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Citations de Tanguy Viel (595)


Et quel cerveau......quel cerveau il nous faut, à nous autres les gens normaux, pour admettre qu’il existe sur terre une catégorie de personnes comme ça, dépourvues de cette chose que vous et moi, j’ai dit au juge, je suis sûr qu’on partage, quelque chose qui normalement nous empêche ou nous menace,quelque chose –une conscience peut-être, et qui naît assez vite pourvu qu’on ait dans la tête ce miroir mal fixé qui fait que même Adam s’est couvert d’une feuille de vigne, quelque chose qui nous entrave, oui, mais peut-être aussi, nous honore. Et le fait est que certains en sont dépourvus, de cette chose-là, comme d’autres naissent avec un bras en moins, certains naissent atrophiés de, je ne sais pas, de...
Et le juge a dit : D’humanité ?
Oui, peut-être au fond c’est ça, d’humanité.
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Parce que le problème, c’est que même un gars mauvais, même la pire des crapules, il y a des moments où elle n’est pas une crapule, des moments où elle ne pense pas à mal. Et croyez bien que ça ne simplifie pas les choses pour les gens comme moi. Les gens comme moi, ils ont besoin de logique, et la logique voudrait qu’un gars méchant soit méchant tout le temps, pas seulement un tiers du temps.
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Même dans le Montana, même avec des auteurs de Montana qui s'occupent de chasse et de pêche et de provisions de bois pour l'hiver, ils arrivent à faire des romans qu'on achète aussi bien à Paris qu'à New York. Cela, c'est une chose qui m'échappe. Nous avons des hectares de forêts et de rivières, nous avons un pays qui est deux fois le Montana en matière de pêche et de chasse et nous ne parvenons pas à écrire des romans internationaux.
Du jour où j'ai compris cela, je dois dire, j'ai pris une carte de l'Amérique, je l'ai accrochée sur le mur de mon bureau et je me suis dit que l'histoire entière de mon prochain livre se déroulerait là-bas, aux Etats-Unis.
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Mais qu’est-ce que ça peut faire ? a-t-elle dit à l’avocat qu'elle était allée voir. Même si j'y avais pensé, même si j’avais su que cette histoire ressortirait comme les vêtements d'un cadavre à la surface de l’eau, qu’est-ce que vous croyez ? Que je n'aurais pas porté plainte ?

Mais vous auriez pu me prévenir ! s'énervait l'avocat, dépité maintenant devant la page de Ouest-France, je vous avais dit de tout me dire !

Oui, eh bien, j’ai oublié, voilà, ça arrive, d’oublier certaines choses, non ?

Oui, ça arrive. Certaines choses, a-t-il ironisé. Vous connaissez la théorie de la victime parfaite ? Non, elle a répondu.

Eh bien, c'est tout le contraire de vous. Vous comprenez, il a repris, ce dont on a besoin, c’est que vous y laissiez toutes vos plumes, votre virginité, même, si possible, ça, oui, c'est une victime parfaite. Et donc vous ne l'êtes pas.

