Cercle Polar : "Valeurs sûres" .
En politique, le vent souffle fort, la mode est au renouvellement des têtes, au rajeunissement, au dégagisme. En littérature, l'ambiance est plus cool, moins violente, même dans le polar. Les anciens font de la résistance et sont plus que jamais en marche. Place aux valeurs sûres : Fred Vargas, Hugues Pagan et Tito Topin. "Quand sort la recluse" de Fred Vargas (Flammarion) "Profil perdu" d'Hugues Pagan (Rivages) "L'exil des mécréants" de Tito Topin (La Manufacture de livres)
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Nos édiles qui décident du choix de l'architecture des bâtiments publics ont tellement peur que la beauté choque une partie de la population qu'ils optent pour la laideur, plus consensuelle. En témoigne la toute nouvelle caserne de pompiers, à la lisière de la ville.
L'ascenseur ouvre sa porte. Bentch s'y engouffre en tapotant sa poche pour vérifier que les boîtes de préservatifs ne se sont pas fait la malle.
MIRAGES
L'ombre chaude de la tente palpite du clignotement de milliers d'aiguilles de lumière. Posément, elle lève la main devant son visage et en recueille une. Elle oriente sa paume ouverte jusqu'à l'allonger dans le creux de la ligne de coeur, referme le poing, l'ouvre et sourit.
La lumière est toujours là.
On lui prêtait notamment celui de transformer à volonté ses propres pieds en d’autres pieds plus pratiques selon les circonstances. C’est ainsi que pour voyager longtemps, elle prenait des pieds de chameau, pour escalader le flanc pierreux d’une montagne abrupte, elle se dotait de pieds de chèvre, et pour traverser les mers, elle changeait ses arpions en pattes de canard insubmersibles.
Beaucoup de ses clients venaient lui demander des pattes de canard qui leur auraient permis d’aller travailler en France en économisant le prix du voyage en bateau.
( Il montre un poumon bouffé par le cancer sous le chameau de Camel ) .A force de penser aux autres , nous aurons bientôt des cirrhotiques sur les bouteilles de Bordeaux , des corps écrabouillés sur les portières des bagnoles , le virus du sida tatoué sur les fesses de nos chéries . Pourquoi ? Parce que les politiques nous flanquent la trouille afin qu'on les supplie de nous protéger . Ils nous inoculent la peur du chômage , la peur de ce qui est dans notre assiette , la peur du lendemain , celle du voisin , de l'étranger , du sexe , de la grippe qu'elle soit espagnole , aviaire ou mexicaine , du moment qu'elle vient d'ailleurs . Et surtout ils nous foutent la trouille de l'Arabe ..... Ils brandissent la peur de l'émigration massive ....Belle civilisation que la nôtre , qui fait peur à ses enfants et qui vend des armes à tout va sur lesquelles ils ont oublié de marquer que de s'en servir tue .
Dieu a créé Adam et Ève , paraît-il , et la première chose qu'il a fait , c'est de leur interdire de bouffer des pommes . Pourquoi pas des poires , des radis , des melons ou des pastèques ? Personne n'a de réponse , alors qu'elle est simple . Pour celui qui possède le pouvoir et qui veut l'assurer , ce qui compte n'est pas de gouverner , c'est d'interdire , peu importe quoi . Hitler , Mao , Staline , tous les dictateurs l'ont bien compris , leur pouvoir est d'autant plus fort qu'ils interdisent . De la sorte , ils se mettent à égalité avec Dieu .
Se mettre en action. Rien de tel que l'action pour chasser les effets troubles qui vous envahissent pendant l'attente. Les artistes appellent ça le trac, les autres la boule, les muscles faciaux se raidissent, la gorge se serre, les jambes ne font plus leur boulot.
L'argent fuyait par les prises de courant, de téloche, de téléphone, de gaz, et va savoir ce qu'ils allaient inventer demain. On avance dans la vie avec des prises dans le dos que l'Etat nous branche l'une après l'autre pour nous pomper, c'est bien vrai ça, madame, je sais de quoi je cause, j'ai une petite entreprise de protection rapprochée.
– Va en France, dans le sud du pays. La vie est agréable en Provence, le climat est doux, tu ne seras pas dépaysée et s’il t’arrive de passer par Marseille pousse jusqu’à Cassis, tu trouveras un petit port, des maisons blanches avec des jardins colorés, tu verras des calanques, une mer avec toutes les nuances du bleu. Cassis, tu t’en souviendras ? C’est facile à retenir, c’est un nom de fruit, c’est facile à trouver, il y a des cars qui partent de Marseille, il y a même une gare. Va sur le port, il est tout petit comme je te l’ai dit. Il y a un restaurant, chez Nino. Ne te laisse pas impressionner par le décor, c’est mon cousin qui en est le patron. Il ne s’appelle pas vraiment Nino, c’était le nom de son beau-père, mais il se fait appeler comme ça, c’est plus commercial que Bernard. Demande-lui de me passer un coup de fil, et j’arrive.
[...] - C'est plus facile de chasser un chien qu'un dictateur. Il suffit d'un caillou pour qu'il foute le camp, la queue entre les jambes. Pour un dictateur, il faut l'assentiment de toutes les nations, il faut blablater, attendre qu'il y ait des milliers de morts. Alors, mais seulement alors, on lui balance sur la tronche des milliers de tonnes de bombes qui coûtent de quoi nourrir tout un continent. résultat, il vaut mieux être gouverné par un chien, c'est plus facile de s'en débarrasser dès qu'il commence à se prendre pour Dieu en personne.
- Vous avez raison, dit Henri, aux prochaines élections je dirai à mon chien de se présenter.
- Il est de quel parti?
- Teckel à poil dur.
- Comment il s'appelle ?
- Pirate.
- Assurez-le de mon vote quand vous le verrez.