son cours. Si tout le monde n’adhérera pas à la réflexion qui sous-tend toute la fin du récit, cette nouvelle se laissera lire sans complexe.



Charlotte Bousquet, auteur notamment de la trilogie de l’Archipel des Numinées, propose pour l’anthologie Reines et Dragons une variation déjà beaucoup moins classique et évidente que certains de ses collègues. Avec « Azr’Khila », nous plongeons dans d’antiques déserts arides et mortels.

Pour la pauvre Yaaza, femme âgée du désert, la vie n’est pas simple, c’est un euphémisme. Suite au massacre de sa tribu lors d’une razzia des cavaliers teshites avec force pillages et viols, elle se retrouve seule avec sa vieille chèvre Buruyi. Divagations et envies de vengeance se mêlent pour nous mener vers une magie vaudou autour de la déesse-reine Maysa Khila et son représentant-vautour. Le mystère emplit bien vite les pages de cette nouvelle, d'autant plus que le lecteur peut légitimement chercher assez loin la relation reine-dragon, mais au moins, grâce à Charlotte Bousquet, nous sortons largement de l'épisode classiquement classique choisi par certains de ses collègues, pour plutôt filer vers une variation atypique.

Le style de Charlotte Bousquet, dans cette nouvelle en tout cas, n’est pas fluide du tout, et ce pour une bonne raison, puisqu’elle est, semble-t-il, dans une recherche constante du mot juste ; et, de fait, l’ensemble apparaît un peu moins évident qu’à l’accoutumée dans une nouvelle normalement rapidement lue. Avec ses non-dits et ses choix scénaristiques, l’auteur donne, au fond, l’impression d’offrir deux histoires en une, avec ce choix final relevant de deux hypothèses possibles. Au lecteur d’opter pour sa préférée...



Vincent Gessler, auteur suisse de Cygnis (Prix Julia-Verlanger et Prix Utopiales européen 2012), est déjà quelqu'un de plus récent, de plus discret aussi que certains de ses camarades de cette anthologie. Plus spécialisé dans la science-fiction au départ, il tente avec « Où vont les reines » une plongée dans la fantasy bien épurée.

Alors donc « Où vont les reines » ? « Dans ton cul », dirait l’autre. Pourtant, ce n’est pas là où va être envoyée Ae par sa mère. Alors qu’elle découvre sa maternité, sa mère, la reine d’Akhit, la dépêche dans l’endroit secret où vont les souveraines chaque année à partir de leur premier enfantement. Car, en fait, les reines d’Akhit sont des tueuses de dragon et le fait de partir en étant enceinte leur accorde le droit d’atteindre un sanctuaire de dragonnes.

Sans dévoiler le dénouement, on peut regretter un petit manque d’évolution et d’enjeux que les mots choisis ne gomment pas vraiment : Ae a le mérite de découvrir de quoi nous tenir en haleine pendant une nouvelle, mais nous n’allons pas non plus énormément loin dans la réflexion autour de la situation. Heureusement, nous sommes totalement dans le thème de l’anthologie : de vraies reines, majestueuses et fortes, face à de vrais dragons, puissants et reptiliens.



Érik Wietzel est un auteur déjà bien rompu à la fantasy pure (La Porte des Limbes, Cycle d’Elamia, Les Dragons de la Cité rouge) et sa nouvelle « Le Monstre de Westerham » ne dépareille pas de ses habitudes d’écriture (en matière de fantasy, car il est aussi largement passé à l’écriture de thriller depuis).

Encore une fois, nous tombons sur une étrangeté dans le titre : « Le Monstre de Westerham » s’affiche en tête de la nouvelle et dans la table des matières, pourtant nous trouvons « Le Prix de la trahison » en haut de la mise en page. Étrange donc, sachant que les deux titres sont suffisamment mystérieux sur le ton de la nouvelle ; peut-être est-ce là un problème semblable à celui rencontré par Justine Niogret pour « Achab était amoureux / « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde ».

D’abord, nous suivons le duo Askelle et Klarion : la première, malgré les conseils et envies de son frère, part dans la quête d’un Crâne de Valeur. D’un autre côté, nous rencontrons Ayline, souveraine d’Arnilton mais reine réfugiée à Straton, qui cherche à reconquérir sa capitale. Les deux quêtes vont inévitablement se croiser en un dénouement bien trouvé.

Érik Wietzel a suffisamment bien tourné ses descriptions pour éviter toute conclusion trop rapide et finalement, n’est-ce pas dire qu’une nouvelle est bonne quand on ne peut pas décemment en dévoiler davantage ? Il réussit quand même en quelques pages à mettre dans son récit à la fois une petite mythologie, quelques fausses pistes et une conclusion abrupte.



S'il y a bien un auteur qui sait créer des mondes imaginaires en quelques lignes, c'est bien Mathieu Gaborit. Alors découvrir une de ses nouvelles, ici « Under a Lilac Tree », est toujours intrigant.

Eveilleuse est la reine d’un monde étrange. Elle évolue entre un monde tangible et un monde intangible. Son parcours dans cette nouvelle interroge la place du lecteur et, par un onirisme trouble, fait se briser la réalité mais aussi, parfois, se flouter la compréhension. La mise en abîme de la maladie, du pouvoir des livres et de l’imaginaire rend cette nouvelle encore plus englobante et provoque la nécessité de la relire avec un œil renouvelé.