Et sans le dire il a pensé «vraiment pas», se demandant plutôt pourquoi lui tombaient dessus des cas aussi indéfendables, avec autant de batons pour se faire battre, à commencer par ces photos qu'il imaginait déjà dans le dossier de la défense ou bien même pas, puisque de défense il n’y aurait pas besoin, vu qu'avec des casseroles comme ça, il a dit, le procureur allait sûrement classer l’affaire.
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Vous savez pourquoi la deuxième fois est pire que la première ? Eh bien parce que dans cette fois-là, dans cette deuxième fois, il y a toutes les suivantes. 
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...concernant la marine marchande du XVIIe siècle,..on embarquait un homme spécialement pour...faire les comptes de chaque chose qui se trouvait à bord, les vaches, les cochons, les munitions, les tonnes d’épices qu’on rapportait des Indes. Et cette fonction d’intendance avait un nom, c’était « l’écrivain ».
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Est-ce que le silence, c'est comme l'obscurité ? Un trop bon climat pour les champignons et les mauvaises pensées ?
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En un sens, la rade, c'est l'océan moins l'océan.
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- Toute cette histoire, a repris le juge, c'est d'abord la vôtre.
- Oui, bien sûr, la mienne. Alors laissez-moi la raconter comme je veux. Qu'elle soit comme une rivière sauvage qui sort quelques fois de son lit, parce que, j'ai pas comme vous l'attirail du savoir ni des lois, et parce qu'en la racontant à ma manière, je sais pas, ça me fait quelque chose de doux au coeur, comme si je flottais, ou quelque chose comme ça. Peut-être comme si rien n'était jamais arrivé, ou surtout comme si là, tant que je parle, tant que j'ai pas fini de parler, alors oui, voilà, ici même devant vous, il ne peut rien m'arriver. Comme si pour la première fois je suspendais la cascade de catastrophes qui a l'air de m'être tombée dessus sans relâche, comme des dominos que j'aurais installé moi-même patiemment pendant des années et qui s'affaisseraient les uns sur les autres sans crier gare.
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"Quelquefois je m'y perds, dans les brumes du miroir, dans le reflet indécis de moi, quelquefois même je suis content de m'y perdre, mais quelquefois aussi, j'ai dit au juge, quelquefois, je suis en colère contre la brume."
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On a marché dans le vent de la nuit et c’était clair que j’avais rattrapé mon retard, je veux dire, là, dans l’air humide, j’étais aussi soûl que lui, aussi léger que lui, avec l’alcool et le vent qui faisaient comme deux serre-livres qui nous maintenaient droits, parfaitement droits dans la nuit claire.
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(…) elle découronnée par les années mais toujours sœur de Franck, posée là près du bar comme une mascotte usée, ayant subi ce vieillissement accéléré qui tombe comme un couperet sur les gens de la nuit : à trente-cinq ans, on lui en aurait donné dix de plus, quand pour elle le temps s’était transformé en un dieu punisseur qui avait décidé de faire tomber ses joues et de gonfler ses paupières de tout l’alcool en surplus que son sang n’aurait pas absorbé.
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Peut-être que la mémoire ce n’est rien d’autre que ça, les bords coupants des images intérieures, je veux dire, pas les images elles-mêmes mais le ballottement déchirant des images à l’intérieur de nous, comme serrées par des chaînes qui les empêchent de se détacher, mais les frottements qui les tendent et les retiennent, ça fait comme un vautour qui vous déchire les chairs, et qu’alors s’il n’y a pas un démon ou un dieu pour vous libérer, le supplice peut durer des années.
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Même, à force de cette noirceur ou nuisance ou maléfice dont les gens comme ça enferrent le monde autour d’eux, à force je ne saurais pas vous expliquer comment, mais ils parviennent à ôter aux autres ce qui leur reste de dignité ou simplement, de logique.
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Peut-être qu’à n’importe quel âge, on encaisse le monde comme il va et puis c’est tout. Et seulement certaines heures en s’écoulant font comme des marques noires qui vous construisent.
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On a marché dans le vent de la nuit et c'était clair que j'avais rattrapé mon retard, je veux dire, là, dans l'air humide, j'étais aussi soûl que lui, aussi léger que lui, avec l'alcool et le vent qui faisaient comme deux serre-livres qui nous maintenaient droits, parfaitement droits dans la nuit claire.
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Au fond, plus vous faites une chose absurde et plus vous avez de marge de manœuvre, parce que l'autre en face, l'autre, tant qu'il n'a pas mis ça dans sa machine à calculer à lui, tant qu'il n'a pas fabriqué une petite machine à lui pour domestiquer l'absurdité, il est paralysé.
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C'est jamais bon signe de croiser deux fois dans la même journée un type qu'on connaissait pas la veille.
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C'est comme une faille dans sa forteresse, un talon d'Achille. Quand Achille n'est pas du tout Achille par son talon, Andrew n'est pas du tout Andrew par sa sexualité , et il devient vulgaire et susceptible comme Milo. C'est une chose, j'avoue, que j'ai mis longtemps à m'expliquer à moi-même, comment un aristocrate pouvait ne pas être un aristocrate sur tous les plans, et c'est une chose que je n'ai pas fondamentalement résolue, je m'en suis accommodé, voilà, mais ça reste curieux.
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J'ai rapporte les bouteilles sur la table du buffet et puis voilà, chacun a mange son morceau de brioche et bu son verre de cidre, en ce genre de moment comme on dirait pour faire un sas avant de reprendre la vie normale, quelque chose pour vous sortir de la mort ou de l'idée de la mort, comme si toujours aux enterrements, on plongeait un moment avec eux dans le caveau, nos morts et qu'on avait inventé mille stratagèmes pour ensuite en revenir et se défaire d'elle, la mort toujours, qui semble encore vouloir longtemps coller à nos vêtements.
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