Citations de Taos Amrouche (43)
Et il soulève mes jupes et me caresse follement.
- Oh ! Vois, je suis en eau ! lui dis-je plaintivement (...)
Il m'a renversée comme on renverse une marguerite, jupes par dessus tête (...) Il m'a prise, il était debout et moi penchée en avant, croupe tournée vers lui mais par l'issue normale...C'était vertigineux avec cette porte qui brusquement pouvait s'ouvrir et ce temps mesuré (mon train partait dans moins d'une heure et mes paquets n'étaient pas rassemblés) ! Il s'est retiré...Je me suis redressé et tournée vers lui pour le regarder. Il était beau comme un soleil...(...)
- Je n'ai pas joui, dit-il...Tu peux partir tranquille !
Qui sait la vérité?... Celui qui a frappé
Et celui qui a reçu les coups.
Ma deception était sans borne , car cet absurde et dangereux hommage rendu à ma virginité , je le ressentais comme une injure à la féminité
Les mains, qu'on les fasse travailler
Ou qu'on les économise,
La terre les mangera.
L’amitié, à l’en croire était toujours la même , vivante comme une fleur sous la neige. Il ne fallait pas perdre confiance . Mais au lieu de me gonfler d’espoir et de me colorer, je m’étiolais faute d’amour.
Comme si l’on pouvait se passer de cette drogue cruelle de l’espoir quand
on a le malheur d’aimer plus qu’on n’est aimé !
Un vent de folie, une ivresse de jouissance poussaient les êtres à vivre dangereusement, à aimer dans la hâte, à se gorger de toutes les succulences de la terre avant la catastrophe imminente.
Que je me trouve au milieu de compagnes musulmanes ou françaises, j’étais seule de mon espèce. Aussi loin que je remonte dans le souvenir, je découvre cette douleur inconsolable de ne pouvoir m’intégrer aux autres, d’être toujours en marge.
Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil !
Torture-toi tant que tu voudras sur le plan des idées,mais, de grâce, ne joue pas avec moi ! Je ne suis pas une idée, je suis une femme. Une femme, ça se prend en charge, ça demande de la chaleur, de l’attention, et ça en
donne en retour.
Il y avait le mystère de ce corps , et ce fascinant emblème de la virilité .Robert me menait au bord de l'abime et m'abandonnait ensuite à ma faim. Le terrible était de découvrir-à l'entendre- que dans l'amour tout était codifié .Et quel ravage cela devait se faire en moi par la suite! Car si d'ordinaire on tire vanité de ne ressembler qu'à soi-même, dès-qu'il s'agit de la sexualité , on souffre à l'idée de n'être pas comme les autres.
La sagesse consiste à mettre une graine en terre et à l’oublier. Si elle germe, la joie ne sera que plus vive de n’avoir pas été désespérément attendue.
Mon conte est comme un ruisseau, je l'ai conté à des Seigneurs.
Une femme est comme un grain de raisin, lave-le et mange-le
Nos racines étaient à nu; c'étaient elles qui demandaient à s'enraciner en un être qui me revienne l'équivalent du pays à jamais perdu et me fasse oublier le sentiment d'exil atroce que nous traînions partout.
La route est longue pour celles qui poussent des youyous !
Encore une fois, cesse de parler comme dans les livres, rends-toi à l’évidence : de deux choses l’une,Encore une fois, cesse de parler comme dans les livres, rends-toi à l’évidence : de deux choses l’une,ou tu t’engages envers moi, ou tu consens à ce que je reprenne ma liberté.
Au temps de ma jeunesse , quand j'avais une joue blanche comme neige et l'autre vermeille comme sang , je n'avais pas besoin pour plaire , de tant me fatiguer ; il me suffisait de descendre de mon âne pour trouver un mari! Or chacun sait que l'âne , en pays kabyle n'est pas une monture reluisante !
La pudeur et l'austerité étaient aussi les qualités dominantes de mon père qui,en dépit de son éducation chrétienne , subissait encore l'emprise de nos millénaires traditions kabyles.
Un salaud, ça s’oublie vite. Il arrive qu’on tombe sur de sales bêtes qu’on supprimerait sans remords au coin d’un bois, si on pouvait.