T.J. English sur son livre "La cité sauvage"
En secret, le gouvernement américain s'était allié avec des gangsters à différents moments de son histoire quand il l'avait jugé nécéssaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets de la Marine américaine s'étaient procurés l'aide de la Mafia pour dénicher les espions et les saboteurs allemands dans les ports de la côte est. Meyer Lansky avait été un agent de liaison de premier ordre entre la Marine et la Mafia, notamment en rendant parfaitement clair le fait que c'était Charles "Lucky" Luciano, en prison pour proxénétisme, qui était la seule personne assez puissante pour favoriser la coopération élargie avec Mafia. Par "patriotisme", disaient-ils, Lansky et Luciano acceptèrent de participer à l'effort de guerre. Ils en profitèrent pour manipuler le rapport de force afin de commuer la peine de prison de Luciano.
Le gouvernement américain n'était donc pas au-dessus d'un partenariat avec des gangsters professionnels. Mais en lançant un programme qui incluait l'emploi de la Mafia pour exécuter un assassinat politique, la CIA entrait dans un nouveau territoire. C'était le début d'une alliance professionnelle entre la CIA, la Mafia et les exilés cubains qui allait durer un demi-siècle et changer le cours de l'histoire américaine.
Dans toute l'histoire de la pègre américaine, il n'existe aucun exemple de relation basée sur un sentiment d'admiration partagée plus fort que celui qui unissait Ben Siegel, Luciano, Lansky et Costello. Les quatre hommes s'étaient rencontrés à l'adolescence et leur partenariat au long cours allait radicalement changer la face du crime organisé aux Etats-Unis. Au départ, Siegel et Lansky avaient pris la tête d'un gang mixte, composé de voyous italiens et juifs, connus à New-York sous le nom de "Bugs and Meyer Gang". Plus tard, après que Luciano et Costello se furent joints à eux, ils firent partie des pères fondateurs de l'empire du trafic d'alcool aux Etats-Unis, et des rackets divers et variés développés par la suite.
Vous a-t-on posé ces questions, et avez-vous donnés ces réponses ?
Non, monsieur, répondit George. Les questions ont été posées, mais je savais pas quoi dire, alors ils m'ont donné les réponses.
Qui vous a donné les réponses ?
Un des inspecteurs - on m'a demandé ce que j'avais vu. J'ai dit que j'étais jamais entré dans cet appartement, que j'étais pas entré dans l'immeuble, alors il a insisté en disant que quand j'étais entré dans l'immeuble et que j'avais poussé la porte de l'appartement, la première chose que j'étais censé avoir vue, c'étaient des bouteilles de soda. On m'a tout soufflé de cette manière-là.