Dans les sociétés occidentales, nous aurions le choix de tout : de son téléphone portable, de son look mais aussi de son corps, de son conjoint (qu’on peut sélectionner sur internet), de ses enfants et de leur éducation... Nous faisons de notre corps, de notre famille, de notre travail notre grand projet. Cette idéologie du choix et cette liberté, que nous aurions d’être ou de ne pas être ça ou ça, a une lourde contrepartie : la culpabilité. Car si nous échouons notamment à avoir un corps « parfait » et en bonne santé c’est notre unique responsabilité, si nous ne sommes pas apprécié au travail c’est notre très grande faute, si nous ne sommes pas heureux en amour (et que d’autres le sont) c’est que nous ne savons pas nous y prendre. D’ailleurs les livres de développement personnel prolifèrent pour nous expliquer comme TOUT réussir. Nous serions donc bien empotés de ne pas être beaux, heureux, riches et en bonne santé avec tous ces conseils avisés !. Dans la Tyrannie du choix Renata Salecl met le doigt où il faut : sur nos égo surdimensionnés qui prétendent pouvoir jouir sans fin avec l’aide de coachs en bonheur et d’un portefeuille un peu rempli . Slovène, elle découvre tardivement la société de consommation qui prétend apporter la satisfaction par l’acte d’acheter et en déduit, après analyse, qu’il ne s’agit que d’encourager le fantasme de la toute puissance : je peux tout ! Obsédés que nous sommes par nous-même nous négligeons le monde, le groupe, la solidarité et nous oublions que le changement vient de l’action collective. On gère son-soi au dépend du monde dans lequel on vit et qui en s’altérant nous atteindra irrémédiablement. La tyrannie du choix c’est perdre son temps à choisir ce qui ne peut l’être et perdre de vue l’essentiel. Lecture indispensable.
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j'avais beaucoup apprécié ce livre il résume très bien ma vision de la consommation, clair, accessible a tous
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On peut attendre beaucoup de ce livre, tant le personnage en titre suscite de curiosité, d'intérêt, chargé par nos années scolaires d'un mélange inédit d'intelligence et de cruauté. Vrai ou faux ? Nous serons déçus, car l'auteure (dont l'érudition n'est pas en cause, bien au contraire) n'a pas su conduire le fil de son récit. Dès lors, nous sommes confrontés à des va-et-vient incessants dans le temps, à des évocations de faits supposés connus alors qu'ils seront exposés plus loin, à des répétitions assez désordonnées.... C'est un travail d'historien, certainement, mais pas d'écrivain. Par exemple, quand on commence le chapitre intitulé: la Journée des Dupes, l'on se dit que l'on va enfin comprendre cette histoire compliquée enfouie dans nos mémoires. Quelques pages plus loin, c'est pire: le peu que nous en savions se trouve encore davantage compliqué et obscurci. L'auteur a une circonstance atténuante: l'époque était incroyablement complexe, les sujets de tensions multiples: position ambiguë de la reine mère à la fin de sa régence, personnalité fragile et influençable de Louis XIII, opposition entre catholiques et protestants, divergences au sein même du catholicisme, et tension avec l'extérieur - ce sera la guerre de Trente ans -. Oui, il est difficile de comprendre l'époque, et de positionner précisément Richelieu au milieu de cette complexité. Mais nous comptions sur une historienne chevronnée pour nous aider. La forme de ce récit décousu fait que nous restons largement sur notre faim.
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Peut-être parfois un peu abusif, dans le genre seule contre tous. Cependant la réflexion de Florence Dupont vaut franchement le détour et même plutôt le plus grand des respects. La notion de territoire des écarts est féconde. Un grand vent de fraîcheur souffle de l'Antiquité.
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L'idéologie dominante selon laquelle « l'individu est le maître ultime de sa vie, dont il est libre de déterminer chaque détail » implique que nous fassions des choix rationnels. Or nous ne sommes pas des êtres (totalement) rationnels. Renata Salecl propose donc dans cet ouvrage « d'examiner comment les choix s'opèrent souvent à un niveau inconscient et de mettre en évidence l'influence qu'exerce sur eux la société en général. » Psychanalyse et Sociologie au programme donc. Il est beaucoup question de désirs, d'inconscient, de l'Autre, de Freud et Lacan, d'hystériques et d'obsessionnels... J'ai eu du mal à suivre tout ce charabia psy. Je m'intéressais plus à la partie sociologique. Malheureusement même le 2e chapitre intitulé « Choisir à travers les yeux d'autrui » poussait loin l'analyse psychologique. Quand à la société, le chapitre était en fait rempli de faits divers tous plus extrêmes les uns que les autres. C'est pour ça que mon chapitre préféré est le premier, le plus général. Autant le dire tout de suite mon intérêt n'a ensuite fait que décroître, le dernier chapitre étant le pire au niveau métaphysique de l'inconscient. Reste deux chapitres moyens sur le choix d'un partenaire et le fait d'avoir des enfants ou pas. Là encore l'auteur se perd dans des digressions à la limite du hors-sujet. En tout cas encore des cas spectaculaires de GPA et de FIV alors que la simple possibilité de choisir de rester célibataire et de ne pas avoir d'enfant sans subir trop de rejet social me semble être une première dans l'histoire de l'humanité et quelque chose de beaucoup plus intéressant que les délires de riches ou de névrosés dont il est souvent question.
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