C'est donc un petit récit finalement assez compliqué dans sa structure et son style que nous livre Mathieu Gaborit (en même temps, nous ne sommes pas là que pour lire du facile et du jetable), mais un récit qui tente de nous parler de l’intérêt d’accepter le statut de Muse au nom des rêves qui en découlent, de la vie que cela promet. Ambitieux.



C’est au tour de Nathalie Dau de nous faire connaître sa vision du lien entre dragon et reine, à l’aide de son écriture d’un fantastique sensible et émouvant.

Dans « Cet œil brillant qui la fixait », c’est un peu « quand Gwendolyn rencontre Tiainrug ». Le souci, dans ce royaume médiéval-fantastique, c’est que l’une fait partie du peuple du lac et que l’autre appartient au peuple de la montagne. Tous deux sont les Créatures représentant et menant leur camp au combat, du moins normalement, car quand les sentiments s’en mêlent, peut-être que l’origine de cette guerre inepte sera enfin dévoilée.

Nathalie Dau met à profit son science du sentiment en fantasy pour distiller une nouvelle où tous les côtés habituellement niais de ce genre de romance sont parfaitement en adéquation avec la situation. Les enjeux sont clairs : que reste-t-il de nous quand les amours et les transformations ont fait leur œuvre ? Ces deux Créatures, aux mutations reptiliennes, déjouent les pronostics lancés par chacun de leurs camps.



L’anthologie met Mélanie Fazi en valeur en lui laissant l’honneur de conclure. Cette auteure aux multiples récompenses pour ses recueils fantastiques nous glisse une nouvelle fraîche et, mine de rien, contemporaine.

Dans « Les Sœurs de la Tarasque », nous suivons l’itinéraire contrarié de Rachel, l’une des sept élèves du pensionnat destiné à désigner la future femme de l’Avatar, représentant du Dragon. Le monde peut bien tourner (la technologie semble bien proche de la nôtre), il n’empêche que l’Avatar a besoin d’une mère pour ses futurs enfants et toutes les familles rêvent de placer leur fille à ses côtés. La société des Sœurs de la Tarasque sont là pour éduquer et préparer ces jeunes filles désignées. Toutefois, Rachel ne semble pas à fond pour suivre ce chemin tout tracé et ne voit pas d’un bon œil sa meilleure amie, Lénaïc, être autant sous le charme du puissant personnage masculin.

Mélanie Fazi nous livre une nouvelle au ton très jeunesse, mais elle fait passer ce ton d’une manière si fraîche qu’il paraît tout naturel. Nous sommes dans un pensionnat pour jeunes filles, alors ces petites remarques, ces petites habitudes pour des demoiselles en pleine puberté sont tout bonnement parfaites. La justesse du ton rencontre également une intrigue parfaitement calibrée pour une nouvelle. Il n’y aura donc bien que la multiplication des prénoms et l’origine du Dragon qui pourraient gêner le lecteur.



Pour reprendre quelques considérations de manière plus générale, l'avantage de ce thème, de cette nouvelle association entre une créature fantastique (Dragons) et un personnage humain (Reines), est de faire proposer, de fait, nombre de femmes fortes, ce qui change en bien de la production littéraire majoritaire, même la tendance s'équilibre. Un certain nombre de nouvelles ont mis en scène beaucoup de mensonges et de faux-semblants, à voir s'il y a derrière ce choix des volontés éditoriales au départ. Enfin, on a vu que l’octroi des titres de nouvelles a pu quelque peu bloquer, mais la construction anthologique réalisée par Sylvie Miller et Lionel Davoust a permis d’attaquer avec un texte très court (pas très immersif pour ma part, mais pas trop bloquant au moins), puis d’enchaîner avec la fantasy la plus classique, pour finir avec, à mon humble avis, les textes les plus ambitieux.

Dans tous les cas, l’ensemble de cette anthologie est plutôt de la solide fantasy, le plus souvent bien pratique pour découvrir tel ou telle auteure...

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Lasser, détective des dieux, tome 3 : Mystère e..

Après avoir retrouvé le manuscrit perdu de Thot, déjoué les manigances du redoutable dieu Seth ou encore résolu le mystère de la disparition de la belle divinité grecque Aglaé, le moins que l'on puisse dire c'est que notre détective privé aurait bien mérité de savourer un peu de repos à siroter tranquillement son whisky au bar du Sheramon. Seulement quand on est le détective préféré des dieux, les vacances sont hélas souvent de courte durée... Voilà donc Jean-Philippe Lasser repartit pour de nouvelles aventures, cette fois pour le compte du dieu grec Zeus qui lui confit une mission de la plus haute importance : retrouver la légendaire Atlantide engloutie ! Et comme d'habitude dès qu'il est question des affaires des dieux, les choses ne tardent pas à se corser méchamment.. Sans surprise, on retrouve dans ce troisième volume tout ce qui avait fait le charme des précédents tomes : un univers uchronique original où les dieux antiques continuent d'être vénérés dans les années 1930 et se mêlent couramment des histoires des simples mortels, des personnages hauts-en-couleur et tous plus sympathiques les uns que les autres, un style dynamique, des dialogues percutant, de l'humour..., bref un véritable bonheur de lecture qui ravira sans aucun doute les amateurs d'histoire et de fantasy.



