9 juillet.
il faut écrire, pour conjurer le mauvais sort. Comme on touche du bois, après on est tranquille, pour quelque temps. certains écrivent un journal de bord. Moi, quand je suis heureuse, je n'ai pas besoin d'écrire. Je me suffis à moi-même, tout est dit, il n'y a pas de reste. Moi, c'est plutôt un journal de peur que j'écrirais, un journal fétiche, comme on touche du bois, de sorte qu'il n'en est rien un objet maléfique, tout au contraire, il me protège, me rend invulnérable. Il faut écrire pour guérir. Non de la vie, mais de la mort qui est en soi. Mais se battre contre la mort, ça use aussi la vie. (p.169)