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Citation de taramboyle


Jérémy s’arrêta net. C’était la première fois de sa vie qu’il la voyait de ses yeux. Lorsqu’on lui parlait de vacances, de plages, de montagnes, Jérémy avait pris l’habitude d’utiliser les souvenirs des autres, mêlés à des textes qu’il avait lus ou des remarques entendues dans les films ou les reportages. Par peur d’être rejeté, traité comme un cas social, il utilisait ces subterfuges. À présent, ce ne serait plus nécessaire. Même s’il pleuvait à torrent, Jérémy venait de transformer l’un de ses fantasmes d’enfant en réalité.
Il demeura là de longues minutes, éprouvant un profond respect pour la mer qu’il n’aurait jamais imaginé si vaste, si majestueuse, si vivante. Il savoura ce sentiment de liberté, loin de l’étroitesse de sa cité, de la pollution, des problèmes de sa mère.
Il se retournait vers la rue lorsqu’il surprit l’objectif d’un smartphone pointé vers lui. Son propriétaire portait une combinaison contre la pluie blanche et ridicule. Il tenait un vélo de son autre main.
— Petit monstre ?
Jérémy retrouva aussitôt le sourire et s’approcha de Malik qui le scruta avec son œil de photographe : « Putain, que tu es beau ! » marmonna-t-il, en le voyant trempé jusqu’aux os, mais dégageant toujours cette vive tension animale.
— Qu’as-tu dit ? demanda l’étudiant. Je n’ai pas entendu.
Au lieu de lui répondre, Malik passa une main de chaque côté du cou de l’étudiant pour attraper sa capuche et la rabattre sur ses cheveux. Mais ce dernier empoigna fermement l’un de ses poignets pour l’arrêter.
— Pas ici, lui dit-il, comme s’il trouvait ce geste déplacé.
Le trentenaire demeura immobile, réalisant que ce contact viril était déjà plus qu’il n’avait espéré.
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