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Citations de T.N. Murari (68)


"Le Taj Mahal, une larme posée sur le visage de l'éternité…
O empereur, tu essayas d'ensorceler le temps avec la magie de sa beauté. Tu tissas une merveilleuse guirlande pour couvrir la mort sans grâce avec une grâce ne connaissant point la mort. Cependant, le messager de ton amour, ni terni par le temps, ni las, défie l'élévation et la chute des empires, ignorant les hauts et les bas de la vie et de la mort, il porte le message d'âge en âge, échappant à la garde farouche du temps. Le mausolée s'enfonce et s'enracine sur lui-même et, s'élevant de la poussière, essaye tendrement de couvrir la mort avec le manteau de la mémoire."

(Rabindranath Tagore)
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Le zenana* était encore dans la pénombre mais au-dehors l'activité avait repris. J'entendais les cris d'un marchand ambulant, les roues grinçantes des chars à bœufs et la voix douce d'un enfant qui chantait. Au loin, le battement des timbales saluait l'apparition du Grand Moghol Jahangir sur le balcon royal. Chaque jour, une heure avant le lever du soleil, il se montrait aux nobles et au peuple du haut du Lal Quila*. Sa vue rassurait ses sujets, prouvait qu'il était encore en vie et que le royaume était en sécurité. Je l'imaginais assis, sur un trône d'argent, fixant l'est jusqu'à la frontière de son empire. On disait qu'il fallait soixante jours à une caravane de chameaux pour traverser le pays d'est en ouest, entre la Perse et le Bengale, et soixante autres jours pour voyager de l'Himalaya au nord jusqu'à la plaine du Dekkan au sud. Agra était le cœur de cet immense empire.

Zenana : Appartement réservé aux femmes
Lal Quila : Fort d'Agra
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De quel crime m’accusait-on à présent? Avais-je montré par hasard mon visage à un étranger? M’étais-je exprimée trop fort au bazar? Avais-je révélé, par hasard, un peu de ma cheville ou de mon poignet? Qui sait quelles nouvelles lois nous menaçaient tels des serpents dans une fosse?

(p.16)
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-"Toutes les femmes savent jouer des l'instant de leur naissance. C'est le don que Dieu leur a accordé pour leur permettre de survivre dans un monde d'hommes.
Nous devons simuler nos orgasmes, notre humilité, notre amour alors que nous n'éprouvons rien de tout cela, et taire nos ambitions."
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Comment une femme peut-elle croire en Dieu lorsque ses messagers ne sont que des hommes ?
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Lire, dans n’importe quelle langue, est un cadeau merveilleux, qui me paraissait tellement naturel.

