“Sytske van Koeveringe nous offre avec C’est lundi aujourd’hui un premier roman envoûtant et insolite. En mettant en scène une femme de ménage pour qui la réalité s’effrite, dans une langue saccadée qui empêche tout épanchement émotionnel, elle nous oblige à regarder par le trou de la serrure et à sortir de notre cocon” – Nil.
La description du premier roman de l’autrice hollandaise colle parfaitement à mon sentiment. Bien que je reste assez mitigée, je vais vous expliquer pourquoi.
Si j’ai beaucoup aimé l’histoire et la ligne directrice du roman, j’ai eu du mal à m’attacher au personnage. Julia est une trentenaire au bord du burn-out et n’a pas les idées claires. Elle perd pied, elle se coupe de toute vie sociale, n’a pas de filtre lorsqu’elle parle à ses employeurs…Et, pour que le lecteur se mette dans la peau de Julia, il faut une écriture en adéquation avec l’état d’esprit du personnage. Une écriture qui reflète l’implosion.
Or, si cela est magnifiquement bien réalisé, j’ai eu beaucoup de mal avec cette plume. Le rythme saccadé, les chapitres à l’image “débraillée” des pensées de Julia, l’absence finalement de toute logique puisque la personne au bord de l’implosion en est dénuée…Bref, cela a eu du mal à me retenir. Dans un sens seulement puisque, et c’est là où pour moi, l’autrice a un grand talent, elle a réussi à me faire aller jusqu’au bout du livre pour satisfaire ma curiosité tout en ayant du mal avec le rythme du roman. Je ne sais pas si je suis bien claire :p
Je ne dis pas que j’ai pas aimé, car cela serait mentir, mais j’ai du mal à exprimer ce que je ressens après cette lecture. Et c’est dommage puisque l’idée d’observer à travers le trou de la serrure est géniale ! On a envie de savoir ce qu’il se passe dans ces familles.
C’est là où Sytske écrit merveilleusement bien ! Elle nous donne quelques informations tout en nous laissant sur notre faim puis, Julia se met à dérailler, à s’autoriser des choses qu’en tant que lecteur on ne peut se dire “Mais non ?? Vraiment ? J’aurai jamais osé ! Quoi que…“. Mais lorsque l’on retombe sur un chapitre presque introspectif de Julia, ce sont ces chapitres là qui m’ont moins plu. On a pas de suite logique dans le sens où comme Julia, on a pas de réponses à nos questions et dans mon petit esprit carré, cela me frustre ahah !
Je vous le recommande, rien que pour l’experience littéraire qui vaut le détour, mais je vous conseille de vous mettre complètement dans la peau de Julia, au risque de, comme moi, sortir un peu frustrée de cette lecture.
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