Tabarnak, cette blonde a du chien. Un truc qui me plait. Une brune, des seins, des fesses, une chatte poilue. Je plaisante. Je n’ai pas envie que toutes les blondes se ramènent sur mon site pour me traiter d’obsédé et de pervers (par contre, les brunes…). Même si c’est un chouia véridique. Non. Melody a aussi un sacré caractère, est une superbe danseuse nue. Oui, ce qui m’a attiré de prime abord chez elle, c’est quand elle a remué ses seins et ses fesses devant moi pendant que je buvais tranquillement ma bière, une blanche de Chambly. Ça m’a fait un choc. Mon cœur a battu la chamade, son parfum m’a enivré, j’avais envie de la ramener chez moi.
Problème Numéro 1 : son chum. Un raté total. Entre dealer et receleur, il ne fait rien de sa vie à part profiter de belle Mélody et de quelques parties de poker entre ami. Je ne comprends pas pourquoi elle reste avec ce sale profiteur. Ils parlent d’amour, mais j’ai du mal à saisir. Peut-être que Melody m’a fait une telle impression lors de cette première danse que j’en suis tombé amoureux. Je te le garantis, il y a de quoi. J’veux bien en faire ma blonde !
Problème Numéro 2 : Mélody s’est fait virer de ce cabaret, malgré un certain succès auprès de la gente masculine. Elle arrivait toujours en retard, et le doorman appréciait de moins en moins ses écarts. Moi, ce que j’appréciais le plus, c’était ses écarts de jambes lorsqu’elle se trémoussait devant et que l’odeur de son sexe me parvenait. Il y a de quoi avoir le cœur renversé et la bite levée.
Problème Numéro 3 : Virée de ce premier cabaret, elle tombe un peu plus bas au niveau de l’échelle sociale. Le bas du fond de cabaret, le « Trou du Cul ». Le lieu est nettement plus sordide, les danseuses nettement moins gracieuses et gentilles. Là-bas, au trou du cul, entre pervers, paumés et ivrognes, la prostitution se rapproche des tables. Le champagne ne trouve pas sa clientèle et la bière se rapproche de la pisse. L’atmosphère devient plus malsaine et les chiottes plus collants. Le bas-fond du Québec. Tabarnak ! Mais Melody garde ses principes et ses humeurs.
« Ma foi, c’est le diable en personne cette fille-là : elle pourrait faire bander un saint. »
Et croyez-moi, je suis un saint !
Les dessins sont simples, presque naïfs : deux yeux, deux seins, une chatte. Rien de sordide pourtant. Rien d’abject, de vulgaire ou d’ignoble. Parce que le sujet est plus profond que ce qu’il transpire. Avant de voir l’histoire d’une danseuse nue croisant le regard lubrique de mecs bourrés et vicieux, cela raconte la vie d’un couple, certes mal assorti, ses dérives et ses incompréhensions. C’est aussi l’histoire d’une femme qui n’a pu trouver que ce travail pour survivre, subsister aux besoins de son chum et qui malgré tout a su garder un certain optimisme dans son avenir, la fraicheur de vivre au réveil. Et qui a su prendre du plaisir malgré l’abjection qu’elle aurait pu avoir avant sa première danse. Un roman graphique pas racoleur. C’est un fait de société, l’analyse d’un couple, la vie sexuelle débridée d’une jolie femme, jolie et intelligente…
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