L'origine de la boussole se perd dans la nuit des civilisations orientales.
Autrefois, l'aimant, enfilé dans un fétu de paille ou de roseau, était mis à flotter dans un vase.
C'était un instrument fragile ...
Le crabe amoureux
Un crabe aimait une méduse
que l’éloquence du lourdaud
rendit bientôt toute confuse.
“Belle dolente entre deux eaux,
disait le crabe usant de ruse,
Soyez la Muse des Tourteaux !
Je jouerai de la cornemuse
et vous deviendrez sur les flots
le château d’eau où l’on s’amuse !”
Il offrait sa pince en cadeau.
“Pour te croire, dit le Méduse,
j’attendrai que tu sois manchot !”
BRUITAGE
Sous le baldaquin bleu du ciel
voici l’aube où la mer s’éveille…
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
Au long des plages désertées
les poissons reniés du jusant
s’offrent au renouveau du flot
et chantent !
tandis que s’étirent
bruissantes
les soles enfouies sous les empreintes
des ramasseurs nonchalants…
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
Sur le clavier des coquillages
les cormorans font leur concert.
Le vent se lève et fait vibrer
ses archets à l’orée des vagues…
Criiii Criiii Criiii Criiii
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
À petits cris de clarinettes
les mailles des filets dormants
s’épanouissent…
Les équilles jaillissent du sable
en jets de flûte
Fluche ! fluche ! flute ! fluche !
tandis que l’embrun s’amuse
à laver les mouettes…
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
Criii Criii Criii…
Kuo ! Kuo !
Sur les premiers rochers
les cymbales se brisent…
le voici revenu l’orchestre des noyés
chantant leur joie de ne plus vivre !
Kuo ! Kuo ! Criii Criii
La mer revient prendre son bien
de sable et de galets dociles…
Kirit Kirit Krââââ
Kuo ! Kuo ! Kuo !
Sur les plages délivrées d’enfants
l’océan fait jouer ses cuivres.
Vivez et palpitez mouettes !
dolentes et bavardes
qui jadis annonçaient le temps.
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
crie le goéland cheminant
près du tourbillon mou des mouettes…
la mer revient prendre son bien
La mer arrive ! La mer est là !
Do, ré, mi, fa,
sol, la
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
La lionne et la mouche
Une mouche en vagabondage
pique ici pique là
agaçait d'un dard innocent
le museau douillet d'une lionne
tant et tant qu'elle éternua
si bien que la mouche importune
fut projetée sur un lézard
pique ici pique là
qui la goba.
LA GIRAFE ET LES DIFFÉRENCES
Une girafe très distinguée
avait une mauvaise idée
sur la longueur de son cou
dont elle avait le dégoût
Il était tantôt trop long
tantôt en colimaçon
intelligent ou stupide
ou raide comme un bâton
C’est pourquoi elle s’en alla
questionner un éléphant
dont la trompe de pacha
gigotait allégrement
– Toi, tu as beaucoup de chance
lui dit-elle tout d’abord
ta trompe est une providence
tes cornes sont des trésors
Moi si je veux brouter l’herbe
mes jambes doivent s’ouvrir
mais toi tu restes superbe
triomphant comme un fakir.
Pour les incendies de brousse
quand tout le monde a la frousse
ta trompe a la renommée
d’être un bon sapeur-pompier
– C’est vrai que j’ai cette science
dit l’éléphant très surpris
mais ce sont les différences
qui justifient notre Vie.
Le problème de la navigation s'imposa dès le premier mouvement des hommes sur la Terre ...
Sur les bateaux mixtes, lorsque la machine s'arrêtait, faute de charbon, les mécaniciens devenaient un objet d'agacement pour les gabiers sans cesse occupés par le travail de la voile ...
Le métier était si mal payé et si rude, la nourriture si mauvaise, la discipline si odieuse, qu'une grande partie des équipages se recrutait de force ...
Balle arithmétique
À la une, on m'offre la Lune
À la deux, je la coupe en deux
À la trois, je la donne aux oies
À la quatre, on veut me combattre
À la cinq, je rencontre un prince
À la six, j'aime une écrevisse
À la sept, je deviens trompette
À la huit, on me déshérite
À la neuf, j'ai des souliers neufs
À la dix, j'ai du bénéfice !
Un marin doit donc posséder deux montres : un chronomètre qui lui donne l'heure immuable de Greenwich et une montre d'habitacle, qu'il modifiera au fur et à mesure de la route, afin de connaître l'heure du lieu où il se trouve ...