Si dans les précédents tomes, l'action se cantonnait essentiellement au territoire égyptien, Sylvie Miller et Philippe Ward nous font cette fois quitter le pays du Nil pour nous offrir une petite balade touristique le long de la « Mare Nostrum », autrement dit le bassin méditerranéen. De la Crète à la fameuse Atlantide en passant par quantité de petites îles grecques ou comptoirs phéniciens, c'est qu'on en voit du paysage en l'espace de ces quelques trois-cent pages ! Un dépaysement agréable qui maintient tout au long de la lecture l’intérêt du lecteur en éveil, d'autant plus que l'action est cette fois encore au rendez-vous. Au programme : tempêtes divines, passage à tabac en règle, amour, trahison... Bref, la routine pour ce cher Lasser qui demeure un protagoniste toujours aussi sympathique. En ce qui concerne ses acolytes, on pourrait quelque peu regretter la quasi absence de sa pétillante assistante, Fazimel, même si ce manque est atténué par le retour de certains des précédents partenaires de notre héros, qu'il s'agisse du djinn Amr, du capitaine Gabian, et surtout du félin divin Ouabou. Rien à dire non plus du côté de l'intrigue, le lecteur se laissant rapidement prendre au jeu : les rebondissements s'enchaînent efficacement et on sent bien le minutieux travail de recherche effectué par les deux auteurs dans un fort louable soucis de cohérence et de vraisemblance.



« Mystères en Atlantide » se révèle donc à nouveau être un excellent cru. Sylvie Miller et Philippe Ward forment décidément une équipe efficace et nous offrent une nouvelle aventure pleine de surprises qui vous fera passer un excellent moment. Et ce n'est pas fini, car un quatrième tome est d'ores et déjà en route, et devrait cette fois nous entraîner à nouveau hors du territoire égyptien pour nous dévoiler ce qu'il se passe du côté des divinités romaines. Inutile de vous dire que j'attends la suite avec impatience !
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Fragments d'une Fantasy antique

Anthologie élaborée à l'occasion du colloque « Antiquité gréco-romaine, source de l'imaginaire contemporain », « Fragments d'une fantasy antique » regroupe les nouvelles de huit grands auteurs de fantasy français. Le sujet ne pourra évidemment que ravir les amateurs du genre et les amoureux d'Histoire et de Lettres classiques qui prendront beaucoup de plaisir à la lecture de cette anthologie. Il faut dire que la période antique, de part la richesse de ses civilisations (grecques, romaines, égyptiennes...) et la multitude de mythes auxquels elles ont donné le jour, à de quoi faire naître l'inspiration. Certains optent ainsi pour la réécriture de mythes anciens comme J-A. Debats et son « Miroir d'Electre » qui adapte dans un milieu contemporain la tragique histoire des Atrides ; d'autres se consacrent pour leur part aux créatures mythologiques qui peuplent les récits de la Grèce antique comme le Minotaure ou le Sphinx ; d'autres encore s'inspirent des écrits d'auteurs anciens comme Pétrone et son Satyricon, ici revisité par F. Clavel...



Comme dans toute anthologie certains textes sortent évidemment du lot. L. Davoust nous offre ainsi une nouvelle très courte mais au combien jouissive, tant par l'originalité de son sujet que l'ironie de son ton (« Faisabilité et intérêts zootechniques de la métamorphose de masse », rien que le titre en dit long). N. Dau réussit également son coup avec « A couteau », un texte tout aussi bref mais très intense mettant en scène le dieu (pas si solaire que ça) Apollon et l'un de ses nombreux amants. Saluons également N. Aspe qui reprend avec talent dans « Le Labyrinthe » l'histoire du célèbre duo Dédale et Icare ou encore S. Miller et P. Ward qui signent avec « Voir Pompéï et mourir » une nouvelle inventive impliquant le détective privé du XXe siècle favori des dieux. De l'Histoire, du fantastique, du mystère, de l'humour, du tragique... il y en a donc pour tout les goûts dans cette très bonne anthologie. A découvrir.
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Lasser, détective des dieux, Tome 4 : Dans le..

Après sa dernière enquête mouvementée pour le compte des divinités grecques, le célèbre détective Jean-Philippe Lasser espérait pouvoir profiter d'un répit bien mérité à siroter tranquillement son whisky au bar de l'hôtel Sheramon. Seulement cette fois c'est par sa patronne en personne, la déesse Isis, qu'il est sollicité pour régler une sombre affaire de disparition de statue. Et quand les dieux ordonnent... Après l'Égypte et la Grèce place aux villes de Rome et Pompéi dont Sylvie Miller et Philippe Ward nous offrent ici une brillante reconstitution. Aménagement des rues, architecture, vestiges antiques, spécialités culinaires, traditions locales... : le décor est solidement planté et on se laisse vite séduire par ce cadre méditerranéen. Quelques petites innovations au niveau du scénario nous permettent également d'avoir un aperçu des deux villes à l'époque antique et là encore la qualité du travail de documentation effectué par les auteurs permet une totale immersion. Jeux du cirque, orgies romaines empereurs fous, éruption du Vésuve... : autant vous dire qu'on ne s'ennuie pas une seconde ! Ce quatrième tome fournit également l'occasion de faire connaissance avec de nouveaux dieux, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'entre l'orgueilleuse Junon, la fourbe Vénus ou encore le colérique Jupiter, le Panthéon romain est loin d'être particulièrement sympathique.



