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4.02/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Toronto , 1966
Biographie :

Né à Toronto, élevé à Calgary et Vancouver, Taras Grescoe est journaliste, chroniqueur de voyage. Il collabore au "New York Times", au "Guardian" et au "National Geographic"

Il a écrit un livre sur le Québec, Sacré blues, un autre sur les diverses façons de voyager, Un voyage parmi les touristes et Le pique-nique du diable, tous parus chez VLB éditeur. Quand il n’est pas sur la route, Taras Grescoe vit à Montréal.
Son livre How to Eat Ethically in a World of Vanishing Seafood (éditions HarperCollins en 2008) («La mer engloutie») a été remarqué tant au Canada qu’aux États-Unis. Il a mérité plusieurs prix littéraires. L’ouvrage est maintenant traduit et il a pour objectif de nous sensibiliser aux façons éthiques de consommer la nourriture des océans en tenant compte de la pollution, des pratiques de pêche non réglementées et du réchauffement de la planète.


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Source : http://www.edvlb.com/ et http://www.tarasgrescoe.com
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Retrouvez votre livre dans notre librairie en ligne ! : Shanghai la magnifique : Grandeur et décadence dans la Chine des années 30 de Taras Grescoe et Odile Demange aux éditions Noir sur Blanc https://www.lagriffenoire.com/144798-divers-voyage-shanghai-la-magnifique---grandeur-et-decadence-dans-la-chine-des-annees-30.html La culture décontractée !!!!! ABONNEZ-VOUS A NOTRE CHAINE YOUTUBE ! http://www.youtube.com/user/griffenoiretv/featured (merci) La boutique officielle : http://www.lagriffenoire.com #soutenezpartagezcommentezlgn Merci pour votre soutien et votre amitié qui nous sont inestimables. @Gérard Collard @Jean-Edgar Casel

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Lilian Mowrer les vit pour la première fois au début de l'année 1921 sous les fenêtres de son appartement de la via della Scrofa. Des jeunes gens vêtus de chemises noires moulantes et brodées, au niveau du cœur, d'un crâne blanc aux orbites creuses. Leurs cheveux longs, souvent laborieusement permanentés au fer à friser, et leur façon d'arpenter les rues en scandant « Eia, eia, eia ! Alalà ! » en faisant porter l'accent sur la dernière syllabe, comme des athlètes universitaires rentrant d'une soirée de beuverie, lui donnèrent envie de pouffer.
Mais l'effet qu'ils produisaient sur ses voisins n'avait rien de drôle.

« Ils étaient armés de carabines ou de revolvers, écrivit Lilian, et marchaient en roulant des mécaniques ; ce n'était pas la simple arrogance donjuanesque du mâle italien moyen sorti faire un tour, mais une arrogance provocatrice, efficace, qui incitait les gens à s'écarter pour les laisser passer. Ils se donnaient le nom de fascisti --- fascistes . »

Beaucoup étaient d'anciens Arditi, membres des unités d'élite de l'armée italienne pendant la Première Guerre mondiale, unités calquées sur le modèle des Sturmtruppen, les troupes d'assaut allemandes. Mieux payés et mieux nourris que les soldats ordinaires, ils avaient appris à voyager léger, sans paquetage, à prendre les tranchées d'assaut avec pour tout équipement des poignards et des grenades, et à se battre au corps-à-corps contre l'ennemi sans craindre pour leur vie. Ayant pour devise Me ne frego («Je m'en fiche »), ils avaient affiché au combat un culte de la mort désinvolte, assorti d'une esthétique tout à fait particulière. Leurs mèches longues et leurs séduisants uniformes noirs brodés de flammes leur donnaient l'air de pirates modernes. Après la guerre, désœuvrés et à la dérive, ils avaient semé la terreur à travers les villes d'Italie, dans les cafés desquelles ils se retrouvaient pour s'enivrer jusqu'à l'hébétude. Défilant sur le corso de Rome, ils obligeaient les passants à s'effacer et frappaient tous les hommes qui négligeaient de se découvrir avec leur arme de prédilection, le Santo Manganello — la « sainte Matraque » plombée.

(INCIPIT)
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Je n'arrête pas d'aller à la fenêtre, écrivit-il. Dehors, dans la merveilleuse Rome, il bruine. Des calèches et des trams passent. Non loin, le pape et quarante cardinaux dorment, le Colisée et le Forum sont humides, silencieux et fermés, mais avec au moins une lumière qui brûle : la chapelle Sixtine scintille, tandis que plus loin, à la lueur vacillante des étoiles, vos tombes, John Keats et Percy Shelley, réussissent à démontrer mieux que quiconque qu'il est préférable d'être étendu glorieusement dans une colline mouillée que de vivre stupidement dans un hôtel chic.
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Nous ne cessâmes de grimper, écrivit Charles Dickens quand il s'y rendit un demi-siècle plus tôt, sur une suite ininterrompue de monceaux, de tas, de monticules de ruines. Des tombeaux et des temples, renversés et effondrés ; de petits fragments de colonnes, de frises, de frontons ; de gros blocs de granit et de marbre ; des arcs tombant en ruine, envahis par les herbes et délabrés.[...] Au loin, des aqueducs en ruine cheminaient de leurs pas de géants le long de la plaine ; et chaque souffle de vent qui venait jusqu'à nous agitait des fleurs précoces et des herbes qui poussaient spontanément, sur les milles de ruines.
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À la politique de la romanità, née au sommet du Capitole, s'ajouta une philosophie justifiée par la blessure infligée sur la piazza del Campidoglio : le totalitarismo. Désormais, il en serait ainsi : « Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État. »