(Folio, p.265)
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Notre seule culture était désormais celle des armes, notre seule musique, notre seule poésie, nos seuls écrits, le seul art qui nourrissait les enfants. Nous avions été un peuple exubérant, loquace, généreux de nos sourires et de nos rires, nous avions été des colporteurs de ragots et des raconteurs, mais à présent nous nous contentions de murmurer, de peur d'être entendus.
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Quelques mètres de tissu, lisse, fragiles et souples, devinrent notre prison. Aucun mur de granit n'était plus inexpugnable, aucun barreau plus solide, aucun cachot plus sombre ou effrayant. Je n'était plus Rukhsana avec mont nez bien à moi, une bouche, des yeux, un front, un menton, des cheveux, mais un linceul vivant, identiques à toutes les autres femmes voilées et déshonorées qui allaient de par les rues. Dans l'Afghanistan des talibans, il n'y avait manifestement pas de place pour nous.
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Des avis reproduisant des décrets talibans, en lambeaux, mais toujours aussi menaçants, étaient affichés aux murs :
LA PLACE DES FEMMES EST DANS LA MAISON OU DANS LA TOMBE
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"Pourquoi les talibans encouragent-ils le cricket ? dis-je en réfléchissant à voix haute à tous les points que soulevait la question. On ne peut pas jouer au cricket sans comprendre l'essence même du jeu. Les talibans savent-ils qu'avec le cricket ils favorisent un comportement qu'ils ont cherché à réprimer depuis leur arrivée au pouvoir ? En nous autorisant à jouer, ils nous offrent en effet la possibilité de nous exprimer, de nous dévoiler et de les défier sur un terrain de sport. Le cricket est un jeu qui prend du temps, plusieurs heures, voire plusieurs jours, et qui ne dure pas juste quatre-vingt-dix minutes comme un match de foot. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'en jouant on peut se laisser aller à leur insu à ses pensées et à ses sentiments, même s'ils surveillent chacun de nos gestes. On est hors de leur portée. Quand je jouais, j'adorais cette sensation de liberté que me procurait l'espace immense, avec, pour unique témoin, le ciel au-dessus de moi. On est alors seul avec soi-même et, pourtant, on fait partie d'un tout. Le cricket est un jeu démocratique, fait d'actions et de suggestions, et chaque joueur peut contester les suggestions du capitaine de son équipe et s'y opposer. Un dialogue constant s'établit sur le terrain et tous les joueurs peuvent changer le cours du jeu au milieu de la partie.
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- C'est un mariage arrangé, si je comprends bien.
- Oui. Ce sont nos parents qui nous ont présentés.
- Moi, j'ai déjà prévenu ma mère. Non, merci, je lui ai dit. Je préfère rater ma vie toute seule.
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J'ignorais que le vernis à ongles était interdit. Personne ne me l'avait dit et ce n'était écrit nulle part. Ils nous ont traînés, mon père et moi, jusqu'au poste de police, ils ont posé ma main sur une table et, avec une hachette, ils m'ont coupé le bout du petit doigt.
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Je hurlais ma rage, de haine, de désespoir face à l’injustice de mon pays, et je pleurais cette femme qui venait de mourir. Un amas de vêtements sans forme, comme du linge qu’on jette dans la rue.
« Quelqu’un aurait dû l’arrêter, sanglotais-je. Quelqu’un. Sommes-nous si lâches que personne n’ait osé empêcher cet homme de tuer une femme ? Et pourquoi ? Elle essayait juste de sauver son bébé. Quel genre de crime est-ce ?
- c’était une femme, répondit sombrement Jahan. C’est sa seule faute. » (pages 259-260)
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Quand je m’examinai dans le miroir, en évitant mon regard inquiet pour ne pas me pencher que sur la peau, les sourcils et la bouche, je vis le reflet d’un jeune homme. Je me mordillai la lèvre inférieure ; elle était charnue, féminine ; je pouvais passer pour un homosexuel, ce qui n’était pas un problème pour les talibans. Ils avaient des relations sexuelles avec des jeunes garçons imberbes, des bacha bareashs, le jeudi, et priaient pour le pardon de leurs péchés le vendredi.
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Une esclave allumait les lampes et posait des bougies dans les coins. La lumière tremblotait sur leurs visages. Ils venaient de toutes les parties du monde, convoqués par le Grand Moghol. Ismail Afanti, un Turc grassouillet et jovial, était le dessinateur des dômes, Quazim Khan, le Persan, était l'orfèvre, et Amarat Khan, un homme froid, à la vue basse, persan lui aussi, était le maître calligraphe. Chiranji Lal, un hindou de Delhi, était le lapidaire. Mir Abdul Karim, qui avait travaillé pour l'empereur Jahangir et avait reçu pour ses services des cadeaux extraordinaires -huit cents esclaves et quatre cents chameaux-, était, avec Markarrinat Khan, l'administrateur du monument. Tous ces hommes étaient des maître dans leur art, les meilleurs joailliers, les meilleurs peintres et architectes, venant de l'Hindoustan ou de pays aussi éloignés que Cathay, Samarkhan et Shiraz.
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Qui était-elle ?
Une impératrice.
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J'étais allongée, recherchant le sommeil et rêvant à Shah Jahan. J'aurais préféré dormir à la belle étoile pour contempler l'immensité des cieux. Cela me fascinait et m'émerveillait . Dans cet univers si vaste, Dieu paraissait encore plus grand et nous plus petits encore. Même le Grand Moghol n'était qu'une chétive créature en comparaison . Cela me redonnait espoir.
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Quelques mètres de tissu, lisse, fragile et souple, devinrent notre prison. Aucun mur de granit n'était plus inexpugnable, aucun barreau plus solide, aucun cachot plus sombre ou effrayant. Je m'évanouis, comme si un magicien m'avait fait disparaître d'un coup de baguette magique.
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Je laissais derrière moi le pays de ma naissance, tous mes ancêtres, mon histoire, mon identité, ma langue, mon peuple et ma culture pour une vie d'exil où il me faudrait trouver ma place et survivre. Je garderais à jamais le passé dans mon cœur, car je savais que, là, je ne l'oublierais pas.
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- Veer, tu vais bientôt faire partie de la famille. [...] C'est-à-dire... si tu épouses Rukhsana. Chez nous, la famille est très importante et, pour être des nôtres, tu dois participer au tournoi.
- C'est du chantage, s'exclama Veer, toujours en colère.
- Non, c'est l'Afghanistan, répliqua Jahan.
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