Les lecteurs qui avaient été déçus de voir Fazimel aussi rapidement écartée de l'intrigue du précédent volume seront ravis de savoir qu'elle occupe cette fois un rôle central puisque, pour la première fois depuis le début de la série, Lasser n'est plus le seul narrateur ni le seul détective. C'est désormais davantage en qualité de collègue et non plus d'assistante que la pétillante réceptionniste accompagne notre bougon détective. On en apprend ainsi beaucoup plus sur son passé et sur ses nombreux talents qui n'ont pas fini de nous étonner et qui donnent lieu à quantité de révélations plus surprenantes les unes que les autres. On découvre notamment l'existence d'une « Patrouille du temps » constituée d'agents formés pour veiller à ce qu'aucune anomalie en provenance du futur ne vienne perturber le passé. Des agents avec lesquels nos deux héros vont évidemment avoir maille à partir : ce n'est pas pour rien que ce quatrième volume s'intitule « Dans les arènes du temps » ! L'hommage aux écrits de Poul Anderson est évident mais on retrouve aussi le même principe chez Kris qui l'utilise dans ses bandes dessinées « Les Brigades du temps », que je ne peux que vous conseiller. Pour ce qui est de l'intrigue, tout n'est évidemment pas parfait mais on sent bien que les auteurs ont à nouveau pris beaucoup de plaisir à l'écriture de cet opus, aussi est-il difficile de ne pas se laisser contaminer par leur enthousiaste communicatif.



Un quatrième tome aussi réussi que les précédents et qui nous permet de découvrir de nouvelles facettes de la personnalité de Fazimel. On retrouve également avec beaucoup de plaisir cet univers uchronique foisonnant mêlant habilement mythologie antique et mode de vie propre au début du XXe siècle, ainsi évidemment que le personnage de Lasser au charme duquel il est impossible de résister. Vivement le cinquième volume !

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Lasser, détective des dieux, tome 5 : Trahiso..

Une page se tourne pour Sylvie Miller et Philippe Ward qui mettent fin avec ce cinquième tome aux aventures du détective Jean-Philippe Lasser, commencées il y a maintenant sept ans. Et il en a fait du chemin, notre privé ! Ce qui n’étaient au début que de « simples » nouvelles indépendantes se sont ainsi étoffées au fil des ans jusqu’à former des romans à pat entière, chacun mettant en scène une enquête, et surtout un lieu et un panthéon, différents : celui de l’Égypte, d’abord, puis de la Grèce, de l’Italie, de la Mésopotamie, et enfin désormais de la Gaule. Adieu la Méditerranée, le soleil, les djinns et les pyramides, bonjour la pluie, les korrigans et les menhirs ! Après des années passées à éviter par tous les moyens de se confronter à son passé, notre détective n’a plus le choix et se voit contraint de revenir sur les terres de ses ancêtres. Seulement entre les dieux du panthéon gaulois et les magnats de la mafia locale qu’il a offensé lors de son départ précipité il y a des années et qui cherchent toujours à lui faire la peau, le voyage ne s’annonce pas comme une partie de plaisir. La réussite de son enquête est pourtant primordiale puisqu’il s’agit rien de moins que de sauver la Terre de la destruction après qu’un druide mal intentionné ait trafiqué un rituel lié au retour du printemps. Heureusement, notre détective peut toujours compter sur l’indéfectible soutien de ses compagnons rencontrés au fil de ses enquêtes, qu’il s’agisse de Fazimel, son ingénieuse assistante, d’Amr, djinn facétieux aux pouvoirs redoutablement efficaces, sans oublier le minotaure patron de bar Hapi. Ce cinquième tome a incontestablement des allures de final : les différentes sous-intrigues entamées lors des précédents tomes trouvent ici leur résolution et surtout notre héros fait preuve d’une mélancolie inhabituelle qui ne tarde pas à contaminer le lecteur. Pas de doute, il faut bel et bien se résoudre à dire au revoir à Jean-Philippe Lasser !



