Pin et cigogne
La pluie mouille le pin, l'ombre fraîchit.
Le vent fait tomber ses fleurs fines.
Une cigogne solitaire, amoureuse du silence,
S'arrête là et ne s'envole plus.
TAI Chou-Louen
A son origine, le quatrain fit partie des yo-fou, collection de poèmes et chansons populaires adoptés par les chanteuses, les musiciens et surtout par les musiciens officiels de la cour des Han, au premier siècle de l’ère chrétienne. Peu à peu, imitant le style des yo-fou, les lettrés créèrent à leur guise des formes poétiques nouvelles. Cette tendance aboutit, sous les premiers empereurs des T’ang (VIIe et VIIIe siècles), à un genre de yo-fou tout nouveau, petits poèmes de quatre vers composés par des poètes célèbres du jour, des lettrés et de grands magistrats, que l’on chantait, en s’accompagnant de la flûte, dans tout l’Empire, depuis la cour jusqu’aux humbles cavernes : les quatrains.
Chercher son style, cueillir ses phrases, quel vieux scrutateur de vermisseaux !
La lune matinale, devant le store, s'accroche comme un arc de jade.
Ne voyez-vous pas, d'année en année, sur les hautes mers,
La littérature pleurer son sort dans le vent d'automne ?
(LI HO)