Pour ceux qui appréciaient la liberté, la vie en Italie n'allait pas tarder à devenir insupportable.
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Devenu dictateur, il exposa une vision de l'avenir ancrée dans le passé impérial et dans un autre concept emprunté à D'Annunzio : la romanità, l'essence martiale de la "romanité", transplantée à l'ère des machines. Le modèle de la ville serait la Rome du 1er siècle sous César Auguste, la période où l'empire avait atteint sa plus vaste extension.
Tout ce qui y faisait obstacle — la cité médiévale, celle de la Renaissance, celle du baroque et l'essentiel de la ville du Risorgimento décadent construite par les libéraux exécrés - était voué à disparaître.
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Un des rares hommes à tenir tête aux rangs de chemises noires était le nouveau secrétaire général du Parti socialiste unitaire, un jeune avocat de la vallée du Pô nommé Giacomo Matteotti. Bravant les gardes fascistes qui faisaient étinceler poignards et armes à feu aux portes de la Chambre, il prononça un discours de deux heures dans lequel il accusa le nouveau gouvernement d'utiliser une milice armée au service du parti « pour précipiter le pays vers le passé, vers l'absolutisme ».
Matteotti cita des passages d'un livre qu'il venait de publier dans lequel il évoquait en détail deux mille agressions commises par les chemises noires.
Les députés fascistes cherchèrent à le réduire au silence en hurlant : « Vendu ! Traître ! Démagogue ! »
Quand il eut fini de parler, Matteotti se tourna vers un ami et lui dit : « Tu peux maintenant préparer mon oraison funèbre. »
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Mussolini avait beau avoir donné un nom au nouveau type de populisme de droite qui s'imposait en Europe, aux premiers jours du fascisme, il ne fut, au mieux, qu'un apprenti sorcier. Le mouvement tirait son énergie de la colère suscitée par l'issue de la Première Guerre mondiale et du désir de rendre sa grandeur à l'Italie — celle qu'elle avait connue du temps de la Renaissance ou à l'apogée de l'Empire romain.
S'il avait fallu citer un responsable de l'esprit militariste du fascisme - et d'une grande partie de ses attributs extérieurs -, ce n'est pas le nom de Mussolini qu'il aurait fallu donner, mais celui d'un petit homme chauve aux jambes arquées, un poète que ses adorateurs appelaient depuis longtemps Il Duce.
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Des témoins oculaires rapportèrent que les applaudissements adressés au chancelier allemand lors de ses apparitions publiques furent tièdes et brefs. Beaucoup étaient écœurés par les sommes dépensées pour ériger un village Potemkine à l'intention du dirigeant de ce qui, sous l'Empire antique, avait été une race de Goths et de Vandales. Une nouvelle Pasquinata — le couplet séculaire incarnant le mépris du peuple romain pour l'autorité était sur les lèvres de tous les habitants du Trastevere :

Roma di travertine
Riffatta di cartone
Saluta l'imbianchino
Suo Prossimo Padrone.
(La Rome de travertin / refaite en carton / salue le peintre en bâtiment / son prochain patron)
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Est-ce qu'en changeant nos habitudes alimentaires nous pouvons vraiment aider les océans .
La réponse est oui, catégoriquement.
Pour moi, continuer à choisir mon poisson en étant dans l'ignorance n'est plus acceptable. Je me suis aperçu qu'en suivant le fil reliant l'animal qui était dans mon assiette à l'hameçon ou au filet qui l'avait pris - ou bien au bassin dans lequel il avait été élevé -, je découvrais trop souvent un spectacle de désolation. La lotte grillée à new York vous amène à une plaine de vase, ce qui reste du fond de l'Atlantique après le passage des chaluts de fond ; le napoléon à la vapeur à Shanghai vous conduit à des coraux empoisonnés par du cyanure et réduits en miettes par de la dynamite ; les crevettes panées frites dans les centres commerciaux d'Amérique vous entraîne vers des forêts de mangrove mortes et des eaux de consommation devenues toxiques, et ce dans certaines des contrées les plus pauvres du globe. Partout dans le monde, une seule force a provoqué cette déconfiture : l'appétit de l'homme, encouragé par toutes les industries & destructrices qui sont nées pour le satisfaire.
Alors oui, ce que vous décidez de manger compte. (...) Et quand nous achetons du poisson sans chercher à nous préoccuper de sa provenance - eh bien, quand vous multipliez cette déciciosn par quelques milliards de bouches, alors ça compte vraiment, vraiment beaucoup.
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Si Satan, le diable cornu des puritains avec ses sabots et son odeur de soufre, voulait concocter un plateau de fromages pour ses disciples, il commencerait par l'époisses.... Cependant, une fois l'odeur d'ammoniac et de cour de ferme dépassée, on se souvient que Satan est un ange déchu : le palais est soudain conquis....
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