En dépit de l’ambiance nostalgique qui imprègne le roman, l’humour est heureusement toujours très présent, Il faut dire que c’est un peu la marque de fabrique de cet univers qui joue depuis le tout premier tome avec le contraste entre des références tirées de l’Antiquité et des clins d’œil à notre monde contemporain. En effet, outre le fait que les dieux des différents panthéons antiques aient réussi à maintenir leur culte vivace jusque dans les années 1930, ce qui provoque avant tout l’amusement du lecteur tient à la manière dont ces divinités se sont adaptées au passage du temps et à la modernité. Ne vous étonnez pas de voir Héphaïstos reconverti comme garagiste, ni de découvrir que le roi Arthur officie désormais en tant que directeur d’un hôtel celtique de luxe : dans le monde de Lasser, ce genre de bizarreries semble parfaitement naturel. La légèreté de ton choisie par les deux auteurs se manifeste également par le biais de situations particulièrement cocasses, ainsi que par la mise en scène d’un certain nombre de nouveaux personnages secondaires qui font des apparitions souvent brèves mais néanmoins mémorables. Facétieux, les deux auteurs ne se sont d’ailleurs pas privés de s’inspirer pour certains d’entre eux de personnalités bien connues dans le monde des littératures de l’imaginaire, qu’il s’agisse de Mélanie Fazi, d’Ugo Bellagamba, de Jean-Luc Rivera ou encore de l’équipe de chez Critic qui ont le droit ici à une scène de beuverie et de baston d’anthologie. Il est toujours un peu périlleux de multiplier les clins d’œil de ce style (le risque est grand de perdre les lecteurs qui seraient conscients d’être confrontés à une référence sans être en mesure de la comprendre), fort heureusement les auteurs usent de ce ressort avec parcimonie et subtilité : certains n’y verront que du feu et n’en seront pas frustrés, tandis que d’autres sauront repérer les allusions sans pour autant les laisser parasiter le récit.



Pour ce qui est de l’intrigue, les ressorts restent globalement les mêmes que dans les précédents tomes : Lasser marche essentiellement à l’instinct, se prend raclée sur raclée, et surtout doit s’estimer heureux de bénéficier d’autant de chance et d’amis plus stratèges ou plus prudents que lui pour le sortir de la panade. L’originalité de ce cinquième tome tient plutôt au changement de décor qu’il propose puisqu’il nous permet pour la première fois d’explorer ce monde uchronique des années 1930 du côté de la Gaule. Si les dieux gaulois sont malheureusement assez peu mis en scène, les deux auteurs ne se privent en revanche pas d’exploiter toute une partie du folklore de la mythologie celtique. Attendez-vous ainsi à croiser des korrigans (à l’humour très potache !), des fées (pas tout à fait comme on se les imagine...), et bien sûr certaines des figures les plus emblématiques des légendes arthuriennes (Arthur, Merlin, Morgane…). Comme d’habitude, on sent que les auteurs ont fait un certain nombre de recherches concernant les spécificités culturelles et cultuelles de la civilisation qu’ils ont choisi de mettre à l’honneur. L’occasion pour le lecteur de découvrir de manière ludique quelques unes des particularités de la civilisation celtique, que ce soit en terme de culte, de cuisine ou encore de sport. Ce cinquième tome séduit aussi par le parallèle appuyé qu’il met en lumière avec notre propre actualité puisqu’il s’agit ni plus ni moins pour Lasser de résoudre le problème du dérèglement climatique qui menace la survie aussi bien des humains que des dieux. C’est parfois maladroitement exploité, de même que certaines scènes ou pans de l’intrigue auraient mérité d’être davantage étoffés pour paraître plus cohérents ou moins mièvres, mais dans l’ensemble on passe un bon moment aux côté de personnages qu’on a appris au fil des ans à aimer, et qu’on est un peu déçu de quitter.



Ce cinquième et dernier tome des aventures de Lasser, détective des dieux, se situe dans la droite lignée des précédents volumes. En dépit de quelques maladresses, on y retrouve avec plaisir tous les ingrédients qui font le charme de la série depuis ses débuts : de l’humour, des personnages hauts-en-couleur, des enquêtes rocambolesques et surtout un mélange des genres savamment mis en scène. Pour les nostalgiques, sachez qu’une intégrale réunissant les trois premiers tomes (superbement illustrée par Xavier Colette) est désormais disponible chez Critic, et que l’on apprend à la fin de l’ouvrage que les auteurs n’excluent pas de revenir d’ici quelques années à cet univers et ce personnage. Pas d’adieu, donc, mais plutôt « à bientôt » !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Lasser, détective des dieux, Tome 4 : Dans le..

En Résumé : J’ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec ce quatrième tome des aventures de Lasser qui propose quelque chose de différent des tomes précédents, mettant aussi en avant le personnage de Fazimel. J’avais un peu peur de tomber dans une routine, mais finalement les auteurs ont réussi à offrir quelque chose de complètement différent, plus dense, plus complexe et plus sombre tout en gardant cette légèreté et en offrant un récit efficace et sans temps mort. L’univers est l’un des gros points forts, mélangeant Fantasy et Science-Fiction habilement, offrant de nombreux hommages et nous faisant découvrir l’Italie. Un univers qui donne envie d’en apprendre plus. Concernant les personnages on en apprend enfin plus sur la mystérieuse Fazimel, pour le plus grand plaisir du lecteur, tandis que Lasser évolue, change face à certaines révélations et conséquences. Je pourrai reprocher une première enquête un peu simple, et une certaine redondance dans les voyages de Lasser dans la seconde partie, mais franchement rien de dérangeant tant j’ai été happé. La plume des auteurs est toujours aussi fluide, entrainante et efficace et je lirai sans soucis et avec grand plaisir la suite.



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Trolls et licornes

En Résumé : J’attendais avec impatience de voir ce qu’allait proposer cette anthologie opposant les Trolles et les Licornes et j’avoue que, sans m’avoir offert un moment inoubliable, elle se révèle assez sympathique à lire et à découvrir. Les nombreuses variations sur le thème se révèlent souvent intéressantes voir originales, ne manquant pas de se révéler sombres, pleines d’humour, critiques, voir cyniques. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ayant eu du mal à me convaincre, là où d’autres se sont révélés excellents à découvrir et sortent vraiment du lot, mais au final une anthologie 2015 plutôt agréable. C’est donc sans surprise que j’annonce que l’anthologie 2016 viendra rejoindre ma PAL l’année prochaine.





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Reines et Dragons

Comme l'année dernière, je suis reparti cette année avec l'anthologie des dernières Imaginales. Il faut dire que le sommaire des auteurs est vraiment intéressant et en plus, cette année, l'anthologie a été dirigée par Sylvie Miller et surtout Lionel Davoust. J'avais donc hâte de voir ce qu'allaient nous proposer les différents auteurs sur le thème de cette année : Reines & Dragons. Tout comme l'année dernière cette anthologie a été lue en mini LC avec Snow que je remercie et avec qui j'ai eu de bonnes discussions argumentées sur chacun des textes. Une LC vraiment agréable et vous pouvez d'ailleurs retrouver son avis ici.







Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie de Chantal Robillard. Une nouvelle assez courte en forme de poème qui nous conte la souffrance de certaines Elfries maltraités par leurs peuples. Il m'a fallu quelques lignes pour rentrer dans ce texte, mais uns fois dedans il s'est révélé vraiment intéressant par sa profondeur et sa critique, mais aussi par son ton ironique et acerbe des plus captivants. Ajouter à cela un côté stylistique poussé avec un texte composé sans la lettre "a" et la répétition du refrain de façon mathématique selon la suite de Fibonacci et vous obtenez un texte, sous forme de poème, vraiment surprenant et agréable.







Chuchoteurs du Dragon de Thomas Geha. Une nouvelle qui nous raconte la vie d'une reine, choisie par le Dragon, mais qui va tomber amoureuse, ce qui va bouleverser sa vie et lui dévoiler certains secrets. Je dois bien avouer que j'ai trouvé ce texte un peu convenu, il traite de reine et de dragon de façon classique et donne l'impression d'avoir du mal de sortir des codes. Attention il n'est pas mauvais, il se lit bien, mais je ne sais pas, j'attendais peut être plus. Par contre, la fin est vraiment surprenante et mélancolique et l'idée des chuchoteurs et des demidames vraiment originale, de plus la plume de Thoma Geha est toujours aussi agréable à suivre. Le texte manque peut être un peu plus de surprises.







Ophéa de Adrien Tomas. Je ne connaissais pas cette auteur mais vu que je suis reparti du festival avec son roman j'ai pris cette nouvelle comme une découverte de son style et je dois dire que je ne suis pas déçu, un texte vraiment réussi, plein de surprises et de rebondissements. La trame reste aussi plutôt classique, avec la traque du dragon pour obtenir les faveurs de la reine, mais il est traité de façon décalé et pleine d'ironie et la fin se révèle vraiment surprenante et efficace. Les personnages ne manquent pas de prestance à leurs façons et se révèlent attachants. Un peu plus d'originalité aurait encore rendu le texte meilleur, mais bon je chipote.







Au Coeur du Dragon de Anne Fakhouri. Un texte ou les dragons sont des animaux sauvages comme les autres et ou les hommes et les femmes doivent nettoyer leurs déjections et y trouver aussi des pierres précieuses et y gagne leurs noms lors de l'épreuve finale. Un texte troublant qui pose des personnages vraiment soignés et humains, l'histoire est vraiment bien construite, originale et efficace. L'univers est vraiment bien amené et surprenant. La rencontre entre l'héroïne et le marchand permet pleinement de découvrir deux mondes différents entre ceux qui rêvent et les réalistes de la vie. L'histoire d'amour et le triangle amoureux qui se dessine est loin d'être mièvre et se révèle surprenant surtout que des questions restent sans réponse sur un personnage.







Achab Etait Amoureux (ou La Grande Déesse de Fer de la Miséricorde) de Justine Niogret. Alors là je me suis posé une question la nouvelle a deux titres, est-ce une erreur de l'éditeur ou est-ce fait exprès? En tout cas moi qui cherchait de l'originalité je dois dire que j'ai été gâté par ce texte vraiment surprenant avec une jeune fille s'appelant Reine, qui chasse la baleine au lance-tartine et qui philosophe sur la vie avec un personnage nommé dragon qui dirige un café. Des personnages soignés avec une héroïne bourrue et caractérielle et un dragon amical et compréhensif, mais surtout ce qui marque le lecteur c'est ce côté drôle, poignant et surprenant différent de ce que je connaissais de l'auteur. Après, j'ai fais mes propres hypothèses pour moi la chasse à la baleine c'est un peu comme chasser un rêve et surtout j'ai trouvé que l'histoire pouvait se lire en boucle. Une fois ce texte fini relisait le début et tenez-moi au courant. En tout cas un texte vraiment original et surprenant, mais voilà, je dois bien l'avouer je ne crois pas avoir tout compris.







Morflam de Pierre Bordage. Une reine est obligée de partir à la rencontre d'un dragon pour éviter la fin de son royaume. Je n'ai pas vraiment accroché à ce texte, déjà le personnage principal est antipathique au possible, fermée et égoïste, de plus j'ai trouvé que l'intrigue en elle-même offrait une impression de déjà vue et manquait clairement d'originalité et de souffle. L'écriture de l'auteur se révèle toujours aussi simple et efficace, mais voilà comme je l'ai dit une héroïne pas attachante et un univers qui manque de profondeur font que je suis resté de marbre devant cette nouvelle.







Azr'Khila de Charlotte Bousquet. Yaaza est la dernière survivante de son peuple, ce qui en donc la reine, et elle décide d'aller se venger. Un texte nerveux dès le départ et qui monte page après page en tension et souffrance avec un style efficace et très imagé, nous dévoilant ce que doit endurer notre héroïne pour arriver à mener à bien cette vengeance. Un univers sombre dominé par la violence et l'esclavage qui colle parfaitement à l'univers. Mais je trouve dommage la conclusion finale, qui vient chercher le rebondissement de trop, jouant sur l'onirisme, ce qui, selon moi, gâche un peu cette nouvelle.







Où Vont les Reines de Vincent Gessler. Ae est une princesse et elle vient de tomber enceinte et va devoir, comme punition, affronter les dragons. Un texte vraiment intéressant et intrigant qui se concentre sur le personnage et la découverte de sa vision des dragons qui ne sont pas obligatoirement ce que l'on croit. Une épreuve qui va faire évoluer l'héroïne et la faire devenir mère et reine, deux lourds fardeaux. Ce texte repose entièrement sur l'évolution de l'héroïne qui, au fil des pages, va découvrir la vérité et se l'approprier. La conclusion va se révéler vraiment surprenante et efficace qui nous fait réfléchir. D'ailleurs après la lecture de ce texte je me demande si toutes les mères ne sont pas des reines finalement. Un excellent texte poétique et prenant du début à la fin.







Le Monstre de Westerham de Erik Wietzel. Un texte qui va se révéler vraiment intéressant malgré un début, voulu selon moi, qui cherche à perdre le lecteur. L'auteur va jouer sur les faux semblants et les tromperies de façon bien amenés et efficaces pour nous amener à une conclusion mélancolique et qui nous dévoile le véritable visage du monstre. Les personnages sont vraiment efficaces entre une reine avide de pouvoir, le dragon Klarion curieux et sa soeur Akselle qui est une vraie peste. Mon seul regret avec cette nouvelle c'est qu'au final elle se révèle sans surprises.







Under a Lilac Tree de Mathieu Gaborit. Une jeune fille, une reine, part à la chasse au dragon qu'elle doit dompter pour sauver un homme. On se retrouve ici dans de la fantasy urbaine avec un mélange de monde tangible et un monde onirique. Je n'ai pas accroché à ce texte et je ne saurai dire pourquoi, il s'agit d'un texte poétique, mystérieux, vraiment original avec pleins d'idées intéressantes, mais voilà ça n'a pas marché sur moi. Je suis sorti de ce texte j'avais l'impression d'être complètement passé à côté de quelque chose.







Cet Oeil Brillant qui la Fixait de Nathalie Dau. Nathalie Dau nous offre, comme à son habitude, un conte qui va se révéler vraiment intéressant. Les personnages sont vraiment charismatiques et l'univers guerrier entre deux peuples qui se battent depuis des années est vraiment intéressant et colle parfaitement à l'univers. Un conte qui oscille entre souffrance et amour ou va se mélanger magie, divinité et humanité. Un texte porté par la magnifique plume de l'auteur qui se révèle toujours aussi poétique et entrainante. Mon seul reproche une certaine facilité comme par exemple dans l'évasion de la princesse.







Les Soeurs de la Tarasque de Mélanie Fazi. Voilà l'un des textes, voir le texte, selon moi, le plus abouti de ce recueil. Une nouvelle très intimiste et pleine de sentiments se situant dans une sorte de couvent où se trouve une dizaine de jeunes filles et dont l'une d'elle sera choisie par le dragon pour devenir son épouse. Un texte fantastique ou l'Humain est vraiment mis en avant, on ressent pleinement les émotions à travers ce texte que ce soit la souffrance, les manipulations des jeunes filles par le dragon ou encore les premiers émois. Un texte qui a vraiment réussi à m'emporter et qui se révèle vraiment poétique et plein de mélancolie du début à la fin, rien n'est facile pour notre héroïne qui vit une sorte d'amour impossible, perdue, mais dont elle ne peut se passer. La plume de l'auteur est toujours aussi fluide, poétique et magique qui captive dès la première page et qui nous offre aussi pas mal de réflexions sur la religion, la sexualité, l'amour et l'amitié.











J'ai passé un agréable moment avec cette anthologie qui nous offre douze textes sur le thème de Reines et Dragons. Alors bien sûre toutes les nouvelles ne sont pas aux mêmes niveaux, certaines m'ont complètement emporté tandis que d'autres n'ont pas réussi à m'accrocher, mais dans la globalité j'ai passé un bon moment et je trouve même cette anthologie plus soignée que celle de l'année dernière.



Par contre, et j'ai déjà fais le reproche l'année dernière, les éditions Mnémos doivent vraiment faire attention certaines coquilles se sont glissés dans les textes, rien de dérangeant mais ça surprend toujours. Je me pose aussi la question de savoir quel est le véritable titre de la nouvelle de Justine Niogret.
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Trolls et licornes

Pour la septième année consécutive, une anthologie réunissant les textes d'une dizaine d'auteurs français est parue à l'issue du festival des Imaginales d’Épinal. Après Stéphanie Nicot, Sylvie Miller et Lionel Davoust, c'est au tour de Jean-Claude Dunyach d'assumer la responsabilité de l'ouvrage consacré cette année à deux autres figures emblématiques des littératures de l'imaginaire : les trolls et les licornes. Deux êtres que tout semble opposer (la pureté et la beauté d'un côté, la bêtise et la laideur de l'autre) mais que les dix auteurs présents au sommaire ont entrepris de nous présenter sous un jour parfois bien éloigné de celui que nous connaissons. Comme dans toute anthologie, la qualité varie évidemment d'une nouvelle à l'autre et si la plupart des textes se lisent avec intérêt, peu sont ceux qui parviennent à véritablement se distinguer. On ne pourra toutefois reprocher à aucun d'entre eux de ne pas avoir tenté de faire preuve d'originalité, notamment dans leur représentations des licornes, tour à tour pures et bienveillantes, ou sublimes mais stupides, impénétrables ou cruelles, dangereuses ou pimbêches. Rares sont cependant celles qui occupent le devant de la scène, les auteurs paraissant davantage inspirés par la figure du troll, créature certes moins noble et majestueuse mais sans doute plus complexe et surtout plus touchante (une autre anthologie consacrée au personnage est d'ailleurs elle-aussi parue cette année à l'occasion du festival « Trolls & légendes « ). Un choix que je me garderais bien de réfuter puisque, contrairement aux sirènes, elfes ou dragons dont il était question dans les précédentes anthologies, les licornes sont, en ce qui me concerne, loin d'être des créatures très passionnantes...



Parmi les dix nouvelles que compte l'anthologie, trois m'ont particulièrement enthousiasmées, à commencer par celle de Lionel Davoust, « Bienvenue à Magicland ». L'auteur y met en scène un troll rêvant depuis son enfance de devenir soigneur de licorne mais devant pour cela composer avec l'ignorance et la stupidité de ses congénères. Un texte très touchant plein de remarques très pertinentes sur la solitude et notre société actuelle. Raphaël Albert se distingue lui aussi avec « Le double destin du taquin », nouvelle rédigée sous forme de poème et mettant en scène avec beaucoup d'humour un troll et une licorne en tout point fidèles aux clichés. Pari tout aussi réussi pour Sylvie Miller et Philippe Ward qui rendent avec « Dans la tête de Georg Trollevitch » un bel hommage aux littératures dites « de genre ». Si la nouvelle possède sans aucun doute assez de qualités pour plaire à n'importe quel lecteur, elle ne manquera en tout cas pas de ravir les amateurs de littératures de l'imaginaire qui apprécieront y relever les nombreux clins d’œil à certains de leurs auteurs fétiches à l'image du Korrigan Javier Doyo, de la Leprechaun Anne Pap-Houri ou encore de Dudu, l'ogre poutouneur. Un mot, pour finir, sur les autres nouvelles de l'anthologie qui, sans parler de coups de cœur, m'ont semblé tout à fait abouties. C'est le cas du « Trolls, licornes et bolognaise » d'Adrien Tomas consacré à une nouvelle enquête de son inspectrice Tia Morcese, ou encore de « La chasse à la licorne » d'Estelle Faye mettant en scène l'arrivée d'un duo un peu étrange dans un bourg médiéval qui paraît lui aussi avoir bien des choses à cacher. Mention spécial, enfin, à Silène Edgar pour son « Troll médecin », une variation particulièrement drôle et bien écrite inspirée de Molière.



Cette septième anthologie des Imaginales nous propose une fois encore un bel assortiment de textes témoignant de la qualité et de la diversité des auteurs de fantasy français. Si le thème de cette année ne m'a personnellement guère emballé, il aura cependant de toute évidence inspiré les dix auteurs de l'ouvrage dont certains nous offrent des textes originaux et particulièrement réussis.
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Bardes et sirènes

En Résumé : J’avoue que j’avais hâte de voir ce que la cuvée 2014 allait bien proposer avec ce sujet sur Bardes et Sirènes, mais voilà, une fois la dernière nouvelle terminée je dois bien avouer que je l’ai trouvé légèrement en-dessous des années précédentes. Alors attention l’anthologie ne se révèle pas mauvaise pour autant et se révèle agréable à lire, avec quand même la présence de quelques textes qui sortent franchement du lot, mais le reste se révèle soit juste sympathique sans non plus être très marquant, soit ne m’ont pas complètement accroché malgré la variation d’idées sur le sujet. Cela vient peut-être aussi justement du choix du sujet. Cela ne m’empêchera de faire entrer dans ma PAL l’anthologie l’année prochaine.





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